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DIVERS - Fan fiction

Naissance d'un Spartan - L'Adieu sans larmes

PROLOGUE


11h37, 17 Août 2517 (calendrier militaire)/Système stellaire Eridanus, planète Eridanus 2, Elysium City


…Tandis qu’il avait soulevé de terre son compagnon de combat en le prenant par la taille de son seul bras gauche, la main droite agrippait les cheveux du rouquin qui tentait de lui ravir le titre. De son œil perspicace il avait remarqué ce couple d’adulte qui l’observait de loin, dissimulé pourtant dans la pénombre, derrière une grande pièce de toile. A la manière que la femme avait de passer son bras autour de celui de l’homme, ce couple donnait l’impression d’être des parents regardant les enfants jouer. Il ne perdit pas à l’esprit que le combat n’était pas terminé. Il pivota énergiquement un quart de tour sur sa gauche, attirant au sol et provoquant la chute - tête en avant – du rouquin. Malgré le sol herbeux, du sable et de la poussière s’élevèrent du monticule quand « taches de rousseur » roula en bas de la butte comme un simple pantin.

Le dernier assaillant était maintenant à sa merci. Toujours prisonnier de son bras gauche.

- Tu sais voler Samuel ? dit-il avec un large sourire.

Le souffle presque coupé, Samuel se débattait obstinément pour échapper à l’étreinte de son camarade beaucoup plus fort que lui. Il s’écria néanmoins :

- Tant que je suis pas en bas de la colline, t’es le Roi de rien du tout !

- Ok, Sam ! bonne descente !

John projeta son ami sans ménagement au bas de la butte, rejoindre le rouquin et les autres attaquants. Sans le montrer, il était soucieux que son ami ne se fasse pas trop mal en retombant. C’était bien une des rares personnes avec ses parents , envers qui il portait de l’attention. Les autres agresseurs, il pouvait bien les mordre ou leur asséner des coups de poing, mais pas Samuel.

Ce garçon de six ans était, une fois de plus, le dernier debout en haut de la butte herbeuse. Il venait de se débarrasser de sept garçons de son âge en moins d’une minute. Deux ou trois mères auraient de la couture à faire ces prochains jours. Car cette lutte courte mais intense, avait déchiré quelques poches et soulagé les chemises de leurs boutons sur le terrain de jeu du Complexe d’Enseignement Primaire n°119. Il passa ses doigts dans ses cheveux bruns ébouriffés pour retirer un peu de sable et de terre. À peine essoufflé, pas la moindre goutte de sueur perlait sur sa peau. Juste ses joues avaient-elles rougi . John remplit ses poumons avant de tendre ses bras au ciel et de lancer son cri vainqueur :


- C’EST MOI LE ROI DE LA COLLINE !


Quelques instants plus tard, le couple s’approcha de John, l’homme resta en retrait apparemment à la demande de sa femme. Mais était-ce sa vraie femme ? Peu importe, pensa John. Elle s’approcha vers le groupe d’enfants, tous s’écartèrent en silence, John ne bougea pas fixant le regard de l’adulte du haut de la colline. De cet endroit il dominait la personne qui demanda à lui parler. Sa vigilance s’était durcie, il n’avait pas peur. Lentement, tel un monarque comme Léonidas inspectant ses troupes de Spartiates, il descendit de la colline. Souriante, elle lui posa quelques questions avant de lui présenter une pièce de monnaie, une vieille pièce métallique provenant de la Terre. Elle la fit tournoyer dans l’air et d’un geste brusque et précis, John arrêta son mouvement rotatif en l’empoignant à la volée… Pendant ce temps, l’homme dans son costume un peu trop grand pour lui, donnait l’impression de ne pas savoir pourquoi il était là, il mâchouillait perplexe une pipe en bois… Son nom était Keyes. Jacob Keyes…


…Un jour, John combattra à ses côtés. Telle sera son histoire. Une destinée comme il en existe peu. De périlleuses entreprises qui resteraient gravées dans les marbres des musées et la mémoire de la race humaine. Quant à la femme, il ne se serait jamais douté que ce Docteur de grande renommée, venait de le condamner à une vie où les joies et les rires seraient proscrits, et où les peines et les souffrances seraient mêlées. Dans un mois environ, John aurait rendez-vous avec son destin.


