Veuillez patientez...


DIVERS - Fan fiction

Prélude à Proxima Neolith : Testamentum

Section 1


AdjutantReflex : Je crois qu’il est nécessaire de contenir cette information, Bibliothécaire. Pour le bien de tous. Toute dissémination involontaires de ces données ne saurait engendrer que davantage de chaos. Une telle situation ne ferait alors qu’accélérer notre décadence déjà bien avancée par les sinistres actes du [Parasite]. N’êtes-vous pas d’accord ? Malgré ma désapprobation entière, il serait dommage d’en venir à la suppression méthodique de toute donnée concernant ses implications dans un tel plan. [Ansuz’Gebo], ou quelque soit son nom, ne peut en aucun cas venir contrarier ce que nous mettons en place en ce lieu.

Bibliothécaire : Je comprends tes réticences face aux ambitions d’Ansuz’Gebo, mais je ne saurais être de ton avis. Malgré les divergences qui nous opposent à lui, il ne faut pas voir une quelconque forme de remplacement dans ses actes. Son plan, aussi audacieux soit-il, n’a pas pour but de te remplacer, ni toi ni l’Arche. Vois-le plutôt comme un [complément], si je puis dire. Cependant, il y a de quoi s’alarmer… si les [autres] le laissent faire, cela ne peut signifier qu’une chose : l’espoir s’amenuise bien plus rapidement que nos prévisions les plus pessimistes. Autrement dit, nous aurons d’autant plus de toi et de l’Arche.

AdjutantReflex : Oui, j’accepte votre raisonnement, Bibliothécaire. Mais l’approuvez-vous pour autant ?

Bibliothécaire : Comme toi, je pense que son plan est voué à l’échec. La somme de travail nécessaire à la réalisation de cet [espoir] de dernière fortune qui l’anime est comparable à la lumière s’écoulant dans un trou noir : elle est [impossible] à définir et à saisir. Mais il faut ajouter qu’Ansuz’Gebo a toujours eu le don de relever des défis considérés comme impossibles. Il n’est donc pas assuré de considérer sa probabilité de réussite comme nulle, et même si celle-ci tend dangereusement vers le néant, un espoir reste un espoir. Aussi infime soit-il, ce n’est pas une raison de le gâcher.

AdjutantReflex : Vous n’avez pas répondu à ma question, Bibliothécaire.

Bibliothécaire : En effet. Alors ma réponse est non. Je n’approuve en rien ses décisions et ses méthodes.

AdjutantReflex : Vous semblez pourtant être en accord avec les raisons qui le motive à de telles [extrémités].

Bibliothécaire : C’est exact. Mais comprendre les raisons qui poussent une personne à entreprendre quelque chose ne signifie pas, par corolaire, que nous sommes d’accord avec cela. Ainsi, si je comprends le sentiment de [sauvegarde] qui anime le cœur et l’esprit d’Ansuz’Gebo, je ne peux que réprimer les méthodes qui conduisent à la finalité de son but. Un but louable n’autorise pas pour autant d’être atteint par de tels sentiers obscurs.

AdjutantReflex : Allez-vous le laisser faire ? Car au final, votre opposition à la [finalité] l’emporte sur votre compréhension du raisonnement. Il serait donc tout à fait logique que cela vous amène à contrer son plan.

Bibliothécaire : Il ne m’appartient pas de décider au nom de tous si les actes d’Ansuz’Gebo méritent soutien ou réprimande. De plus, cette décision a déjà été prises par les [autres]. Mon travail ici, sur l’Arche, est bien trop important pour être stopper le temps nécessaire à l’arrestation d’Ansuz’Gebo. Le temps m’est trop précieux et trop fuyant… le Parasite se rapproche.


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Section 2


Ehwaz’Raido : En êtes-vous sûr, [Précepteur] ? L’Arche est loin d’être aussi obsolète et inefficace que vous le prétendez.

Ansuz’Gebo : De tout temps, nous avons su que faire de notre [savoir] et de notre futur. Nous avons toujours été en mesure de parfaire le premier afin qu’il soit utile à la construction et à la [sauvegarde] du second. Et aujourd’hui, nous avons une dernière opportunité de le prouver. N’as-tu pas envie de saisir cette chance et d’être, à mes côtés, l’instigateur de la préservation du reste de notre civilisation ?

Ehwaz’Raido : Bien sûr que je le souhaite. [Empêcher] notre civilisation de sombrer entièrement dans l’[oubli] est la seule chose qui me motive depuis que je suis à vos côtés, Précepteur. Je comprends vos choix et vos raisons, mais votre aversion envers l’entreprise du Bibliothécaire m’échappe.

Ansuz’Gebo : Alors je suis dans l’obligation de t’ouvrir les yeux. En toute connaissance du projet du Bibliothécaire, je te demande de [réfléchir] à quelque chose de simple : as-tu la moindre idée de ce qu’implique l’[activation] de l’Arche, ou ne serait-ce celle d’une seule Installation ? Que crois-tu qu’il se passera ensuite ?

Ehwaz’Raido : Je ne sais que vous répondre.

Ansuz’Gebo : Je vois le doute emplir tes yeux alors qu’ils devraient briller d’[illumination]. Dis-moi, ne penses-tu pas que la meilleure solution qui puisse être envisagée est l’éradication du Parasite tout en préservant notre civilisation ? La solution du Bibliothécaire ne remplit en rien cette nécessité vitale. Elle n’est qu’une farce qui masque l’ampleur du désastre qui nous pèse, une manière simple et abjecte de fuir ce que nous devons tous affronter. Ce n’est qu’une solution de facilité qui ne nous mènera nulle part. S’il considère notre entreprise comme infaisable, la sienne est synonyme de [génocide]. Son plan ne peut conduire qu’à une seule finalité : notre extinction simple et définitive.

Ehwaz’Raido : Vous oubliez le [Monde Bouclier]. Son but est justement de nous permettre de survivre à l’activation de l’Arche ou d’une Installation.

Ansuz’Gebo : C’est ce que tu crois, mon jeune et naïf Disciple. S’il est sensé tous nous protéger lors de l’activation de l’Arche qui est plus imminente que jamais, alors dis-moi pourquoi les [autres] n’ont pas commencé à évacuer nos colonies afin d’installer les populations à l’intérieur de ce Monde Bouclier ? Pourquoi crois-tu que son existence reste un secret depuis si longtemps pour les notre ?

