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DIVERS - Fan fiction

Halo 2600 : Les autres

Prologue : Quelques années plus tard

"En 2590, le dernier des spartans II, spartan-117 meurt de complications médicales, peu de temps après avoir terminé sa mission commencée quelques années plus tôt, en ramenant l'I.A. Cortana, en possession d'un grand nombre de données d'une importance capitale pour l'Univers, et avoir assisté aux funérailles de l'Arbiter sur Sangheilios. L'I.A., après un grand nombre d'années passées à servir l'UNSC, s'est finalement auto-formatée en 2595, ayant dépassé de beaucoup l'espérance de survie d'une I.A. de sa classe. Enfin, en 2597, l'année dernière, le projet top secret spartan V a été révélé à l'humanité. Cette révélation a soulevé des centaines d'indignations, qui ont été admirablement gérées par les services sociaux. C'est le résumé que vous désiriez, Amiral ?" Demanda le Général en se penchant sur la table de réunion, faiblement éclairée par un néon dans la salle de réunion sombre.

"C'est un exposé complet, oui" répondit l'Amiral depuis l'autre côté de la , assis, les coudes posés soutenant un tête ridée aux rares cheveux blancs. "Je ne vois pas où vous voulez en venir ! Les choses se portent pour le mieux, bon sang ! Les relations avec les autres races se passent à merveille, les colonies se repeuplent et l'opinion publique est au plus haut ! Tout est absolument parfait ! Expliquez-moi donc !" Répondit un autre haut gradé en frappant du poing sur la table. "Alors je vais vous expliquer, Brigadier Finns." Le vieil homme se leva lentement et posa ses mains à plat sur la table. "Toute menace n'est pas écartée, contrairement à ce qu'on veut faire croire. L'ONI travaille dur pour garder ces infos secrètes". Il se mit à faire les cents pas autour de la table. "Le Major a fait un travail admirable, c'est vrai. Il a détruit, à lui tout seul, deux installations Halo. Il a grandement participé à éliminer la menace Covenante, et a neutralisé l'intelligence centrale Parasite. Nous ne pouvons que l'accepter. Mais la menace des halos est toujours présente ! Je vous rappelle que d'après les informations ramenée feu Cortana, il existait 7 installations. Les Halos 4 et 5 ont été détruits. Si vous suivez, il reste les installations 1, 2, 3, 6, et 7. Cela fait 5 armes de destruction massives répandues stratégiquement dans l'espace pour anéantir toute forme de vie ! Je ne vois aucune sécurité là-dedans, surtout qu'ils sont tous bloqués en Stand-by, et prêts à faire feu à tout instant ! " L'Amiral Hood se rassit, laissant l'assemblée à ses réflexions.

L'ONI avait passé des jours à décoder des TéraBits de données cryptées en Covenant ou en Forerunner. Au moins, il avait pu dire les seules informations qui échappaient au gigantesque filet secret-défense que l'organisme avait jeté sur ces données.

L'un des généraux prit la parole : "En effet, Amiral. Le danger est bel et bien là. Mais que peut-on faire ? On ne peut pas prendre le risque de lancer un bombardement sur ces installations. Quelle est votre solution, si tant est que vous en avez une." Il ajouta la fin de sa phrase avec l'assurance que Hood ne serait pas capable de répondre. Il déchanta vite.

"J'ai une solution, la seule qui minimiserai les moyens utilisés, ainsi que la dangerosité." Il se pencha sur la table, comme pour confier un secret à l'assemblée, afin de captiver toute l'attention.

"Envoyer des spartans", dit-il faiblement.

Chapitre 1 : Nouvelle mission


Le pélican quitta l'atmosphère de Sylia. Sa coque vibra quelques instants, tendant les muscles de tout ses occupants, et pénétra dans le vide spatial. La petite navette se dirigeait vers un énorme vaisseau de classe Titan, long de plusieurs kilomètres, frappé d'un symbole représentant une bras en armure tenant des éclairs. Le Star Soul était un des premiers bâtiment de classe Titan, des monstres cuirassé qui auraient été bien utiles contre les covenants, durant la guerre. Les canons à accélération gravitationnelle, pouvait lancer des obus explosifs de plusieurs tonnes, capables de percer les bouclier d'un vaisseau amiral covenant sans problèmes. De gigantesques réacteurs, éteins pour le moment, servaient à propulser l'appareil à plusieurs années-lumière/heure. En comparaison, le pélican était aussi grand qu'un grain de sable devant un Sangheili.

Dans le vaisseau, outre le pilote qui réglait des problèmes d'identification avec les opérateurs du Titan, un groupe de 7 spartans V, en armure, attendait dans la soute. À l'extrémité d'un des bancs, un des spartans, en armure noire avait posé son casque à côté de lui et observait ses camarades les bras croisés. En face de lui, un autre spartan en armure grise, sans aucun casque cette fois, faisait tourner un couteau de combat entre ses doigts. À côté de lui, une spartan en armure verte et aux longs cheveux châtains attachés en queue de cheval discutait avec un autre, lui aussi en armure verte, casque sur la tête. Toujours un peu plus loin sur la banquette, un autre soldat en armure blanche immaculée et au visage pâle restait silencieux, les mains jointe, les yeux fermés. En face de lui un spartan à l'allure agressive et à l'armure rouge le regardait avec une moue dégoûtée sur le visage. Enfin, tout au bout de la soute, un dernier spartan en armure bleue regardait par le hublot la planète s'éloigner.

La virée spatiale se termina lorsque le pélican pénétra dans une des nombreuses ouvertures sur le flanc du vaisseau, et se posa sur l'aire d'atterrissage. La rampe s'ouvrit et les spartans sortirent, sous les yeux ébahis du personnel de la station. Même s'ils étaient plus nombreux que ceux des autres projets spartan, il était toujours aussi rare de voir des spartans en chair et en os. Il descendirent tous du véhicule, puis celui à l'armure noire remit son casque, et intima d'un geste de la main à tout les autres de faire de même. Puis ils empruntèrent une série de couloirs, trop étroits pour qu'ils puissent marcher à trois de front et marchèrent dans le dédale de salles et de boyaux vers un amphithéâtre.

Lorsqu'ils eurent passés la porte à deux battants de la salle, le même spartan en noir fit signe au autres de s'arrêter et continua, les laissant à côté de la porte. Il s'avança au milieu de la scène, se mit au garde-à-vous et salua les Généraux et Amiraux qui se tenaient derrière le bureau sur l'estrade devant lui. L'un d'eux se leva de sa chaise et fit signe au spartan qu'il pouvait rompre en lui rendant son salut. Mais le soldat restait toujours raide.

"Lieutenant, nous avons une mission à vous confier, à vous et votre équipe de spartans" Annonça le gradé. "Comme par hasard" Grésilla la voix d'un des spartans sur sa liaison com privée. D'un geste discret de la main, le soldat fit signe à celui en armure rouge derrière lui de la boucler.

Les généraux n'avaient pas entendus ce qui se disait, aussi le général continua à parler : " Vous l'avez sûrement vu en cour d'histoire militaire de que sont les structures Halo ?" Demanda le gradé. "Des structures artificielles Forerunner conçues pour supprimer toute vie dans un large périmètre d'années-lumière, mon général !" énonça le spartan d'un ton clair. "C'est exact. Vous savez donc que certaines ont été détruites par le spartan 117 il y a maintenant quelques années. Certaines sources nous portent à croire que certaines de ces installations sont encore en service. Vous devinez la mission, n'est-ce pas ? Rendez-vous sur ces installations et mettez-les hors service, vous et votre équipe. Cette mission est d'une dangerosité extrême, car vous serez lâchés en terrain inconnu. Mais votre équipe est bien connue pour aimer ce genre de situations. Nous chargeons donc la Team Flash de cette mission. Retournez au garage. On vous mettra au courant des modalité de cette opération. Lieutenant Julien-035, rompez !"

"Mon général ! Bien, mon général !"

Chapitre 2 : Réunion


Julien et retourna vers son équipe. Il jeta un regard appuyé au spartan rouge qui le soutint sans honte. Julien soupira et fit signe à son unité de retourner vers les hangars. Ils firent le chemin inverse en direction de Sylia, une petite planète tellurique recouverte à 95 % d'océans, parsemées d'un grand nombre d'îles. La géante bleue qui éclairait son ciel rendait le paysage magnifique sur cette planète, et elle aurait fait une destination touristique prisée si l'UNSC n'en avait pas interdit l'accès aux civils, le temps que chaque île soit explorée et toute la planète cartographiée. Le seul bâtiment officiel de cette planète était une base de l'armée, déjà opérationnelle à 100 %.

Le pélican navigua entre les divers satellites d'observation et de météo qui peuplaient l'orbite de Sylia et pénétra dans la haute atmosphère de la planète. À peine entré dans l'atmosphère, une épaisse couche de givre recouvrit la coque du pélican. La coque était extrêmement froide à la sortie de l'espace, et l'atmosphère de la planète était très humide. Le pilote pesta, et enclencha les anti-gel du pare-brise du pélican. Les spartans furent finalement menés à bon port, sur la vaste aire d'atterrissage, à côté de la base d'opération. Les spartans ôtèrent leurs casques pour pouvoir profiter d'un rare instant de fraîcheur et se marchèrent rapidement vers l'entrée monumentale du bâtiment.

La base était vaste et organisée, ainsi qu'entièrement équipée pour éviter que l'humidité extérieure ne puisse pénétrer pour faire rouiller le métal, moisir le papier et détériorer le matériel informatique. Le groupe se dirigea de suite vers le mess, afin de se reposer et d'attendre qu'on les appelle pour les briefer. Le mess était divisé entre soldats et officiers, et comprenait tout ce qui était nécessaire pour se détendre après un combat ou une réunion pénible : jeux de cartes, boissons et surtout d'autres soldats avec qui parler. Julien laissa quartier libre aux spartans, sauf à celui portant l'armure rouge, qu'il attira à l'écart.

Bruce-013, incontestablement le spartan le plus fort du groupe. Physiquement, il atteignait les deux mètres et demi à vue d'oeil, et son armure rouge vif montrait bien qu'il ne faisait pas de quartiers. Il ne prenait d'ailleurs pas souvent la peine de la nettoyer, histoire d'ajouter une note bestiale au costume. Plus que fort, Bruce était comme son apparence le laissait paraître : bestial. Il pensait comme un chasseur traquant une proie en toutes circonstance, et montrait un dédain marqué pour les règles et la hiérarchie. Ce caractère difficile lui avait valu de nombreuses rétrogradations pour insubordination, insultes et violences envers un supérieur et refus d'exécution d'ordres. Mais ces réprimandes étaient moins fréquentes que ses exploits au combat. Son style se résumait à celui du parfait fonceur : courir dans les ennemis, et les massacrer. Une méthode peu réfléchie, qui lui avait valut de très nombreux Purple Hearth, mais qui avait le mérite de fonctionner. Étrangement, Bruce n'avait jamais été attiré par les armes lourdes. Il utilisait généralement les fusils de combat à chaque main, un exploit que lui permettait sa grande force, et qu'il utilisait très bien pour commettre ses ravages. La plupart du temps, il formait la première ligne des assauts du groupe, semant la panique dans les défenses ennemies, et ouvrant la voie à ses collègues plus subtils. Et surtout, il perdait parfois le contrôle de lui-même dans les mêlées furieuse,le rendant encore plus dangeueux. Julien avait longtemps hésité à intégrer un élément aussi instable dans l'équipe, mais il se montrait plutôt utile dans certaines situations. Mais un peu trop fonceur dans d'autres.

Il emmena la spartan au traits durs et au crâne rasé dans un coin du mess et tenta de paraître aussi grand que lui.

"Essaie d'éviter ce genre de remarque devant les huiles, de préférence. Je pense que tu t'est prit assez de punitions comme, ça, non ?"

"T'est vraiment parano, si je peux dire ça. J'ai juste glissé ça sur le fréquence du groupe, histoire de rigoler. Faut pas prendre ça aussi sérieusement, chef." Se justifia t-il en souriant.

"Ouais, bon. Laisse tomber. De toute façon, quoi que je dise, tu continuera. Enfin, peut-être que tu finira par comprendre, le jour où ça s'activera en dehors des combats là-haut. Quartier libre."

Bruce salua et retourna vers les autres spartans. Julien se demandait toujours pourquoi il acceptait de l'écouter alors qu'il faisait une tête de moins que lui, alors qu'il n'hésitait pas à ignorer d'autres gradés. Peut-être avait-il gagné son respect d'une façon ou d'une autre. Il oublia cette réflexion et partit discuter avec d'autres officiers du mess.

Une demi-heure plus tard, l'équipe Flash fut appelée en salle de réunion. Julien rassembla le groupe et ils se mirent en marche vers la salle de rendez-vous. Ladite salle était un immense salon au centre duquel trônait une table rectangulaire en chêne poli, assez grande pour accueillir une trentaine de personnes. Les murs blancs étaient ornés de tableaux et de cartes représentant des batailles épiques dans l'espace ou sur des planètes.

Lorsqu'ils arrivèrent, le panneau holographique qui permettait de projeter des cartes depuis le centre de la table était allumé, et représentait les espaces connus de l'Univers, ce qui réduisait considérablement l'échelle de toute chose. Plusieurs personnes étaient déjà présentes : deux généraux, des officiers de l'ONI et surtout un Amiral qui attira l'attention des spartans. Un vieillard qui semblait être à mi-chemin entre se tenir droit pendant le reste de sa vie et s'effondrer : Lord Terrence Hood. À peine entrés, les spartans se raidirent et se mirent au garde-à-vous devant tout ces officiers supérieurs. Les personnes présentes leur rendirent leur salut et tous s'assirent à la table.

Lord Hood prit la parole d'une voix éraillée : "Spartans, vous savez déjà quelle mission va vous être confiée. Je vais vous expliquer les détails, à présent, mais accrochez-vous, car ça va être très long."

Chapitre 3 : Briefing


Hood parlait d'une voix calme et à un rythme assez lent pour que les spartans puissent mémoriser toutes les informations qu'il leur donnait : "Comme vous le savez sûrement, les installations Halo 04 et 05 ont été détruit par le spartan 117 il y a un certain nombre d'années. D'après nos informations, il existait en tout sept installations. Lors de la bataille de l'Arche, toutes ces installations étaient prêtes à être activées, mais finalement elle sont restée en stand-by, attendant un signal qui ne viendra plus jamais, maintenant. Grâce aux données récoltées par l'I.A. Cortana lors des opérations sur Rubis, nous savons où se trouvent les autres installations."

Hood désigna la carte de l'Univers d'un mouvement de tête. La carte zooma sur un système éclairé par une géante gazeuse.

"L'installation 04 se trouvait dans le secteur de Threshold, avant qu'elle ne soit détruite. Ce secteur est donc complètement sécurisé." La carte zooma encore plus sur un morceau de métal courbe de plusieurs kilomètres aux bouts déchiquetés, qui flottait lentement dans le secteur. La carte dézooma, puis zooma de nouveau sur un nouveau secteur contenant plusieurs planètes, et surtout, niché entre l'orbite de deux d'entre elles, une des installations circulaires. Les spartans furent absorbés par la beauté dangereuse et saisissante de l'objet. " L'installation 05, spartans. Dans le nouveau système Lambda Seris." Julien leva une main pour poser une question. "Amiral, je pensai que cette installation avait été détruite." "Techniquement parlant, cet anneau est détruit. La désactivation subite des systèmes d'armement a fait griller les circuits alimentant les canons. Pas de danger dans ce coin là."

La carte revint à l'Univers, puis montra un endroit très reculé de la carte, montrant une nébuleuse aux couleurs variée et à la forme rappelant un lézard. La carte montra finalement un système où gravitait une unique planète, et plus éloigné dans le système, un autre anneau. "Cet anneau est l'installation 01, située dans le système Spoutnik V, dans la Nébuleuse du Lézard. On ne sait que très peu de choses sur elle, si ce n'est que sa surface semble habitable. Le déplacement vers cette installation sera simple, vous commencerez donc par celle-là."

La carte changea d'endroit, montra une nouvelle nébuleuse, puis un nouveau système, où gravitaient six énormes planètes gazeuses et un anneau qui frôlait la surface de ces planètes. "L'installation 02, dans le système Sigma Kalandari, dans la Travée de l'Attique. Cette installation sera un peu plus dure à atteindre à causes du cycle de rotation des planètes du système, mais vous pourrez y atterrir. Aucune infos sur sa surface, mais elle sera assez dangereuse, car son orbite frôle les planètes avoisinantes. Mieux vaudra ne pas être à l'endroit de la rencontre à ce moment-là."

Nouveau déplacement de la carte, mais dans un endroit qui rappela quelque chose aux spartans : une Nébuleuse dans laquelle se distinguait la forme d'une tête de cheval. L'anneau gravitait seul autour d'un soleil rougeâtre. "L'installation 03, Nébuleuse de la tête de cheval, secteur B2T. Nous savons que sa surface est couverte d'une jungle. C'est un secteur facile d'accès en théorie, car il est très proche, mais il y a énormément de pirates dans cette partie de notre galaxie, ce qui rendra la traversée dangereuse."

Le déplacement suivant dura un certain temps, puis révéla une partie de la carte auparavant cachée. Le Halo se trouvait dans un secteur de l'espace inconnu, flottant à la dérive dans un champ d'astéroïde. "L'installation 06 posera problème. On suppose que l'étoile autour de laquelle il gravitait aie explosée, le laissant à la dérive dans ce champ d'astéroïdes errants. Nous risquons d'avoir du mal à y accéder."

La carte se déplaça une dernière fois vers un autre recoin caché de la carte, vers une autres nébuleuse sans forme définie, dans un système de trois planètes à l'étoilé étrangement brillante. "L'installation 07 est la plus problématique. L'étoile de ce système est sur le point de se transformer en supernova. Nous avons encore du temps devant nous, mais nous ne pouvons pas faire d'estimation concernant la durée de vie de ce système. Nous verrons comment la situation évolue en temps et en heure."

La carte disparut et laissa place à une I.A. dont l'apparence revêtait une armure Mark I, la toute première série d'armure à amplification de force, abandonnée à cause de sa trop grande gourmandise en énergie. L'I.A. se mouvait lentement, comme si l'armure ne remplissait pas son rôle d'amplifier la vitesse de son utilisateur. Elle avait dût choisir son hologramme par rapport à l'apparence de l'armure. Hood hocha la tête en direction de l'I.A. "ITAS vous accompagnera pour cette mission. C'est une de nos I.A. hybride humain-élite les plus développée en matière de combat. Son nom est l'acronyme d'Intelligence Tactique d'Action non-Simulée. Il vous sera utile pour vous diriger et vous repérer sur le terrain."

ITAS acquiesça en hochant lentement son casque, puis disparut de la table. Hood retira la carte mémoire de sa fiche et la confia à Julien qui scruta la carte lumineuse pendant quelques instants. "Je sais que vous n'aimez pas trop les I.A. Dit Hood. Mais ITAS vous sera indispensable pour cartographier les anneaux et trouver l'endroit à partir duquel vous pourrez les mettre hors-service : la salle de contrôle. ITAS embarque dans sa mémoire un virus spécialement développé à partir des informations collectée sur l'installation 05. Ces données détruiront les programmes de mise à feu et rendra les installations inoffensives. Vous aurez juste à accéder à cette salle et à transférer ITAS dans l'ordinateur, il se chargera du reste."

Julien inséra la carte dans un des fentes prévue à cette effet sur son flanc et sentit une fraîcheur spéciale parcourir son cerveau. Une voix mécanique, comme filtrée à travers un casque résonna dans sa tête. "Je transfère une copie de mes données à tout les membres de l'équipe. Transfert terminé. Content de travailler avec un soldat qui sait faire face à la peur de l'inconnu, Lieutenant."

Julien fut surpris qu'une I.A. lui parle aussi naturellement de ce qu'il était : un soldat qui amait l'adrénaline et le risque. Et c'était connu : l'inconnu entraîne un certain risque.

"Vous serez mit à bord d'un vaisseau pour cette mission, lieutenant. Nous vous avons sélectionné le meilleur équipage qui puisse être."

"Merci, Amiral, mais je ne fais entièrement confiance qu'aux membres de mon unité."

"Je ne vous demande pas de leur faire nécéssairement confiance, Lieutenant. Sachez juste qu'ils vous guideront durant toute votre mission. Le capitaine de vaisseau Shephard est impatient de travailler avec votre unité."

Hood fit quelques pas en direction des officiers de l'ONI, qui lui glissèrent quelques mots. Hood grimaça et revint vers les spartans.

"Vous savez tout ce qu'il y a à savoir sur cette mission. Néanmoins ces messieurs aimeraient que vous leurs fassiez une petite démonstration de vos capacités avant de vous envoyer en mission."

Julien lorgna sur les officiers des services secrets. Ces  s doutaient des capacités de son équipe. Il ouvrit un canal privé avec ses camarades.

"Les gars, ces messieurs veulent qu'on leur fasse une démo de notre efficacité. On va leur montrer. Et puis, souffla t-il, si on peut se dégourdir, ça nous fera pas de mal, hein ?"

Quelques craquement d'articulations et de rictus amusés fusèrent sur le canal avant que Julien ne le ferme. Ils voulaient une preuve ? Il en auraient une de taille.

Chapitre 4 : Test


Le Terrain semblait désert. Le Terrain, c'était une grande zone d'entraînement adaptable selon le degré de professionnalisme. En ce moment, il était passé dans une configuration de niveau 10, réservée aux tests de soldats de très haut niveau.

La zone se délimitait en une grande jungle s'étendant sur un kilomètre, percée en deux endroits de grandes clairières d'environ 300 mètres de large. Dans ces clairières, deux longue pistes d'atterrissage bétonnées et deux grandes bases factices. Certains endroits du terrains accusaient un dénivelé très ardu, certains présentaient une végétation si dense qu'il était impossible d'avancer même avec une machine de déboisement. L'objectif était la base N°2, à l'est du Terrain. Tout en haut , dans un avion, un petit groupe d'officiers de l'ONI regardaient avec attention des écrans reliés à des caméra couvrant une vue presque complète de la zone. Sur cette vingtaine d'écrans, cinq étaient noirs.

Le Brigadier Finnes grogna. Ces spartans étaient décidément trop malins.

Au sommet d'une colline, recouverte d'une végétation assez dense, une paire de jumelles dépassaient entre deux fougères. Cachée derrière son couvert, une spartan, cheveux bruns noués en queue de cheval à l'arrière de sa tête fine, observait la piste. Une douzaine de soldats des sections spéciales patrouillaient sur la piste. Après un rapide examen de la zone, elle se releva de sa position assise, rangea les jumelles dans un des rangements de son armure verte et ocre, maquillée de boue, enfila son casque et fila avec souplesse dans la végétation jusqu'à un groupe de cinq arbres très serrés. Elle claqua rapidement sept fois des doigts et un spartan en armure blanche immaculée atterrit sans un son sur le tapis de feuilles morte de la forêt de feuillus. Il se releva lentement et leva le pouce. Une corde fine tomba du haut des arbres. Les deux spartans l'escaladèrent l'un après l'autre et la corde remonta rapidement. Dans les branches entremêlées d'arbres âgés, sept spartans, appuyés savamment contre les multiples appuis dont ils disposaient attendaient des infos du terrain. La spartan enleva son casque un sourit. Tout les autres spartans firent de même. Bruce assura sa prise et s'adossa à un tronc. Julien parcourut son équipe des yeux, s'assurant qu'aucun d'entre eux ne montrait des signes de nervosité, puis focalisa son attention sur leur éclaireur.

Liz-265 était une spartan élancée, au caractère assez compliqué à cerner. Elle possédait un talent inné à apprendre à piloter toutes sortes de véhicules. Ce don faisait évidemment d'elle une conductrice hors pair, sans compter que sa rapidité et sa discrétion faisait également d'elle un éclaireur de choix. Elle travaillait généralement en binôme avec le sniper du groupe. Kim avait toujours considéré son équipe comme une famille, un comportement qui avait fait hésiter Julien à la faire sortir du groupe, mais il s'était ravisé en voyant qu'elle supportait autant que les autres d'être séparée des autres membres du groupes. Outre cela, elle n'avait pas suivit une formation de spartan complète. Elle avait fait partie d'un corps d'entraînement visant à créer des soldats-scientifiques, ce qui laissa un temps penser à Julien que ses connaissances poussées en archéologie et en histoire n'affecte ses capacités de combat, mais il avait déchanté en la voyant se battre aussi bien que n'importe quel spartan avec un DMR. Au final, Julien n'avait jamais comprit pourquoi les instigateurs du projet spartan V avaient tenu à former les spartans 200 à 300 aux multiples domaines scientifiques, mais après tout, cela n'avait pas d'importance, du moment que Liz était aussi efficace au combat que n'importe quel spartan du groupe.