L’Adieu sans larme[modifier]
07h30, le 23 septembre 2517 (calendrier militaire)/Système stellaire Eridanus, planète Eridanus 2, Elysium City


-    Allez garnement ! c’est l’heure de se lever !

L’homme écarta les rideaux, un flash de lumière inonda la chambre. Aussitôt John releva sa literie au-dessus de sa tête. Malgré cela la lumière traversait encore quelque peu le tissu. Aucun bruit n’émanait plus. Pourtant il savait – sans le voir ni l’entendre - de quel côté du couchage son père s’était situé pour feindre une attaque et s’élancer sur le lit. Bien qu'à moitié réveillé, ce jeu matinal l’excitait. Il tenait fermement le haut du drap comme un bouclier, lui conférant un pouvoir magique d’invulnérabilité. Mais la puissance de cette protection s’émietta rapidement quand son géniteur posa ses mains dessus. John ne put empêcher l’étreinte de son père pour l’immobiliser, immédiatement il commença une séance de chatouillement. La force de l’adulte était parfois mal dosée mais le plaisir de cette complicité naturelle supplantait les inconvénients. John n’était pas un enfant à se plaindre facilement. D’ailleurs qui se plaindrait d’un père aimant…

-    Les garçons ! Il n’est pas un peu trop tôt pour ce genre de gaminerie ? Un second rayon de soleil venait d’entrer dans la chambre, la mère de John.

-    Mam… Maman, il m’étouffe ! Papa arrête je p-peux plus respirer !

-    Besoin d’un coup de main il me semble». Alona prit place sur le lit , ses cours de self défense allaient enfin lui servir. Elle saisit la manche du pull de son mari puis tira énergiquement dessus. Ce qui eut pour effet de déséquilibrer l’assaillant dont la tête s’enfonça ridiculement dans le moelleux du lit. Sans lâcher l’avant-bras, elle le fit pivoter dans le dos pratiquant une clef. John qui avait sorti la tête de sous le drap le rabattit sur la tête de son père comme une capuche. Ce dernier simula une défaite devant un ennemi si combatif.

-    On l’a eu maman ! on va le faire retourner sur sa planète !

-    Non, j’ai une meilleure idée. Nous allons nous en faire un esclave. De cette manière il fera tous les petits déjeuners, et tous les autres repas. Il fera le lavage et mon repassage, et…

-    D’accord ! … Dis maman, est-ce qu’il pourra aussi ranger ma chambre à ma place ?

Jonathan se releva tout d’un coup : - Non pitié, pas la chambre ! pas la chambre !

Les trois comparses rirent encore une demi-minute avant que le calme revint dans la maison.

-    Maman, toi et moi, on bosse bien en coopération !

Tous les levers ne se déroulaient pas ainsi, mais il régnait dans cette demeure une sérénité et une quiétude qui forgent les grands esprits. Bientôt John était levé, débarbouillé, habillé sans l’aide de quiconque.

-    J’ai besoin de personne. Je suis un grand maintenant. J’ai quand même 6 ans…

Comme tous les enfants de son âge, John prenait le chemin de l’école. Le véhicule supraconducteur s’arrêta sans bruit au niveau de l’enfant et de sa mère. Un dernier baiser sur le front présageait d’une nouvelle journée pleine de surprise. John monta à bord du transporteur, alla s’asseoir au fond de celui-ci, au milieu de ses copains. La ceinture automatique enserra le garçon. L’écran digital diffusait des images d’actualité des colonies extérieures, mais à part un ou deux élèves plus studieux que d’autres, la plupart continuait à se réveiller, d’autres échangeaient leurs jeux tridimensionnels. Gabrielle sa voisine de classe, trois rangs devant lui, lui lança un sourire frais et radieux.