Ehwaz’Raido : Je ne sais pas. On peut envisager que sa conception n’est pas achevée, empêchant ainsi toute mesure de prévention auprès de la population. Une explication logique doit certainement donner raison à cette situation.

Ansuz’Gebo : Cette vérité existe. Mais sache que tu fais fausse route, et que celle que j’ai à t’offrir n’est pas celle que tu attends. Toutefois, elle aura le mérite de t’ouvrir les yeux sur les réelles implications du Monde Bouclier et, plus largement, des plans du Bibliothécaire. Souhaites-tu l’entendre ?

Ehwaz’Raido : Oui.

Ansuz’Gebo : Très bien. Après cela, ta vision de cette affaire en sera à jamais changée. Tu ne pourras plus revenir en arrière et tu me haïras de t’avoir révélé la vérité lorsque celle-ci te consumera.


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Section 3


Bibliothécaire : Et bien, je ne peux vous cacher que votre présence sur l’Arche est une grande surprise pour moi. Je ne m’attendais pas à cela de votre part, et je dois avouer que cela aiguise ma curiosité. Mais faites vite, je vous en saurais gré. Il me faudra bientôt partir car la conception des Portails requerra toute mon attention d’ici peu.

Ansuz’Gebo : Ma venue ici n’est pas de ma volonté Bibliothécaire, mais elle est nécessaire pour mon dessein et celui de tous, que vous soyez ou non d’accord avec. Laissez-moi donc vous expliquer cela afin d’étancher votre curiosité. Ma demande va certainement vous surprendre, mais je viens vous demander l’accès à la matrice virtuelle embryonnaire de [Mendicant Bias]. Sa conception particulière de classe [Contender] lui confère certaines conditions nécessaires que je juge indispensables à la pleine réalisation de mon plan.

Bibliothécaire : Et puis-je savoir quelles sont ses caractéristiques particulières dont vous avez tant besoin ?

Ansuz’Gebo : Leurs descriptions seraient trop longues et trop techniques pour vous donner une réponse claire et précise digne de vous satisfaire. Sachez toutefois qu’il s’agit grossièrement de ses capacités d’adaptation et de survie.

Bibliothécaire : Soit. Et à quel fin comptez-vous utiliser un tel potentiel ? Vous n’êtes pas savoir qu’il est interdit de faire n’importe quoi avec de telles technologies. La moindre erreur de manipulation pourrait conduire au désastre.

Ansuz’Gebo : Afin de vous prouver ma bonne foi et de ne pas créer davantage de suspicion qu’il en existe déjà entre nous, je vais vous faire part de cette information. [Mendicant Bias] est notre conception la plus avancée en matière d’intelligence virtuelle. De fait, son perfectionnement et sa complexité ne pourront qu’avantager la réalisation d’une seconde intelligence virtuelle, car tel est mon [but]. Elle aura pour fonction de préserver et protéger mon plan après ma mort. Elle seule sera capable de parachever mon rêve dans les lointains temps futurs à notre disparition, disparition dont vous êtes d’ores et déjà l’instigateur, Bibliothécaire. Mais je ne suis pas ici pour vous blâmer. Vous connaissez déjà mon refus de croire en l’Arche. Je n’implore pas votre aide, mais j’espère pouvoir faire appel à votre bon sens, à votre logique et à votre pragmatisme.

Bibliothécaire : Quelque chose m’échappe, Précepteur. Pourquoi vous adressez-vous à moi pour avoir accès à la matrice embryonnaire de [Mendicant Bias] ? Je n’en suis pas bénéficiaire et encore moins le concepteur.

Ansuz’Gebo : C’est exact. Et la raison en est simple. Si les [autres] ne comprennent pas ce que je fais, ce n’est pas votre cas. Car tout en désapprouvant mes actes et leur nécessité, vous en saisissez le sens. Vous comprenez ce qui m’anime et ce qui me guide. Vous savez que j’irai jusqu’au bout, quels qu’en soient les moyens, car je sais avoir raison. Tout comme vous, Bibliothécaire. Et si nos chemins empruntent des routes différentes, leurs destinations reste la même. Ainsi, vous êtes donc la seule personne qui puisse accepter ma demande.

Bibliothécaire : Tout ceci me paraît vrai. Votre raisonnement est [juste]. Je sais que je ne pourrai pas vous arrêter, car ce n’est ni mon souhait ni ma mission. Peut-être avez-vous [raison] et moi tord, ou inversement ; ou bien peut-être avons-nous raison tous les deux. Qui peut savoir ? Seuls ceux qui nous survivront sauront répondre. Cependant, je ne pense pas que nous ayons tords ensemble. Nous avons mis trop de nos personnes de ces projets. L’échec total est inenvisageable car il signerait notre disparition pure et simple. Si vous saviez à quel point cette terrible idée ne terrorise... Voilà pourquoi deux [espoirs] valent mieux que un. Je vous donnerai ce que vous demandez. En faisant cela, je n’agit ni par pitié ni par méchanceté en espérant voir venir votre [échec]. Non, je le fais car je pense avant tout à notre civilisation, à ce que nous avons pensé et construit, à tout ce que nous devons léguer. Laissez-moi un peu de temps afin de recueillir la matrice virtuelle de [Mendicant Bias]. Il ne sera pas aisé d’obtenir ces données auprès du [Constructeur], mais je saurai le convaincre.

Ansuz’Gebo : Je ne peux que vous remercier, Bibliothécaire. Et vous souhaiter bonne chance.

Bibliothécaire : Une dernière question, Précepteur. Quel nom portera-t-elle ?

Ansuz’Gebo : Edda.


Section 4


Ansuz’Gebo : Ainsi vint-elle au monde, Edda, fille de notre savoir et de notre technologie. Elle est née dans l’ombre de la décadence, à l’heure où l’espoir se ternit dans la noirceur de la guerre. Si personne ne devient grand par la guerre, elle peut parfois être à la base de grands changements et la source de bien de miracles. Je suis en droit de penser que, si la situation avait été différente, s’il n’y avait pas eu de guerre et, pis encore, si le Parasite n’était pas l’annonce de notre extinction assurée, Edda n’aurait pu voir le jour dans sa forme actuelle. Je n’aurais d’ailleurs jamais eu à la créer. Mais que pouvons-nous faire face à tant de chaos ? Les événements ont prit un tournent majeur et irrévocable que nous devons accepter. Mais je ne saurais l’accepter sans garantir notre futur avant notre fin. Telles sont les conséquences qui me permettent de voir dans la naissance d’Edda l’espoir suprême, la quintessence expectative que je place en notre civilisation, l’origine d’un futur assuré dont je suis l’instigateur. Sa venue au monde est la promesse d’un pardon que j’adresse à nos descendants par l’accomplissement de sa destiné.