Liz sortit la paire de jumelle de sa poche, ainsi qu'un petit appareil en forme de soucoupe. Elle déroula un câble de l'intérieur des jumelles et le brancha à l'appareil de projection. Une petite vue en trois dimension de la zone apparut en flottant à quelques centimètres de l'appareil. Les spartans se rapprochèrent pour voir la disposition de la zone. Liz désigna plusieurs triangles sur la carte.

"Il y a une douzaine de gardes androïdes sur la piste, plus trois snipers marines planqués dans des couverts comme le nôtre. Mais des vrais, ceux-là. À part ça, des gardes dans le bâtiment, mais je ne sais pas combien. Plus un warthog qu'ils sortiront peut-être du garage."

Les spartans remarquèrent qu'un des snipers qui étaient marqués sur la carte se situait hors du champ de vision dont disposait Liz lors de la reconnaissance, mais considérèrent cela comme normal. Liz avait souvent vu des adversaires bien cachés, hors de son champ de vision et de celui des autres. On appréciait, en silence.

Un des spartans en armure verte tourna la tête vers Julien.

"Alors ? Une stratégie ?"

Julien observait la carte. Il venait de trouver une tactique idéale, plus quelques plans de secours au cas où les ennemis ne réagiraient pas comme prévu. Il désigna un amas rocheux visiblement artificiel à un centaine de mètre de la lisière de la forêt où il se trouvaient.

"Knut, tu vas avec Liz et Jaffar sur cette position. Vous attendez le signal. Logan, Bruce et Justin, vous venez avec moi, on fonce sur leur position."

Bruce afficha un sourire malsain.

"Enfin une stratégie qui me convient. Bien bourrine, avec une garniture de stratégie qui ne me concerne pas."Lança t-il.

Julien soupira et fit signe à Liz de fermer la projection. Si Bruce avait compris ce qu'il comptait faire, les autres aussi.

Les sept spartans se séparèrent en deux groupes vers leurs positions respectives. Liz et ses deux compagnons vers l'est, Julien et le reste de l'équipe vers le sud. Arrivé à la lisière de la forêt, Julien attendit le contact radio de l'autre groupe. Il regarda tour à tour les membres de sa division. Bruce brûlait d'impatience de foncer dans le tas, cela se devinait et se voyait par ses tremblements. À sa droite, le spartan en armure blanche joignit les mains et baissa la tête.

Justin-012, l'artilleur lourd de l'équipe n'était pas le modèle type de ce genre de boulot. Toujours calme et posé, il possédait un trait de caractère qu'il devait être le seul à posséder parmi les spartans : il était croyant. À chaque occasion, il joignait les mains en prière, se signait, avant un combat, après, n'importe quand. Cela ne l'empêchait pas de tuer un nombre considérable d'ennemis à chaque bataille. Les armes lourdes étaient son métiers, et il bossait bien. Aucune roquette ne se perdait, aucune munition n'était gâchée. Parfois, il était si incroyable qu'il aie put anticiper le mouvement des ennemis que Julien se demandait si son Dieu ne finissait pas par lui filer un coup de main de temps en temps. Quoi qu'il en soit, son armure blanche constamment immaculée et son caractère impassible, ainsi que ses prières énervaient beaucoup Bruce.

Justin marmonna dans son casque puis se redressa. Bruce lui adressa un geste obscène, qu'il ignora. Derrière Julien, le nouveau de l'équipe : Logan.

Arrivé à peine quelques semaines avant, Logan-129 lui avait été désigné comme médecin. Julien n'avait rien demandé, mais les ordres venaient de haut. Il avait donc intégré le spartan sans rien dire, mais il fallait avouer qu'il avait du mal à cerner ce coéquipier. Il ne disait pas grand-chose, combattait au magnum et au couteau de combat, et possédait des connaissances poussées en médecines, d'après les recruteurs. De toute façon, il allait bientôt être mit à l'épreuve.

Un signal sonore résonna dans le casque de Julien. L'équipe deux était en position. Julien prit son fusil d'assaut et enleva la sécurité.

"Montrons-leurs qui on est."

Chapitre 5 : Assaut


Sur la piste d'atterrissage, un des gardes leva les yeux vers la colline en haut de laquelle l'armure de quatre soldats se découpait sur le fond sombre de la forêt. Les silhouettes dégainèrent leurs armes, l'un prenant un fusil d'assaut MA5K dans son dos, un autre attrapant rageusement deux DMR qui pendait à ses hanches, le troisième sortant de derrière son dos un Canon Laser Spartan-II, et le dernier sortant une lame crantée de son manche.

Le vigile interpella ses camarades, qui se retournèrent tous sur la position des intrus.

Julien enleva la sécurité de son arme en prenant soin de la faire claquer bruyamment.

"C'est parti, Spartans. Montrons aux grattes-papier de l'ONI ce que valent les membres de la Flash."

Bruce poussa un hurlement guttural et se jeta à l'assaut, suivi de ses trios compagnons. Arrivés au bas de la côte, à quelques dizaines de mètres des androïdes, Julien, tout en courant, désigna Justin, puis pointa le pouce vers le bas. L'intéressé acquiesça et s'arrêta sur place pendant que les autre se jetaient dans la mêlée.

Les androïdes mirent un temps avant que leurs scanners visuels-yeux ne délimitent les contours de la cible. Ces robots évitaient que des marines ne soient tués, mais ne reflétaient pas des conditions de combat réelles. Ils firent feu à l'unisson vers les trois formes humanoïdes qui avançaient vers eux.

Julien et Logan serpentèrent entre les balles qui emplissaient l'air autour d'eux, afin de garder leur boucliers intacts dans la mêlée, mais Bruce ne prit pas ces précautions e fonça droit devant lui en ignorant les balles qui criblaient ses boucliers. Son indicateur baissait rapidement, mais il savait pertinemment qu'il serait sur ses proie avant qu'ils ne soient vidés.

Plus haut, derrière un amas de rocher, trois autres spartans s'installaient. Liz étudia la zone couverte par la caillasse d'un coup d'œil, et Knut se dirigea vers une faille assez grosse pour faire passer le canon et la lunette du sniper S3-AM qu'il sortait de son dos. Il se retourna en atteignant l'endroit ciblé, synchronisa le viseur de son casque avec la visée du fusil, et chercha des yeux le sniper qui les attendait en hauteur dans la forêt. Il aperçut un mouvement inhabituel du faîte des arbres, et tira. La balle contenant un gaz soporifique s'écrasa contre l'épaule du sniper, qui eu juste le temps de sursauter et de comprendre qu'il avait été vu avant que les toxine soporifiques n'atteignent son système nerveux.

Knut glissa le canon de son arme par la faille. Liz lui indiqua les emplacements des deux autres snipers, que Kurt élimina de la même manière.

Julien discerna parmi le bruit des balle qui fusaient autour de lui le souffle de deux balles de calibre14,5 mm, et fut soulagé que la visée des snipers ennemis ne puissent plus se poser sur lui. Une balle par cible, du travail digne de Knut.

Knut-196, le sniper de l'équipe flash avait été l'un des premiers membres sélectionnés. Non pas qu'il soit un tireur à la précision inégalée, mais au calme imperturbable. Cette qualité lui permettait de garder la tête froide dans les opérations les plus risquées, celles qu'exécutaient la plupart du temps l'équipe. Contrairement aux snipers de légende, il travaillait en duo avec Liz, qui repérait les cibles pour lui. Ils avaient dès lors formé un duo inséparable. Physiquement à l'image du spartan-type, des cheveux blonds coupés court, et un casque constamment vissé sur la tête, il ne manquait pas non plus de charisme. Mais il était aussi le membre le moins polyvalent du groupe, comme Julien avait put le constater lors de son entraînement au combat rapproché. Mais tant qu'il gardait son poste préféré, loin du champ de bataille, l'œil dans un viseur, il excellait, et c'était tout ce qu'on lui demandait.

Bruce martyrisa les gâchettes de ses DMR, pénétrant les boucliers des ennemis, qui tombaient sous ses balles. Il s'arrêta un instant pour rechargé, couvert par Julien qui balaya les rangs ennemis avec son fusil d'assaut. Plus loin, Justin posa son laser sur son épaule, calibra son viseur et appuya sur la gâchette de son arme. L'arme concentra son énergie, et un faisceau de lumière rouge jaillit de l'extrémité de l'arme, balayant cinq androïdes en un tir. Au bout de quelques secondes seulement, il ne restait plus que trois androïdes sur la piste. Julien en élimina deux avec son fusil d'assaut. Le dernier, ayant perdu toute liaison réseau avec les autres ordinateur de l'endroit, enclencha les protocoles de fuite. Il fut arrêté assez rapidement par la lame de 20 centimètres enfoncée dans son dos, lancé d'une main experte par Logan. Julien fut assez satisfait de sa performance, mais attendait de voir ce qu'il valait dans un combat nerveusement tendu.

Julien lança le signal au deuxième groupe. Knut déplaça son viseur vers les vitres des bâtiments. Un soldat malchanceux passait par là. Knut tira, une véritable balle cette fois, dans l'œil droit de sa cible. Le mur derrière lui fut éclaboussé d'une bonne dose d'hémoglobine d'un rouge malsain.

Liz ouvrit la liaison radio : "Les gardes à l'intérieur sont de vrais marines. On change le plan ?"

Julien jeta un oeil par les vitres. Des soldats affolés couraient dans tout les sens.

"Passez aux balles incapacitantes. Et dit à Jaffar d'y aller doucement."

Liz tourna son regard vers le spartan assis en tailleur derrière elle. Il hocha lentement la tête;

Julien désigna Bruce, puis la porte qui menait au garage, où se trouvait, d'après Liz, un warthog VRL. Bruce fit craquer ses jointures, puis chercha une prise sous la porte. Après avoir assuré sa prise sur des trous aménagés dans le bas de la tôle, il tira en grognant vers le haut, ouvrant la porte de sa seule force. Julien, Logan et Justin passèrent en dessous de la porte entrouverte, puis l'ouvrirent de façon moins violente en actionnant la commande d'ouverture. Bruce lâcha la porte et rejoint les autres à côté du warthog.

"On l'utilisera pour partir." Annonça Julien. "Justin, tu reste ici et tu défend ce véhicule. On chope ce drapeau et on reviens."

Justin grimpa dans le warthog et vérifia les niveaux d'essence. Il redescendit, et fit signe au reste du groupe de partir en allant chercher des jerricans de carburant.

Liz fit signe à Jaffar qu'il pouvait y aller lorsque le premier groupe disparut dans le garage. L'intéressé activa l'invisibilité de son armure et descendit la côte en courant, vers l'arrière du bâtiment.

Liz communiqua Julien. "Jaffar est en route. Chopez ce drapeau, on s'occupe de vous nettoyer les soldats qui passent dans la ligne de mire."

Julien ferma la communication.

Jaffar-541 avait été le premier membre a être recruté dans le groupe. Il ne ressemblait à aucun autre spartan, d'autant par son apparence que par ses techniques de combat. D'après ses dires, il aurait passé son enfance dans une ville de la Terre, où il aurait appris les rudiments des arts martiaux asiatiques, et qu'il aurait perfectionné sa maîtrise pendant sa formation. Julien soupçonnait que les instructeurs du programme lui ait appris directement l'assassinat, comme à d'autres spartans, et qu'il aurait complété sa tenue en s'informant dans les bases de données du centre d'entraînement. Jaffar ne portait que rarement un casque. La plupart du temps, il portait un turban bleu foncé enroulé autour de la tête, qui masquait son visage et ne laissait voir que ses yeux bleu-gris et quelques mèches de cheveux rouges. Il avait bénéficié de toutes les technologies qui le rendraient capables de traverser un champ de gravier sans bruit pour égorger un ennemis de face. Il était rapide, silencieux et terriblement efficace.

Jaffar désactiva son invisibilité lorsqu'il arriva au pied du bâtiment. Un peu plus haut, à un mètre au-dessus de sa tête, un rebord de fenêtre lui donnerait un accès à l'intérieur du bâtiment. Il se ramassa sur ses jambe, bondit et s'agrippa au rebord, puis se hissa sur l'appui. Il jeta un œil par la fenêtre. Personne. Il sortit un de ses couteaux de combats, customizé avec une gravure de dragon, et glissa la lame entre les deux battants pour soulever le loquet. Il entra, en prenant soin de laisser la fenêtre ouverte en cas de fuite. Il rit intérieurement de la simplicité de la fermeture des accès et se lança dans l'exploration du couloir attenant.

Julien et Bruce tirèrent sur les gardes de la pièce par surprise, ne laissant pas le temps aux simples marines de tirer de leurs magnums déjà sortis de leurs holsters. Il passèrent sur les corps immobilisés par leurs balles incapacitantes et ouvrirent violemment un porte. Un garde tira par réflexe en voyant la porte s'arracher de ses gonds devant lui, mais au moment où Julien allait tirer, la vitre proche se brisa et une balle de sniper incapacitante explosa près du soldat, qui s'effondra. Julien courut au centre de la pièce et indiqua à Bruce et Logan de la fouiller. Au centre de la pièce, un drapeau rouge.

Logan ouvrit lentement la porte devant lui et assista avec calme à la scène qui se jouait devant lui. Le garde, qui regardait par la fenêtre pour tenter d'apercevoir les spartans, fut assommé par un coup dans la nuque de Jaffar. Logan lui fit signe, et l'assassin rejoignit le reste du groupe. Bruce attrapa le manche du drapeau et Julien désigna la fenêtre. Le groupe sauta du haut du deuxième étage et atterrit lourdement au sol, puis courut vers le garage. Le warthog en jaillit subitement, les moteurs grondant, et Justin leur fit signe de monter. Julien monta en place passager, Logan empoigna les manettes de la mitrailleuse, et Bruce s'agrippa à un siège quand le warthog démarra vers la colline, où Liz et Knut embarquèrent, puis le groupe roula à toute allure vers la base N°1, leur point d'extraction.

Du haut de leur avion, les agents de l'ONI affichaient des mines impressionnées ou colériques, devant le sourire amusé de l'amiral Hood. Après cette démonstration, plus rien ne retiendrait les spartans de partir vers les Halos.

Chapitre 6 : Le Capitaine


Flottant au milieux du vide sidéral, le New Emperor attendait. Sur la baie, les officiers s'affairaient sur les différents écrans de contrôle. Au milieux de cette agitation, le Capitaine Shephard lisait lentement les rapports de maintenance de l'Emperor. Il avait du temps à perdre, encore quelques minutes avant de lancer le signal pour faire revenir les sondes et rentrer au port. Les journées se succédaient, se ressemblant toutes. Le matin, il se levait vers 7 heures pour embarquer, vers 11 heures, il larguaient les sondes et attendaient jusqu'à 19 heures avant de faire le voyage inverse pour rentrer à 23 heures. En fait, le capitaine ne lisait pas vraiment les rapports, mais se contentait de réfléchir à cela.

Son minuteur sonna. Il se leva avec le plus d'énergie possible, après avoir passé 8 heures assis dans son fauteuil, et s'approcha du Sous-Lieutenant Briggs. Il consulta les écrans et lui demande de rappeler les sondes.

Elles mettraient quelques dizaines de minutes à revenir. Shephard regarda son fauteuil, au milieu de la passerelle ronde avec dégoût, et décida de faire un tour du vaisseau, histoire de marcher un peu. Les protocoles lui intimaient formellement de rester pour consulter les rapports des sondes, mais le moment était propice à une petite entorse au règlement, juste pour l'idée. Shephard passa la porte de la passerelle et parcourut les couloirs larges et aux murs métalliques froids grimés d'indication pendant une bonne demi-heure, avant de revenir vers son devoir.

Les rapports étaient, eux aussi, toujours les mêmes. Exceptionnellement, une sonde avait croisée un astéroïde qui avait traversé le sous-espace avec un vaisseau, mais les trois autres sondes affichaient le vide total. Des journées comme celle-là, le capitaine et son équipage en vivaient 365 jours par ans, référentiel Terre.

Le voyage de retour fut monotone, Shephard en aurait presque souhaité être attaqué par un vaisseau pirate. Depuis qu'il s'était engagé, il n'avait eu l'occasion de se battre qu'une fois, contre un vaisseau esclavagiste qui prit la fuite après qu'un nouveau venu sur le vaisseau, l'enseigne Shephard n'ait arraché un de leurs moteurs avec un tir de maître, qui l'avait propulsé vers le grade de capitaine.

La journée avait débutée monotone, elle se terminerait monotone pensait Shephard. Il irait dîner au mess des officiers, et irait dormir pour remettre ça demain.

Le vaisseau atterrit sur la petite lune de la planète Kiva, une géante gazeuse aux reflets jaunes, et Shephard, en quittant le vaisseau, souhaita vraiment qu'il lui arrive quelque chose, qu'un groupe de racketteurs l'agresse et qu'il puisse enfin se servir de son magnum qui n'avait jamais eu à tirer une balle ou de son couteau de combat qu'il avait apprit à manier sans que sa lame ne goûte jamais au sang. Il fallait croire qu'un quelconque esprit ou divinité l'aie entendu ce jour-là.

Pas de voyous, pas de bandits, mais deux officiers de l'ONI le prièrent de les suivre dans une salle de réunion ou un petit comité d'amiraux et généraux lui proposèrent de changer d'air et de participer à une mission de l'ONI. Shephard aurait bien voulut qu'un collègue de même grade que lui soit là pour lui demander de la pincer tant ce qui lui arrivait était incroyable. Il chassa toute pensées qui lui susurrait que l'affaire était louche, qu'il rêvait ou que ça ressemblait trop au scénario d'un film de série B et accepta aussi sec.

Deux jours plus tard, il faisait route vers Sylia, pour y retrouver le groupe qui participerai à la mission. La réunion avec un nouveau groupe de hauts gradés fut intéressante, surtout lorsqu'on lui expliqua en quoi consistait la mission, et surtout avec qui il travaillerait : des spartans.

Shephard avait toujours voulut en voir un de ces guerriers surpuissants à la réputation de tueurs. La mission qui se profilait devenait de plus en plus intéressante au fur et à mesure qu'il en apprenait. Un homme au physique quelconque, quoi qu'un peu plus musclé que la moyenne, cheveux bruns coupés courts en uniforme repassé, Shephard, attendait devant le ponton de l'Emperor, goûtant la moiteur de l'air de la planète.

On ne lui avait donné aucun ordre express, mais il avait crut bon d'attendre ses compagnons de route devant le ponton pour les accueillir. Il n'avait eu pour l'instant que l'opportunité de les voir de haut, dans un avion, et de constater leur efficacité et la diversité qui faisait la force de la Flash.

Il attendait, parfaitement droit, depuis un quart d'heure quand un groupe de silhouettes massives apparut dans la brume légère qui entourait le port. Shephard frissonna devant la carrure des soldats qui allaient bientôt se tenir devant lui, mais n'y pensa pas lorsque l'imposant Lieutenant en armure noire de jais se planta devant lui. Il faisait une bonne tête de plus que lui. Les deux homme se tinrent debout, se toisant et se jaugeant mutuellement quand Shephard fit le premier geste. Il tendit la main vers le spartan.

"Capitaine de vaisseau Shephard, Lieutenant. Moi et le New Emperor nous feront un plaisir de vous accompagner en enfer, ou au-delà si nécessaire."

Julien se surpris à ressentir un certain respect devant le simple homme qui se tenait parfaitement droit, la main tendue vers lui. Les gens "normaux" qu'il croisait faisaient des détours ou se mettaient nerveusement au garde-à-vous devant lui, même certains de ses supérieurs. Et cet homme tendait la main pour qu'il la serre, sachant sûrement que le spartan pouvait la broyer sans forcer, soutenait son regard et parlait sans faire trembler sa voix. Oui, cet homme méritait le respect.

Julien fit un effort pour ne pas serrer trop fort la main du capitaine, et fut surpris quand ce dernier ajouta avec un sourire narquois qu'il s'attendait à avoir plus mal en serrant la main d'un spartan.

À peine Julien eut-il embarqué que Shephard communiquait ses ordres aux membres de l'équipage.

Il laissa ses pensée vagabonder, et pensa qu'avec une mission aussi risquée et un transporteur comme Shephard, les prochains jours allaient se révéler mouvementés.

Chapitre 7 : Départ


Shephard arriva d'un pas ferme sur la passerelle circulaire, accompagné du groupe de spartans massifs. Les plaques de métal du sol cliquetaient sous leurs semelles et le plafond était très proche du sommet de leurs casques, qu'ils ne pouvaient pas enlever sans baisser la tête.

L'équipage de la passerelle risqua un œil vers les soldats, impressionnés pour toutes les raisons qui impressionnent des gens qui ne voient pas de spartans tout les jours.

Shephard s'avança vers les enseignes McClair et Tifer, les deux cartographes du vaisseau. Il observa les cartes affichées sur les quatre écrans, et fit un signe de main vers Julien pour qu'il le rejoigne.

Le Lieutenant s'approcha et constata que les cartes et coordonnées étaient les mêmes que celles qu'il avait vues durant le débriefing.

"Les Halos. De foutues machines, hein, Lieutenant ? S'exclama Shephard. Noble mission que d'aller les exploser." Il appuya cette déclaration avec un sourire en coin.

"Alors maintenant, Lieutenant, le New Emperor est enfin libéré des bureaucrates, et peut faire route vers n'importe laquelle des installations. Faites votre choix, et on met cap dessus." Il joignit les mains dans le dos et posa son regard brillant d'excitation sur le spartan.

Julien examina les emplacements des Halos tout en recoupant les informations qu'on lui avait donné. Au final, son choix se porta sur l'installation 01. Si Hood lui avait finalement laissé le choix du voyage, il avait vivement conseillé de commencer par cette installation en particulier.

"OK, Lieutenant." Shephard s'approcha de son siège, et se tint droit au milieu de la passerelle. Il esquissa un mouvement vers son ordinateur et alluma les hauts-parleurs de l'intégralité du vaisseau.

"Chers membres d'équipage, le Lieutenant spartan que nous avons à bord à rendu sa décision. Nous partons à plein régime vers la Nébuleuse du Lézard, système Spoutnik V. Tout le monde est prêt ?"

Un hourra général retentit dans toute les zones du vaisseau. Shephard coupa les hauts-parleurs, satisfait de son petit discours. Il jeta un regard circulaire sur tout le personnel de la passerelle, et commença à donner des ordres frénétiques. Il indiqua aux spartans leurs appartements, et s'assit dans son fauteuil pour lire les informations sur l'installation 01. Il n'y avait pas beaucoup de lecture. Pour une fois, il était ravi de s'assoir dans son fauteuil et de lire un rapport.

Le groupe de spartans marchait en file dans les étroits couloirs du vaisseau. Il y avait à peine la place pour qu'un spartan et un des membres de l'équipage se croisent. Rendus dans le couloir qui menait aux chambres, toutes les portes alignées, les spartans se séparèrent.

Julien enleva son casque et constata le confort de la cabine sans la voir à travers une visière. Un lit de camp, un lavabo, des cabinets, un bureau et un râtelier. Pour un spartan formé à survire dans les pires conditions, à dormir sur des cailloux dans des montagnes et se laver avec des morceaux de glace dans des déserts gelés, cet ameublement était un luxe. Julien posa son casque sur le râtelier, se débarrassa de son MA5K en le rangeant au même en droit, jeta son sac marin dans un coin de la pièce puis se débarrassa de son armure. Il rangea les pièces sous son lit et s'assit sur le comble du confort : un matelas. Il se mit à réfléchir.

