DIVERS - Fan fiction
Le Guerrier de la Foi VI: L'arche de l'Alliance
Introduction : Halo a été stoppé, mais le prophète de la Vérité est sur le point d'activer une installation bien plus dangereuse : l'Arche. Toutes les forces restantes dans le conflit qui dure depuis trente-deux ans sont envoyées sur Terre pour l'ultime combat où chaque héro aura son rôle à jouer. En tant que commandeur des forces sangheilis nouvellement unies au CSNU, Irul devra prendre des choix difficiles et assumer le destin qui est le sien.
CHAPITRE 1 : Juste Punition
2037 unités de temps du 1er jour de l'Ere de la Révolte / vaisseau-amiral de la flotte sangheili Shadow of Intent. En orbite au-dessus de Halo 05.
L'anneau-monde tournait sur lui-même comme il le faisait depuis sa construction il y a des millénaires de cela, insouciant de l'intense activité avait transformé cette partie de l'espace. Sur plusieurs millions de kilomètres, des débris de vaisseaux dérivaient en tous sens, accompagné par les corps des équipages défunts gelés par le zéro absolu, pétrifiés dans leurs derniers instants de vie. Plus de la moitié des forces militaires de l'Alliance avaient été purement annihilées dans la bataille pour Grande Bonté. Les jiralhanaes s'étaient défendu avec la force de leur nouvelle foi offerte par les prophètes contre la détermination sans faille des sangheilis, mais la confusion avait donné l'avantage au Parasite.
La cité sainte de l'Alliance n'était désormais plus qu'un énorme foyer d'infection, un mélange hétéroclite de métal et de chaire en putréfaction. Juste après le départ du vaisseau forerunner qui alimentait la majorité de la ville, l'ensemble des vaisseaux jiralhanaes encore en état l'avait suivi dans le sous-espace, laissant leurs adversaires gérer seuls l'infection. La flotte sangheili avait aussitôt établi un blocus tout autour de Grande Bonté afin de s'assurer qu'aucun appareil ne permettrait au Parasite de s'échapper. Plusieurs équipes de combattants d'élites avaient été envoyés pour tenter de faire exploser les réacteurs principaux de l'installation, mais avaient échoué. Il était clair que Grande Bonté ne pouvait être ni sauvée, ni détruite.
Le pont de commandement du Shadow of Intent était devenu le centre de la révolte sangheili, accueillant l'ensemble des personnages principaux de l'union sangheilio-humaine. Orna ne souhaitait plus s'occuper directement des décisions stratégiques de l'armée et se contentait donc de conseiller Irul par quelques suggestions sur les décisions à prendre, et principalement au sujet de Grande Bonté :
- Il est claire que nous ne pouvons pas envoyer tous notre flotte à la poursuite des prophètes, car nous devons laisser suffisamment de vaisseaux pour contenir le Parasite. Nous ne pouvons nous permettre de laisser cette infection se répandre.
- Je comprends. Nous n'emmènerons que le quart de nos forces pour ce combat. Les humains devraient pouvoir apporter une puissance de feu raisonnable pour nous aider.
- Ne sous-estimez pas le CSNU comme vous l'avez fait pendant 32 ans, répliqua Johnson en soufflant la fumée de son cigare.
Irul ne pût empêcher ses mandibules inférieures de claquer légèrement, signe d'irritation qui, heureusement, n'était pas connu des humains. Il savait que chaque espèce civilisée existant dans l'univers était guidée principalement par sa fierté et l'orgueil qu'elle portait pour elle-même. Inévitablement, cela rendait très difficile les relations entre races. L'Alliance entre les prophètes et les sangheilis avait été forgée dans le sang et dans les larme, puis s'était maintenue uniquement grâce à une politique extrêmement stricte dont la tension n'avait fait que montée. Cette situation ne pouvait menée qu'à la révolte qu'ils vivaient désormais, et Irul se demandait combien de temps cette nouvelle union allait durer.
Le commandeur sangheili savait combien ce genre d'entente pouvait être délicate lorsqu'il était impossible d'employer la force militaire brute. Mais ce n'était pas le moment de prendre ce genre de problème en considération. Il se tourna alors vers l'un de ses lieutenants et ordonna :
- Faites préparer un fer de lance de neuf croiseurs pour nous accompagner vers le monde des humains, nom de code Fair Punishment. Qu'ils embarquent les meilleurs troupes disponibles et vérifient tous leurs systèmes d'ici vingt unités de temps.