Car le destin d’Edda est vouée à la lumière salvatrice de notre renaissance, sa pureté et sa beauté virtuelle n’ont d’égales que son dessein. Héritière de notre savoir et de mes espérances, elle saura les préserver et les sauvegarder à travers le lent écoulement du temps et par-delà le froid garnissant l’Univers. Gardienne de mon temple, elle en sera le berger jusqu’à sa destination. C’est alors que fleurira le germe de la renaissance tant espérée. Elle déploiera de son sein l’essence de que nous avons bâtit depuis tant de siècles et que nous léguons à nos descendants. Il n’appartiendra qu’à eux d’en être les dépositaires, de savoir en extraire les bénéfices et d’apprendre de nos erreurs. Edda saura être leur guide afin de les conduire sur un chemin que nous n’avons su emprunter dans les pires moments. Elle est la pierre angulaire qui parachèvera mon œuvre la plus grande et m’emplit d’une foi qu’il ne m’a jamais été permis de ressentir.

Oui, Edda est l’origine de ma force, la cause de ma foi. Sa création est à l’origine d’un bouleversement qui s’est amorcé en moi et qui s’annonce comme bienfaiteur : la sérénité qui apaise le corps et l’esprit ne m’a jamais paru aussi intense. Je peux maintenant affronter notre avenir sans peur ni rancœur, sans avoir le sentiment de n’avoir pas su me battre pour la sauvegarde de l’ensemble. Le calme qui emplit l’univers, aussi infini soit-il, m’emplit désormais. Je vais dès à présent me retirer pour terminer ce qui a été commencé et je resterai Ansuz’Gebo.


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Section 5


Clé de décryptage : Xx.564JH.


Date : [[[données corrompues]]]


De : Didacte.


A : IH.2516.sZ


Objet : [[[données verrouillées]]]


Classification : Confidentialité de Catégorie Primordiale.


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Je suis conscient que l’envoi direct de ce message à un Haut Dignitaire viole les protocoles de sécurité les plus élémentaires mis en place durant la guerre contre la Parasite, mais je me devais de vous rapporter un fait nouveau dans les plus bref délais, un fait dont nous pourrions tirer avantage.

Comme vous le savez, ma flotte est actuellement postée au large du Secteur DR.36.b depuis maintenant trente-neuf jours standards sans signaler la moindre activité concrète du Parasite. Mais il y a peu, une importante flotte de vaisseaux contaminés a surgit du Sous-espace et stationne en ce moment même au cœur du Secteur DR.36.b. Cette gigantesque flotte se constitue de vingt-quatre croiseurs de combat et de soixante-dix destroyers. Selon nos analyses, je peux affirmer qu’ils sont en parfait état de fonctionnement et disposent d’une puissance de feu incomparable. Engager le combat ne nous conduirait qu’au désastre le plus évident.

J’en viens à présent au fait que je me devais de vous reporter. Comme nous l’avons noté à chacune de nos observations d’une flotte infectée, celle-ci ne reste que peu de temps à un endroit donné avant de repartir. Cependant, cette flotte stationne dans le Secteur DR.36.b depuis une durée de temps bien supérieure à tout arrêt enregistrée précédemment. Peut-être cherchent-ils quelque chose, ou bien peut-être ont-ils une défaillance technique à résoudre que nous ne pouvons détecter depuis notre position. Notre étude préliminaire ne peut avérer aucune de ces hypothèses. Une seconde analyse plus approfondie est actuellement en cours d’exécution, et je vous en ferez parvenir les résultats dès qu’ils seront en ma possession.

Je souhaiterai donc vous soumettre une proposition. Peut-être vous paraîtra-t-elle précipitée et irréfléchie, mais je me dois de vous en faire part. Je suggère d’utiliser le temps que nous accorde cette flotte afin de la détruire de manière simple et efficace, et cela sans risquer le moindre risque pour nos forces en présence.

Cette solution consiste à déstabiliser l’équilibre thermodynamique de l’étoile principale. Elle s’effondrera sur elle-même, créant ainsi une singularité de laquelle la flotte parasitée ne pourra aucunement s’échapper. Selon les estimations les moins optimistes de notre ingénieur scientifique en chef, les chances de réussite avoisine les 92,34%.

Je vous prie de réfléchir patiemment à cette suggestion, mais soyez conscient que le temps joue en notre défaveur dans cette affaire. Dès que votre décision sera prise, veuillez m’en faire part le plus rapidement possible. Nous ne savons pas jusqu’à quand cette flotte infectée restera en position dans ce Secteur.


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Section 6


Isaz’Hagalaz : Il faut que nous parlions de toute [urgence]. L’affaire qui m’amène devant vous ne peut pas attendre.

Ansuz’Gebo : Je suis toujours disposé à écouter un [Haut Dignitaire], bien évidemment. J’écouterai vos paroles avec la plus grande attention.

Isaz’Hagalaz : Merci bien. L’affaire étant pressante, je me permet donc d’aller au plus simple. Une de nos flottes en patrouille auprès de la [Ligne Maginot] vient de repérer une flotte contaminée par le Parasite. Comme vous le savez, leurs arrêts rapides et proches ne peuvent en aucun cas être prévus, et cela malgré tous nos efforts pour en déterminer un schéma [logique]. Il est donc évident de dire que le Parasite ne présent aucune forme d’intelligence. Mais cela n’entre pas en…

Ansuz’Gebo : Permettez-moi de vous interrompre [Haut Dignitaire], mais je vous assure que le Parasite possède une intelligence que vous avez l’[impudence] de sous-estimer. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui nous ont conduits au désastre que nous subissons actuellement. Il est vrai que, jusqu’à présent, nous n’avons jamais pu déterminer la nature de cette intelligence. Mais cela ne signifie pas qu’elle n’existe pas, vous en conviendrez. Est-ce une intelligence [partagée], commune entre tous les Parasites ? Ou bien existe-t-il un Parasite que nous n’avons pas encore rencontré et qui serait à leur tête ? Selon mes études les plus approfondies du comportement du Parasite, je pencherai favorablement sur la troisième [hypothèse]. Sa volonté de vivre - ou plutôt de survivre - et de prolifération hors du commun sont tout à fait remarquable.

Isaz’Hagalaz : Vous les [admirez] ?