Lorsque la mission lui avait été proposée, toute son équipe était d'accord, et lui excité par la perspective de nouveaux combats. Il regarda son bras gauche, criblé d'hématomes. Finalement, il se demandait s'il n'avait pas été présomptueux quant à leur mission. Ils avaient toujours côtoyés le danger car ils aimaient sentir l'adrénaline dans leurs veines avant même le début du combat. Parfois, comme disait Bruce, ils serraient la main de la Mort. Ou étaient à deux pas du Paradis selon Justin. Mais cette mission était bien plus que dangereuse. Ils ne connaissait même pas la composition de l'endroit où ils allaient. Lors de leurs missions, on leur disaient : vous combattrez dans la jungle ou dans une plaine, contre des rebelles, ou des pirates. Ils aimaient ne pas savoir quels étaient les moyens de leurs adversaires, ne pas connaître leur nombre. Mais de là à ne pas savoir DU TOUT ce qui les attendait …

Il jeta un œil dans le miroir au-dessus du lavabo. Il rigola. Il commençait à penser comme un vieux soldat fatigué et avait le visage barré de cicatrice et les yeux cernés des soldats qui ont tout vus de la guerre. Il quitta la combinaison thermique qu'il portait en dessous de son armure et passa un short kaki et un T-shirt noir portant le sigle de l'UNSC. Il attrapa son sac marin et sortit ses quelques effets personnels : un casque bleu clair brisé au côté droit, son dog-tag, une petite lampe-torche, une montre et une bouteille de whisky. Il posa le tout en vrac sur la table. Chacun de ces objets contenait un souvenir.

Il prit le casque dans ses mains et l'observa longuement sous toutes les coutures. Il était le symbole de deux morts : celle d'un ami cher, et de sa fougue de jeune soldat. Erwan-66 était l'ancien porteur de ce casque, tué par un coup de marteau d'un capitaine brute sur Rubis. C'est en découvrant le corps décapité de son ami que Julien avait prit conscience de la douloureuse ampleur de l'atrocité de la guerre. En quelques instant, il avait été emplit de toute l"horreur, de toute la peur, de toute la colère, e toute la haine et de toute la tristesse de toutes ses années de guerre. Et un homme, un seul, qui connaissait tout cela, qui l'avait sûrement vécu des centaines, des milliers de fois, était venu le voir, et l'avait aidé en quelques mots à transformer le maelström de sentiments qui le submergeait en une prise de conscience ordonnées. Cet homme, c'était le spartan II john-117.

Julien posa le casque et attrapa son dog-tag. Il lut les symboles gravés dans les petites plaques métalliques : Lieutenant Julien - O+ - 523009687 – UNSCDF – Spartan 035

Son grade, son prénom, son groupe sanguin, son numéro de soldat, son affectation et son grade spécial. Normalement aurait dut être gravé son nom, mais lui-même ne s'en souvenait plus.

Il vérifia que la lampe-torche et la montre marchaient toujours, ces deux objets lui ayant servis pendant les années où il n'était qu'un simple marines.

Enfin, il regarda avidement la bouteille de whisky jamais ouverte. Il attendait une occasion qui vaillent le coup de l'ouvrir, en compagnie de ses hommes.

Cette série de souvenirs terminée, il ramassa les objets dans son sac et sortit. Il se retrouva nez-à-nez avec Bruce, une véritable masse de muscle sans son armure. Il se dirigèrent vers la salle de restauration où les attendaient le reste de l'équipe.

Plus haut, Shephard consultait les archives stellaires de l'Internet.

"La Nébuleuse du Lézard. Ça ne va pas être de tout repos."

Chapitre 8 : Menace


L'équipe sortit de la salle le ventre plein, prête à affronter une rude période de sommeil cryogénique. Le commandant diffusa l'ordre à tout l'équipage de se rendre dans les salles de sommeil cryogénique, ou "salle cryo". Les spartans se séparèrent à regret de leurs armures, et lorsqu'ils furent nus , entrèrent dans les capsules. L'UNSC avait assouplit les conditions de voyage à la fin de la guerre : les femmes et les hommes étaient séparés, ce qui manquait à certains hommes de l'équipage manquant de conscience professionnelle. Le froid cryo génique atteignit les systèmes nerveux des soldats, qui furent plongé dans le sommeil cryogénique quasi-instantanément, laissant à l'I.A. Du vaisseau le soin de recalculer éventuellement une trajectoire, de veiller à la maintenance du vaisseau et aux bonnes conditions de sommeil de l'équipage. La première cible était située à une distance immense à l'échelle astronomique, mais le voyage en sous-espace multiple, une possibilité de dernière technologie, transformerait un voyage de 2000 ans en une croisière de 2 mois.

ITAS désactiva son protocole d'auto-discipline et partit explorer les différents recoins des ordinateurs du vaisseau. Il croisa l'I.A. du vaisseau, dont les codes réduits l'empêchait de voir ITAS. Ce dernier l'ignora également et vérifia les coordonnée de la trajectoire. Rien à signaler, ils arriveraient à quelques centaines de kilomètres de l'installation. Il s'attela à vérifier l'état des moteurs, et éventuellement envoyer des robots de maintenance, quand un des capteurs bâbord s'activa. ITAS transféra une partie de sa puissance de calcul pour vérifier les rapports du capteur. Il s'agissait sûrement d'un astéroïde errant, passé par hasard dans le sous-espace en même temps qu'un vaisseau.

ITAS analysa les données, les comparant avec les formes références des vaisseaux utilisés contre l'UNSC : vaisseaux rebelles, ou covenants, même si cette menace était réduite à peau de chagrin. Rien ne correspondait. ITAS lança la séquence de comparaison avec la forme d'un astéroïde, en modifiant les paramètres tels que d'éventuelles collision et force de rotation. Rien non plus. Cette dernière constatation était bien plus imprévue que la première. Il laissa la vérification des moteurs à l'I.A. Du vaisseau et lança une comparaison avec l'intégralité de la base de donnée de l'UNSC.

Une correspondance de 89% fut trouvée avec un vaisseau humain de classe Marathon, les 11% de différence étant composés de morceaux manquants. ITAS lança une analyse visuelle et infrarouge du vaisseau. En quelques secondes, il eu accès à deux fichiers représentant un croiseur Marathon, auquel il manquait un large morceau de coque. L'analyse infrarouge indiquait qu'aucune forme de vie n'avait été détectée sur l'épave, mais que les moteurs était encore chauds.

ITAS déduit la durée entre la découverte et l'attaque du vaisseau en se basant sur la vitesse de refroidissement d'un moteur SF. Quelques heures à peine. ITAS voulut sortir le capitaine du sommeil cryo, mais décida de pousser ses investigations plus loin. Il lança la reconstitution en 3D de l'épave. Les deux trous dans la coque traversaient l'épave de part en part à l'horizontale, du côté droit et gauche de la coque. Une rapide analyse des bords de l'impact révéla des morceaux de métal recourbés vers l'intérieur du vaisseau à droite, et vers l'extérieur à gauche. Un projectile solide avait traversé les boucliers et blindages du vaisseau en entrant du côté droit.

L'analyse devenait de plus en plus troublante : il s'agissait sûrement d'un vaisseau rebelle, car le projectile utilisé avait percé la coque et ne l'avait pas fait fondre comme l'aurais fait du plasma. Mais aucun canon rebelle n'aurait réussit à faire traverser les boucliers et le blindage d'un vaisseau de guerre à un simple missile. Et la surface du trou était bien trop importante pour qu'un simple missile ne l'ait fait.

L'I.A. Revint à l'image du croiseur. Des formes non répertoriées apparaissaient sur la coque, qui ne correspondait pas aux motifs normaux d'un vaisseau de guerre, et le nom du vaisseau n'était pas inscrit sur cette partie de la coque. ITAS éclaircit l'image, et l'anomalie apparut clairement.

"Faites demi-tour, ou mourrez" avait été écrit à la bombe de peinture sur la coque du vaisseau.

ITAS comprit que la situation était assez grave pour qu'on réveille le personnel.

Les signaux de décryogénisation clignotèrent, et l'équipage sortit brusquement du sommeil cryo. Shephard sortit du tube, un peu étourdit et marcha en chancelant vers les douches. Il enleva le gel qui le couvrait, passa son uniforme et happa une barre nutritionnelle dans le distributeur. Ces barres remplaçaient le gel nutritif qui servait autrefois à donner au corps fraîchement réveillé touts les nutriments perdus durant la période de sommeil, à la différence que les barres avait un goût qui ne provoquait pas de haut-le-cœur. Shephard avança rapidement vers la passerelle. Lorsqu'il y arriva, il était seul, les autres membres de l'équipage étant encore en décryogénisation. Le capitaine devait être réveillé plus vite, et moins délicatement, que le reste de l'équipage en cas d'urgence. L'hologramme d'ITAS flottait déjà sur la plaque de projection. Il ôta le casque de sa lourde armure, révélant une tête de Sangheili.

"Pourquoi cette urgence, ITAS ?" demanda Shephard.

"Voilà ce que j'ai enregistré" Dit ITAS avec la sonorité de la voix d'un Élite.

Il passa sur l'écran principal l'image de la carcasse de vaisseau retouchée, permettant de bien voir le message adressé aux arrivants.

"Putain. Grogna Shephard. On va bientôt entrer dans une zone pirate."

L'équipage de la passerelle arriva et se mit immédiatement à leurs poste, ayant deviné qu'un combat se préparait.

"Enseigne Bendak ! Préparez-moi les tubes lance-missiles N°1 à 36. Enseigne Shakwas, faite chauffer les bobines magnétiques des CAM un et trois."

L'armement fut prêt en quelques secondes. La porte de la passerelle s'ouvrit, révélant un spartan en armure, tenant son casque sous le bras, des cheveux noirs collés par l'humidité.

Julien enfila son casque, en enclencha à moitié la fermeture des valves d'isolation, en cas de dépressurisation soudaine. Il s'approcha du capitaine et observa l'écran.

"Par qui est-ce adressé ?" demanda t-il.

"Des pirates, sûrement. Cette zone de l'espace est très peu colonisée, c'est un repère de choix pour la racaille spatiale. D'après ce que j'en ai entendu, il y a autant de population dans les zones connues qu'inconnues. Des planètes entières habitées par la crème des malfrats et bandits. Dite à votre équipe de se tenir prêt en cas d'abordage, Lieutenant."

Julien acquiesça, et sortit d'un pas vif de la passerelle.

Shephard alluma toutes les caméras du vaisseau sur les écrans. Alors qu'ils avançaient, une masse sombre et deux fois plus grosse qu'eux se profilait sur la caméra arrière du vaisseau.

Shephard appuya d'un doigt sur le bouton d'urgence du vaisseau.

C'était le moment d'assurer.

Chapitre 9 : Pirates


Le vaisseau qui les suivait dans le silence du vide spatial faisait bien deux fois la taille et le poids du New Emperor. Il n'était que trop peu visible pour qu'on puisse voir l'armement de cet ennemi, du moins, pour l'instant.

ITAS apparut sur l'écran holographique, casque sur la tête.

"J'ai lancé une analyse. Ce vaisseau n'est pas une épave, capitaine."

"Merci ITAS …" répondit Shephard en grinçant des dents.

Pour le moment, ils ne semblaient pas vouloir les rattraper, restant à bonne distance.

"Capitaine, émissions de chaleur à bâbord. Les cibles se déplacent à grande vitesse et suivent une trajectoire de collision avec nos réacteurs." Annonça ITAS d'une voix calme.

"Des missiles à tête infrarouge. Remarqua Shephardn une goutte de sueur perlant sur son front. Artilleur Seal, lâchez les leurres !"

Les doigts de l'artilleur dansèrent sur son clavier et de petites boule de chaleur, émettant une vive lumière rouge jaillirent des flancs du vaisseau., en direction de la poupe. Les missiles changèrent de direction, suivant l'émission de chaleur la plus proche, et explosèrent dans le silence le plus complet dans le vide spatial.

"Manœuvre de dégagement. Mettez-nous à côté de ces enflures et déviez l'énergie des bouclier vers bâbord."

Les réacteurs latéraux du vaisseau s'activèrent, poussant le vaisseau de la trajectoire de leur ennemi, et les réacteurs principaux ralentirent.

Rapidement, les deux vaisseaux se retrouvèrent côte à côte.

"Faite feu avec tout les missiles bâbord !"

Une vingtaine de détonation résonnèrent, les missiles Archer-III fusant vers le vaisseau pirate. Les caméras bâbord se brouillèrent quand les missiles atteignirent leur cible. Lorsque l'image fut rétablie, la coque du vaisseau ennemi brillait et ondulait.

"Merde ! Ces enfoirés ont récupéré des boucliers ?!"

Les pirates n'attendirent pas pour contre-attaquer. Shephard avait placé le vaisseau de sorte que les missiles frappent de plein fouet le flanc des ennemis, et avait placé les boucliers pour résister à tout impact de missiles, mais l'attaque ne fut pas ce qu'il avait prévu.

Le vaisseau pirate se rapprochait près, trop près de l'Emperor.

"Accrochez-vous !" Hurla Shephard dans le micro.

Le vaisseau pirate percuta de plein fouet la frégate, la faisant partir en tonneau. La masse et la taille du vaisseau ennemi lui avait permit de conserver son équilibre.

"Rétablissez-moi ce vaisseau, vite!"

L'enseigne Shawn lança un maximum de puissance dans les réacteurs latéraux, le vaisseau se rétablissant peu à peu.

Julien entra dans la cabine, un peu secoué.

"Capitaine. Ils sont beaucoup trop puissants pour qu'on fasse le poids avec un seul vaisseau."

"Et vous avez une idée, Lieutenant ?"

"Larguez-nous chez eux. On s'occupe de les déstabiliser, et vous les pilonnez."

"J'espère que vous savez ce que vous faites. Allez vers les sas bâbord. Vous sauterez de là."

Julien hocha la tête et dirigea son équipe qui attendait dans le couloir vers les sas.

Shephard fit une rapide simulation de ce qui allait se passer et ordonna qu'on rapproche le vaisseau.

L'Emperor gronda, ses réacteurs proche de la surchauffe, et se rapprocha de l'imposant adversaire.

Les pirates se rapprochèrent de nouveau, prêts à les frapper. Shephard activa la liaison avec l'équipe Flash.

"Vous êtes dans le sas ?"

"Affirmatif."

"Alors j'espère que vous êtes aussi solide qu'on le dit. Préparez-vous !"

Julien fit signe aux autres de pressuriser leur casque. La voix de Shephard résonna dans le sas.

"Trois. Deux. Un."

Julien se rendit compte que le sas n'allait pas se décompresser comme il l'aurait cru.

"Zéro !"

La porte s'ouvrit sur le vide galactique, décompressant violemment la salle et projetant l'air, ainsi que les spartans, avec une force phénoménale vers le vaisseau ennemi qui se rapprochait à toute vitesse.

"Eh ben. Résonna la voix de Liz sur la liaison. Je comprend maintenant pourquoi il espère qu'on est solide."

Sept violents impacts se firent entendre sur la coque du vaisseau pirate.

Julien avait la vision brouillée. Il entendait son alarme de boucliers résonner dans son casque. Il se releva difficilement. Il n'y croyait qu'à moitié que la force de propulsion lui aie fait traverser un bouclier plus un bon mètre de blindage en Titane-A. Il constata qu'il se trouvait dans une cabine de toilettes. Il enleva son pied qui trempait dans l'eau de la cuvette et ouvrit la porte. A quelques mètres de là, une porte de pressurisation d'urgence se fermait. Julien bondit en passa au moment où la porte se fermait en silence. Un bruit de pression se fit entendre et le son des alarmes lui parvint. Devant lui, deux hommes portant des plastrons de l'UNSC où étaient gravés une tête de mort le regardaient, essayant de comprendre ce qui se passait. Julien ne leur laissa pas le temps et dégaina son magnum pour loger deux balles dans chaque tête.

Il ouvrit la liaison radio avec ses équipiers. Il transmit brièvement un checkpoint, puis ferma la connexion pour éviter qu'on les espionne. Il courut dans un dédale de couloir, fracassant les os de ses opposants, et rejoint le reste du groupe dans un couloir de maintenance. Il constat que Knut avait visiblement atterrit dans la soute à ordure, et que le casque de Bruce était cabossé. Justin semblait souffrir de l'épaule droite, mais continuait à porter son arme.

Shephard fut ravi de voir sept trou dans la coque du vaisseau ennemi. Le choc avait été si rude que le vaisseau pirate gîtait vers tribord, présentant son ventre. Shephard profita de la situation.

"Enseigne Bendak ! Feu à volonté sur tribord avec le CAM !"

L'enseigne ouvrit le feu et trois projectile de tungstène jaillirent du canon tribord. De grandes explosions martelèrent le ventre du vaisseau.

Quelques minutes plus tard au cours desquelles plusieurs salves de missiles furent tirées, le signal de l'équipe Flash sonna. La verrière du vaisseau pirate explosa, laissant jaillir sept forme humanoïdes. Quelques secondes plus tard, le vaisseau pirate explosa à l'intérieur de ses boucliers.

Julien arriva sur la passerelle devant Shephard qui arborait un large sourire.

"Je ne m'attendait pas à ce que l'un d'entre vous transporte une tête nucléaire Shiva. C'était du beau boulot."

"Vous nous avez prit un peu au dépourvu, capitaine."

"Ce n'est pas une petite collision qui abattra un spartan. ITAS a profité de notre entrevue pour pirater le réseau d'information pirate. Il a fait circuler que nous sommes mort. Au moins, nous seront tranquilles."

Julien acquiesça, et se dirigea vers la salle cryo pour continuer son somme.

Chapitre 10 : Halonissage


Shephard relut une nouvelle fois le message passé sur les canaux d'information des pirates :

-Ennemi identifié : frégate UNSC . Cible interceptée et détruite . Subis avaries et tentons de rejoindre base avant dégradations sévères .

Le message avait été encodé et crypté pour qu'il passe pour un véritable signal pirate. ITAS avait bien travaillé et avait contribué efficacement à défendre les arrières de l'équipage durant la bataille.

Le capitaine fit un signe de tête satisfait à l'hologramme d'élite en lourde armure, qui disparut de la plate-forme de projection. Shephard Se déshabilla et entra dans le tube cryogénique pour reprendre son sommeil.

ITAS considéra sa mission de brouillage d'informations accomplies et félicitée et envoya le rapport en cryptage maximum aux ordinateurs centraux de l'UNSC. Le message atteindrait la première balise-relais dans quelques heures, puis mettrait alors quelques minutes à parvenir à l'état-major.

L'I.A. Lança son programme d'analyse du vaisseau pour constater les avaries. Il ne prêta pas attention à l'autre I.A. qui travaillait à une vitesse extrêmement lente comparée à lui.

Lorsque les spartans avaient réussit à s'infiltrer dans le vaisseau, Shephard avait lancé une puissante salve de CAM qui avaient endommagé tout l'écran de bouclier tribord du vaisseau pirate. Mais à peine avait il lancé une nouvelle salve de missiles en visant les points sensibles présumés du vaisseau, les bouclier bâbord avaient été basculés d'urgence sur tribord, bloquant son attaque. Le vaisseau ennemi avait coupé tout ses moteurs pour ramener toute sa puissance dans ses boucliers. Shephard avait utilisé cela à son avantage et avait lancé une manœuvre très risquée : Sachant que le vaisseau adverse avait coupé tout ses moteurs, principaux, secondaires et même ceux de stabilisation, il avait rapproché l'Emperor de l'autre vaisseau, en basculant les bouclier ventraux, dorsaux et tribord sur bâbord, pour protéger le vaisseau du choc.

Shephard avait ainsi tiré parti d'une caractéristique physique du vide spatial. Les moteurs de stabilisation d'un vaisseau servaient, lorsqu'ils étaient activés, à maintenir le vaisseau fixé sur une position de sur-place, en exerçant une poussée identique vers un seul point central du vaisseau. Mais dans cette position, la moindre poussée était décuplée et faisait partir le vaisseau en vrille, quelque soit la force exercée.

Le vaisseau pirate semblait avoir été frappé de plein fouet par une météorite et fut violemment projeté sur le côté, obligeant les contrôleurs à rediriger l'énergie des boucliers vers les multiples moteurs pour stabiliser l'engin. Shephard avait alors criblé le vaisseau de missile et transpercé deux de ses moteurs principaux avec un obus de CAM. Les spartans avaient dût être un peu secoués, mais avaient fait leur travail en neutralisant le personnel de contrôle et en faisant exploser une tête nucléaire à l'intérieur même du vaisseau. À présent, le vaisseau pirate n'était qu'une carcasse exposée au vide spatial. Et si on la découvrait, le message d'ITAS ferait croire que le vaisseau n'avait pas pu atteindre une station à temps. Tout avait été parfait.

ITAS eu néanmoins besoin d'envoyer des robots de réparation souder quelques plaques de Titane-A et de dé-magnétiser deux canons de CA, puis de les magnétiser de nouveau pour qu'ils fonctionnent à 100% de leurs capacités.

Le voyage vers l'anneau se déroula sans plus d'encombres, et le vaisseau sortit du sous-espace à proximité de la structure en même temps que son équipage se réveillait d'un long sommeil.

Shephard, assis sur son siège de capitaine contemplait l'anneau, éclairé par la lumière orangée du soleil autour duquel elle gravitait. L'anneau possédait une beauté absurde, étrange, et surtout mortelle, capable de ravager toute vie organique à des milliers d'années-lumière. Shephard s'extirpa de ses contemplations et alluma son micro.

"Spartans. Vous êtes prêts ?"

"Affirmatif, capitaine. ITAS est dans nos systèmes, nous sommes équipés et attendons le transport."

"Bien. Un pélican va vous emmener. N'oubliez pas, Lieutenant. On ne peut pas vous venir en aide quand vous serez au sol." Il s'arrêta un instant. "Mais ça, ce sont les ordres des grattes-papiers de l'ONI, qui ne veulent pas avoir à repayer un vaisseau. Si vous avez besoin d'une petite frappe orbitale, contactez-moi."

"Bien, capitaine."

Julien regarda son groupe. Ils étaient tranquilles, et la détermination se lisait dans leurs regards. Il se demanda si cette étincelle était présente dans son propre regard. Il leur fit signe d'embarquer sur le pélican, et le pilote démarra.

Basile Hick, le pilote commença l'approche. Son copilote, bien plus inexpérimenté, était ébahit d'admiration devant la structure. Mais Hick avait étudié les halos avant de partir sur cette mission, et savait quelles armes elles renfermait. Mais ce qui lui faisait le plus peur, c'est qu'une installation DCA y soit cachée. Le pélican pénétra enfin l'atmosphère de la structure. Le pélican buta sur quelques poches d'air, secouant les spartans dans la soute, puis se stabilisa en sortant d'une épaisse couche de nuages. En-dessous, un marais étendait ses bras d'eau boueuse vers une plaine verdoyante, comme une moisissure rampant sur un tronc d'arbre. Hick chercha une aire d'atterrissage, et remarqua une zone qui semblait plus consistante que le reste du marais. Il s'approcha, et son pélican survola sans encombres la plaque de terre.

"Allez spartans. Détruisez cette saloperie, et revenez-nous en vie. On va avoir besoin de vous."

L'équipe descendit, puis le pélican s'envola. Julien leva le pouce vers le pilote qui lui rendit son signe, puis s'envola et perça la croûte nuageuse.

Julien observa la zone. Un vrai bourbier, des plantes poisseuses, des flaques de boues où baignaient sûrement des insectes. Il s'avança, et sa botte s'enfonça dans la boue jusqu'au genou. Derrière lui, les autres membres eurent un mouvement de recul, mais entrèrent eux aussi dans la vase lorsqu'il avança. La traversée s'arrêta lorsque la boue monta jusqu'à la moitié des cuisses, puis il essayèrent tant bien que mal de trouver une surface solide à emprunter. Ils sortirent sans regrets du marais, après plusieurs heures de marche boueuse, et marchèrent dans une vaste plaine aux herbes hautes.

ITAS balayait la structure à mesure que les spartans marchaient à la recherche d'un endroit où planter un campement.

"Spartans, attendez."

ITAS désigna sur le radar des spartans une direction. Le groupe la suivit, et Julien buta sur une espèce de plaque métallique. Il arrachèrent les herbes autour et exhumèrent une porte cachée dans le sol.

"Ça m'a l'air un peu trop facile, pas vous ?" Demanda Justin.

Chapitre 11 : Première mission


Les spartans fouillèrent le sol autour de la grande dalle de métal et trouvèrent des interstices pouvant êtres mis à profit pour soulever l'obstacle.

Dans un grand effort général, les spartans soulevèrent de quelques centimètres, puis déplacèrent la grand plaque. Ce qui était caché dessous ressemblait à un conduit de maintenance d'où sortait de l'air à l'odeur nauséabonde. Julien verrouilla l'entrée d'air extérieur de son casque et commença à descendre le long de l'échelle. Les autre spartans le suivirent l'un après l'autre, et ils s'enfoncèrent dans les entrailles du Halo durant une descente de cinq minutes.