- Bien, commandeur. Ce sera fait.
- Et aussi, faites rassembler les forces spéciales d'élite dans le hangar principal.
- A vos ordres !
Irul se tourna alors vers l'humaine nommée Miranda Keyes. Il avait appris qu'elle faisait partie de la flotte humaine en tant que commandant de vaisseau, ce qui en faisait une intermédiaire très utile pour la suite de son plan :
- Commandant Keyes, j'aurais besoin de vous pour expliquer notre alliance à vos semblables.
- Je ne pense pas que ce sera difficile, expliqua-t-elle. Dans la situation où nous sommes, le CSNU ne rejettera aucune aide.
Irul hocha la tête en signe de remerciement, puis marcha jusqu'à l'extrémité du pont de commandement où se trouvait Elda. La jeune sangheile avait tendance à s'écarter des autres personnes, s'isolant dans son coin comme pour méditer. D'autre part, elle ne se sentait pas vraiment à sa place dans un endroit aussi important, entourée de tous ces héros sur lesquels reposait leur destin à tous, car cela avait pour effet de l'étouffer. Elle se sentait inutile et insignifiante. Mais Irul ne la voyait pas de cette manière.
- Elda ! Viens avec moi. J'ai quelque chose à te montrer.
Sans discuter ou chercher à en savoir plus, la sangheile le suivit, probablement parce qu'elle se souciait d'abord de quitter cette endroit plein de pression. Ils marchèrent jusqu'à un ascenseur gravitationnel qui les transporta quelques étages plus bas, directement au niveau du hangar principal. Et là, Elda eut l'une des plus belles visions de sa vie.
Là où était habituellement entreposées des chasseurs Banshees et Séraphins avec leurs équipements d'entretien manipulés par des dizaines d'ingénieurs Huragok, se trouvait deux pelotons entiers de sangheiles au garde à vous. Elles portaient toutes une armure bleu cyan identique à celle dont Elda était équipée lorsqu'elle avait rencontré Irul. Les mots commencèrent soudain à lui manquer :
- Ce... ce sont...
- ... des séraphines, oui. En vérité, ce sont tes séraphines.
- Quoi ?
- Dès que l'on m'a nommé commandant suprême, j'ai ordonné la continuation du projet à plus grande échelle en utilisant les ressources qui étaient utilisées pour former les troupes fantômes. Jusque là, j'étais leur seul supérieur. Mais maintenant, je pense qu'il est temps que tu en prennes le commandement.
- Moi ? Mais pourquoi ?
- Parce que tu es la meilleur d'entre elles.
En regardant la Terre depuis l'espace, on aurait put croire que cette planète n'avait pas changé, qu'elle était toujours ce bastion secret et parfaitement défendue, ce joyaux astral qui ne connaîtrait jamais la guerre. Mais rien qu'en observant un peu plus précisément le Sud-Est de l'Afrique, on pouvait voir une large zone noire correspondant à l'endroit où l'Alliance effectuait ses fouilles. En vérité, l'Humanité se sentait au bord de l'extinction. Les forces militaires du CSNU étaient réduite à une misère à peine capable de protéger cette planète, sans jamais pouvoir empêcher les jiralhanaes de poursuivre leurs recherches. Les humains avaient vraiment besoin d'aide.
Lorsque le Shadow of Intent et sa flotte sortit du sous-espace à quelques milliers de kilomètres de la Terre, Irul demanda immédiatement un rapport de situation à ses lieutenant :
- Les vaisseaux jiralhanaes sont rassemblés autour d'un immense artéfact forerunner. Ils sont trois fois plus nombreux. Quels sont les ordres ?
- Nous n'allons pas les engager directement. Que tous les vaisseaux exécutent les protocoles de débarquement jusqu'au niveau 3 autour de la zone de l'artéfact. Et établissez-moi une liaison avec l'état-major humain.
- Bien, commandant.