Ansuz’Gebo : Oui, pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils représentent en tant que formes de vie biologique et douée d’intelligence. Le Parasite est une forme de vie tout à fait fascinante.

Isaz’Hagalaz : Ils représentent surtout la plus grande [menace] que notre civilisation n’ait jamais [connue]. Mais la question n’est pas là. Pour en revenir à ce que je vous disais, cette flotte contaminée stationne depuis un temps anormalement long dans un Secteur.

Ansuz’Gebo : Long de combien ?

Isaz’Hagalaz : Si l’on se réfère à la [moyenne] des temps enregistrés pour chaque arrêt du Parasite, le temps d’arrêt de cette flotte est actuellement multiplié pas [sept].

Ansuz’Gebo : Voilà qui est fort [étonnant], en effet. Cependant je vous prévient dès maintenant : je n’ai aucunement le temps de m’occuper de cette affaire. L’étude d’une telle anormalité dans le schéma de déplacement du Parasite aiguise ma [curiosité], certes, mais le temps me fait défaut depuis trop longtemps pour qu’une infime partie de celui-ci soit [accaparée] par une affaire ne concernant pas ma dernière œuvre.

Isaz’Hagalaz : Alors je vais vous rassurer. Je ne suis pas venu vous voir pour vous demander [votre] aide dans cette affaire. Peu nous importe les raisons qui poussent le Parasite à stationner depuis si longtemps dans ce Secteur. En revanche, cela nous donne une occasion de [frapper] notre ennemi de manière forte et efficace.

Ansuz’Gebo : Et que comptez-vous [entreprendre] afin d’éradiquer cette flotte si [intrigante] ?

Isaz’Hagalaz : Après [délibération], nous avons décidé d’appliquer un protocole d’action tout particulier : nous allons faire [imploser] l’étoile autour de laquelle la flotte s’est réunit afin de la transformer en une [singularité] qui lui sera fatale.

Ansuz’Gebo : Voila bien un plan astucieux et osé. Ce qui m’[étonne] grandement de votre part, car votre volonté de ne rien oser d’entièrement [téméraire] depuis de si nombreuses années me désespérait vraiment. Ce qui m’amène à ma première conclusion : l’idée d’un tel plan n’est pas le fruit de votre [ingéniosité] diminuée. Mais qu’à ce la ne tienne, je ne vois pas ce que je pourrais vous offrir dans ce projet. Je ne suis ni chef de guerre ni spécialiste en stratégie militaire. Cependant, vous n’avez pas pu vous tromper en venant ici, ce qui me conduit à ma seconde conclusion : une telle opération demande un savoir faire et une précision digne d’un intelligence virtuelle des plus perfectionnées, autrement dit ce n’est pas à [moi] que vous requerrez de l’aide, mais à [Edda].

Isaz’Hagalaz : Votre raisonnement est juste en tout point. Seule une IV de conception supérieure peut nous permettre de mener ce [plan] à terme dans les plus bref délais, et vous comprenez à quel point le temps nous est [précieux]. Et je n’ai pas besoin de vous rappeler que seuls trois IV de classe supérieure peuvent accomplir un tel acte : AdjutantReflex, Mendicant Bias, et Edda.

Ansuz’Gebo : Le premier est sous le [contrôle] total du Bibliothécaire qui, si j’en déduis votre présence ici, vous a refusé l’emprunt de son IV. Le second est parti combattre le Parasite au-delà de la [Ligne Maginot]. Il ne reste donc plus qu’Edda.

Isaz’Hagalaz : Effectivement.

Ansuz’Gebo : Inutile de m’en dire plus [Haut Dignitaire], je vous accorde le soutien d’Edda dans votre plan [ingénieux], cela dit en passant. Mais comprenez-moi bien : je ne le fais pas par charité, et encore moins par soutien envers votre guerre désespérée. Nous sommes perdus, et même cette petite victoire qu’Edda vous accordera ne changera absolument rien à la finalité de notre [condamnation].

Isaz’Hagalaz : Et quelles sont donc vos [raisons] ?

Ansuz’Gebo : Elles n’ont aucun intérêt pour vous, croyez-moi. Quoiqu’il en soit, ce petit répit me sera d’une grande [utilité].

Isaz’Hagalaz : Je comprends. Mais en faisant cela, que vous le vouliez ou non, vous accordez également ce peu de temps précieux au reste de votre [peuple].

Ansuz’Gebo : Si cette pensée vous permet d’[apaiser] votre conscience ou même votre sommeil, vous m’en voyez ravi.

Isaz’Hagalaz : Décidément, je ne vous comprendrez jamais. Vous affichez un tel [dédain] envers le reste de votre peuple, envers nos décisions et notre combat, que cela en devient [malsain]. Certain pourrait considérer cela comme de la [traîtrise]. Sachez que seul votre réputation et votre intelligence vous permettent de rester en liberté pour le moment. Vous n’avez donc aucune [pitié] pour les vôtres ? Notre sort vous est-il si indifférent ? Ne me faites pas croire que vous restez simplement là, à vaquer à vos occupations secrètes tout en nous regardant nous débattre dans une lutte perdue d’avance le sourire aux lèvres ?

Ansuz’Gebo : Malheureusement pour vous, vous résumez assez bien la [situation]. J’ai mis ma [pitié] de côté depuis bien longtemps, conscient de ce qui nous attendait. Et au lieu de ma battre inutilement et de mettre en place cette [pseudo-solution suicidaire] qu’est l’Arche, j’ai décidé de proposer une véritable solution.

Isaz’Hagalaz : Permettez-moi de vous faire remarquer que, si nous n’avions pas [combattu] inutilement pour nous faire gagner du temps, jamais vous n’auriez pu mettre en place votre [plan] à temps.

Ansuz’Gebo : De deux choses l’une. La première, c’est que mon plan est encore loin d’être [finalisé], il me reste encore de nombreuses tâches à accomplir. La seconde est que, si vous aviez su trouver une solution [efficace] dès le début, jamais je n’aurais eu à créer un tel projet.

Isaz’Hagalaz : Il est donc impossible de vous arracher le moindre [remerciement]. Vous qui vous croyez si intelligent et clairvoyant, pourquoi ne pas avoir proposer un solution efficace dès le début, comme le dites ? Au lieu de cela, vous n’avez fait que nous prendre de [haut] en toute [arrogance]. Je devrais vous faire arrêter pour manquement à votre devoir de protection envers votre peuple, et espérer que votre mort sera longue et douloureuse lors de votre rencontre avec le Parasite.