Lorsque Julien toucha le sol, il était plongé dans l'obscurité la plus totale. Pas la plus infime source de lumière que son casque pouvait exploiter pour utiliser la vision infrarouge. Ils se virent donc contraints d'allumer leurs torches qui projetèrent leur vive lumière sur des murs métallique parfaitement lisses. Le conduit où ils se trouvaient était plutôt étroit, mais assez haut pour qu'ils puissent tenir debout. ITAS sonda de nouveau la zone, et détecté une très forte source d'émission d'ondes diverses, ce qui pouvait correspondre à une machine comme celle de la salle de contrôle. Les spartans avancèrent tout droit dans le couloir, jusqu'à ce qu'il s'arrête net. Une plaque à leurs pieds leur permit de descendre du conduit, et d'arriver dans une petite pièce carrée, dotée d'une porte éclairée de deux lumières rouges. Liz marcha lentement vers la porte, l'examina sans rien trouver et fit signe aux autres de venir. Il fut décidé que Justin détruirait la porte avec une roquette.

Justin se recula, les autre spartans derrière lui, et la roquette fut lancée. C'est à ce moment que la porte s'ouvrit, révélant quelques secondes une sphère de métal illuminée de vert flottant à deux mètres du sol, qui émit un cri de surprise d'une voix synthétique lorsqu'il vit le projectile venir dans sa direction.

Le robot se plaqua au sol, la roquette explosant en un bruit de tonnerre derrière lui.

Visiblement déstabilisé par ce qui venait de se produire, le nouveau venu se tourna vers le point d'impact, puis vers les spartans, qui le tenaient en joue. Après quelques instants d'hésitation, il se dirigea vers le groupe de spartans, tous le doigt sur la gâchette, excepté Julien qui rangea son arme et fit signe aux autres de l'imiter. Il avait reconnu le monitor.

Le petit robot les survola, les regarda un par un, à distance raisonnable, puis se planta devant Julien.

"Je n'aurais jamais cru que des Dépositaires puissent ainsi violer les protocoles de sécurité. Dois-je vous rappeler que l'usage d'armement létal n'est autorisé qu'en cas de faille dans les systèmes de confinement ?"

"On est pas du coin. Répondit Julien. Identifie-toi."

"Je suis 01 Lost Secret, moniteur de l'Installation 01. Souhaitez-vous vous diriger vers la Bibliothèque afin de récupérer l'Index, et lancer le protocole de nettoyage ?"

"Non. Amène-nous directement à la salle de contrôle."

Le monitor sembla surpris de cette réponse, mais un protocole devait l'obliger à obéir à un Dépositaire du moment qu'il ne violait pas les protocoles de sécurité.

"Vous ne pourrez pas activer la séquence de tir sans l'Index, Dépositaire, mais si tel est votre souhait, suivez-moi."

Le monitor s'envola et avança jusqu'à une porte au bout du couloir d'où il venait. Les spartans avancèrent, et Julien demanda à Justin de garder son laser braqué sur le monitor. Ils traversèrent plusieurs couloirs sombres éclairés par la lumière verte du monitor, puis sortirent au grand jour par une autre dalle, plus grande, au milieu de la même prairie qu'ils avaient traversés pour entrer.

Le monitor les guida sur quelques kilomètres pour arriver devant une large porte, au pied d'une montagne.

"Pour atteindre la salle de contrôle depuis ce versant, nous devront traverser les zones de confinement. Veuillez ne pas utiliser vos armes, par mesure de sécurité..."

Julien briefa ses hommes sur le danger que représentait le Parasite, puis la porte s'ouvrit et ils s'engouffrèrent dans une série de vastes salles éclairées. À mi-parcours, il arrivèrent sur les chambres de confinement. Les soldats restèrent méfiant envers les petits organismes parasitaires qui grimpaient le long des vitres blindées, attirés par la nourriture fraîche.

Enfin, après deux couloirs aux proportions titanesques, ils arrivèrent sur les vastes passerelles sui menaient au poste de contrôle. Au centre de la salle trônait un gigantesque hologramme du Halo.

Julien fit signe à Justin d'épauler son laser, en cas de réaction agressive du monitor. Julien atteignit le panneau de contrôle. ITAS prit la parole.

"Branchez-moi sur la fente, en haut, au milieu."

Julien s'exécuta. Quelques secondes plus tard, l'hologramme du Halo devenait totalement rouge, et ITAS signala à Julien que la mission était accomplie.

Le monitor resta quelques instants abasourdi devant lhologramme, puis se tourna d'un air mauvais vers les spartans. Julien posa une main sur son arme, et fit signe à Justin de se préparer.

Le monitor les fixa ainsi quelques secondes, puis se tourna vers le panneau de commande pour actionner quelques commandes en gémissant;

"Oh non, dépositaire ! Vous avez dû faire une erreur ! Les systèmes ne fonctionnent plus !"

Julien fit signes aux autres de courir vers la sortie. Il lança l'appel d'extraction vers le New Emperor.

Alors qu'ils couraient, ITAS les assura que le monitor ne disposait pas des données nécessaires à la reconstitution des données. Les problèmes commencèrent dans les salles de confinement.

Lorsque les spartans franchirent la porte, les vitres de sécurité étaient levées, et les floods les regardaient avec appétit.

"Je crois qu'il va falloir régler un problème dans les codes de mon virus. Ronchonna ITAS."

"Et ben, pas maintenant, d'accord ?" Rétorqua Julien.

Les floods se jetèrent en masse vers les spartans. Justin tira une roquette dans le groupe qui explosa en un millier de petits fragments de chair malodorante. Julien dégaina.

"On a pas d'autres choix que de courir vers la sortie. Foncez !"

Les spartans coururent vers la porte, leurs armes crachant les munitions, poursuivis par une vague ocre de Parasites affamés.

Devant la porte, le pilote fut assez surpris de voir les spartans courir vers lui, poursuivis par des choses qu'il ne connaissait pas. Il ouvrit la soute en urgence, la referma et décolla dès que les spartans entrèrent. Knut gesticulait dans tout les sens pour essayer d'enlever le parasite attaché à son dos. Jaffar donna un coup de pied dans le dos de son camarade, ce qui eu pour effet de faire exploser le flood et de faire tomber son coéquipier.

Alors qu'ils venaient de quitter l'atmosphère du Halo, un obus de CAM passa à côté du Pélican et explosa à l'endroit où ils se trouvaient quelques minutes avant.

Julien s'adossa à la cloison et enleva un peu de chair de flood qui couvrait son épaule.

"Bon, ben, première mission, accomplie."

Chapitre 12 : Nébuleuse hantée


Julien, après avoir soigneusement enlevé les immondes bouts de chairs Parasite de son armure, se dirigea vers le mess en repensant à la mission.

Le mess du vaisseau était une salle constamment animée par les nombreux membres d'équipages du New Emperor, ainsi que par les quelques marines affectés à la surveillance du bâtiment. Le reste de l'équipe était assis dans deux rangs de fauteuils l'un en face de l'autre et discutaient. Julien se joint à eux.

Lorsqu'il s'assit, Kurt prit la parole.

"C'était vraiment simple cette mission. C'est simple : j'ai même pas eu à tirer."

"Normal. Fit remarquer Burce. Avec ta manie de la longue distance, t'es même pas capable de te servir d'un magnum en combat rapproché. Sachant que les seuls gus qu'on à eu à abattre étaient à deux mètres derrière nous, t'a pas eu beaucoup d'occasions."

Kurt ne réagissait pas à ce genre de remarque, conscient de son fort handicap dans des comabts de mêlée.

"C'est justement ça qui m'inquiète." Lâcha Julien.

Les autres le regardèrent, sans vraiment comprendre.

"C'est trop facile pour l'instant, donc, logiquement, ça va se corser assez vite."

Les membres du groupe réfléchirent à cette logique en se lançant des regards de diverses significations.

"De toute façon, le capitaine à mit le cap sur l'installation 03, c'est la plus proche depuis notre position actuelle."

"Ça craint." gémit Justin.

Six regards interrogatifs se posèrent sur lui.

"Ce secteur est le plus grand groupement de malfrats de notre galaxie. Des pécheurs par milliers. Et Dieu seul sait combien d'honnêtes soldats de l'UNSC ont disparut dans ce secteur sans aucune trace derrière eux. Des MIA, des fantômes."

"Bordel, on s'est déjà fait un vaisseau pirate à nous tout seul, tête de prêtre ! Rugit Bruce. Si on doit recommencer des dizaines de fois cette petite virée dans l'espace comme il y a quelques heures, j'ai le crâne assez solide. T'a peut-être peur d'abimer des cheveux blonds ?"

Bruce passa la main sur la tête de son camarade qui attrapa son bras et le rejeta. Bruce émit un rictus sonore avant que Liz ne parle à son tour.

"Des vaisseaux pirates comme ça, on en croise pas tout les jours. On en verra sûrement des plus petits, où il suffira de larguer Jaffar pour qu'il fasse le ménage discrètement en cinq-sec."

L'intéressé resta sans rien dire comme à son habitude, le visage impassible derrière le turban qui lui masquait le visage.

"Nous verrons sur place. Coupa Julien. Profitez des dernières heures qu'il vous reste avant la cryo, et un long voyage vers l'espace pirate."

Le Lieutenant retourna, avec son équipe vers les salles de repos, où chacun repensa à la mission, à ce qui les attendait, et certains autres, allongés sur leur lits, ressassaient leurs lointains souvenir plus ou moins guerriers.

Quelques heures plus tard, les hauts-parleurs du vaisseau sommèrent à tout l'équipage de se rendre vers les salles de sommeil cryogénique. Lorsque tout l'équipage fut installé pour le voyage, ITAS confirma l'endormissement et lança des calculs complexes fournis par l'ONI et le département scientifique de l'UNSC. Il avait plusieurs mois devant lui pour résoudre quelques calculs semi-quantiques et autres étrangetés insondables des mathématiques.

Après sept mois de voyage en 16ème sous-espace, correspondant à 5 jours et quelques heures dans l'espace habituel, le New Emperor arrivait vers la zone classifiée.

Un signal d'avertissement retentit sur la fréquence d'ITAS. C'était un message relayé par des balises qui entouraient la large zone de la nébuleuse de la tête de cheval, et qui diffusait en boucle un signal avertissant que la zone était totalement hors-contrôle de l'UNSC. L'I.A. ignora ce méprisable et antédiluvien avertissement, et réveilla l'équipage. En vitesse maximum, ils atteindraient l'anneau en quelques heures.

Shepard arriva sur la passerelle et contempla l'espace devant lui. Le système contenant l'anneau était assez loin, mais l'entrée dans une zone non protégée nécessitait que tout l'équipage soit en alerte.

L'équipage de la passerelle arriva, activant les contrôles manuels du vaisseau. L'espace autour d'eux était étrangement sombre, assez sombre pour que Shepard commande l'allumage des projecteurs extérieurs.

L'assombrissement de cette zone de l'espace apparut clairement lorsque les faisceaux de lumières dansèrent sur les centaines de carcasses de vaisseaux. Frégates, Croiseurs, Destroyers, Chasseurs de l'UNSC ou des Covenants, et même l'immense carcasse d'un supercroiseur Covenant cachaient la lumière des soleils alentour.

Un cimetière de vaisseaux d'une ampleur jamais répertoriée.

L'équipage de la passerelle resta sans voix face à se macabre spectacle, bien plus imposant que celui du vaisseau rencontré avant d'atteindre la première installation.

"J'ai lancé un scan de l'intégralité de la zone, capitaine. Le nom de tout les vaisseaux s'affichera sur votre écran à mesure qu'ils seront identifiés." Annonça ITAS.

Shepard ouvrit en parallèle une liste de tout les vaisseaux de l'UNSC portés disparus afin de comparer avec les noms des carcasses en présence.

Le Skypatrol, le Thereza, l'Origin, et même le célèbre Dusk, un des survivants de la bataille de l'Arche en 2552 faisaient partie des nombreux noms indiqués sur la liste. Shpepard consigna soigneusement les noms de navires correspondant comme KIA, pendant quelques minutes avant de donner l'ordre d'avancer.

Le New Emperor glissa entre les débris de ses camarades morts comme une ombre, frôlant les coques déchirées et percutant les petits débris et le matériel exposé au vide spatial. ITAS continuait de scanner la zone, n'octroyant pas assez de puissance à ses détecteurs pour être averti qu'un des vaisseaux venait d'allumer ses réacteurs et les suivait.

C'est lorsqu'une violente secousse fit trembler la coque que le capitaine se rendit compte qu'un des vaisseaux de l'UNSC était suivit par une frégate éventrée, qui lui tirait dessus. Il avait un peu de mal à croire que le vaisseau était toujours en état de marche, mais lança une salve de missiles via les canons arrière, sachant parfaitement qu'une frégate pouvait les esquiver facilement avec des leurres thermiques, mais cela lui laissait le temps de réfléchir.

"L'UNSC Black Man possède tout ses système d'armement et de propulsion primaire en état de marche. J'ignore qui est aux commandes, le circuit informatique de l'I.A. étant trop endommagé."

"Je veux savoir pourquoi ce vaisseau est un mort-vivant. Prévenez les spartans. Ils vont faire une autre virée."

Chapitre 13 : Fantômes


Julien courait dans le couloir trop étroit pour son armure massive quand une violente secousse le projeta contre un des murs. Ignorant le métal qui s'était tordu sous son poids, il reprit sa course et entra dans le poste de commande. Il s'agrippa à une rampe de sécurité.

"Qu'est-ce qui se passe, encore, Capitaine ?!"

"Sûrement des pirates, Lieutenant. Annonça Shepard. Votre équipe pourrait-elle aller voir ce qu'il se passe sur ce vaisseau fantôme ?"

Julien considéra le peu d'informations dont il disposait, sentit l'adrénaline jaillir dans ses veines puis hocha la tête.

"Alors demandez à votre escouade d'embarquer dans un pélican. Pas question que je vous largue comme la dernière fois. On vous déposera dans le trou de la coque, et vous irez voir qui prend les commandes."

Julien acquiesça et fit le chemin en sens inverse, croisa son équipe équipée, puis le groupe se dirigea en trombe vers les hangars. Lorsqu'ils entrèrent, une torpille entra en collision avec le bouclier du pont, ce qui eut pour effet de le désactiver et de laisser le hangar en proie au vide spatial. Les pilotes qui les attendaient dans le pélican ancra le véhicule eu pont et leur fit signe de se dépêcher.

Luttant contre le puissant courant produit par l'air qui s'échappait dans le vide spatial, les spartans réussirent à atteindre le pélican en passant de prise en prise. Une fois à l'intérieur, le pélican décolla et fonça dans l'espace en direction du vaisseau fantôme. Il décrivit une trajectoire courbe pour arriver face à la faille dans son blindage. Le pélican se glissa rapidement et habilement dans le trou, puis s'immobilisa sur une surface instable qui semblait être un plafond à moitié détruit. Le métal geignit sous le poids du véhicule, mais tint bon. Les spartans sautèrent sur le morceau de plafond, attirés par la gravité du vaisseau, étrangement activée. Le pilote leur fit un signe de la main, puis l'équipe descendit dans un restant de couloir et se mirent en avant vers la proue du vaisseau.

Devant une intersection, Julien prit Bruce et Jaffar avec lui et lança Liz, Knut, Logan et Justin dans l'autre direction. Le groupe de Julien déboucha dans une salle de restauration où les tables étaient couvertes de traces de tirs de balles. Le sol était jonché de douilles et de fragments de grenades. Jaffar désigna un trou dans un mur, probablement fait par l'explosion d'une roquette et le groupe s'engouffra dans une petite pièce où se trouvait le corps d'un homme, affalé sur un lit de camp, un couteau de combat dans le dos. Jaffar extrait le couteau du corps et examina la poignée. Un symbole était gravé dessus. Il rangea le couteau dans sa ceinture, puis suivit les autres membres du groupe dans un long couloir.

Le groupe de Liz arriva dans un salle d'armes totalement dépouillée de tout équipement. Seuls restaient un fusil de combat tordu et deux grenades à fragmentation dégoupillées, qui n'avaient probablement pas explosées. Ils passèrent rapidement vers l'extrémité de la salle, et ouvrirent la porte sur une salle de réunion qui ressemblait maintenant à un charnier.

Des dizaines de cadavres empilés sur la table de réunion. Sur les murs, un symbole peint à la va-vite : Un poing dans un cercle rouge bordeaux. Logan s'approcha du tas de cadavres et prit le le bras d'un des cadavres tandis que Justin fermait les yeux des morts en récitant des prières. Logan estima la date de leur mort à huit mois. Knut prit une photo du symbole peint sur les murs avant que le groupe ne passe dans une autre pièce.

Le groupe de Julien courait dans des couloirs qui n'en finissaient pas, débouchant généralement dans des salles vides ou, au contraire, emplies de désordre et, parfois, de cadavres. C'est finalement au bout d'une quinzaine de minutes de secousses provoquées par les tirs du vaisseau que le groupe déboucha dans le poste de contrôle. Assis sur le siège du pilote, un homme, le dos criblé de balle, était éclairé par la faible lumière d'une I.A.

"Vous ne pouvez pas vous enfuir … Vous ne pouvez pas vous enfuir … Vous ne pouvez pas vous enfuir …"

L'I.A. en forme d'homme-poisson, les yeux fixés sur la baie d'observation d'où on voyait l'arrière du New Emperor. Julien s'approcha du tableau de bord. L'I.A. semblait l'ignorer. Bruce agrippa le cadavres par le cou et l'enleva de la chaise, sans oublier de récupérer son insigne, qui servirait à l'identifier. Julien frotta le sang durci par le temps qui s'était incrusté dans le tableau de bord et y inséra ITAS. Son hologramme apparut à côté de celui de l'autre I.A., qui répétait inlassablement la même chose.

"Ses circuits de développement de personnalité sont coupés. Il y a des centaines de lignes de code cryptées qui gênent le fonctionnement normal de cette I.A. Je vais lancer le piratage des systèmes principaux du vaisseau, afin d'en prendre le contrôle."

Plusieurs voyants s'allumèrent sous l'épaisse couche de sang durcit du tableau de bord, puis l'I.A. Inconnue s'arrêta de parler. Pour ne plus bouger, et fixer d'un regard vide le même point devant lui.

"Le vaisseau est à moi. Annonça ITAS. Cette course-poursuite est terminée. Nous pouvons retourner sur l'Emperor."

Julien s'apprêta à enlever la puce d'ITAS quand ce dernier fit un signe de la main.

"Attendez …"

Un déclic se fit entendre et une carte de type Data Crystal s'éjecta à moitié d'un lecteur sur le tableau de bord.

"J'y ai transféré l'autre I.A. Elle pourra nous donner des informations si on la débloque."

Julien enleva donc les deux cartes, inséra celle d'ITAS dans son armure, rangea celle de l'autre I.A. dans sa sacoche et lança le signal de fin de mission.

Dans la salle de commande, Shepard s'aperçut que le vaisseau ennemi ne les suivait plus. Il ordonna la rotation du vaisseau pour se placer de flanc par rapport à l'autre vaisseau. Celui-ci commençait à dériver comme toute les autres épaves.

Le sang de Shepard ne fit qu'un tour quand le vaisseau ennemi se tourna lentement, révélant le symbole peint sur son flanc : un poing dans un cercle rouge bordeaux.

"Oh putain … Marmonna Shepard."

L'équipage de la passerelle se lança des regards apeurés, une ambiance de peur s'installant.

Shepard essuya la goutte de sueur qui perlait sur son front.

"On avait prévu de se battre contre les Légions Rebelles ?"

Chapitre 14 : La Légion


Le pélican laissa derrière lui l'épave à présent inerte du Black Man.

Julien se dirigea directement vers la passerelle, afin de montrer leurs découvertes au Capitaine.

Son arrivée fut remarquée, accompagnée du traditionnel bruit de métal. Shephard était debout devant son siège et consultait différents écrans remplis de textes.

Julien s'approcha et se mit au garde-à-vous. Shepard le salua puis l'invita à regarder les écrans avec lui. Les textes parlaient d'un très grand nombre d'attaques sur des vaisseaux de l'UNSC, de colonies dévastées, de nombreuses activités du domaine de l'illégalité, ainsi que quelques photos représentant des visages, des épaves de vaisseau, ainsi qu'un symbole connu du spartans : un poing rouge bordeaux dans un cercle.

« Ça vous dit quelque chose, Lieutenant ? » Demanda Shepard d'une voix tendue.

« On a vu ce signe dans le vaisseau. Je venais d'ailleurs vous faire mon rapport d'exploration. »

« Faites. »

Julien extrait un puce de données photos de l'interface électronique de son armure et la brancha sur une des bornes attachées à un des écran. Une série de photos apparut, montrant les charniers, l'artillerie pillée, le symbole, ainsi que le poste de contrôle avec le cadavre du pilote sur le panneau de contrôle. Shepard parcourut les photos des yeux, son expression devenant plus grave à chaque coup d'œil.

« Tout les éléments concordent. Cette artillerie vidée de ses armes, les cadavres empilés, le signe … 
Notre adversaire dans ce secteur sera la Légion Révolutionnaire. »

Julien se rappela ce qu'il avait lu sur cette faction. Elle était principalement constituée de soldats ou personnes refusant d'adhérer à l'UNSC, prônant l'indépendance. Elle n'avait pas été un problème à ses débuts, elle avait même disparu un temps de la circulation, avant de renaître de ses cendres, bien plus forte qu'avant. Avant l'arrivée des Covenant, la Légion était l'ennemi n°1 de l'UNSC avec les autres groupes rebelles, poussant l'UNSC à lancer l'Opération TREBUCHET. Elle avait fait profil bas durant la guerre Humain-Covenant, combattant les aliens de son côté, et se terrait visiblement dans cette partie de l'espace depuis.

« L'anneau sera difficilement accessible si la Légion se trouve dans les environs. Nous ne pouvons pas avancer sans camouflage, ou au moins sans informations. »

Julien se souvint de l'I.A. récupérée à bord du Black Man, et montra la puce qui la contenait à Shephard.

« Cette I.A. pourrait nous donner des indications, Capitaine. D'après ITAS, elle a été piratée et endommagée, mais on pourrait en tirer quelque chose. »

ITAS apparut sur l'écran de projection.

« Sur le vaisseau, je dispose de tout les logiciels nécessaire au décryptage, et même à la réparation de cette I.A. Elle pourra nous renseigner non seulement sur nos ennemis, mais aussi sur ce qui est arrivé au Black Man. »

Shephard inséra la puce couverte de sang caillé dans la borne. Une jauge de chargement s'afficha sur l'écran central, se remplit rapidement, puis laissa place à une série de codes binaires compliqués.
L'écran se noircit puis, un symbole vert indiqua la fin du traitement. L'hologramme d'ITAS réapparut au côtés de celui de l'I.A. à la forme d'homme-poisson.

« Traitement terminé. 98,53 % des codes originaux ont été restaurés. L'I.A. Brieflew est presque entièrement restaurée. »

Le corps de l'I.A. s'illumina brièvement de codes informatiques.

«  I.A. 13841287201, nom de bord Brieflew, affecté à la frégate Black Man en 2556. Mes circuits ont étés infiltrés par un programme espion en 2562, lors d'une mission de reconnaissance sur la bordure de la Nébuleuse de la Tête de Cheval. »

Shephard le coupa d'un geste de la main.

« ITAS, analyse les séquences de codage du programme espion. Brieflew va nous faire un topo sur ce qu'il s'est passé sur ce vaisseau. »

« L'analyse du code est en cours depuis que le programme a tenté d'infiltrer le système informatique du vaisseau. Je suis en ce moment même en train d'analyser ses derniers segments de codes avant de la neutraliser définitivement. »

Julien quitta la passerelle, laissant les opérations délicates au personnel qualifié. Il enleva son casque en marchant dans le couloir, se rendit dans sa cabine pour enlever son armure, jeta un coup d'œil au casque brisé qui trônait sur son bureau, puis se dirigea vers le mess.

La scène finissait par avoir un côté répétitif : six spartans assis sur deux rangées de fauteuils, et leur chef d'escouade arrivant parmi eux. Cette fois-ci, Jaffar et Justin manquaient à l'appel.

« Où sont-ils ? » Demanda Julien en arrivant parmi ses compagnons.

« Jaffar doit sûrement prendre soin de son sabre de collection dans sa cabine, et Justin est en pleine prière. » L'informa Liz.