Cela faisait maintenant plus de deux heures que Elda s'entraînait avec ses séraphines afin de mieux les connaître, elles et leurs aptitudes. On les avait bien formé. Ces troupes étaient spécialisées dans les actions à longue distance, les échanges de tirs et les actions furtives. Elles connaissaient parfaitement les techniques de tirs croisés, savaient gérer les distances d'engagement et maîtrisaient leur équipement mieux que les meilleurs troupes d'élite sangheili. Elles étaient réparties en deux pelotons composés chacun de cinquante combattantes toutes sans aucun grade particulier. Chaque séraphine avait la même importance, la même responsabilité et la même liberté sur le champ de bataille, ce qui permettait de créer des groupes de combat de différentes tailles sans causé de complications hiérarchiques. Elda était très fière de ces guerrières.
Soudain, la radio de son armure se mit à grésiller, puis transmit la voix d'Irul :
- Elda ! Je veux que tu prépares tes troupes pour un débarquement en surface.
- Très bien. Quel est notre objectif ?
- Nous allons vous droper sur une large zone pour une mission de recherche.
- Et que sommes-nous sensées chercher ?
- Des spartans.
CHAPITRE 2 : Les Héros sont de Retour
0018 heures, 6 novembre 2552 (calendrier militaire) / ruines de Old Mombasa, Afrique du Sud, Terre.
Le caporal James Hoffman attendait la relève depuis maintenant une vingtaine de minutes. Le ciel était totalement dégagé cette nuit-là et il faisait donc extrêmement froid, sans compter le vent frais qui n'arrangeait pas les choses. C'était déjà assez stressant de devoir monter la garde avec une armée de covenants juste sur l'autre berge, mais si en plus il fallait aussi se réchauffer constamment pour rester en vie, autant aller se battre tout de suite.
Comme plusieurs autres marines, James était chargé de surveiller l'activité ennemie depuis le pont reliant l'ancienne et la nouvelle Mombasa, grâce à une tenue de camouflage et des jumelles à vision nocturne. Car depuis que la métropole était tombée sous les griffes des covenants, ces derniers n'avaient plus effectuer le moindre mouvement de troupe et s'étaient mis sur la défensive. Ils n'avaient même pas cherché à reconquérir la banlieue dans laquelle se trouvaient encore des centaines de réfugiés. Mais James savait que la logique militaire des covenants n'avait rien à voir avec celle du CSNU.
Parmi tous les soldats postés à Mombasa, personne n'avait jamais imaginé que ce lieu serait la première cible des covenants si ces derniers attaquaient un jour la Terre. Il y avait tellement d'autres cibles bien plus importantes comme le centre de décision stratégique du Haut Commandement à Sydney ou les chantiers navals de Minsk, mais ces saletés d'extraterrestres avaient choisi de frapper ici pour Dieu sait quelle raison. Mombasa n'était pas jugée assez importante pour disposer de forces de défenses suffisante pour établir ne serait-ce qu'un semblant de résistance à l'ennemi, et il n'avait fallut qu'une heure ou deux pour que la ville soit entièrement prise. La seule chose que les marines avaient pu faire était d'évacuer les civils vers l'ancienne Mombasa et de les protéger en attendant les renforts.
Lorsque le vaisseau du prophète du Regret avait effectué son saut dans le sous-espace juste au-dessus de la Métropole, New Mombasa avait tout simplement cessé d'exister. Le sol était recouvert de débris et de gravas en tout genre et plus aucun bâtiment ne faisait plus de quelques mètres de haut. Quant à l'ascenseur spatial de la ville, il s'était effondré lui aussi pour étaler ses centaines de kilomètres de métal hyper-dense sur la savane en direction du Nord-Ouest. Le paysage était totalement transformé. Et il continuait d'être transformé par la demi-douzaine de tank Scarab qui creusaient sans arrêt au milieu des débris, utilisant leur canon principal pour transformer n'importe quel matériaux en un nuage de vapeur. Quoi qu'ils cherchaient ici, ce n'était pas de construction humaine.
C'est alors que James remarqua une étoile qui brillait beaucoup plus intensément que les autres. Alors qu'il l'observait, le caporal remarqua que l'astre... se déplaçait. Peu à peu, cette lumière augmenta en intensité, puis en taille, se déplaçant de plus en plus vite à travers le ciel pour se diriger vers les ruines de New Mombasa. C'était un vaisseau, un gigantesque vaisseau. Il ne ressemblait à rien de ce que James avait jamais connu. Même à travers l'écran de flammes causée par son entrée dans l'atmosphère, on pouvait voir sa forme intrigante ressemblant à une longue pointe de métal posée sur un trépied. Ce n'était pas un vaisseau humain, assurément, mais ce n'était pas non plus un vaisseau covenant.