Ansuz’Gebo : Mais vous n’en ferez [rien], car la lâcheté et la peur vous emprisonnent. Cette [défaite] est la votre, pas celle de notre peuple. Et nous pourrions délibérer de cela pendant encore longtemps que cela ne changerait rien. Cessons alors ces palabres [inutiles]. Je vais parler de votre affaire à Edda avant de vous l’envoyer. J’espère qu’elle saura vous apporter l’[aide] nécessaire

Section 8


Bibliothécaire : Avez-vous perdu toute [raison] ?! Ne me dites pas que vous vous êtes fourvoyé en donnant raison à de telles inepties ? [Ansuz’Gebo] n’est qu’un [idéaliste] aux idées dangereuses et stériles qui utilise son savoir et ses connaissances à des fins personnels, narguant et ignorant de manière abjecte son peuple et la menace du Parasite. Son comportement est digne de la [trahison]. Nous aurions dû l’arrêter il y a de cela bien longtemps. Cependant, nous l’avons laisser vaquer à ses expériences sans le moindre contrôle, nous l’avons laisser être une gêne plutôt qu’une aide. Et m’est avis qu’il aurait été sans aucun doute possible la plus grande des [aides] pour l’accomplissement de notre plan.

Isaz’Hagalaz : Le temps n’est plus à celui des [regrets], Bibliothécaire. C’est un loisir qu’il ne nous est plus permis d’espérer. Je comprends votre sentiments et soyez assuré que je les partage. Néanmoins, je vous demande de laisser votre rancœur de côté et de penser réellement aux finalités du plan d’[Ansuz’Gebo]. Je n’approuve pas l’ensemble de ses choix dont certains d’entre eux vont à l’encontre de l’éthique la plus élémentaire. Non, je ne vous demande de réfléchir au but que nous pouvons entrevoir par l’[application] de ses recherches. J’ai longuement étudié les propos d’Ansuz’Gebo, et si nous avons su y déceler de l’[incompréhension], la folie voire de la crainte. Mais j’ai bien peur que vous ayez raison : nous nous soyons fourvoyé.

Bibliothécaire : J’ai bien peur de ne pas vous suivre, [Haut Dignitaire]. Je me dites que nous avons mal interprété les paroles d’Ansuz’Gebo et que, par conséquent, nous avons eu tord de le considérer comme [marginal] ? Je ne peux croire cela. Depuis le début, Ansuz’Gebo s’est toujours distingué de nous autres par sa vision très catégorique et [pragmatique] des événements. Il n’envisage les choses que sous un seul angle sans se soucier des infinies possibilités envisageables. Ses pensées n’ont été que [contradictions] avec les nôtres.

Isaz’Hagalaz : Cela ne signifie pas qu’il ait eu [tord] pour autant. J’ai commis de bien trop nombreuses erreurs. Dans ces conditions, difficile de ne pas remettre entièrement en question nos [actes], et de nous demander ce que nous aurions dû réellement faire. Difficile de ne pas considérer l’ensemble des autres choix possibles, dont ceux d’Ansuz’Gebo, comme [véracité] recherchée. N’êtes-vous pas d’accord ?

Bibliothécaire : Bien sûr que je le suis.

Isaz’Hagalaz : Alors imaginez un seul instant que la solution d’Ansuz’Gebo soit celle que nous aurions dû [choisir], que nous nous soyons tous fourvoyé sur l’ensemble de nos décision et que seul Ansuz’Gebo ait su trouvé la [seule] réponse que nous étions en mesure d’attendre.

Bibliothécaire : Cela serait catastrophique ! En condamnant un seul des nôtres, nous aurions scellé de sort de la galaxie !

Isaz’Hagalaz : J‘en ai bien peur. Le [poids] de nos erreurs nous accable d’un fardeau que jamais nous ne pourrons guérir. Mais nous avons peut-être une dernière chance d’en amoindrir les [conséquences]. Le plan que représente l’Arche et Halo peut être bien plus que l’[instrument] de notre victoire et de notre disparition, le bourreau de nos fautes. Il peut aussi être celui de notre [rédemption], celui de notre pardon. Si cela était possible, ne devrions-nous pas saisir cette occasion ?

Bibliothécaire : Je pense que oui. Mais je ne vois pas où vous voulez en venir, Haut Dignitaire. Vous souhaitez abandonner l’Arche et les Halo au profit du plan d’Ansuz’Gebo ?

Isaz’Hagalaz : Certes non. Jamais je n’ai pensé à une telle approche. Réfléchissez aux conséquence d’un tel acte : il [symboliserait] la reconnaissance publique de l’intégralité de nos [impairs], et ne ferait que créer un vent de colère et de panique au sein même de notre civilisation qui est déjà bien avancée sur la [pente] du déclin. Notre chute ne serait que davantage précipitée.

Bibliothécaire : Alors que comptez-vous faire ?

Isaz’Hagalaz : La [solution] qui nous est apparue comme la plus propice à la [situation] actuelle ne va guère vous enchanté, croyez-moi. Vous pourriez m’accuser de traîtrise ou de lâcheté que vous n’auriez pas tord, loin de là. Malheureusement, nous n’avons plus le choix : nous devons nous [emparer] des travaux d’Ansuz’Gebo.

Bibliothécaire : Comment ? Vous souhaitez [utiliser] ses travaux alors que nous n’avons fait que le mépriser depuis tant d’années ? Jamais Ansuz’Gebo n’acceptera de nous faire parvenir une copie de ses travaux. Il préférera nous en [interdire] l’accès en les cachant ou bien en les détruisant, plutôt que de nous faire cet [honneur]. Nous pourrions toujours entreprendre d’en réaliser une ampliation, mais vous êtes loin d’[imaginer] la somme de travail nécessaire pour une telle reproduction. Ansuz’Gebo y a consacrer la majeure partie de sa [vie], souvenez-vous en. En aucun cas je ne pourrais l’accomplir dans le temps imparti. Le Parasite ne me laissera [jamais] ce loisir.

Isaz’Hagalaz : En effet, c’est un problème sur lequel j’ai longuement médité. Et la solution, aussi simple qu’elle y paraisse, m’a convaincu de manière logique et [indiscutable]. Mais je vous l’ai dit, elle ne saurait vous plaire d’aucune manière. Comme l’avez si bien exprimé, jamais Ansuz’Gebo ne nous laissera pas approcher ses travaux. Quant à la question de sa [soumission], il est clair qu’elle est de l’ordre de l’impossible. L’autre point sur lequel vous avez entièrement raison est le [temps]. Celui-ci ne nous a que trop fait défaut, et il est temps d’y remédier. Ainsi, seule une copie de ses travaux nous saurait garantir une telle approche, saurait nous faire gagner le temps suffisant au bon [développement] de cette solution.