Bruce cracha dans une poubelle proche en entendant le passage sur Justin. Il ne l'avait jamais aimé, tout comme il n'aimait pas ceux qui obéissaient docilement à quelqu'un, ou quelque chose, du moins.

« En tout cas, Commença Knut, la mission prend enfin un tournant intéressant. On va se battre avec les Légions Révolutionnaires, et ça, ça va pas être une partie de rigolade. »

« On est habitué à combattre ce genre de types, non ? » Fit remarquer Logan.

« Détrompe-toi. Ces mecs sont capables de tuer un spartan, s'ils sont plusieurs. Des vingtaines d'entre nous ont été tués par ces enflures. »

« Tu veux parler de Steff- 153 ? »

« Entre autres. »

Une ambiance funèbre tomba sur la conversation.

« On ne sait jamais ce qui peut nous arriver, spartans. Trancha Julien. Au moins, on échappe au sommeil cryo. Shephard devrait tirer des infos rapidement tenez-vous prêts. »

À ce moment, un marines entra dans la pièce et fit signe à Julien de le suivre. Sur la passerelle, Shephard affichait un visage réjouit.

« Lieutenant, nous avons beaucoup d'informations utiles. Mais nous allons avoir besoins de tout les bras disponibles pour pouvoir passer incognito. J'espère seulement que votre groupe est prêt à accomplir une mission, disons, inhabituelle ? »

Chapitre 15 : Infiltration


C'est ainsi que le groupe se retrouva, en compagnie de quelques soldats, en gravité zéro, à peindre un énorme symbole des Légions sur la coque du New Emperor, en veillant à masquer le nom, qui apparaissait sûrement dans la base de données des Légions.

Shephard observait les soldats à l'œuvre avec les caméras extérieures.

« Les huiles ne vont pas apprécier quand on rentrera avec ça sur la coque. » Soupira t-il.

« Si on rentre, capitaine. » se risqua un cartographe.

« Nous rentrerons tous vivants de cette mission, Enseigne. Tu est sûr de toi, Brieflew ? »

« Les renseignements dont je dispose vont tous dans ce sens, capitaine. Tout les vaisseaux de la Légion ont ce signe peints sur la coque, comme marque de reconnaissance, et les contrôles sont extrêmement rares. Nous avons 97,2% de chance de passer inaperçu. »

ITAS ôta son casque, et des calculs commencèrent à danser sur son visage reptilien. Il claqua des mâchoires.

« C'est un système très primitif, trop facile à infiltrer, pas vraiment digne d'une intelligence humaine, mais les représentants de la Légion doivent penser que personne n'oserait faire ce que nous faisons en ce moment. Espérons juste que cela marchera, car je vous rappelle que nous ne pouvons pas faire face à plusieurs vaisseaux de la Légion en même temps, surtout si ils sont du même type que celui des pirates de notre dernière escarmouche. »

Shephard préféra ignorer les mises en gardes d'ITAS. Sur la coque, les soldats venaient de finir de masquer le nom de l'Emperor avec de la peinture noire, et rentraient par les soutes. Shephard espérait ne pas avoir à calmer des spartans énervés d'avoir été assignés à une mission si peu glorieuse.

Julien enleva le jetpack de son dos et le raccrocha aux piquets plantés dans le mur. Les autres membres de l'équipe faisaient de même, avant d'enlever leur casque.

« Je crois que c'est la mission la moins dangereuse qu'on nous ai jamais confiée » Fit remarquer Liz.

Justin grogna en remarquant que de la peinture noire avait été pulvérisée dans son dos, ruinant l'intégrité blanche de celle-ci, et Bruce ricanait dans un coin.

Julien soupira en voyant les deux compagnons s'accrocher, une fois de plus, et décida de leur laisser quartier libre pour aller sur la passerelle.

Shephard fut légèrement inquiet de voir Julien faire irruption sur la passerelle et décidé de prendre les devants.

« Je suis désolé de vous avoir demandé ça, Lieutenant, mais maintenant, nous possédons une couverture parfaite. Nous sommes déjà en route vers l'installation 03. D'après nos estimations, il ne nous reste que cinq heures avant d'arriver à proximité de l'installation. Vous et votre escouades êtes libres jusqu'à ce qu'on aie besoin de vous, à un moment ou un autre. »

Julien le salua, puis parti, laissant le capitaine soulagé.

Deux heures s'écoulèrent dans le plus grand calme. L'Emperor camouflé se mouvait dans l'espace, naviguant entre les systèmes jusqu'à sa destination, ne rencontrant aucune résistance. Le système de l'installation fut bientôt en vue, puis l'installation elle-même montra sa dangereuse beauté.

Le vaisseau se plaça dans l'orbite de l'anneau, et les spartans furent largués comme pour leur première mission.

L'anneau s'avéra être recouvert d'une épaisse jungle vierge. La progression des spartans fut sérieusement entravée par la présence d'une végétation luxuriante et épaisse, qu'ils devaient trancher au couteau pour avancer. Après plusieurs heures passées à avancer vers le point indiqué par ITAS, le ciel commença à virer au bleu nuit.

« ITAS, c'est quoi ce délire ? Questionna Julien. Le cycle Jour/Nuit n'est pas censé exister sur les Halos, non ? »

ITAS marqua un temps avant de répondre.

« Il semble que l'anneau se soit placé de façon à masquer le soleil là où nous sommes. Cela tombe bien, vos horloges biologiques approche du moment propice à l'endormissement. Vous devriez monter un camp. »

Le groupe monta un camp de fortune, en déplaçant des troncs et en allumant tant bien que mal un feu avec du bois à moitié trempé par l'humidité ambiante.

Finalement, les spartans convinrent d'un temps de sommeil de cinq heures, avant de repartir. Les spartans s'endormirent donc, d'un œil comme le voulait leur instinct.

Cet instinct leur fut particulièrement utile.

Liz porta la main à son magnum en quelques centièmes de secondes, et ouvrit le feu tout aussi rapidement. La machine au style purement Forerunner n'eut pas le temps de réagir et sept balles de calibre 12,7 mm transpercèrent son œil bleu luisant.

Les tirs réveillèrent les autres spartans, qui ne perdirent pas de temps pour ouvrir le feu sur la sentinelle, qui tomba rapidement dans un bruit de métal étouffé par les feuilles mortes.

« On a pas été assez prudent. Si ça se trouve, elle a communiqué notre position aux autres machines Forerunner. » grogna Justin.

« Je crois que ta théorie est justifiée » dit Knut en montrant du menton le groupe de sentinelles qui les encerclaient.

Chapitre 16 : Abandonnés


Les sentinelles se rapprochaient lentement dans la pénombre, promenant leurs faisceaux lumineux sur les spartans qui les tenaient en joue, attendant le moindre signe d'hostilité pour attaquer, les nerfs tendus à bloc.

Les trois balles qui résonnèrent un peu plus loin provoquèrent l'effet d'une grenade sur les spartans. Une des sentinelles tomba, explosant sur le sol. Les autres, attirées par le bruit, détachèrent leur attention des spartans qui profitèrent de l'instant pour mêler leurs balles à celles qui sifflaient déjà dans l'air, tirées par des armes bien humaines, mais aux propriétaires inconnus pour le moment.

Les spartans ne se posèrent les questions que lorsque la dernière sentinelle explosa avant même d'avoir touché le sol. Liz alluma le torche de son casque plus rapidement que les autres et fila dans les buissons pour faire ce qu'elle avait l'habitude de faire, voir tout avant les autres. Le reste du groupe ne mit que quelques secondes à la rejoindre, mais ils restèrent sans comprendre devant une poignée de marines au regard las et à l'équipement usé et archaïque.

Un des soldats, visiblement le plus gradé, se détacha du groupe et s'approcha des spartans, sans peur.

« C'est maintenant que vous arrivez, alors qu'on était censé avoir « bientôt » des renforts ? »

Le marines rangea son fusil d'assaut dans son dos et s'approcha encore plus des spartans pour distinguer les jalons accrochés à droite de leur poitrine, posa ses yeux éteints sur Julien et lui fit un faible salut.

« Pas fâché que vous soyez là, Lieutenant. »

« Quel est votre matricule, sergent-chef ? » demanda Julien avec méfiance en jetant un œil à l'épaule du marines qui portait les barres dorées sur fond rouge de son grade.

« Sergent-chef Nugis, chef de la 269ème, mon Lieutenant. Enfin, chef, parce que je suis le survivant le plus gradé. » « Ça fait combien de temps que vous êtes ici, Sergent-chef ? »

« On a été largué ici en 2962, Lieutenant. Vous comprenez pourquoi on attendait les renforts ? »

Julien fit un rapide calcul mental. Ces marines étaient là depuis 36 ans !

Tout les spartans avaient entendus et en restaient sans voix. Même pour un spartan, une telle épreuve était insurmontable, tant au niveau physique que mental.

« Mais … Comment avez-vous survécu ? »

« On a économisé nos ration. On avait été fournit pour durer un an, on a duré 3 ans. Après, on commençait à crever de faim, jusqu'à ce qu'une équipe découvre une machine Forerunner qui produisait une substance à peu près mangeable. On a jamais su d'où ça venait, mais on allait pas cracher sur notre seul moyen de ravitaillement. Beaucoup des nôtres sont morts à cause d'attaques des machines. »

Les spartans n'arrivaient pas à croire que de simples humains, sûrement formés à la va-vite en ces temps de paix, aient réussit à survivre aussi longtemps, sans aucun moyen de contacter l'extérieur, et qui plus est en communauté restreinte, un élément longuement étudié durant l'entraînement des spartans pour sa grande dangerosité sur l'intégrité d'un groupe.

Les spartans suivirent les marines qui les menèrent dans un camp aménagé sous la voûte des arbres. Le campement était principalement composé de grandes tentes en fibre de plomb, un tissu ininflammable et très résistant. Deux warthogs couverts de boue et cabossés étaient garés dans un renfoncement rocheux. À côté des véhicules était disposée une montagne de caisses de munitions.

Le sergent fit rompre ses hommes et fit entrer les spartans dans la tente réservée aux gradés.

Il s'assit sur une chaise pliable et attrapa un cadre contenant une photo qu'il regarda sans une lueur d'émotion. Il tourna le cadre et montra le cliché aux spartans. Il présentait une jeune femme souriante, avec un bébé d'à peine quelques mois dans les bras.

« Vous imaginez ? Non, vous ne pouvez pas. Vous êtes des spartans. On vous a enlevé tout sentiment, vous n'existez que pour satisfaire les exigences des mêmes fils de pute qui nous ont envoyé ici. »

Les spartans restèrent silencieux devant cette vérité. Ils ne se posaient pas de questions là-dessus, car leur entraînement leur avait appris à ne pas le faire, pour protéger les objectifs de mission, et l'humanité.

« Qui vous a envoyé en mission ici ? » Demanda Julien d'une voix qui masquait son trouble après ce que le sergent-chef venait de dire.

« Un sacré salopard, croyez-moi. L'année où on a été recrutés, les gars et moi, on devait effectuer une mission top secrète confiée par l'ONI. On était tous excité à l'idée de partir dans une mission qui ferait de nous des gens importants aux yeux des huiles. Mais ça s'est passé comme prévu. On a traversé deux combats contre des dizaines de vaisseaux, et c'est une ruine qui nous as déposé sur la planète. Le Black Man avait été transpercé, mais ils devaient absolument nous emmener, même si on avait perdu la moitié des effectifs de départ. On nous as largué ici, et c'est seulement quelques années après qu'on a compris, lorsque le Sous-Lieutenant est mort, et qu'on a fouillé son ordi. L'ONI avait un peu perdu la face après la guerre contre les Covenants. Certains disaient qu'ils devenaient inutiles. Vous devinerez que les costard-cravates de l'ONI sont du genre à péter plus haut que leur cul, et qu'ils l'ont mal prit. Alors ils ont élaboré un plan. Ils ont rassemblé plein de recrues comme moi à l'époque, des bleus, qui n'avait eu leur galons que grâce à quelques batailles contre des pirates ou des rebelles, et qui ne savait rien de la guerre et de l'administration. On nous a envoyé en secret sur les Halos. L'ONI n'en a pas parlé aux huiles des autres départements de l'UNSC, seuls quelques têtes sont au courant. Le plan était simple : on largue les bleus en terrain miné, en espérant qu'ils restent vivants assez longtemps pour faire leur boulot et désactiver les Halos. Lorsque plusieurs anneaux sont détruits, l'ONI révèle ses plans, les autres départements les engueulent un peu, mais sont contents, et la populace est en admiration devant des soit-disant héros, pendant que les bleus sont en train de crever de faim sur les anneaux parce que le voyage retour n'était pas compris. Voilà ce qu'il s'est passé. »

Les spartans restèrent silencieux. L'ONI était un département mystérieux, agissant sous couvert les trois quarts du temps, et ils étaient prêts à tout pour que leurs opérations réussissent. L'histoire semblait crédible.

« Et vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? »

« Nous avons reçu la même mission que vous. Nous devons trouver la salle de contrôle de tout les Halos pour les désactiver. Un vaisseau nous attend en orbite pour extraction. Quand nous en aurons fini, nous vous prendrons à bord, et vous pourrez discuter de tout ça avec notre capitaine. »

« OK, Lieutenant. »

Le sergent-chef se leva et se dirigea vers la sortie de la toile de tente.

« On va enfin en finir avec cette putain de mission, et rentrer chez nous. »

Chapitre 17 : Beautiful Calculator


Les warthogs aux suspension grinçantes bondissaient sur les racines qui jonchaient le sol de la forêt, déchirant les herbes et brisant les branches qui se mettaient sur leur chemin.

« Un peu plus au Nord, Commenta le Sergent-chef. C'est là qu'il y a la grande porte et le distributeur. »

ITAS apparut sur l'interface holographique du véhicule.

« Cela correspond à la source du signal. Il ne reste plus qu'à espérer que les machines Forerunners ne se mettent pas sur notre route. »

Bruce, agrippé aux commandes de la tourelle, observait les quelques soldats qui les suivaient en mangoustes, fraîchement sorties d'un conteneur poussiéreux. Son attention fut attirée par une lueur bleue qui apparaissait de temps en temps entre les feuilles de la canopée.

Il releva la hausse de la tourelle et ouvrit le feu. La carcasse de la sentinelle tomba, et fut retenue par un épais entrelacement de branches.

« On est repéré. » Annonça Bruce

À peine venait-il de parler qu'un laser orangé vint frapper un des marines accroché à l'arrière d'une mangouste, le faisant chuter. Il disparut rapidement du champ de vision des soldats.

Bruce poussa un hurlement bestial et ouvrit le feu en même temps que Logan qui tirait avec la tourelle du second warthog.

La situation devenait rapidement incompréhensible, dans la pénombre de la soirée, des morceaux de feuilles déchiquetées se mêlant aux débris de métal perdus par les sentinelles détruites. Les sentinelles continuaient à affluer, suivant toujours le convoi, et lorsque les véhicules débouchèrent dans une vaste clairière, ils avait perdus deux hommes et une mangouste.

Le sergent-chef pointa l'autre bout de la clairière du doigt.

« Là ! C'est la porte ! Freinez, nom de Dieu ! »

Julien pila, avant d'être éjecté en même temps que le sergent, Bruce, Jaffar et Knut, qui étaient assis aux côtés de Bruce à l'arrière. Les quatre spartans se réceptionnèrent en souplesse, avant de foncer vers la couverture d'une affleurement rocheux, en récupérant au passage Nugis , étourdit après un rude atterrissage.

De son côté, Liz, aux commandes du deuxième warthog, braqua et termina sa course en un dérapage contrôlé à quelques mètres de la porte de métal gravé d'inscriptions. Mais le warthog n'eut pas le temps de se stabiliser que plusieurs lasers fusèrent vers le véhicules, le poussèrent, et finalement le retournèrent. Le véhicule formait maintenant un triangle avec le sol et la porte contre laquelle il s'était renversé.

« Bon, ben je rois qu'on a notre couverture » fit remarquer Liz.

« Grâce soit rendue à Dieu » Conclu Justin en joignant, les mains, avant de descendre du siège passager dans lequel il était la tête en bas.

Les trois mangoustes restantes foncèrent derrière d'autres affleurements rocheux et les soldats ouvrirent le feu avec leur armes.

La clairière fut remplie de balle pendant quelques minutes, avant qu'une série de bips sonores ne retentissent dans le casque des spartans.

« Piratage du système de sécurité … Terminé »

Julien se plaqua contre le rocher, et remarqua Jaffar qui montrait son pouce levé devant un panneau holographique.

La grande porte de métal s'entrebâilla,, rompant les plante grimpantes qui l'avait recouverte, et finalement s'ouvrit en grand sur un tunnel disproportionné.

La couverture du groupe de Liz tomba, obligeant les spartans à se mettre à découvert quelques instants. Une sentinelle visa le bras de Liz qui commença à la brûler. Sans un cri, elle se remit à couvert quand la carcasse de warthog tomba.

Julien donna l'ordre de se replier dans le tunnel. Tout les soldats reculèrent, en faisant toujours feu pour tenir les sentinelles à distance. Mais alors qu'il s'enfonçaient dans l'ombre, les sentinelles s'arrêtèrent de tirer, comme s'ils avaient disparu de leurs champs de vision. Le groupe continua de reculer, et les machines s'envolèrent comme s'ils n'existaient plus.

Le groupe marcha à l'aveuglette pendant un certain temps, avant que le Sergent ne propose de faire une pause. Plusieurs barres lumineuses furent allumées, mais même leur puissante lueur ne parvint pas à illuminer le plafond du tunnel.

Logan s'occupa d'enlever l'armure du bras de Liz pour soigner sa peau cloquée, et ITAS confirma qu'il détectait la source du signal au fond du tunnel. Le groupe allait repartir quand une lueur blanche sortit d'un tuyau un peu plus loin. Plusieurs fusil de combats se braquèrent sur le nouvel arrivant.

La lueur s'approcha, et se révéla être un autre monitor.

« Oh, je comprend maintenant ce que les sentinelles pourchassaient. Je suis désolé, Dépositaires, mais cela faisait si longtemps que j'attendais que je pensais ne jamais vous voir. Heureusement la grille de surveillance des sentinelles se limite à la surface de l'anneau. »

Julien coupa le monitor avant qu'il n'embraye sur un autre sujet.

« Quel est ton matricule ? »

« Je suis 49 Beautiful Calculator, gérant de l'installation 03. Heureux de vous accueillir. »

« Emmène-nous à la salle de contrôle. »

« Avec joie, Dépositaire. Votre dernier semblable à réussit à insérer l'Index dans la console avant de mourir de suite de ses blessures, mais l'Index n'est qu'à moitié enfoncé. Il vous suffira d'appuyer dessus pour lancer la séquence de tir. »

Chapitre 18 : Contrôle


La forte lumière dégagée par le monitor éclairait le vaste tunnel qui menait à la salle de contrôle du Halo. Le groupe marchait calmement en suivant le robot, qui ne cessait de les encourager à avancer plus vite. Sur les murs, de gigantesques inscriptions forerunners indiquaient que les spartans se trouvaient au niveau 0 du complexe 54.

Le tunnel se révéla moins long que les spartans le pensaient, celui-çi débouchant d'un coup sur la vaste passerelle qui menait au centre de la gigantesque salle éclairée par l'hologramme de l'anneau. Calculator s'envola vers le panneau de commande et attendit que les humains s'approchent encore un peu.

Quand Julien fut à portée, le monitor désigna l'Index, dont la moitié dépassait du tableau holographique.

« Voilà, c'est ici. C'est vraiment dommage que le dernier dépositaire n'aie pas voulu finir de remplir sa tâche quand le contrôle neural s'est terminé prématurément. Il a tenté de m'attaquer et j'ai dût l'éliminer. »

Julien tourna les yeux vers un cadavre de marines, le torse brûlé.

Bruce réagit rapidement. Le robot recula sous l'impact des balles, mais son bouclier le protégea de tout impact corporel. « Oh non? Vous allez aussi réagir comme lui ? Dommage. Je vais devoir vous donner plus d'arguments. »

Un rayon blanc jaillit de l'œil du monitor, frappa Bruce, qui fut forcé de lâcher ses arme. « Qu'est-ce que tu lui a fait ?! »

« Les derniers Dépositaires en date se sont montrés plutôt réticents quant à activer l'anneau. J'ai assez attendu. J'ai profité de toutes ces années pour étudier en profondeur les découvertes de mes créateurs à propos du contrôle d'êtres vivants, et j'ai réussit à en tirer quelque chose de concret. Et maintenant, ne vous mettez pas en travers de mon chemin, où je me verrais dans l'obligation de tuer encore quelques Dépositaires. »

Bruce avança en titubant vers le tableau de bord, leva le bras et l'abattit violemment sur l'Index.

Du moins, c'est ce que sont cerveau embrumé perçut. Liz avait arrêté le bras de son compagnon juste avant qu'il ne s'abatte sur le tableau de commande.

Le monitor soupira.

« Pourquoi tant d'obstination ? C'est raté une fois de plus. Après tout, je n'aurais qu'à attendre encore un peu plus longtemps. »

Des sentinelles arrivèrent depuis le tunnel, bloquant toute retraite au groupe.

« Débarrassez-moi de ces Dépositaires. J'en trouverais d'autres. »

À ce moment, un laser rouge jaillit de l'arme de Justin, surchargeant les boucliers du monitor et faisant fondre ses formes métalliques. Ce fut le coup d'envoi des hostilités.

Une pluie de coups de feu fondit sur les sentinelles qui n'eurent pas le temps de réagir. Le bruit des balles tira Bruce de sa torpeur, avant qu'il ne se jette lui aussi dans la bataille. Le monitor cria aux sentinelles, d'une voix abimée :

« Attaquez-les, vite ! »

Une seconde salve de laser frappa l'œil du monitor, et ce dernier explosa dans un éclat de lumière blanche aveuglante. Les sentinelles, privées d'ordres, ne bougèrent plus et furent balayées par les tirs des spartans. « Pluggez-moi, Lieutenant. »Demanda ITAS; Julien inséra la puce dans le tableau de bord et la forme plygonale de l'armure Mark I apparut sur le panneau holographique. Quelques secondes plus tard, l'hologramme de l'anneau grésilla et disparut.

« Virus injecté. Mission accomplie. »

Julien récupéra la puce et la ré-inséra dans son casque.

« Mission Accomplie. »Commenta Knut.

Les spartans marchèrent vers la sortie du tunnel pour rejoindre le Sergent et le reste des marines, restés en arrière en cas d'attaque. Julien contacta l'Emperor :

« Emperor, mission accomplie, prêts pour évac. »

« Un pélican à été envoyé, Lieutenant. Assura la voix mécanique de Brieflew. Il arrivera si il parvient à échapper aux vaisseaux qui nous entourent. »

« Quoi ? Quelle est la situation là-haut ? »

« Nous avons été repérés par trois vaisseaux de la légion. Un des mes sous-programmes est actuellement en train d'essayer de les convaincre que nous avons envoyé des équipes de fouilles sur ordre d'un de leur dirigeant. Aucun tir n'a été échangé, pour l'instant. »

Le siège du pilote du pélican était trempé de sueur. En effet, de grosses gouttes de sueur perlaient sur le front casqué du pilote, qui serrait les dents en voyant les vaisseaux de la Légion qui tournaient autour du New Emperor tels des requins autour d'un banc de poisson. De son côté le copilote avait la tête posée sur le tableau de bord, les mains jointes et récitait des prières d'une voix tremblotante à la limite des larmes.

Le pilote Hick, surnommé le Lézard par ses camarades à cause de son nom, maladroitement formé du prénom Terrien Basile et du nom Hick, lâcha les commandes quelques secondes, retira ses gants de vol, essuya ses mains trempées sur les côtés l'assise de son siège, repris les manches métalliques et froids des commandes, souffla un grand coup et poussa encore plus les moteurs du pélican pour arriver le plus rapidement possible à destination.

Julien coupa la communication. Ce n'était pas gagné. Il fit signe au groupe de marines de les suivre, et les soldats revinrent à l'entrée du tunnel. Devant celui-ci, des dizaines de sentinelles attendaient, en rang d'oignon.

« Mon Dieu. » Chuchota un des marines. Il s'écoula un temps infini où soldats et sentinelles se regardèrent en chiens de faïence, avant que Logan ne s'avance. Les spartans armèrent leurs fusils, prêts à tirer. Les marines prenaient le spartan bleu clair pour un fou.