Soudain, quelque chose se détacha de l'objet en approche et se dirigea dans une autre direction. Cette nouvelle comète enflammée se dirigeait droit vers James, qui se mit aussitôt à paniquer. Quittant sa position de surveillance, abandonnant derrière lui son fusil d'assaut et ses jumelles, le caporal commença à courir vers l'abris le plus proche, conscient qu'il ne parviendrait jamais à l'atteindre avant l'impact. Lorsque celui-ci arriva finalement, ce ne fut pas avec le bruit violent d'un météore heurtant le sol, mais plutôt plongeant dans l'eau.
James se retourna pour voir les dernières gouttes retomber à la surface du fleuve et l'énorme onde de choc atteindre la berge sous la forme d'une grande vague de deux mètres de haut.
- Bon dieu de merde ! s'écria-il. Qu'est-ce que c'était que ça ?
Alors qu'il s'approchait de l'eau, James vit le vaisseau extraterrestre atterrir au milieu des ruines de New Mombasa. Mais le soldat n'y faisait déjà plus attention. De toute façon, des dizaines d'autres marines devaient être en train de l'observer et de transmettre des données au quartier général. L'objet qui s'était détaché du vaisseau avait heurté la surface du fleuve à environ une dizaine de mètres de la berge, et devait probablement s'être enfoncé de plusieurs mètres dans la vase.
James était sur le point d'allumer sa radio pour demander une équipe de plongeurs lorsque brusquement, une frégate humaine apparut à l'horizon, survolant le sol d'à peine une cinquantaine de mètre, comme pour rester sous le seuil radar. Alors qu'il se rapprochait, James puis s'apercevoir que cet engin ne ressemblait pas aux frégates standards du CSNU, sa forme large et aplatie ainsi que sa teinte totalement noire lui donnant plutôt l'allure d'un énorme bombardier furtif. L'appareil n'était pas lourdement armé, ne disposant apparemment que de lanceur de missiles Avengers et de quelques tourelles anti-chasseurs. James avait entendu parlé des frégates furtives de l'ONI et des sections spéciales qui servaient à effectuer certaines opérations secrètes, mais il n'en avait jamais vu une de ses propres yeux.
La frégate s'arrêta juste au-dessus du caporal qui se demanda si c'était une bonne ou une mauvaise chose pour lui. Car bien qu'il savait que ce n'était pas pour lui qu'un tel vaisseau était venu ici, mais pour l'objet qu'il avait vu tomber, le fait de s'être trouver là par hasard pouvait lui valoir de solides interrogatoires auprès des membres de la Section 2. Mais lorsque l'engin se stabilisa et que la rampe de débarquement descendit lentement vers le sol, James se sentit encore plus effrayé : sur la rampe se trouvait seulement deux personnes.
Deux spartans.
Dans leurs armures de cinq cent kilos, les soldats d'élite s'avancèrent lourdement vers le caporal. Celui-ci était totalement paralysé, non pas par la peur mais par l'admiration devant ces héros de guerre qu'il voyait pour la première fois. C'était comme se retrouver face à des dieux ou des démons, omnipotents et indestructibles. Tant de légendes courraient sur ces individus qui avaient changé le court de la guerre et sauvé des milliards de vies, tout en causant plus de pertes ennemies que trois divisions blindées entières. Il était impossible de les considérer comme des êtres humains, mais c'était pourtant la seule chose qu'ils possédaient encore.
Lorsque les spartans arrivèrent à quelques mètres de James, celui-ci se mit au garde-à-vous :
- Caporal James Hoffman au rapport, chef !
- Merci caporal, fit l'un des spartans en lui renvoyant son salut. Spartans Jack-115 et Rei-114 en mission spéciale pour la défense terrestre.
- Qu'est-ce qui vous amène par ici ? Vous êtes venus chercher ce truc qui s'est crashé ?
- Non, caporal. Nous sommes venus chercher un ami.