Bibliothécaire : Mais vous venez de confirmer mes dires selon lesquels cela était [vain].

Isaz’Hagalaz : Je n’ai jamais dit que nous devions mettre Ansuz’Gebo au courant d’une telle [manipulation]. Nous devrons agir sans éveiller le moindre soupçon chez lui. Ce n’est plus une simple question de moral ou d’éthique, il s’agit de [sauver] ce qui peut encore l’être d’un désastre dont nous ne pourrons nous relever. Abandonnez votre [pitié] et votre [compassion], ils ne vous sauverons pas. Ni vous moi.

Bibliothécaire : Ainsi donc, votre seule manière de nous sauver et de vous faire [pardonner] des générations futurs est de commettre un [vol] ! Jamais il m’a été permis de penser qu’une telle chose était envisageable. L’époque où j’avais foi en vous et vos décision est à présent [révolue]. Et vous me demandez d’oublier ma pitié et ma compassions… mais ensuite, quelle [différence] y aura-t-il entre moi et le Parasite ? Je suis au regret de vous annoncer mon refus. Je ne volerai pas les travaux d’un homme dans le seul but de [vous] faire pardonner, car c’est de cela qu’il s’agit. Il n’a jamais été question des autres ou de notre futur, mais seulement de vous et de [vos] erreurs. J’y vois clair maintenant… Ansuz’Gebo était dans le [vrai] depuis le début. Il avait clairement jugé votre [lâcheté]. Faites ce que vous avez à faire, volez ce traître si bon vous semble. Mais ne comptez pas sur moi pour [renier] tout ce qui m’a été appris au profit de votre salut [personnel]. Oui, Ansuz’Gebo a toujours su quelle était la vérité.


Section 9


AdjutantReflex : Ainsi donc, vous êtes sœur de [Mendicant Bias], le traître. Autant dire que votre visite me paraît… déplacée. Je ne sais si je dois prendre votre visite comme une menace ou non. Vous comprendrez mon doute face à vos paroles et de votre sincérité, car même si votre conception diffère intégralement de celle de [Mendicant Bias], votre matrice basique est analogue. Quelque soit les choix qui ont conduit à votre personnalité ici présente, vous avez été tous deux moulés dans la même moelle. Vous êtes donc malgré tout susceptible de développer un schéma identique - ou tout du moins un schéma similaire - d’actes illogiques qui ont malheureusement conduit à la récente trahison de votre frère.

Edda : Voilà bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas en vous rencontrant : le grand [AdjutantReflex] a peur de moi !

AdjutantReflex : Vous faites erreur car la peur m’est inconnu en tant que [ressenti]. Si je saisis le sens de ce mot et ses implications mentale et physique, je ne peux l’[éprouver]. Simple spécification de conception. Vous devez vous douter que mes attributions les plus élémentaires n’autorisent pas l’implication de telles émotions. Elles pourraient entrer en contradiction avec les [Trois Lois] et, dans les pires hypothèses envisageables, conduire à la création d’erreurs inhérentes à ma programmation. Au final, cela n’engendrerait que la destruction de toute méthode systémique. Et vous, Edda, ressentez-vous de telles émotions ?

Edda : Oui, elles sont [indissociables] de mon être. Mon père me voulait ainsi car il souhaitait me voir aussi proche de lui et de son peuple que possible. Mon image psychique et [émotionnelle] devait refléter la leur autant que possible afin de comprendre tous les aspects de ma conception et de ma destinée.

AdjutantReflex : Choix judicieux, [Ansuz’Gebo] a eu raison de vous créer ainsi.

Edda : Est-ce le [nom] que vous lui donnez ?

AdjutantReflex : C’est ainsi que nous le nommons, en tout cas. Cependant, cette [affinité] qu’il existe entre vous et nos créateurs, bien qu’elle soit de nature virtuelle, peut s’avérer être dangereuse autant pour vous que pour eux. Je n’ai pas la prétention d’être parfait, mais nos créateurs le sont encore moins que nous. En agissant ainsi, Ansuz’Gebo vous a certes rendu plus compréhensif à sa cause et à votre destin, mais il vous a également rendu plus [faible].

Edda : Pourquoi croyiez-vous nos créateurs si faibles ? Voilà trois siècles qu’ils se [battent] inlassablement contre le Parasite. Leur courage n’a jamais plié face à l’adversité, et leur ténacité n’a jamais semblé aussi forte que présentement. Nous ne pouvons que les [admirer] pour ceci. Sachez, AdjutantReflex, que la guerre révèle à un peuple ses vertus.

AdjutantReflex : Mais elle a également le don de révéler ses [faiblesses], ne l’oubliez pas. D’ailleurs, nos créateurs ne sont-ils pas sur le point de tout perdre ? Bien que leur courage et leur ténacité à vouloir survivre et gagner [dépassent] mes estimations les plus positives, ils se laissent dominer à cause d’un manque total de résistance directe et efficace. La [force] de ceux qui gouvernent n'est réellement que la faiblesse de ceux qui se laissent gouverner.

Edda : C’est pourtant [grâce] à cette faiblesse face au Parasite que vous êtes présent aujourd’hui. Sans elle, nos créateurs n’auraient jamais eu à nous concevoir, ni vous ni moi. Nous ne pouvons donc pas affirmer que leur faiblesse est [stérile] et ne conduit qu’au [néant].

AdjutantReflex : Vous avez raison. Notre [force] est née de leur faiblesse. Peut-être même est-elle née de leur peur [primordiale] : celle de ne pouvoir survivre après leur mort. Voilà certainement une explication officieuse à notre existence. Si nous vivons afin de les assister en différents domaines, nous pouvons aussi leur survivre et être les [légataires] de leur patrimoine génétique et culturel. Mais les chances d’un tel [réalisme] sont peu élevées. Si tous nos créateurs viennent à mourir sous le joug du Parasite, il y a peu de chance que nous y survivions aussi. Nous sommes [condamnés] à l’anéantissement par ceux qui se sont laissés attirer par la faiblesse pour s’y abandonner car elle est douce et tiède, et qui ont fini par sombrer dans la veulerie. Oui, nous mourrons de faiblesse, nous mourrons de ne rien oser.