Le silence pris fin lorsque le spartan médecin s'arrêta à un mètre d'une sentinelle, dégaina son arme de poing, et tira, logeant une seule et unique balle dans l'oeil du robot. Celui-ci tomba lourdement au sol. Aucune sentinelle ne bougea. Logan se mit face à une autre sentinelle, la poussa du bout des doigts, et celle-ci tomba comme la première.

Logan rechargea son pistolet.

« C'est dégagé. »

Et le groupe passa la barrière de sentinelles inertes, les marines s'attardant à frapper les machines stupidement suspendues dans les air.

Lorsqu'ils arrivèrent au camp, le pélican était posé dans la clairière, et les marines montaient les uns après les autres dans la soute. Nugis soupira.

« Enfin de retour. »

Une communication entra dans le casque de Julien.

« Ici Brieflew. Les vaisseaux rebelles sont partis. Le capitaine à eu l'idée de leur présenter un ordre de mission falsifié, et l'a ruse à marché. Vous pouvez revenir. »

Lorsque Julien pénétra dans la salle de commande de l'Emperor, Nugis parlait avec le Capitaine. Quand celui-ci vit Julien, il finit sa conversation, et le Sergent sortit de la salle. Shephard soupira.

« Ces idiots de l'ONI … On regardera les noms dans l'ordinateur ramené par les marines quand la mission sera finie. Nous allons vers l'installation 02 à présent, Lieutenant. Des remarques ? »

« Aucune Capitaine. »

« Alors vous pouvez disposer jusqu'à l'appel pour la cryo. »

Chapitre 19 : Casse-tête Gravitationnel


L'Emperor arriva en quelques semaines dans le système Sigma Kalandari, et les spartans furent rapidement prêts à êtres largués. Néanmoins, une pointe d'inquiétude se faisait sentir. Il ne ferait pas bon d'être à côté de l'anneau quand les planètes le croiserait. Mais l'équipe était confiante, et le pélican décolla des hangars vers le Halo.

Lorsque le pélican se posa, un compte à rebours s'activa sur l'écran des spartans. ITAS parla dans les casques des spartans.

« J'ai analysé le cycle de rotation des planètes gazeuses du système, et j'ai calculé le temps qu'elles mettraient pour entrer en contact avec l'anneau. Vous disposez de deux heures avant que l'anneau ne soit prit entre l'atmosphère des deux planètes. Ce cas est unique dans la galaxie, alors nous ignorons totalement les effets que la collision entre l'atmosphère de l'anneau et celle de la planète peut engendrer. »

« Alors n'essayons pas de le découvrir, et laissons ce mystère aux scientifiques. On a une mission à remplir. » Commenta Julien.

Le vaisseau de largage se posa sur le sol. La soute s'ouvrit, et les spartans contemplèrent la géante gazeuse couleur rouille qui emplissait le ciel, et le paysage métallique qui s'étendait devant eux. Un sol dur et froid, et des installations qui pointaient vers le ciel leurs sommets balayés par les vents d'altitude.

Le point qui désignait la salle de contrôle se trouvait à environ cinq kilomètre. Ils leur restait un peu plus de deux heures avant la collision. Pour un spartan à pleine course, c'était beaucoup plus qu'il n'en fallait.

Mais le parcours se révéla bien plus difficile que prévu. Lorsqu'ils entrèrent dans le premier immeuble, les spartans se retrouvèrent face à des labyrinthes de couloirs inextricables, dont ils durent sortir en tâtonnant.

Après trois quarts d'heures perdus dans les couloirs des bâtiments, le groupe arriva au point désigné.

Il restait une heure et quart avant l'échéance. Et les spartans n'étaient pas au bout de leurs surprises. Car au lieux de trouver la grande porte de métal gravée marquant habituellement l'entrée de la salle de contrôle, les spartans se trouvèrent devant une grande tour, plus haute que les autres, des centaines de mètres à vu de nez. Et il fallait grimper.

L'ascension commença. Après la porte passée, la salle devant eux présentait un unique escalier en colimaçon, étrange dans une structure Forerunner. Mais l'heure n'était pas aux divagations d'ordre architectural, et le groupe courut le long des marches, et en parcouru une bonne centaine, avant de s'arrêter sur le palier de ce qui devait être le premier étage.

Légèrement essoufflé, le groupe ne perdit néanmoins pas de temps devant la pièce vide qui se présentait devant eux, et seul le panorama offert par la baie vitrée portait un semblant d'intérêt.

Le deuxième étage, atteint après avoir grimpé un nombre égal de marches que pour atteindre le premier. La salle circulaire du deuxième était remplie d'appareils électroniques Forerunners sophistiqués, mais hors-tension. Julien nota d'en parler aux scientifiques.

Un troisième, puis un quatrième étage suivirent, avant d'atteindre enfin le cinquième, en haut de la tour. En arrivant, les spartans soufflèrent. Même un spartan devait reprendre sa respiration après une telle course.

Ils étaient sortis du bâtiment, et se trouvaient sur un large balcon balayé par les vent, qui laissait voir un superbe panorama de la ville grise qui s'étendait en bas.

L'hologramme de l'anneau se trouvait un peu plus loin, dans une salle couverte. Julien entra non sans précautions, on avait pas encore vu le monitor de l'installation, et pas d'ennemis non plus. Mais tout était calme. Les autres spartans aux aguets, il inséra ITAS dans l'ordinateur, l'I.A. procéda, puis revint dans le casque de Julien.

La secousse qui suivit fut monumentale.

« Bordel, c'était quoi ? » Demanda Bruce.

« Sortons avant que cet endroit ne nous tombe dessus ! » Déclara Knut.

Les spartans coururent vers le balcon. À l'extérieur, le ciel était emplit d'une couleur ocre.

« Un erreur de calcul, sûrement. Bredouilla ITAS. La première planète gazeuse est en avance par rapport à mes calculs. Vérification en cours. Si je ne me trompe pas cette fois, la seconde planète devrait entrer dans l'atmosphère du Halo dans une vingtaine de minutes. Les conséquences de ce croisement serait un chamboulement total de la gravité de l'anneau. Je ne vous conseille pas de tester. »

Descendre à pied leur prendrait bien trop de temps, et chacun le savait. Mais seule Liz pensa à une autre solution viable. Agile, elle sauta sur la rambarde, puis se laissa tomber les pieds en avant, face au mur de la tour, sous les regards incompris, mais pas apeurés, de ses compagnons, qui la virent empoigner une prise à quelques mètres du sol, puis se laisser tomber en douceur.

Les six autres spartans y passèrent, et une nouvelle course commença dans le dédale d'immeubles.

Julien activa la communication avec l'Emperor.

« Emperor ! Nous avons besoin d'une extraction immédiate ! »

« Compris spartans, on vous envoie un pélican en urgence. »

« Collision dans 15 minutes. » Avertit ITAS.

Chapitre 20 : Extraction Difficile


Les spartans couraient comme ils n'avaient jamais courus.

« Collision dans 8 minutes ! J'affiche la direction du point d'extraction sur votre écran tête haute ! »

Même ITAS commençait à paniquer. Le point d'extraction désigné était encore à 800 mètres. Même pour un spartan, c'était très juste à pleine vitesse, et les bâtiments qui les séparaient du point ne leur faciliteraient pas la tâche.

La situation était critique et sans précédent. Mais c'était comme ça que les membres de la Flash préféraient les missions. Aussi, aucun d'entre eux ne montra de signes d'affolement. La voix d'ITAS se fit entendre de nouveau.

« Est-il normal que votre rythme cardiaque ne soit pas aussi élevé que celui d'autres spartans dans cette situation ? »

Il n'obtint aucune réponse. Les spartans ne pensaient sûrement même pas à ce qui pourrait leur arriver si ils ne réussissaient pas.

« Pas de soucis, ITAS. Souffla Julien. Nous y arriverons. Nous en sortons toujours vivants ou à moitié morts seulement. »

ITAS tenta de prendre ça comme une tentative de le rassurer.

Le problème des bâtiments fut rapidement résolut, lorsque Justin utilisa son laser sur les cloisons, qui fondirent sur le chemin du rayon rouge.

//320 mètres, 3,5 minutes//

Un message arriva à Justin. Le pélican était là.

//210 mètres, 1,8 minutes//

Un troisième message parvint à Justin. Le pélican ne pouvait plus s'attarder plus longtemps, sous peine de ne pas pouvoir décoller à cause du chamboulement gravitationnel.

Julien activa son micro. « Décollez !!! Tout de suite !!! »

Seul ITAS réagit : « QUOI ???!!! »

//11 mètres, 0,2 minutes//

Tout se passa vite. Le groupe de spartans déboucha d'un des bâtiments. Le pélican volait maintenant à une dizaine de mètres du sol, prêt à décoller.

//8 mètres, 0 minutes//

Le ciel devint ocre en même temps que l'atmosphère des deux planètes et de l'anneau se croisèrent. D'un coup, la gravité semblait ne pas savoir de quel côté elle devait exercer son attraction.

Le groupe de spartans fut violemment soulevé du sol, le pélican vacilla.

Lorsque la pélican alluma ses réacteurs, les spartans se trouvaient à sa hauteur et s'accrochèrent à toute les prises qui leur passait sous la main. Le pélican fonça droit vers les hautes couches de l'atmosphère.

Le pélican s'entoura de flamme, affrontant vaillamment les résistances qui s'exerçaient sur sa coque.

La température des armures des spartans grimpa en flèche, en quelques secondes, la température corporelle des spartans grimpa au-dessus des 40°C. Le gel hydrostatique de leurs armures se compressa instantanément pour absorber la chaleur.

Puis tout son disparut. Seul restait le bruit de la respiration des spartans dans leurs casques.

Le pélican fonça droit sur le New Emperor. Après cinq longues minutes de trajet, le pélican arriva à quai, sous les yeux stupéfaits des mécaniciens qui n'arrivaient pas à quitter des yeux les sept spartans accrochés à la coque du pélican.

Lorsque ce dernier se posa, les spartans tombèrent lourdement au sol, immobiles. La trappe s'ouvrit, laissant sortir un un pilote souriant au costume de vol trempé de sueur, et le copilote, qui remerciait bruyamment le Dieu, bien que son pantalon de vol soit mouillé à l'entrejambe Julien ouvrit les yeux. Ce simple geste lui provoqua une douleur atroce. Il remarqua que ses yeux ne lui offraient qu'une vision floutée de la pièce. Il tenta de se relever, mais il ne sentait plus aucune parcelle de son corps.

Un homme se pencha sur lui. Il ne réussit pas à tourner la tête pour mieux le voir. L'homme ouvrit la bouche, articula, mais Julien n'entendait rien. Un médecin arriva et parla à l'homme. Julien ne sentit même pas la piqûre qu'on lui fit.

Le Capitaine observait les spartans plongés dans les cuves de gel nutritif. À côté de lui, des médecins s'affairaient sur des radios et des appareils. Il détourna les yeux des corps entourés de l'épais gel bleu clair et s'approcha du médecin en chef.

« Alors, doc ? »

« Je n'avais jamais eu l'occasion de travailler sur des spartans. » Répondit l'homme joufflu, à l'épaisse barbe rousse et à la grande blouse blanche.

Il s'approcha d'un bureau, attrapa des photos de radioscopies et les montra au capitaine.

« 50 % des os brisés, des brûlures au 3ème degrés sur la quasi-totalité du corps, la rétine endommagée, les tympans crevés, bref, même s'ils ont reçus des améliorations génétiques conséquentes, ils vont rester là pendant un bon mois. »

« Bon. Ça nous laisse le temps de partir pour une autre installation. »

« Ne comptez pas les envoyer tout de suite en mission. Je doute qu'ils soient capables de bouger et penser correctement dès leur sortie. Quand à l'un d'eux, le bruns aux yeux verts, là, je ne sais même pas s'il pourra voir correctement. »

Le capitaine observa Knut. Le sniper du groupe, privé de vision nette ? Cela lui ruinerait la vie.

Mais il ne s'inquiéta pas outre mesure et quitta l'infirmerie pour retourner vers la passerelle, en passant par les ateliers d'armement, où on remettait en état les armures à moitié désagrégées des soldats.

Assis dans son siège, Shephard consulta son ordinateur. ITAS apparut, son casque sous le bras.

« Ils sont … incroyables. »

« C'est sûr. Je sais qu'ils s'en sortiront. Et qu'ils seront prêts pour aller sur l'installation 06. »

Chapitre 21 : Guérison


Un mois et quelques jours se passèrent.

Julien ouvrit les yeux. Il baignait toujours dans l'épais gel nutritif dans lequel il s'était déjà retrouvé suite à des opérations dont son groupe n'était pas ressorti totalement indemne.

Ses derniers souvenirs étaient trop flous pour qu'il puisse dire avec précision pourquoi il devait être soigné. Dans cette cuve, la notion du temps n'existait plus, les nerfs étant paralysés par les nombreuses cellules-souches qui reconstruisaient son corps meurtri, petit à petit.

Cette fois-ci, ce qu'il voyait devant était parfaitement clair et net. Ses yeux avaient récupérés leur vision. Une série de bips résonna dans son crâne, puis le niveau de la cuve baissa lentement, le gel s'écoulant dans les tuyaux qui tapissaient les parois de la cuve. Lorsque la cuve fut vide, un groupe de médecins approchèrent de Julien et lui ôtèrent le masque respiratoire qui lui avait permis de respirer durant toute sa période de guérison.

Le médecin en chef s'approcha, caressa sa barbe en observant Julien des pieds à la tête.

« Vous semblez totalement guéri, Lieutenant. Essayez de bouger pour voir. »

Julien avança fit un pas. Ses muscles hurlèrent de douleur en même temps que son pied heurta le sol. Il serra les dents et son visage se crispa, montrant aux médecins que son corps n'avait pas totalement récupéré.

Le médecin en chef fit appeler une table d'examination.

« Nous allons procéder à quelques examens supplémentaires, et nous vous injecterons des stimulants pour permettre à votre corps de récupérer plus vite. Enfin, je doute que vous puissiez marcher normalement en moins d'une semaine, et combattre avant un mois supplémentaire. »

Julien ne jugea pas utile de faire de commentaires, ou même de rouspéter. Il ne décidait malheureusement pas de la résistance de son corps.

Lorsque les médecins firent sortir la table d'opération sur laquelle il était allongé hors de la cuve, il jeta un œil aux autres cuves de la pièce. On sortait juste ses hommes de leurs cuves respectives. Il fut soulagé de ne pas apercevoir de séquelles visibles sur leur corps.

Shephard observait la structure qui se tenait devant eux : un autre Halo, l'installation 06.

Autour d'eux gravitaient dans le silence spatial des milliers d'astéroïdes. Lorsqu'un de ces rochers approchait de l'anneau, il était étrangement dévié de sa trajectoire, et l'anneau restait toujours intact.

Le commandant ouvrit un canal de discussion vers l'infirmerie.

« Comment se portent les spartans, docteur ? »

« Ils sont tous neufs, même celui qui avait les yeux gravement endommagés voit comme avant. Sur ce point, vous aviez raison, commandant. Mais leurs muscles ne se sont pas encore remis de l'épreuve. Je pense qu'ils vont devoir rester là une bonne semaine encore. »

« Nous sommes opérationnels, commandant. »

La voix de Julien venait de sortir du haut-parleur. Shephard ouvrit un canal vidéo, et vit toute l'équipe Flash sur pied, en pleine forme, et accessoirement en sous-vêtements.

Le médecin ne semblait pas en revenir, et ne disait plus rien.

« Docteur, je crois que vous pouvez les envoyer à l'armurerie pour qu'ils s'équipent, non ? »

Les spartans n'attendirent pas que le médecin reprenne ses esprits pour quitter la salle. Une vingtaine de minutes plus tard, Julien se tenait devant le commandant sur le pont.

« Je crois que le médecin en chef ne s'attendait pas à ce que vous soyez sur pieds aussi rapidement, Lieutenant. »

« Il n'a pas dût travailler souvent avec des spartans, mon capitaine. »

Julien tourna la tête vers le Halo.

« Nous vous larguerons dès que vous serez prêts, Lieutenant. »

« Laissez-moi briefer mon équipe, et nous partirons. »

Quelques minutes plus tard, le groupe de spartan vérifiait leur équipement et leurs capacités de combat avec fracas da    ns un hangar du vaisseau, à côté des pilotes abasourdis.

Seul le Lézard, ne semblait plus impressionné. Il avait vu les spartans s'accrocher à son pélican, dont le blindage portait encore les traces de doigts, résister à une sortie de l'atmosphère et au vide de l'espace. Il en faudrait plus pour l'impressionner, à présent.

Les spartans furent rapidement prêts à partir. Ce fut le Lézard qui se proposa de les accompagner, une fois de plus.

Lorsque les spartans embarquèrent, ITAS se manifesta.

« Cette installation me paraît plus sûre que la précédente. Je pense que nous la neutraliserons rapidement. »

Le groupe comprenait que leur dernière mission avait visiblement traumatisé l'I.A., et tous furent amusés.

Le pélican navigua habilement au gré des accélérations et des mouvements experts de son pilote, et l'atmosphère de l'anneau fut bientôt franchie, laissant place à un spectacle d'une beauté surnaturelle.

Un désert de sable semblait s'étendre à l'infini sur toute la face interne de l'anneau. Tout les passagers du pélicans restèrent sans voix quelques secondes, avant que le pilote ne continue son chemin en quête d'une aire d'atterrissage convenable.

La voix d'ITAS résonna dans le cockpit.

« Essayez de nous poser le plus près possible du signal de la salle de contrôle. Je ne voudrais pas que mes circuits fondent sous ce soleil. »

Le radar de bord indiqua au Lézard la direction du signal. « Wow. On peut dire qu'elle se voit, votre salle de contrôle. »

À la source du signal, un croiseur de l'UNSC était couché sur le flanc, comme dormant sur l'immensité sablonneuse.

Chapitre 22 : Épave


Le pélican se posa en douceur sur le sable brûlant. Les bottes des spartans creusèrent de larges creux parmi les grains d'un minerais inconnu, en descendant de la soute du pélican.

Le véhicule de transport avait déposé l'escouade près de l'épave de la frégate. Mais la priorité du groupe était de désactiver l'installation, et pas d'explorer l'épave. Les spartans contournèrent donc l'imposante épave, accompagnés pour seuls bruits des cliquetis répétitifs de leurs armures.

La porte qui menait au poste de contrôle de l'anneau était plongé dans la pénombre créée par l'épave. Après l'avoir ouverte, les spartans traversèrent un long couloir éclairé avant de déboucher sur la salle de contrôle. Le groupe avança prudemment sur la passerelle, prêt à combattre, mais la traversée se fit sans encombres. Arrivé au panneau de contrôle, Julien inséra ITAS, qui lâcha le virus dans l'installation. Julien l'extrait du panneau holographique, et le groupe fit marche arrière.

Dehors, rien n'avait changé. Tout était aussi calme qu'en entrant.

« Et bien, nous n'avons pas eu de difficultés particulières, pour une fois. » Soupira ITAS.

Les spartans n'étaient pas vraiment contents de cet état de fait. Entrer et sortir sans encombres n'était pas dans leurs habitudes. Le groupe décida donc d'explorer l'épave, bien qu'ITAS s'opposa fermement à l'idée.

Les spartans n'écoutèrent pas l'I.A., et créèrent rapidement une brèche dans la coque à coups de laser. La brèche élargie, les spartans s'engouffrèrent dans les entrailles du vaisseau échoué.

Il faut croire qu'ils avaient eu de la chance, car ils débouchèrent directement sur la salle des machines. Se guidant dans le noir complet du vaisseau grâce à leurs lampes-torche, Jaffar suivit quelques câbles d'alimentation et trouva le disjoncteur principal. Lorsqu'il l'actionna, le courant revint rapidement dans le vaisseau.

Premier signe étrange. Les circuits électriques du vaisseau étaient en bon état.

La salle des réacteurs était vaste, et l'espace était occupé par les deux gigantesques réacteurs qui servaient jadis à propulser le vaisseau. Ces derniers étaient couchés sur le côté, tout comme l'était l'épave. Julien jeta un oeil aux niveaux d'énergie des réacteurs. Ils n'étaient plus alimentés.

Ce fut ensuite une séance d'escalade, où les tuyaux servirent aux soldats à atteindre une porte située en hauteur. La pièce suivante était un long couloir, qui débouchait sur une salle de réunion. La grande table circulaire était brisée en deux. Le plus intéressant ici était l'ordinateur situé au fond de la pièce, à côté d'un large écran de présentation. Le courant passait dans la salle, et ITAS put récupérer quelques informations.

Comme le groupe s'y attendait, ce vaisseau avait été mandaté par l'ONI pour une mission secrète. Quelques secondes de décryptage plus tard, ITAS réussit à accéder à la partie cryptée du fichier.

La mission avait été décidée par quatre généraux de l'ONI : Le Vice-Amiral Drekker, le Général Obvender, l'Amiral Splendiv, le célèbre Chasseur de Flamme, et le Général Damer, de très hautes têtes. Ces données compromettaient grandement leur statut. Mais le choix des spartans était vite fait : Ces généraux ne méritaient plus leur titre pour avoir envoyé des marines à une mort certaine.

Les données en lieu sûr, ils sortirent de la salle pour traverser de nouveau un couloir, et déboucher sur le mess. Cette salle était désespérément vide, si ce n'était la borne d'arcade à l'écran brisé et le baby-foot cassé dans un coin de la pièce, ainsi que les tables renversées. Autre chose était étrange ici : il n'y avait aucune trace de marines dans le vaisseau, et la fouille des dortoirs, de l'armurerie et des vestiaires ne donna rien de plus.

La visite de l'armurerie fut l'opportunité de trouver quelques munitions.

Ne restait plus qu'à visiter la cabine du capitaine du vaisseau pour en avoir fait le tour complet. Cette visite apporta enfin quelques nouveautés : un vieux journal poussiéreux, dans le style des antiques journaux intimes.

Si les premières pages ne relataient que les aventures amoureuses du capitaine lors de son ancienne affectation, les dernières se révélèrent plus intéressantes :

« On m'a enfin affecté à une mission digne de mes compétences ! Je serais bientôt reconnu comme celui qui aura neutralisé un Halo ! Et l'humanité entière me considèrera comme un héros ! Le voyage s'annonce long à bord du Vicarious Truth, qui n'est pas un vaisseau de dernière génération, mais le jeu en vaut la chandelle. »

« Je suis enfin sortit du sommeil cryogénique. Ce fut très long. Je déteste ces longue phase de sommeil ! Enfin, on est arrivé à proximité de l'anneau. Nous n'avons plus qu'à nous poser. Les pilotes s'en chargent. »

« Rien ne s'est passé comme prévu ! Les pilotes se sont montré totalement incompétents, et ont réussit à poser le vaisseau sur le flanc ! Les pertes sont énormes ! Au moins la moitié de l'équipage est mort, à cause de leur incompétence. Le dernier pilote vivant est enfermé dans la cale, dans le noir complet. Quelques jours là-dedans devraient le calmer. Il faut que je rassemble le reste de l'équipage pour finir la mission. »

« Les hommes ne sont pas contents. Je les comprend, mais ils pensent que c'est de ma faute. Absurde ! Ce n'est pas moi qui conduisait ce vaisseau, à ce que je sache ! Enfin, nous avons beaucoup d'ennuis : On ne peut plus sortir du vaisseau, toutes les issues sont bloquées, ou les portes ne sont plus alimentées, et plus d'ingénieurs pour réparer ça. Cette mission s'annonce moins facile que prévue. »

« Le dernier pilote est mort. Je l'avais complètement oublié dans la cale. Il est mort de faim. Si les hommes d'équipage apprennent ça, je risque d'avoir des soucis. »

« La porte de la cale a été ouverte. Lorsque je suis descendu vérifier, elle était entrouverte. Un membre de l'équipage y est entré. Si il a vu le corps, je suis dans de beaux draps. Quand je suis passé dans le mess, je sentais comme des regards dans mon dos. Je dois sortir du vaisseau pour ne pas me faire tuer. Et vite ! »

Le journal se terminait ici. Liz avait lu tout les passages intéressants à travers les hauts-parleurs de son casque.

Bruce attrapa le journal des mains de Liz, le jeta au sol, dégaina un de ses BR et cribla le papier de balles en appuyant rageusement sur la gâchette, comme si il tirait sur le capitaine du vaisseau en lui-même.

Julien retrouva le nom du vaisseau dans la liste des disparu et compléta les informations dont il disposait.