Sous les bons soins de l'IA Athéna, le Dark Eye restait en position stationnaire tandis que Jack et Rei pénétrèrent dans l'eau noire du fleuve. Dans leurs armures étanches, ils activèrent les visions nocturnes de leurs casques et repérèrent sans difficulté la petite capsule d'évacuation qui s'était à moitié enfoncé dans le sol vaseux. L'objet ressemblait étrangement à une larme d'argent dont la surface était d'une perfection absolue, et dont le matériaux semblait d'une pureté égalée uniquement par sa résistance. Seul, un spartan était capable d'arracher le blindage d'un char lourd à main nue, mais même à deux, Jack et Rei ne parvinrent pas à causer le moindre dommage à l'engin.
- Ca doit être conçu pour ne pas pouvoir être ouvert de l'extérieur au cas où il serait capturé par l'ennemi, fit Rei via la radio.
- Alors tu crois qu'on devrait abandonner l'idée de l'ouvrir nous-même ?
- Je crois plutôt qu'on devrait commencer par le ramener à l'air libre.
- D'accord. Faisons ça.
La capsule ne pesait pas trop lourd, du moins pour des spartans, et il ne fallut pas longtemps pour tirer l'engin hors de l'eau en le traînant sur le fond du fleuve. Une fois de retour sur la terre ferme, Jack observa plus attentivement sa surface argentée à la recherche d'une fissure à exploiter. Mais c'était un objet forerunner, quelque chose qui avait été conçu avec une précision de l'ordre de l'atome. S'il y avait bien une ouverture, ses limites étaient invisibles pour l'œil humain.
- Athéna ! fit-il. Est-ce que tes senseurs pourraient nous aider ?
- Bien sûr, Jack. J'ai déjà détecté l'emplacement de l'ouverture et les points faibles à utiliser. Je vous transmets tout ça sur votre HUD immédiatement.
Quelques instants plus tard, les indications de l'IA s'affichèrent sur les visières tactiques des deux spartans, et ces derniers se mirent alors au travail. Ils poussèrent leurs forces jusqu'à leurs limites afin de pousser la porte de la capsule à l'intérieur avant d'en élargir l'ouverture pour pouvoir la tirer vers l'extérieur. L'opération leur prit une bonne quinzaine de minutes, mais la joie ne fut que plus grande lorsqu'ils virent enfin ce que contenait la capsule, et qu'ils avaient recherché depuis si longtemps.
A l'intérieur se trouvait l'adjudant spartan John-117.
- Content de vous revoir, les gars, dit-il en se tirant lentement de l'engin. Vous ne pouvez pas savoir combien vous m'avez manqué...
- Oh que si on le peut, fit Rei en posant sa main sur l'épaule de John.
- En tout cas, merci d'être passés par là. J'ai bien cru que je sortirai jamais de ce truc.
- Le signal de ta balise était extrêmement faible, mais on a pu le suivre depuis l'orbite grâce à notre IA, Athéna.
Soudain, John s'immobilisa et resta silencieux un long moment. Jack et Rei le connaissaient trop bien pour ne pas voir que quelque chose le tracassait.
- John ? fit la spartan. Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai... j'ai abandonné Cortana derrière moi... chez l'ennemi.
- Ne t'inquiète pas pour elle, fit Jack. C'est une dure. Je suis sûre qu'elle s'en sortiras et que tu la retrouveras lorsqu'on ira la chercher.
Pendant un instant, John resta toujours aussi paralysé. Puis, il finit par poser deux doigts sur la visière de son casque et former le signe qui disait « sourire » dans le langage codé des spartans. Ses deux amis virent dans ce geste une grande sincérité qui les rassura.
- Excusez-moi de déranger ces retrouvailles, fit soudain Athéna, mais je viens de détecter l'arrivée d'une flotte ennemie de trente vaisseaux majeur dans notre système.
CHAPITRE 3 : Vous ne passerez pas !
0027 heures, 6 novembre 2552 (calendrier militaire) / ruines de Old Mombasa, Afrique du Sud, Terre.
Les trois spartans embarquèrent sans tarder sur le Dark-Eye, non sans emmener avec eux le caporal James Hoffman qui ne comptait pas rester seule avec l'armada extraterrestre qui approchait. La frégate décolla et vola à quelques dizaines de mètres sous le seuil radar pour s'éloigner rapidement de New Mombasa et de la trentaine de croiseurs covenants qui commençaient à s'y rassembler. Les énormes vaisseaux argentés tournaient autour des ruines tels des charognards attendant la mort de leur proie, tout en employant leur puissance de feu à creuser le terrain qu'ils survolaient.