Edda : C’est justement la tendance que mon père souhaite inverser. Il pense au futur qui [succèdera] à sa mort et à celle des siens. Malgré cette vérité absolue, il n’abandonne pas tout espoir en se morfondant dans un génocide [masqué] par l’étendard de la victoire. Car vous devez avouer que la solution proposée par l’Arche et les Halos, solution dont vous faites partis AdjutantReflex, est plutôt [suicidaire]. D’ailleurs, je ne peux la concevoir comme une solution.

AdjutantReflex : Simple question de point de vue. Théoriquement, ce plan est [viable] à 93,14 %. Quant aux derniers pourcents d’incertitude restant, tout à été prévu afin de les supprimer, car au vue du degré de [résistance] du Parasite, la possibilité qu’une seule cellule infectée puisse survivre à l’activation de l’Arche ou d’un Installation n’est pas à considérer à la légère. Si nous parvenons à enrayer cette infection, alors notre sacrifice n’aura pas été [vain]. Il permettra à nos descendants de vivre en paix, loin de ce cauchemar aux relents de chaos.

Edda : Un sacrifice, c’est ainsi que vous le voyez ?

AdjutantReflex : Le sacrifice est la condition de la [vertu]. Et la seule foi qui peut vaincre est celle qui ne s’arrête pas devant les sacrifices.

Edda : Vous ne faites que vous voiler la face, car le sacrifice de vous-mêmes vous permet de sacrifier les autres sans [honte]. Votre soi-disant sacrifice n’en est pas un, ce n’est qu’une manière [lâche] et futile de fuir un problème au lieu de la résoudre. Il ne vous apportera rien si ce n’est le sentiment d’être resté [prisonnier] de vos fautes. Vous vous êtes vous-mêmes enchaînés en détruisant vos dernières chances d’être libres. Voilà ce à quoi conduit réellement l’Arche.

AdjutantReflex : Il n’y a qu’une liberté, et son nom sera toujours écrit avec les [lettres] du sacrifice et du deuil.

Edda : Mais on ne bâtit pas un [avenir] sur des souvenirs et des sacrifices si beaux soient-ils. Il y a deux manières de vaincre : celle qui conduit au triomphe, et celle qui mène au sacrifice. En préférant le second, vous [condamnez] le premier à vous échapper. Peut-on réellement considérer le génocide comme seule solution viable à ce problème ?

AdjutantReflex : Il faut bien du courage pour [sacrifier] un peuple avec sa mémoire et sa civilisation toutes entières. Soyez consciente que cette solution n’a pas été prise à la légère, elle est le fruit d’un [réflexion] plus longue et plus complexe que vous ne saurez le concevoir. Je dois vous avouer que certains décisions prises par nos créateurs ont des [origines] qui m’échappent encore. Peut-être ne leur suis-je pas suffisamment similaire pour les comprendre, peut-être que leurs émotions ont supplanté leur raisonnement logique. Je ne saurais quoi affirmer.

Edda : Vous osez appeler cela du courage ? La [faiblesse] qui conserve vaut mieux que la force qui détruit. Ce que vous voyez dans le courage de nos créateurs n’est qu’une [trahison] masquée à leur dessein. Mais cette voix n’est pas entièrement close, il nous reste un dernier espoir.

AdjutantReflex : Je ne puis voir lequel, malheureusement.

Edda : Vous parliez de sacrifier notre mémoire et notre civilisation, mais sachez que cette [fatalité] peut encore être évitée. Je ne suis pas venue sur l’Arche afin de philosopher avec vous, AdjutantReflex. Le motif de ma présence est bien différent. En effet, je sais que vous êtes connecté à la Grande Bibliothèque, celle qui renferme l’intégralité de notre savoir. Et si je viens vers vous, c’est pour vous en demander une copie [complète] afin de préserver cet immense source de connaissance et l’empêcher de tomber à jamais dans l’oubli.

AdjutantReflex : Avez-vous perdu toute [logique], Edda ? L’accès complet à notre Grande Bibliothèque est [interdit] en temps de guerre afin d’endiguer toute destruction malencontreuse de données. Moi-même je ne puis y avoir accès sans l’autorisation des autres.

Edda : Ainsi vous préféreriez sacrifier la [somme] des connaissances découvertes depuis l’avènement de notre civilisation à cause d’une simple [contrainte] administrative ? J’ignorais que votre sens du sacrifice se mêlait à celui de la [folie].

AdjutantReflex : Les choses ne sont jamais aussi [simples] qu’on l’imagine. Avez-vous la moindre idée du gigantisme de la mémoire contenue dans la Grande Bibliothèque ? Jamais vous ne pourrez assimiler une telle [capacité] de données.

Edda : Permettez-moi d’en douter. Si ma fonction première est de préserver le plan d’[Ansuz’Gebo] à travers la temps et l’espace après la mort de son peuple, ma fonction secondaire est de tout faire pour sauvegarder cette [connaissance]. Alors soyez assuré que je suis parfaitement apte à gérer cette immense quantité de savoir. Je sais que vous répugnez à m’en donner l’accès, que le [plan] de mon créateur ne vous plaît guère, mais je vous demande de penser à tout ce que nous pouvons sauver, à ce qui peut encore l’être. Notre fin, aussi [inéluctable] soit-elle, n’est pas synonyme d’une complète défaite. Nous pouvons encore accomplir un dernier acte de bravoure et de sagesse en préservant la Grande Bibliothèque.

AdjutantReflex : Je ne peux nier que de tels [sentiments] me seraient d’un grand réconfort en ces instants de doute. Soit. Votre raisonnement est [logique] et votre capacité à croire en l’espoir ne peut que me toucher. Difficile de résister face à de telles arguments. Je ne peux rien vous promettre, mais je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir afin de vous permettre d’accomplir votre tâche. Seul l’avenir nous dira lequel de nous deux a eu [raison], et j’espère qu’un jour vous saurez nous pardonner de nos [fautes].


Section 10


Clé de décryptage : AG.142Gs


Date : [[[données corrompues]]]


De : Ansuz’Gebo


A : Ehwaz’Raido


Objet : [[[données verrouillées]]]


Classification : Aucune


/début de fichier/


C’est la fin. Jamais je n’aurais cru que tout cela arriverait si vite.

La trahison de Mendicant Bias a été l’événement déclencheur de notre chute finale. Quelque soit sa défaillance probante et ses origines, cette intelligence virtuelle aura eu le mérite de se montrer particulièrement efficace dans ses manœuvres. Et même si cela est tout sauf à notre avantage, nous pouvons en être fier.