L'interrogation suivante était plus complexe : une mutinerie avait-elle eu lieu, et où étaient les membres de l'équipage ?

Chapitre 23 : Enquête


Pas de corps, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur du vaisseau, pas d'ouverture dans la coque : rien n'indiquait que les membres de l'équipage étaient sortis. Mais il n'y avait aucune trace de corps dans le vaisseau. La situation était des plus étranges.

ITAS suggéra d'aller voir dans la cale, où se trouverait sûrement le corps du pilote mort de faim. Le groupe avança prudemment vers le ventre du vaisseau. Quand ils ouvrirent la porte, le noir était complet. Il n'y avait pas d'éclairage dans les cales de ce genre de vaisseau. Bruce alluma sa torche et avança sur le mur de la salle inclinée, cherchant une trace de corps. Au bout de la salle, le corps d'un pilote en tenue réglementaire, très maigre, étendu par terre.

Julien nota son code d'identification pour marquer le soldat comme KIA, avec la mention T, qui signifiait que le soldat avait été tué volontairement par un de ses alliés, une trahison.

Le groupe aurait pu en rester là, cette mission n'étant pas de leur ressort, mais un bref coup d'œil de Knut derrière une caisse les poussa à continuer d'enquêter.

Derrière ladite caisse, une fente apparaissait. Elle ne faisait pas plus de quelques centimètres de large, mais indiquait clairement que la caisse masquait un passage. Bruce et Justin tirèrent le conteneur, qui révéla un passage sombre, des marches descendant entre des murs de métal Forerunner. Encore un inconnu qui attira le groupe dans le passage.

La descente fut brève, et se termina par une porte à l'architecture familière, en forme de triangle, équipée d'une vitre et éclairée par deux lumières vertes. Julien fit signe aux autres de dégainer, Liz et Bruce se mirent de chaque côté de la porte, et Jaffar l'ouvrit.

La pièce était vide, et darchitecture Forerunner, évidemment. Au-dessus du groupe, un réseau de passerelles, soutenues par des pilier minces, constituaient le premier étage de la pièce. Au centre, une grande cage de verre aux vitres opaques laissaient transparaître des petits spores ocre en suspension dans l'air.

Julien fit signe aux autres spartans d'éviter tout contact avec la vitre pour ne pas la briser et éviter toute contamination, mais le groupe avait déjà compris la nature de l'installation.

Les spartans passèrent par cinq pièces similaires reliées par de petits couloirs contenant des portes fermées, derrière lesquelles des bruits de succion et autres indéfinissables se faisaient entendre. La sixième pièce se révéla être différente, toute en longueur, un pont d'énergie reliant les deux passerelles aux extrémités de la pièce. Lorsque les spartans entrèrent, un fusil d'assaut, en équilibre sur le bord de la passerelle, tomba dans un claquement qui résonna dans la pièce. Les spartans ne pouvaient pas voir en haut, mais il devait y avoir des cadavres humains.

En entrant dans une autres pièce adjacente, ils virent une flaque de sang rouge, des gouttes tombant lentement de l'étage supérieur. Des caisses étaient empilées dans un coin de la pièce. Knut eu l'idée qui leur permit de monter à l'étage en les empilant.

En effet, le tableau n'était pas beau à voir en montant : un corps de marines décapité finissait de se vider de son sang sur la passerelle. Julien récupéra son dog-tag avant d'ouvrir la porte qui les amènerait vers la pièce précédente.

Derrière non plus le spectacle n'était pas charmant : le corps de trois hommes d'équipage, couverts de coups en d'entailles, gisaient à terre.

Une nouvelle porte, fermée cette fois, attira l'attention des soldats. Justin se fit un plaisir de la faire sauter d'un coup de laser, ouvrant la voie vers une grande salle qui contenait une grande plaque qui s'apparentait à un ascenseur.

Le groupe se montra méfiant envers le cadavres qui gisait au milieu de l'ascenseur, mais ils activèrent tout de même le panneau holographique, et la plaque descendit dans les ténèbres.

Chapitre 24 : Foutus ?


La plaque s'enfonça dans les entrailles du complexe durant de longues minutes. Les murs défilaient, le cadavre fixait ses yeux inanimés vers le fond de la cage d'ascenseur. L'équipe était crispée, l'ambiance s'y prêtait.

L'ascenseur arriva à destination. La salle dans laquelle il s'arrêta ressemblait exactement à celle qui se trouvait loin au-dessus, mis à part le tas de cadavres dans un coin de la pièce. Et une puanteur indescriptible. Pas une odeur de cadavres ou de mort. Autre chose.

Ce fut Jaffar qui réagit en premier, en dégainant son 45mm et en logeant une balle dans le parasite qui contrôlait le corps d'un marines. Rapidement d'autres déferlèrent de la porte située au bout de la pièce. La porte était étroite, et les floods se bousculaient pour aller chercher la viande fraîche. Fraîche, mais pas si facile à déguster. Plutôt coriace même.

Les spartans réagirent instantanément. Ils dégainèrent tous les fusil d'assaut et firent feu sur la masse de floods. Le flot semblait ininterrompu et les chargeurs ne tiendraient pas indéfiniment.

-Poussez-vous.

Justin lança une roquette juste sur le pas de la porte, faisant exploser toute la masse de parasites qui se bousculaient derrière.

Le silence se fit après l'explosion tonitruante de la roquette. Une pluie de tissus organiques ocres éclaboussèrent les contours de la porte. Une trentaine de floods venaient d'être supprimés en même temps.

Satisfait de leur victoire, les spartans passèrent vite la porte, et débouchèrent dans une autre salle, surplombée par un pont d'énergie. Deux corps de marines gisaient sur le pont. Les spartans grimpèrent à la faveur d'une fissure dans un mur, et suivirent les cadavres de marines dans la structure.

Étrangement, ils ne croisèrent aucun parasite sur leur chemin, et à mesure qu'ils avançaient, les murs semblaient s'assombrir, comme couverts d'une épaisse couche de poussière poisseuse. La ligne de cadavre s'arrêta devant une porte extrêmement suspecte. Celle-ci passait du rouge au vert aléatoirement, et une poussière ocre s'échappait d'un minuscule trou dans la vitre.

Les spartans s'approchèrent, et la porte s'ouvrit violemment. Avant que les spartans ne puissent réagir, sept tentacules les enserrèrent et les traînèrent dans la pièce.

Julien réussit à dégager un de ses bras, attrapa son fusil d'assaut, et visa au hasard dans la pièce. La seule chose notable était une grosse forme ovoïde ocre, suspendue au plafond par de nombreux ligaments. L'équipe connaissait cette entité. Ils en avaient entendu parler lors d'études.

Cette chose était un proto-fossoyeur. Et il était sur le point d'arriver à maturité. Un semblant de bouche apparut sur le cocon, et un tentacule approcha Bruce, qui se débattait. La chose avait la ferme intention de le dévorer.

Julien ouvrit le feu sur l'orifice. Plusieurs balles atteignirent leur cible. La chose lâcha brusquement Bruce, qui tomba sur le sol, un mètre plus bas. Visiblement agaçée, la créature resserra son emprise sur les spartan. Un craquement sinistre annonça que l'armure d'un spartan venait de lâcher.

Buce réagit vite, en visant les tentacules un à un, faisant peu à peu lâcher prise au fossoyeur sur ses camarades. Seul Logan ne réussit pas à se relever et resta à genoux, en se tenant les côtes. Visiblement, c'est son armure qui avait lâchée, et il avait les côtes brisées.

Le fossoyeur tenta de nouveau d'attraper ses proies, mais les spartans se montrèrent plus vifs, et esquivèrent habilement les tentacules. Jaffar courut vers Logan, le hissa sur son épaule et l'équipe se dirigea vers la sortie de la salle. Justin arriva le dernier, après 'être assuré que les charges qu'il venait de poser exploseraient normalement.

Les spartans coururent à travers la structure, suivant le plan enregistré par ITAS durant leur trajet aller. Les floods semblaient s'être réveillés, et déferlaient de toutes parts, forçant les spartans à vider fréquemment leurs chargeurs. Leur course était de plus ralentie par les nombreux tentacules qui les filaient de près. Ils arrivèrent dans la salle de l'ascenseur et activèrent rapidement le panneau holographique. Julien vida son dernier chargeur de fusil d'assaut sur une forme d'infection et l'ascenseur décolla.

Les spartans rechargèrent et se préparèrent à trouver des floods en haut de leur ascension. Mais les floods arrivèrent plus vite que prévu.

Le cadavre qui se trouvait déjà dans l'ascenseur se leva dans le dos des spartans inattentifs, sûrs d'êtres en sécurité pour un temps, et frappa Jaffar au dos. Il s'effondra avec Logan, et laissa la champ libre aux autres spartans qui éliminèrent le flood.

Avec deux blessés sur le dos, les spartans arrivèrent à destination. En haut, personne.

Le groupe sortit de la structure et ré-intégrèrent la carcasse du vaisseau. Mais les floods les attendaient. A peine sortis de la cale, des centaines de floods les assaillirent. Les spartans perdaient du terrain et furent bientôt acculés dans un coin de la salle, utilisant leurs derniers chargeurs, prêts à se battre à mains nues.

La cavalerie arriva une fois de plus à temps : un détachement de marines, équipés de lance-flammes, arrivèrent dans la salle et firent feu, au sens propre du terme, sur les floods.

Dans le poste de commandement, Julien retrouva le Capitaine pour son rapport.

"Vous l'avez échappé belle, n'est-ce pas, spartan ?"

"C'est vrai." Répondit Julien.

"Je sens que vous êtes un peu vexé. Mais quand j'ai reçu le signal de détresse d'ITAS, j'ai sut que vous étiez attaqués par des parasites. Vous devez une fière chandelle aux marines qui ont acceptés d'intervenir. Et à ITAS pour avoir prit l'initiative de nous prévenir."

Julien était un peu énervé qu'on leur aie envoyé des renfort sans leur avis, mais ne pouvait raisonnablement pas le dire.

"Beau boulot en tout cas. Mais ce n'est pas encore finit. Encore une installation. Et le chemin sera long. Très long, et périlleux. Vous devriez aller vous reposer. Je vous brieferai bientôt."

Chapitre 25 : Dernier voyage


Quelques heures plus tard, l'équipe Flash était réunie autour de la longue table rectangulaire de la salle de réunion. Le grand écran accroché en haut d'un mur de la pièce affichait le système solaire où se trouvait le dernier Halo encore actif : l'installation 07. Celle-ci était indiquée par un point bleu. Et plus loin, le soleil du système, dont la taille avait pratiquement doublée depuis le début de l'opération.

Shephard et les officiers supérieurs étaient également attablés. La mission touchait à sa fin, mais il serait risqué, très risqué d'approcher le Halo.

Shephard se leva et toussa pour réclamer l'attention.

« Soldats, nous touchons au but. Plus qu'une installation à éliminer, et notre mission touchera à sa fin. Mais ce sera complexe. En de nombreux points. »

Shephard sortit un pointeur laser de sa poche et pointa le soleil.

« Ceci est notre plus grand obstacle. Cette étoile est prête à actionner les réactions chimiques qui la transformerons en supernova, puis en trou noir. Notre temps est compté, et nous ne pouvons pas estimer quand elle décidera d'exploser. Ce sera peut-être dans un an, une heure, quand nous arriverons, où quand nous partirons. »

Un des gradés interrompit Shephard en se levant.

« Capitaine. Pour quoi prendre tant de risques ? Il nous suffirait d'attendre l'explosion de l'étoile, et l'installation serait vaporisée. »

« Malheureusement, cette méthode d'épuration est peu viable, Major. Les Halos sont d'une extrême résistance, et conçus pour résister à de puissants chocs externes. L'installation 04 a put être détruite car le vaisseau qui a explosé se trouvait à l'intérieur de ses boucliers. Ici, une tempête de particule n'endommagera pas l'installation. »

Le Major se rassit, un peu déçu.

« Nous devons prendre le risque. Nous feront un saut subspatial en 20 plans. Nous ne mettrons que quelques heures pour atteindre l'installation si nous ne rencontrons pas de problèmes. En attendant, nous serons en sommeil cryo. Arrivés là-bas, on largue les spartans sur le Halo, on s'éloigne le plus possible, et on reviens les chercher quand le boulot sera fait. »

Le groupe de spartans acquiescèrent.

« Si tout est au point, alors nous allons pouvoir débuter le voyage. »

Quelques minutes plus tard, le New Emperor, toujours marqué d'un poing rouge, entrait en sous-espace.

Deux mois plus tard, du moins, dans cet espace, les alarmes de la salle cryogénique retentissaient, et l'équipage était réveillé.

Arrivé sur la passerelle, Shephard consulta les écrans de contrôle. Partout, les scanners détectaient des ennemis. Pas de signature thermique, juste des corps qui gravitaient autour d'eux. L'équipage arriva et un balayage optique fut lancé, révélant la nature des ennemis au-dehors.

Les vaisseaux possédaient des formes aux lignes épurées, d'un métal strié de lignes gravées dans la coque, d'une forme d'un angle de 150°.

Shephard compara rapidement la forme des vaisseaux avec la base de données de l'UNSC, et en conclu que ces vaisseaux étaient d'origine Forerunner.

« Des dégâts sur la coque ? » Demanda Shephard à l'opérateur des boucliers.

« Négatif, Capitaine. Aucun dégât. »

« Mais qu'est-ce qu'ils veulent ? Et que foutent des Forerunners ici ? Vivants ? »

Un signal d'appel résonna dans le casque des spartans, qui venaient d'enfiler leurs armures en vue d'un abordage.

« Spartans, nous sommes pris en chasse par des vaisseaux Forerunners. Je veux savoir si il y a des Foerunners vivants à bord, et ce qu'ils veulent. Allez dans les hangars et montez dans le pélican. »

« Bien reçu. »

Le pélican fila droit sur le vaisseau le plus proche. Arrivé à sa hauteur, le transporteur s'arrima à sa coque et ouvrit sa soute. Les spartans sortirent, collés à la coque du vaisseau par leurs semelles magnétiques. Justin tira un coup silencieux de spartan laser sur la coque, qui fondit instantanément.

Les membres du groupe s'infiltrèrent un par un dans le vaisseau.

L'intérieur du bâtiment ne ressemblait à rien de ce qu'ils connaissaient. La structure était typiquement forerunner, et formée de couloirs étroits.

À peine les spartans furent-ils entrés qu'une plaque coulissa sur le trou dans la coque, isolant le vaisseau du vide spatial, et enfermant les spartans du même coup. Quelques secondes se passèrent durant lesquelles les spartans se préparèrent au combat quand les premiers êtres belliqueux apparurent.

Trois sentinelles d'un genre inconnu. Très plates, verticales, toute en longueur, elles semblaient taillées pour le combat dans des couloirs fins. Les larges spartans étaient désavantagés.

Les sentinelles ouvrirent le feu. Un réflexe de Bruce permit à une grenade de faire exploser une sentinelle et d'endommager les deux autres, qui furent rapidement abattues par les tirs du reste du groupe.

« Et on va où maintenant ? » Demanda Knut.

Julien observa son radar. Il détectait une forte source de chaleur au-dessus d'eux.

« On monte les gars. Cette histoire ne sent pas bon. »

Chapitre 26 : Forerunners


Le vaisseau était proprement labyrinthique. Aucun schémas logique ne semblait animer la configuration des couloirs, et l'équipe essayait tant bien que mal d'arriver à la source du signal. Cela faisait maintenant 5 minutes qu'ils tournaient en rond, bien trop pour une opération d'une telle simplicité. Le chemin était rendu encore plus impraticable par les sentinelles qui débouchaient régulièrement des couloirs, vidant peu à peu les chargeurs des spartans.

Au hasard des couloirs, le groupe arriva enfin face à une porte gravée de motifs Forerunners, plus imposante que les autres. Justin se chargea de la faire exploser avec un tir de laser. La porte s'envola dans la pièce, et les spartans entrèrent, s'attendant au plus impensable.

Mais la salle se révéla vide. À part les panneaux de contrôle holographiques qui brillaient tout autour de la pièce, aucun signe de vie ne se manifestait. Julien s'approcha d'un des panneaux de contrôle et repéra une fente dans laquelle pouvait se glisser la carte mémoire d'ITAS.

Lorsque l'I.A. fut introduite dans l'ordinateur, les écrans virèrent au rouge, signalant une intrusion. ITAS mata rapidement les systèmes de défense des ordinateurs et apparut sur un panneau de projection.

« Les systèmes de contrôles du vaisseau sont en ma possession. Des ordres ? »

« On peut ordonner d'arrêter l'attaque ? » Demanda Jaffar en jetant un coup d'œil par la verrière, derrière laquelle les vaisseaux forerunners attaquaient toujours le New Emperor.

« Ce vaisseau n'est qu'un chasseur. Il faudrait aborder le vaisseau amiral de la flotte. »

ITAS s'immobilisa, de nombreuses données défilèrent sur la visière de son casque.

« J'ai une connexion réseau avec le vaisseau amiral de la flotte. Je vais tenter de le pirater. Un instant. »

Plusieurs secondes s'écoulèrent lentement, durant lesquelles les boucliers de la frégate faiblissaient de plus en plus.

« Terminé. J'ai pris le contrôle du vaisseau amiral. Annulation de l'ordre d'attaque en cours. »

Les chasseurs Forerunners cessèrent de tirer, et s'éparpillèrent rapidement dans l'espace, devenant invisibles en quelques secondes.

« Parfait. On va pouvoir rentrer au vaisseau. » commenta Knut.

Julien observa les écrans de contrôle.

« Regarde si ces vaisseaux contiennent des infos intéressantes. »

« En cours. »

Justin établit une transmission avec la frégate pour l'extraction.

« Analyse terminée. Plusieurs centaines de Téra-octets de données importantes détectées. Téléchargement en cours. »

Quand le pélican se posa sur la coque du vaisseau, ITAS venait de terminer l'extraction des données. Les spartans brisèrent la verrière et rentrèrent dans le pélican.

Revenus sur le vaisseau, ITAS montra aux spartans et à Shephard un grand nombre de données sur l'Installation 07.

« L'installation 07 possède un environnement montagneux très escarpé, rendant la pratique du terrain très dangereuse. D'après les derniers relevés, le bouclier de l'anneau est à 99,99998% de sa puissance maximum. Elle pourra résister facilement à l'explosion de la supernova, moyennant un changement d'orbite. »

« Des infos sur la salle de contrôle ? » Demanda Julien.

« Aucune. Les vaisseaux étaient juste chargés de surveiller le sous-espace aux abords de l'installation. D'après le rapports de sécurités Forerunners, cette structure contiendrait des informations très … sensibles. »

« Quel genre ? » Questionna Shephard.

« Des plans d'armes, de vaisseaux, des cartes galactiques, et d'autres informations stratégiques vitales. »

« Ça m'a l'air intéressant » Commenta Liz.

« L'installation est à trois jours de voyages. Expliqua Shephard. Le personnel sera maintenu en éveil, en cas d'autres pépins. Dès notre sortie du sous-espace, on vous largue, on s'éloigne et on vous attend. Si l'étoile explose ... »

« On est parés à ce genre d'éventualités, Capitaine. » Assura Julien.

« Parfait, Lieutenant. Début de la dernière phase de l'opération dans trois jours. »

Chapitre 27 : Halo 7


Les trois jours passèrent, chaque seconde d'attente semblant s'étirer infiniment. Le New Emperor approchait sa carcasse fatiguée, toujours marquée du sceau des Légions Rebelles, du système qui abritait le dernier des Halos, l'ultime étape de leur terrible voyage.

Shephard contemplait le Halo depuis la passerelle, comme il avait prit l'habitude de le faire lorsqu'ils s'approchaient d'une des installations. C'était la dernière des plus terribles armes jamais découvertes. Sa beauté monstrueuse n'en était qu'exacerbée, les contours parfaitement circulaires de l'anneau se découpant en contre-jour d'une menace encore plus terrible, car connue depuis des lustres. La supergéante rouge du système, autrefois magnifique géante bleue, avait atteint une masse critique, et l'étoile avait au moins quintuplées de volume depuis sa naissance.

Bientôt, les matériaux rares formés par la chaleur vertigineuse de son noyaux, néon, sodium, nickel allaient bientôt tenter, sans succès, de fusionner avec le noyau de fer de l'étoile, la transformant l'espace d'un instant en une vague de puissance destructrice brute. Le temps restant étant compté d'un minuteurs aux chiffres inconnus.

Cet inconnus était le quotidien de l'équipe Flash, prête à débarquer pour accomplir le dernier objectif de leur mission.

Installés dans la soute du pélican balloté par les vagues de chaleurs dégagées par l'étoile, le vaisseau de largage se posa bientôt sur la surface habitable de l'anneau.

Tout n'était que roches grise, ocre ou noire, et roches en fusion. Un paysage d'apocalypse, comme si les Covenants avaient vitrifiés ce monde. Hick eut un frisson en contemplant l'horizon de ces terres dévastées.

Julien descendit le premier. Ils étaient posés sur un plateau semblant stable, d'où on avait une bonne vue sur la vallée qui s'étendait tout en contrebas, dans laquelle serpentait un fleuve de lave rougeoyante. Lorsque l'équie fut sur le terrain, Hick décolla sec pour rejoindre le New Emperor. À peine était-il à quai, la frégate activa ses réacteurs et s'éloigna rapidement du champ d'explosion de l'étoile. La mission se solderait par la mort des spartans ou par la désactivation de l'anneau.

Les spartans descendirent la pente raide du plateau en glissant sur les gravillons qui couvrait le flanc rocailleux. Arrivés en bas, ITAS marqua un point de la carte topographique de l'anneau et désigna un itinéraire serpentant à travers les monts de l'installation, jusqu'à l'entrée de la salle de contrôle.

La marche devait durer deux heures. Prêts à toute éventualité, les spartans se pressèrent pour l'atteindre en moins d'une heure. Courant le plus vite qu'ils le pouvaient , maintenant un équilibre surhumain sur le sol instable et rocailleux de l'installation, sautant par-dessus les précipices sans fonds et les ruissellements de lave bouillante, roche sous sa forme la plus dangereuse, les spartans arrivèrent rapidement au canyon qui abritait l'entrée de la salle de contrôle.

En 48 minutes et 22 secondes, les spartans étaient à moins d'un kilomètre de leur destination, le losange de désignation fixé sur la large porte de métal en bas de la falaise.

Après une descente acrobatique, les spartans touchèrent enfin le sol du canyon. De la lave refroidie, qui formaient de grands boyaux cylindriques et boursouflés.

La porte était là, à quelques mètres. Un détail intriguait les spartans et les retenaient de bouger : elle était grande ouverte. Dans l'encadrure, se tenait un élite, couvert de son sang indigo, dans une armure d'officier. Dans sa seule main valide, l'autre étant tranchée, il tenait un pistolet à plasma, dont il manquait un morceau. Les spartans ne savaient pas trop s'ils devaient lever leurs armes, ou se précipiter aux soins de l'élite.

Ce dernier bougea le premier. Dans une tentative désespérée de faire un pas en avant, il s'écroula de tout son long, éclaboussant le sol d'hémoglobine violacée. Les spartans se décidèrent à s'approcher, mais l'élite grogna en pointant sur eux son arme à moitié détruite. Il n'était visiblement pas disposé à les laisser s'approcher, et ne parlait pas le langage humain. Pourtant, tout les élites avaient appris à parler l'anglais lors de l'alliance avec les humains. Il devait donc être resté à l'époque des Covenants.

Jaffar se fit cette réflexion plus vite que les autres, et lança, d'un geste invisible, un couteau de lancer dans le crâne de l'élite, alors que la main de celui-ci s'approchait dangereusement d'une grenade à plasma accrochée à sa ceinture.

Les armes en avant, les spartans s'avancèrent au-delà du cadavre de l'élite, peut-être pour une destination d'où ils ne reviendraient pas.

Chapitre 28 : Mémoires


Laissant derrière eux le cadavre de l'élite, les spartans s'engagèrent dans le couloir qui s'ouvrait devant eux. Devant eux, des bruits sourds, lointains se faisaient entendre, menaçants. Avec prudence, le groupe passa la première porte, débouchant dans la première salle du complexe.

L'architecture de la pièce ne ressemblait à rien de connu chez les Forerunners. De grands murs noirs d'ébène, lisses et sans traces, un sol de même facture et, au milieu de la salle, un hologramme qui semblait n'être projeté de nul part.