Depuis le poste de pilotage du Dark Eye, les quatre soldats observaient les cartes stratégiques qui s'affichaient sur le moniteur principal. On y voyait les dernières positions connues des forces terrestres covenants et les emplacements des défenses que le CSNU avait établies autour des différentes villes proches de New Mombasa. Jusque là, toutes ces zones avaient pu être maintenues protégées sans difficulté car les covenants n'avaient pas véritablement cherché à étendre leur territoire, mais avec la nouvelle flotte ennemie qui venait d'arriver, les choses étaient tout à fait différentes.
Soudain, Athéna se matérialisa sur l'un des afficheurs holographiques du pont de commandement. Son apparence de déesse grecque de la guerre allait parfaitement avec les impressionnantes armures des spartans. Après tout, ces derniers devaient le nom de leur sections aux guerriers d'élite de la cité de Sparte du temps de la Grèce antique, ces hommes qui avaient défié des armées innombrables sans faillir et sans crainte. Avec Athéna à leur côté, Jack et Rei s'étaient toujours sentis plus proches de ces lointaines origines qui leur donnaient foi en eux, et maintenant John partageait lui aussi ce sentiment.
D'une voix calme et posée, l'IA déclara au spartans :
- Je viens d'apprendre que les troupes défendant l'ancienne Mombasa ont décidé d'évacuer leur position pour escorter les civils vers un abris souterrain.
- Je ne leur donne pas tort, lâcha Jack. Le coin ne va pas tarder à être vraiment infréquentable.
- En effet, continua Athéna. Je détecte un grand nombre de navettes ennemies se dirigeant vers les diverses défenses établies par le CSNU dans cette région.
- On doit aider les hommes de Mombasa à rejoindre cet abris, fit John. Si les covenants cherchent vraiment à prendre pied ici, ils ne laisseront personne quitter cette zone vivant.
Les deux autres spartans acquiescèrent d'un hochement de tête. Leur devoir était de protéger l'Humanité, et ils ne pouvaient se permettre de laisser tant d'hommes et de femmes risquer leurs vie seuls s'ils pouvaient les aider. Rapidement, le Dark Eye vira de bord et se dirigea vers l'ancienne Mombasa.
La vieille ville n'avait pas autant souffert que sa jeune sœur mais était tout de même dans un bien piètre état : des rangées de buildings s'étaient effondré comme des châteaux de carte sous le pilonnage de l'artillerie covenante tandis que les bâtiments plus petits avaient tout simplement été pulvérisés sous les bombes à plasma, ne laissant que des ruines fumantes. De larges cratères ponctuaient les rues et allées entre les décombres tandis que de grandes colonnes de fumées s'élevaient continuellement dans le ciel déjà noir. Partout, on ne voyait que le désastre et la mort.
Excepté pour l'autoroute qui traversait la ville et où tous les survivants humains s'étaient rassemblés pour former un long convoi de véhicules s'éloignant lentement vers l'Ouest. Le Dark Eye se stabilisa à une centaine de mètres devant la tête de cette caravane afin de déposer les trois spartans et le caporal James qui ne souhaitait pas s'éloigner de ses héros.
Les premiers véhicules qui arrivèrent devant eux furent une demi-douzaine de Mongoose. Ces petits bolides rapides comme le vent constituait l'avant-garde du convoi et remplissait principalement un rôle d'éclaireur selon les tactiques standards du CSNU. Lorsque ces engins aperçurent les spartans, ils ralentirent l'allure avant de s'arrêter à quelques mètres d'eux, et le sergent qui menait le groupe mit pied à terre pour saluer John :
- Major ! Sergent Steeve Loward, deuxième section de reconnaissance de Mombasa. Permettez-moi de vous dire qu'on est foutrement ravis de vous voir ici.
- Quelle est la situation, sergent ?
- Jusque là, tout se passe bien, mais notre arrière-garde nous a fait part d'un important débarquement ennemi de l'autre côté de la ville il y a quelques minutes.
- On va se débrouiller pour qu'ils ne vous emmerdent pas. Continuez d'avancez et bonne route !
- Merci major. Bonne chance !