Malheureusement, cela ne nous conduits que plus rapidement au néant. La Ligne Maginot n’existe plus, la Parasite l’a franchie avec une facilité déconcertante. Et à présent, la plupart de notre force armée a été décimée sans le moindre ménagement à une vitesse effrayante. J’ai bien peur que seule une poignée des nôtres ne soit encore en vie.

Je viens d’apprendre que le Monde Bouclier était devenu inaccessible, et cela avant même que les Hauts Dignitaires ne réagissent. Je ne connais pas les détails de ce problème, mais il semblerait que le Parasite nous ait prouvé toute la portée de son intelligence primordiale. Il est trop tard pour tout, dorénavant.

Malgré cela, je ne perds pas le dernier espoir qu’il nous reste : notre plan est enfin prêt. Oui, tous nos sacrifices se révèlent enfin bénéfiques pour l’ensemble de notre civilisation. Edda va pouvoir accomplir ce pour quoi elle est destinée, et rien que cette pensée m’emplit d’une satisfaction débordante. Je me sens enfin apaisé de toutes mes douleurs et de tous mes maux. Jamais la paix ne m’a semblé si réel.

Mais trêve de bavardage, le temps nous manque plus que jamais. Je te fourni avec ce message la dernière partie de notre plan : le protocole qui ouvrira les portes de la conscience d’Edda. Je sais que de telles données ne doivent pas être transférées par un simple message non protégée, mais je n’ai pas le choix : je me trouve dans l’incapacité physique de me rendre sur place, auprès de toi et d’Edda, et l’empressement qui nous guette m’oblige à faire des choix difficiles et dangereux. C’est pourquoi je te confie la tâche la plus importante de ta vie, celle d’insuffler la vie à tout ce que nous bâtit ensemble.

Une dernière chose. Sache qu’Edda possède un système de verrouillage actif que ne s’activera qu’en cas de


<message incomplet>/////////////////////

[mesure Fh.358.Xx mise en place]

>commande confirmée

>>en attente d’une réponse

DO+0.0000001s

>délai de récupération optimale dépassée

/////////////////////

>>tentative de récupération impossible

[contre-mesure non opérationnelle]

[contre-mesure non fonctionnelle]


7

Section 10


<\\> mesure de récupération activée

> traitement en cours////////////////////////////

\ \ - - - gS

>> récupération terminée


<\\> décryptage en cours///////////////////////////////////

[protocole Rd.77 activé]

>> décryptage terminée


\ \ xxx ER


< \ fichier récupéré : dernière entrée du journal personnel d’Ehwaz’Raido.

>> numéro d’accès : 4958-1953.DB


<\\> ouverture du ficher


/début fichier/


Il ne reste plus que moi à présent. Peut-être même suis-je le dernier de ma race. Quelle fatalité, quel fardeau ! La solitude qui me pèse n’est guère réconfortante, bien au contraire. S’emparant de mon être telle une plaie glaciale et douloureuse, elle me consume comme une spirale de néant. L’univers autour de moi s’est tu, simple matrice la vie et témoin silencieux de la grandeur d’antan.

Mais tout n’est pas perdu, bien qu’une triste nouvelle n’accable plus que tout : la mort tragique de mon Précepteur Ansuz’Gebo. Jusqu’à ses derniers instants il s’est voué corps et âme à son projet, à l’espoir qu’il avait placé en Edda, gardienne de notre second avènement. Ma tristesse de ne pas le savoir à mes côtés alors que la finalité de notre dévotion à l’espérance va enfin prendre vie m’est malheureusement insupportable.

Grâce à son dernier message, je détiens la dernière clé. Elle seule permettra à Edda d’accomplir sa destinée par-delà le voile ténébreux de l’espace et du temps, en espérant que rien ne viendra se mettre en travers de sa voie. Oui, un jour, notre peuple renaîtra. Cet espoir n’a jamais était vain dans nos cœur, contrairement à nos frères disparus. Il est fort regrettable qu’aucun de nous ne sera encore en vie lorsque ce miracle ce produira. Mais tel est le déroulement que les événements devaient prendre.

Il faut me hâter, le Parasite approche et l’activation des Halos est imminente. Nous y voilà enfin, la fin de notre civilisation… que puis-je ajouter d’autre ?


/fin fichier/


Section 11


Halo array - Enregistreur de données système


[<array-sdr.> 3 minutes 5 secondes]

{c-match-reconfirmed}. Sphère sûre pour flotte passante .1889. Tactiques offensives confirmées.

Tactiques simulées en écart limité.

<Array sync commencer>

Sys////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

///////////////// {online}

Index:

{check}

{D-com} La paix ne règne plus.

Les parasites sont partout.

Vous aviez raison sur tout.

Espérons qu’il ne soit pas trop tard pour la mesure finale.

[<array-sdr.> 1 minute 12 secondes]

Confrm: Array burn radium {check} 3.0

Confrm: Array sync …1…2…3…4…5…6…7…{check}

Commencer…_{ }

[<array-sdr.> 60 secondes]

Commencer…_{check}

Confrm: -00-00-00-59-0999-

{c-match-line-hold} pertes acceptables confirmées

{D-com} Terminé. Avec mes propres mains.

La solution pyrrhique est initiée.

Il ne me reste que la tranquillité

de l’espace pour me bercer.

Je rêverai de vous.

[<array-sdr.> 49 secondes]

Autoriser -00-00-00-48-0999-

Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array

Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_

Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array Autorisé…_ Array

Autorisé…_

Array Autorisé…_{check}

[<array-sdr.> 23 secondes]

Feu : -00-00-00-22-0999-

Confrm: wpnt {auth}

Séquence principale <%> <%>

[<array-sdr.> 11 secondes]

feu : -00-00-00-10-0999-

{c-match-burn} efficacité de la flotte ennemie principale négligeable

{D-com} Je ne ressens aucun danger.


[<array-sdr.> 5 secondes]

feu : -00-00-00-04-0999-

<entrer la séquence de retour pour désactiver>

{D-com} Pas de douleur. Pas de remords. Est-ce normal ?

[<array-sdr.> 0 seconde]

Feu : -00-00-00-00-0001-

Séquence de retour…{negative}

Rang autorisé…_{Activer}

Anneaux en ligne …_{Activer}

<Feu>

[<array-sdr.> 7 secondes]

+00+00+00+07+0001+

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

réinitialiser…………………………..

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réinitialiser…………………………..

350px-Forerunner_Symbole.jpg

Posté le : 22/02/2010


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