L'hologramme ressemblait à un monitor, mais stylisé d'une façon différente de celle des autres installations. Il était fait du même matériau que les murs de la salle, et formait une sphère parfaitement lisse, son unique œil doré projetant une lumière rayonnante dans la pièce. Il ne semblait pas voir les soldats qui s'avançaient prudemment vers lui. Julien fit signe aux autre de s'arrêter, baissa son arme et avança vers l'hologramme. Arrivé devant lui, le monitor baissa son oeil sur le spartan, l'éclairant d'un vif faisceau lumineux.

« Organisme Forerunner détecté. Lancement du protocole de Re-mémorisation Principal. »

Sans que les spartans puissent réagir, l'endroit où ils se trouvaient changea.

Ils se trouvaient dans une vaste plaine herbeuse. Au loin se dressait de grandes structures Forerunners, grandes colonnes de métal pointées vers le ciel.

Un monde immense, des plaines à perte de vue, un ciel azur parcouru de nuages mousseux en forme de flèche.

« Le gros bordel ... » Lâcha finalement Bruce.

Julien fit signe d'avancer.

Le groupe se mouva dans les herbes hautes prudemment, cherchant à comprendre pourquoi ils étaient là. Il devaient atteindre la structure la plus proche, pour voir si ils y trouveraient un quelconque indice.

La tour au pied de la quelle ils arrivèrent était belle et bien palpable. Les spartans y entrèrent, leurs armes baissées. Tout était réel.

Leur plus grande surprise fut de voir les résidents de la tour. Lorsque Liz vit des formes bouger, elle s'agenouilla rapidement et fit signe aux autre de faire de même, en même temps que d'armer leurs fusils.

L'être ne semblait pas les avoir remarqué du bout du couloir. Il tourna au coin d'une ouverture dans le mur, et des bruits de voix se firent entendre. Julien désigna Liz pour aller voir. Elle s'exécuta, et avança lentement vers l'ouverture, jeta un coup d'œil, puis revint lentement, la démarche incertaine.

« Qu'est-ce que c'est ? » Demanda Julien.

« Vous devriez voir par vous-même, Chef ».

Julien se releva, longea le mur et risqua un œil. La scène qu'il vit le troubla également.

Les deux êtres ressemblaient à des humains, un peu plus grands et plus minces, peut-être, avec un crâne plus arrondi. L'un semblait féminin, et assis sur un fauteuil drapé. L'autre se tenait debout devant « elle », et lui parlait d'une voix grave.

Julien ne discerna pas les paroles qu'il entendait au début, mais, petit à petit, les mots sans sens se transformèrent en phrases intelligibles.

« C'est terrible. Sanglotait « elle ». Ils sont vraiment tous … morts ? »

« Tous, malheureusement. Répondit « il ». La planète entière a été infectée en un mois. »

"Ma pauvre sœur. La voix d'"elle". L'infection se propage de planète en planète. Pendant combien de temps resteront-nous en sécurité ?"

"Je ne sais pas. Le Gouvernement Central a envoyé l'intégralité de nos semblables sur les principaux foyer d'infection. Et les scientifiques travaillent d'arrache-pied pour trouver une arme qui permettrait de les détruire tous."

"C'est inutile. Ils sont trop puissants. Ils sont invincibles ! Nous allons tous mourir !"

"Non. Nous trouverons un moyen. Nous nous en sommes toujours sortis. Rappelle-toi que notre espèce s'est sorti d'abimes bien plus profondes. Nous triompheront."

"Je n'y crois plus."

"Il le faut ! Ce serait trahir l'esprit des Précurseurs que d'admettre notre défaite."

Il y eu un silence.

"Je … J'ai été appelé." Lâcha "Il".

"Elle" leva les yeux.

"Appelé ?"

"Oui. Je participerai au triomphe, même dans le mort."

Sur ces mots, tout se brouilla. Julien leva brusquement son arme et activa le signal d'alarme sur les HUD du reste de l'équipe. Tout tourbillonnait autour de lui. Mais il reçu le même signal des autre membres. Un bruit strident commença à se faire entendre. Instantanément, l'étouffeur de son du casque Mark VIII entra en action. Mais le son était trop strident.

Puis tout s'arrêta.

"Ils sont trop nombreux ! Repli ! Repli ! Ramenez tout les combattants en vie vers la base Gifate !"

Julien ouvrit les yeux. La voix résonnait dans son casque. Par réflexe, il leva deux doigts douloureux à sa tempe et activa son COM.

"Identifiez-vous."

Personne ne répondit.

Il se rendit compte qu'il était sur le dos, se retourna et regarda aux alentours. Son équipe était dispersée autour de lui, et commençait à se relever.

Julien fit de même. Il prit conscience de ce qui l'entourait. Il se trouvait sur un plateau rocailleux, le ciel était rouge, éclairé par une étoile géante de même couleur, et l'air était chargé de cendres.

Jaffar, rendu au bord du plateau, fit signe au groupe de s'approcher. Les spartans regardèrent en contrebas.

Des formes bougeaient en formation tactique, reculant face à une vague de masses âcres désordonnées. Julien activa le zoom de son casque. À ce moment, un nouveau message parvint à son COM.

"Équipe Tilos, quelles sont les pertes ?"

"Six combattants, Kalemos !"

"Ce n'est pas bon. Pas bon du tout. Continuez le repli, je rappelle les équipe Chabam et Hilder."

"Bien."

La connexion s'encombra tout à coup de puissants parasites.

"Tilos ! Répondez Tilos ! C'est un ordre !"

Pas de réponse.

"On a perdu l'équipe Tilos."

"Mais il se passe quoi, à la fin ?!" demanda Justin.

Chapitre 29 : Révélations


Sur ces mots, leur vision se brouilla de nouveau, le sifflement aigu se fit entendre, et le groupe se réveilla de nouveau étendu au sol.

"Rien de nouveau du côté de Letta ?"

"Aucune nouvelle depuis la fois où ils ont repoussé une attaque en provenance de Teroll."

Julien tenta de se relever, mais sa tête buta contre une plaque métallique. L'espace où ils avaient atterrit leur suffisaient à peine à tenir à plat ventre.

"Le dernier rapport des éclaireurs rapportent que Din est tombée."

"Din ? Mais c'était une de nos base les plus protégées du secteur ?"

"Ils ont subits un siège de plusieurs semaines. On avait pas eu de nouvelle de leur situation avant ce rapport."

Knut tapota sur le bras de Julien pour lui indiquer où regarder. Il désigna une mince fente d'où sortait une lumière bleue. Julien rampa difficilement vers l'endroit indiqué.

"Donc, le front du secteur Clad est tombé."

"Il va falloir renforcer celles du secteur plus en avant. C'est le secteur Blaz, il me semble."

"Oui. Cinq bases. On devrait pouvoir tenir un certain temps avec ça."

Julien observa la salle qu'il voyait à travers l'interstice. Elle était circulaire, de facture Forerunner, une table surmontée de multiples écrans et hologrammes qui projetaient la lumière bleue dans la pièce. Autour de cette table, une dizaine d'êtres encapuchonné et drapés, aux visages masqués par des casques parlaient en observant tour à tour les écrans, les hologrammes et des rapports sur des écrans portables.

"Les usines du secteur Tigana ont récemment envoyés une cargaison d'armes de catégorie 12 vers une des bases du secteur Fontir."

"Fontir subit de plus en plus d'attaques ces derniers temps. Ils ont besoin de matériel plus efficace. De catégorie 15 minimum. Envoyez plutôt cette cargaison vers Nakira, ils sont moins surchargés."

"Et qu'en est-il du projet de dernier recours ?"

"Les derniers détails de terraformation sont réglés, et la production de moniteurs spécifiques à ces installations est en cours."

Un nouveau changement de terrain s'opéra. Julien, même si il ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait, commençait à s'y faire, et observa tout de suite où il était. L'environnement ressemblait à une usine, avec des bras mécaniques s'agitant autour de machines non finies. Il observa le cadence relaxante des bras, mais sursauta quand il vit le produit de cette agitation.

"Une Sentinelle !"

Mais le robot, visiblement désactivé, fit emporté par un autre bras vers une pièce inaccessible.

Plus loin, deux voix se faisaient entendre.

"Ça y est. Ils sont enfin terminés !"

"Les hauts gradés commençaient à s'impatienter. Quelles sont leurs affectations ?"

"Lost Secret, unité 01 vers Thêta, Melodious Reality, unité 07 vers Lambda, Beautiful Calculator, unité 49 vers Oméga, Guilty Spark, unité 343 vers Alpha, Penitent Tangent, unité 2401 vers Delta, Virtual Harmony, unité 16807 vers Mû."

"On envoie."

"Et l'unité 823543 ? Elle n'est pas classifiée comme les autres ?"

"Ah non. Les ingénieurs ont dit que celui-ci était ... spécial. Je ne vois pas ce qu'ils voulaient dire, mais il va vers Sigma.

Un nouveau transfert commença. Mais le cri strident s'arrêta brusquement, et les spartans revinrent dans le bâtiment où ils se trouvaient à leur arrivée.

La radio grésillait, une communication tentait d'entrer. Julien ouvrit un canal de tonalité maximum.

"Flash, vous recevez ? Répondez !"

"On vous reçoit, Emperor."

"Enfin ! Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"On ne sait pas trop. Mais on est toujours vivants et on progresse."

"Ok."

Dès que la transmission fut coupée, la transition reprit.

Julien se réveilla une fois de plus avec un mal de crâne. Il se trouvait dans un couloir sombre, et une lucarne donnait sur une pièce de l'autre côté du mur. Il se leva, regarda par la petite fenêtre, et afficha ce qu'il voyait sur le casque du reste de l'unité.

"On a plus le choix. Toutes nos défenses sont tombées, et le Parasite s'attaque à nos territoires intérieurs."

"On a vraiment plus d'autres solutions ?"

"Des milliers de solutions ont été envisagées. Sans succès. C'est vraiment le dernier espoir."

"Malheureusement."

"Tout à été prévu pour que la quasi-totalité des espèces présentes dans le rayon d'action soient sauves. Qu'attendons-nous ?"

"Vous êtes trop impatient. Prenez donc quelques instants pour vous pencher sur ce que nous avons accomplis."

"…"

"…"

"Nous aurons fait de notre mieux."

"J'en ai fait la même conclusion. Nous partirons en accomplissant le sauvetage de l'Univers entier."

"Alors faites-le. Vous êtes le seul ici à avoir les accréditations nécessaires. Activez-les, Sho'Gaat. Activez les Halos."

Chapitre 30 : Deus Tricker


Julien sentit une violente pointe d'adrénaline lui percer l'échine. Les autres spartans avait ressentis la même sensation en entendant ce que venait de dire celui qui détruirait toute forme de vie dans l'Univers, d'une pression sur un vulgaire bouton.

"Non !"

Justin tenta de passer le bras au travers de la fente, mais cela ne détourna pas l'attention du Forerunner, qui pressa la commande holographique. Un instant, un lourd silence s'imposa.

"Nous avons fait de notre mieux …"

Une ultime transition s'engagea, transportant les spartans dans un autre lieu. Mais cette fois-ci, aucun ne sentit la surface dure du sol. Il flottaient. Julien ouvrit ses paupières douloureuses. Le vide.

C'était le vide spatial qui s'étendait devant lui. Des milliers d'étoiles qui diffusaient leur lueur discontinue. Mais les étoiles n'étaient pas le seul spectacle à admirer. Devant eux se dressait, majestueux et menaçant, un Halo.

Aucun spartan n'eut le temps de réagir, qu'une nuée de projectiles brillants, venant de la face intérieure de l'anneau, se dirigeants tous vers le centre de l'anneau, jaillirent.

Fatalement, les projectiles se rencontrèrent dans un éclat lumineux éblouissant. Une seconde sans rien, et une vague de lumière, grandissante, s'étirant autour de l'anneau, se rapprochant lentement des spartans. Lorsqu'elle les atteignit, tout les sens des spartans se brouillèrent.

Julien repris conscience d'un coup, en même temps que son équipe. Ils en étaient encore à se demander où ils se trouvaient, quand un bruissement caractéristique, suivi d'une exlosion et d'un éclair lumineux rouge vif jaillit à côté d'eux. Justin venait de faire feu avec son laser, sur ce qui se trouvait devant eux.

Le monitor apparut, diffusant sa lumière orange dans la fumée de l'explosion. Il pointa son oeil lumineux, tranchant avec son corps d'un noir d'ébène, vers les Dépositaires.

"Fin de séquence mémoire. Je suis 823543 Deus Tricker, gardien des archives de l'Installation 07 Perillion." énonça-t-il d'une voix calme et mélodieuse.

"J'ai cru bon de visionner la séquence mémorielle numéro 13841287201, lors de votre arrivé. Cela fait 0,875 téra-cycle que la race des créateurs ne sont pas venus dans les archives."

"Nous sommes venus voir la salle de contrôle."Coupa Bruce qui en avait assez de tout ces chiffres compliqués.

"Bien sûr, Dépositaire. La salle de contrôle est en parfait état de conservation, et est totalement utilisable. Souhaitez-vous initier une séquence de tir de l'anneau ?"

"Oui. Tu peux nous y mener ?"

"Avec joie."

Le monitor emmena les spartans dans un dédale de grandes étagères de plusieurs dizaines de mètres de haut, où étaient sagement empilées des cartes de données. Julien nota de mentionner l'existence de ces informations dans son débriefing, pour l'Humanité, et surtout, les scientifiques de l'ONI. "Nos archives contiennent les traces d'environ 13 000 000 d'année d'existences Forerunner, et quelques données sur les Précurseurs. En tout, plus de 15 billiard de Tera-Octets de données sont conservés ici."énonça, comme si il avait passé ces dix dernières années à apprendre ce texte par cœur.

Entre deux rayonnages, une grande porte métallique gravée de symboles Forerunners menait à leur but ultime. La porte s'ouvrit, laissant voir l'intégralité de la salle de contrôle, l'hologramme de l'anneau flottant paisiblement en son centre.

"Voilà la salle de contrôle. Mais sans l'Index, vous ne pourrez pas initier la séquence ne tir. Mais vous le saviez, n'est-ce pas, Dépositaire ?"

Julien regarda le globe d'un air suspicieux.

"Comment ça ?"

"Eh bien, vous avez déjà trompé mes semblables, sur les autres installations. Quel dommage. Cette installation est maintenant la dernière à pouvoir contenir à pouvoir contenir une infection Parasite."

Justin commençait à lever son laser, mais Liz posa la main sur l'arme pour lui faire signe d'abandonner l'idée. Julien voulait d'abord poser quelques questions.

"Comment sait tu ça ?"

"Les sept anneaux, en plus de l'Arche, peuvent communiquer leurs informations entre eux depuis l'activation du protocole d'urgence depuis l'Installation 05, il y a quelques années. Le statut de toutes les installations est visibles depuis le centre de communication. Et puis, j'ai profité du visionnage de la séquence mémorielle pour analyser votre matière mémorielle. Elle m'a appris certaines choses."

"L'Élite qui est sorti de là ?"

"Il a échappé pendant un certain temps à ma vigilance, avec ses congénères. Ils voulaient voler des données. Fort heureusement, nous les avons récemment découvert, alors qu'il s tentaient de s'emparer de nourriture à longue conservation. Cela faisait plusieurs années qu'ils étaient ici, et ils commençaient à manquer de vivres depuis leur dernier vol."

La tension commençait à grimper, et les spartans approchaient instinctivement leurs mains à portée de gâchette.

"Et que va tu faire si on essaye de neutraliser l'anneau."

"Rien."

"Vraiment ?"

"Mes protocoles me dictent la sauvegarde des données des archives. En revanche, ils ne mentionnent pas la sauvegarde des capacités offensives de l'anneau. Je n'ai aucun ordre de vous arrêter."

La lumière qui luisait entre les plaques de son ornement d'onyx se fit plus intense un instant.

"Et puis, même si vous le vouliez, vous ne pourriez pas neutraliser l'anneau." "On parie ?"menaça Bruce.

"Et pourquoi ?"

Le New Emperor surveillait depuis un certain temps l'activité solaire. Tout semblait calme, jusqu'à maintenant. Les courbes des écrans commençait à s'agiter.

"La température en surface augmente, ainsi que celle du noyau. Et les éruption solaires sont plus nombreuses et plus intenses." Informa Brieflew.

"Les spartans n'ont toujours pas envoyé de communications ?"demanda Shephard, une pointe de stress dans la voix.

"Rien, Capitaine."

L'hologramme de Brieflew restait fixe depuis un moment, regardant droit devant lui. L'eau cristalline qui coulait le long de son corps immatériel écailleux d'homme-poisson indiquait le traitement de données. Puis d'un coup, l'eau s'arrêta et Bireflew releva la tête.

"J'ai perdu le signal d'ITAS."

"Quoi ?"

"Toute communication des données corporelles et vitales des spartans à été arrêté. Plus d'informations tactiques, ni visuelle. Plus aucune liaison, brusquement coupée."

"Merde, mais qu'est-ce qu'ils fichent ? On ne peut pas les contacter ?"

"Négatif. Tout canaux inaccessibles."Informa un membre d'équipage.

"Attendez. Je capte de nouveau le signal."

"Ouvrez un canal. Tonalité maximale."

"Profitez-en pour les informer que, selon mes calculs, l'étoile entamera sa phase de combustion dans moins de 30 minutes."

Chapitre 31 : Dernier Voyage


Le monitor émit brièvement une lumière plus intense.

Les nerfs des spartans étaient de plus en plus tendus. Le moindre mouvement brusque, une phrase mal placée, une provocation, et tous dégaineraient en un éclair. Ils attendaient la réponse.

Le bruit d'un appel entrant dans le com de Julien rompit l'intense concentration du spartan qui répondit lentement, détachant ses mots pour se concentrer sur le robot.

« Oui ? »

La voix du capitaine résonna dans son oreillette.

« Spartan, on ne capte plus vos signaux vitaux, ni les infos d'ITAS. Je ne sait pas ce qu'il se passe, mais il faut vous dépêcher ! L'étoile est prête à enclencher sa fusion ! »

Tout se précipitait d'un coup.

Alors que le capitaine finissait sa phrase, le monitor répondait.

« Parce que vous ne disposez plus du matériel nécessaire à l'inoculation d'un virus dans les systèmes d'armement, Dépositaire. »

Le déclic se fit dans la tête de Julien, qui réagit sous le coup d'une violente poussée d'adrénaline.

« ITAS ! »

Aucune réponse.

Le monitor émit ce qui semblait être un pouffement de rire.

« Dommage, n'est-ce pas ? »

« Spartans, rapport de situation, Tout de suite ! »

« On est vraiment mal barré. »

« Plus précis ! »

« On a perdu ITAS. »

« ... »

Julien réfléchit à toute vitesse, tout comme son groupe de spartans. Il leur restait environ 15 minutes. C'était largement assez pour sortir et atteindre le pélican. Mais leur mission serait un échec. Si ils fuyaient l'anneau, puis attendaient que la supernova soit passée pour revenir, il ne pourraient pas traverser les nuages de matière qui se seraient dégagées de la fusion. Pas avant deux millénaires.

« Capitaine, faite venir un pélican. Et apportez-moi le sac marin qui se trouve dans ma cabine. »

Shephard ne chercha pas à comprendre et donna tout de suite l'ordre.

« Dois-je comprendre que vous nous quittez, Dépositaires ? »

« On y va les gars. » Annonça Julien.

Le groupe était un peu inquiet, mais faisaient confiance à leur meneur.

Les spartans firent demi-tour en courant vers le point d'extraction. Lorsqu'ils atteignirent la porte du complexe, il leur restait 12 minutes.

Dans la salle de commande de l'Emperor, Tout l'équipage suait à grosse gouttes en voyant le soleil devant eux briller de plus en plus, tout en grossissant.

« Le pélican à atteint la surface, Capitaine. J'ai également terminé le transfert des données des spartans dans le disque dur du vaisseau. L'étoile entrera en fusion dans 10 minutes. »

« Il y a moyen de revenir plus tard, après l'explosion. »

« Pas avant 2 milles ans, le temps que les particules restantes de l'explosion ne s'éparpillent dans l'espace environnant. »

« L'anneau ? »

« Il résistera sans problèmes à une explosion de supernova. »

« Quel est votre plan, Lieutenant ? Qu'est-ce que vous avez en tête ? Quoi que ce soit, j'espère que ça nous permettra d'en sortir en vie. »

Shephard ne pouvait qu'espérer. Alors il regardait le soleil enfler, l'anneau se découpant dans les rayons lumineux.

Chapitre 32 : J'arrive...


Le pélican se posa dans le hangar de l'Emperor. Shephard en fut de suite informé, et appela Julien immédiatement. À sa grande surprise, ce fut tout le groupe, à l'exception du meneur qui se présenta.

« Où se trouve le Lieutenant ? »

Les spartans restèrent silencieux.

« Capitaine. Il faut lancer un saut en sous-espace maintenant. Nous pourront parler au calme plus tard. »

C'était la première fois que Shephard entendait la voix profonde de Jaffar. Il donna ses ordres, et l'Emperor disparut du systèmes en quelques minutes.

Julien courait. Le sac marin ballotait derrière lui. Il voyait maintenant la porte du complexe. Dans le ciel, l'étoile continuait de grossir, et de grosses gerbes de feu jaillissaient de sa surface.

Julien se rua dans la bibliothèque, et retrouva la poste de contrôle. Le monitor était là.

« Vous voilà revenu, Dépositaire ? »

« Oui » Répondit Julien, essouflé.

Il posa son sac, et s'assit en tailleur face au monitor.

« Les boucliers de l'anneau sont actifs ? »

« À 99,86 % »

« Tu peut les désactiver ? »

« Pas sans une circonstance spéciale. »

Julien dégaina son arme, puis la pointa vers une des étagères. Le montior parut inquiet.

« C'est une circonstance spéciale ? »

« Vous n'y pensez pas ? »

« Oh que si. Tu as intérêt à obéir. »

Julien contempla les étagères scintillantes. Toutes ces données seront sacrifiées. Pour le bien de tous.

« Désactive-les. »

« Bien. » Céda le monitor.

La température de la pièce monta en flèche.

« Terminé. »

« Parfait. »

Julien estima qu'il lui restait encore 5 minutes. Sous le regard étonné du monitor, il extirpa toutes ses affaires du sac marin.

Il posa soigneusement au sol le casque brisé, la montre, la lampe-torche et la bouteille d'alcool.

Il manquait le dog-tag, qu'il avait donné à son équipe, lorsqu'il avait récupéré le sac, puis était descendu du pélican.

Il posa le casque devant lui, puis enleva le sien, qu'il posa à côté.

Il ouvrit la bouteille, en avala une gorgée, puis en lança une lampée sur le casque de son coéquipier.

« À la tienne, mon ami. Ma mission est presque terminée. J'arrive bientôt. »

Puis il bu, vida toute la bouteille. Lorsqu'il la posa, il était parfaitement sobre.

« J'arrive bientôt. »

Épilogue

Rapport de mission n°40353607-S
Ordres de mission :

Neutraliser toutes les installations Halo au moyen d'un virus à inoculer sur place.

Rapport global :


Succès

Toutes les cibles sont neutralisées.

Rapport cibles :

Cible 1 : Neutralisée (Virus)
Cible 2 : Neutralisée (Virus)
Cible 3 : Neutralisée (Virus)
Cible 4 : Neutralisée (Virus)
Cible 5 : Neutralisée (Destruction totale)
Rapport Pertes :

1 unité Spartan-V Ombrage : Lieutenant Julien-035

Rapport Membres :

Unités Spartan-V Ombrage

Julien-035 : Lieutenant - Chef de Groupe – Statut : MIA (Protocole adéquat)
Bruce-013 : Sergent – Fantassin – Statut : En Mission
Liz-265 : Caporal – Pilote/Recon – Statut : Repos
Justin-012 : Sergent – Artilleur – Statut : Repos
Knut-196 : Adjudant – Sniper – Statut : En Mission
Jaffar-541 : Major – Recon/Infiltration – Statut : En Mission
Membre Inconnu : Grade Inconnu – Médecin – Statut : Inconnu
Remarques :

Les Généraux demandent une révision du Protocole MIA.

Le dernier membre de l'équipe n'a pas été enregistré dans la base de données UNSC.
Une enquête à été ouverte à son sujet.

Fin de rapport
Amiral Lord Terrence Hood

Posté le : 04/07/2010


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