Sur ces mots, le sergent remonta sur son véhicule et donna l'ordre du départ. Une minute plus tard, le reste du convoi commença à traverser cette section de l'autoroute pendant que les spartans débarquaient du matériel et des armes du Dark Eye pour établir une solide défense. Il y avait là des véhicules militaires, bien sûr, mais aussi beaucoup de bus appartenant au service de transport public local, tous chargés de civils apeurés. C'est alors que Jack se tourna vers James :
- Tu peux partir avec eux, tu sais ?
- Et vous laisser tout seuls ? répliqua le caporal dans un sourire. Jamais de la vie !
Jack se demanda si le soldat se rendait compte de ce qu'il faisait. Nous n'allons pas à la pêche. Nous allons nous battre, et pas contre une simple poignée de grognards. Ce combat va être incroyablement intense, le plus intense qu'il n'a jamais connu dans toute sa vie. Pour des spartans, c'est une mission presque moyenne, mais pour un simple soldat...
- Si tu veux rester avec nous, dit Jack d'un ton dur, saches au moins ça : ne t'attends pas à ce qu'on te bichonne. Lorsque l'ennemi arrivera, on ne prendra pas de risque inutile pour toi, et si jamais les choses tournent mal et qu'on doit se tirer d'ici, aucun de nous ne t'attendra. Fais de ton mieux, mais ne nous gêne pas, ne nous ralenti pas, et ne compte pas sur nous pour sauver ton cul. Si jamais tu bloques ma ligne de tir, je t'abas pour dégager la vue. C'est bien compris ?
Une boule se forma soudain dans la gorge du marine. Serrant fort son fusil d'assaut, il avala sa salive avant de répondre :
- ... J'ai compris, monsieur. Je ne vous décevrez pas.
Quelque instants plus tard, le convoi fut parti et James ne sembla pas regretter cela le moins du monde, même lorsque les premières troupes ennemies furent en vue, si nombreuses qu'elles semblaient faites d'un seul corps. Jack se demanda jusqu'où pouvait aller l'inspiration guerrière que les spartans transmettaient aux troupes régulières à leurs côtés, et estima que certaines choses ne possèdent pas de limites. Devant eux, à une poignée de kilomètres à peine, une armée capable d'anéantir un bataillon d'infanterie standard avançait vers eux, et pourtant ce soldat ne présentait pas la moindre peur. Espérons juste qu'il ne jouera pas au héros.
- Athéna ! fit soudain John dans la radio. Mets la frégate à l'abris et attends notre signal pour venir nous chercher, d'accord ?
- Bien reçu, John. Bonne chance !
Le Dark Eye s'éloigna alors derrière les collines de la savane, laissant les quatre soldats seuls face à la marée extraterrestre qui convergeait vers leur position. En première ligne se trouvait une meute de ghosts lancés à la poursuite des réfugiés tels des chiens de chasse. Au-dessus d'eux, volant à hauteur de surveillance, de nombreux banshees observaient le terrain afin de s'assurer que le chemin était dégagé. Mais lorsqu'ils aperçurent la triple rangée de solides barrières établie par les humains, plusieurs d'entre eux firent demi-tour pour rendre compte à leurs supérieurs. Quelques instants plus tard, ce fut au tour des ghosts de voir l'obstacle, mais ils ne ralentirent pas l'allure pour autant et foncèrent vers leurs ennemis, slalomant au milieu des carcasses de voitures abandonnées sans apercevoir les charges explosives qui y étaient placées.
Le déflagration créa une véritable mer de flamme et projeta nombre des véhicules antigravs vers le ciel pour les laisser y exploser en autant de magnifiques feux d'artifices bleutés. L'effet sur le reste de l'armée covenant fut immédiat et les troupes de l'Alliance cessèrent brusquement d'avancer en voyant le funeste destin que venaient de connaître leurs éclaireurs. Plusieurs banshees piquèrent vers les positions des spartans afin d'enquêter sur la nature de leur ennemi, et ils furent accueillis chaleureusement par une paire de roquettes explosives distribuées par Rei et par la mitrailleuse lourde que manipulait James.
La phase suivante fut cependant celle que les spartans craignaient le plus. En effet, alors que lorsqu'une armée du CSNU se heurtaient à une opposition trop forte, la stratégie habituelle était de pilonner l'adversaire avec toute la puissance de feu disponible, une armée covenante préférait répliquer en noyant ses ennemis sous une nuée de grognards. Déjà, les spartans pouvaient voir un grand nuage vivant apparaître au loin à travers les visions grossissantes de leurs visière, tandis que des centaines de petits extraterrestres craintifs recevaient l'ordre de charger.