Ce sourire lui fit penser à celui de sa mère. Ce sourire aux dents blanches et parfaitement alignées, cette peau laiteuse et l’odeur de vanille qui se frottait à lui chaque soir, dans sa chambre, avant de s’endormir. La tendresse qui habillait sa voix, cette voix que jamais il n’avait entendu s’élever, autrement que pour chanter ou rire. Ces mains douces, qu’elle protégeait chaque soir par une crème nourricière. Cette poitrine chaude, réconfortante, ce refuge où il restait plusieurs minutes durant, quand les éclairs zébraient le ciel durant les nuits d’orage. Ou quand il séchait ses larmes lorsqu’un plus grand ou plus fort que lui, l’avait molesté. Cette mère enfin, la seule femme qu’il aura aimé de toute sa vie. Aurait-il pu se douter que c’étaient les dernières fois qu’il en profitait, ne se doutant pas de la valeur de ce que l’on a, tant qu’on ne l’a pas perdu…

Après cet au revoir et l’assurance sans faille et non dissimulée de revenir à la maison après l’école, plus jamais les caresses pour dissiper les cauchemars, plus jamais la langue râpeuse et chaude de son chien cyborg Olah . Plus jamais l’espoir de retrouver les siens à la fin de la journée. Plus jamais le sourire de Gabrielle, sa voisine de table en classe. Plus jamais les mots d’amour d’une mère, plus jamais ce havre de paix que formaient ses bras enserrés n’accueillerait sa tête d’enfant, tout du moins la vraie sienne, plutôt qu'un flash-clone le remplaçant (Un clone tellement réussi, que même une mère ne put se rendre compte du subterfuge. le pire étant que le clonage humain à ce niveau de perfection faisait que les reproductions mourraient rapidement. Alona et Jonathan perdrait leur "fils" John sous peu, sans en connaître la cause). Plus jamais les jeux, plus jamais les pieds dans les flaques d’eau, plus jamais les ricochets sur l’étang artificiel derrière la maison familiale. Plus jamais, plus jamais la vie telle qu’il l’avait connue. Tout ce qu’il laissait c’était une famille de gens bien et un début de vie avortée et redirigée, pour un destin à nul autre pareil.

Car ce soir John sera ailleurs, loin, très loin ; lui qui s’allongeait souvent dans l’herbe les soirs d’été avec son père pour observer les étoiles, il posait sa tête sur le bras paternel en guise d’oreiller et dessinait à la main levée des constellations imaginaires. Ce soir il sera ailleurs, loin, très loin, parmi ces étoiles, il voyagera dans le sous-espace, pour se rendre sur une autre planète du nom de Reach…

…23h00 passées. Il est tard mais John n'a pas sommeil. Quel est cet endroit qui ressemble à un camp d'entraînement ? Pourquoi tous ces enfants autour de lui semblent égarés, abattus, apeurés, tout comme lui ? Qui est cette dame devant lui ? Il reconnait immédiatement la personne venue le rencontrer il y a plusieurs semaines, quand il venait de gagner encore une fois le jeu du Roi de la Colline... Quand le Dr Halsey informa tous les enfants qu’ils ne reverraient plus jamais leurs parents, aucune de ses qualités naturelles ou acquises ne lui étaient d’aucun secours : ni sa rapidité, ni son acuité visuelle, ni sa force, ni sa taille, ni son sens aiguisé de l’orientation, ni sa précision au lancer, ni rien d’autre de tout cela… il se fabriquera une armure pour ne plus avoir mal. Elle-même dans quelques années, sera recouverte d’une autre armure, métallique celle-ci, aux pouvoirs extraordinaires.


Une armure qui sera sa meilleure alliée, le seul rempart aux ennemis de l’Humanité de ce siècle débutant… Les Covenants.

Posté le : 13/12/2008


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