- Ok, fit John. Maintenant vous savez ce que vous avez à faire !
Aussitôt, les quatre soldats saisirent chacun un fusil sniper qu'ils armèrent avec des balles perforantes à ailettes stabilisatrices, avant de se mettre en ligne devant la horde de grognards. Puis ils s'accroupirent afin de placer leur ligne de tir au niveau des corps des petites créatures. A partir de ce moment là, la précision n'avait aucune importance, car il suffisait de tirer dans la masse pour que chaque balle transperce plus d'une dizaine d'ennemis. En quelques salves, un nombre impressionnant de grognards fut mis hors de combat. Et alors que ses coéquipiers continuaient de perforer leurs rangs, John jeta son fusil pour attraper un mortier et propulser un unique obus dans les airs en direction de la marée ennemie.
Lorsque le projectile explosif retomba sur le sol, les quelques flammes qu'il provoqua embrasèrent l'énorme quantité de méthanes qui s'était échappé des réservoirs dorsaux des grognards morts, créant une réaction en chaîne si grande qu'elle consuma toute chose vivante dans un rayon de trente mètres. Ceux qui ne furent pas tués sur le coup se transformèrent en torches vivantes, hurlant à la mort en s'agitant comme des possédés avant de s'effondrer ou de voir leur propre réserve de méthane exploser dans leur dos. Quant aux quelques chanceux qui avaient dépassé la zone de déflagration, ils furent éliminés rapidement sous les tirs des spartans. Une fois de plus, l'armée de l'Alliance fut impressionnée par cette formidable démonstration de force, mais elle n'abandonna pas pour autant.
Il ne restait plus qu'une seule option aux officiers brutes qui commandaient l'opération, et ils s'y résignèrent avec rage : faire avancer tout ce qui restait de l'armée derrière les quelques chars dont ils disposaient. Trois Apparitions prirent la tête de la formation, écartant ou démolissant les carcasses de voitures humaines sous leur blindage. Mais ils n'eurent pas le temps d'aller bien loin, car leurs mouvements étaient trop limités et rien n'empêcha les humains de les détruire l'un après l'autre avec quelques tirs de roquettes. Les brutes progressèrent alors de couvert en couvert, cherchant protection derrière les voitures abandonnées.
- James ! fit Rei en se tournant vers le soldat. Va à l'arrière et couvre-nous avec la mitrailleuse !
- Mais...
- Discute pas ! Le coin va devenir très chaud, ici !
James partit alors derrière la dernière rangée de barricades et s'installa derrière l'arme lourde qui l'attendait tandis que les spartans faisaient de leur mieux pour freiner l'avancer de l'ennemi. Forts de leur nombre impressionnants, les jiralhanaes ne montraient plus la moindre hésitation. Ils voulaient voir couler le sang des Démons, et rien ne devait les en empêcher.
Rapidement, le corps à corps devint inévitable. Les trois spartans faisaient de leur mieux pour contenir les nombreux adversaires qui se jetaient sur eux, usant de toute leur force pour briser leurs corps. Le premier jiralhanae qui tenta d'enjamber la barrière fut projeté dans la direction opposée par un violent coup de pied de la part de John qui fusilla un autre opposant dans le même temps. Jack jeta une paire de grenades au milieu des ennemis avant d'écraser le crâne de la brute la plus proche entre ses poings. Rei, elle, esquiva la lame d'un sabre-grenade avant de saisir l'arme pour la diriger vers la gueule de son utilisateur, qui fut pulvérisée par un tir à bout portant. Puis elle utilisa son cadavre comme bouclier supplémentaire et vida le reste du chargeur sur les brutes en approche. A l'arrière, James mitraillait dans la masse afin de réduire le travail des spartans, mais malgré tout ses efforts, il y en avait toujours trop.
Quelques secondes seulement après le premier contact, John donna l'ordre de se replier sur la deuxième barrière, mais ce n'était qu'un trop court répit. La meute fut de nouveau sur eux en un rien de temps, et la situation commençait à devenir sérieusement compromise.
- On doit se tirer d'ici ! fit Jack en jetant sa dernière grenade.
- Je n'arrive pas à contacter Athéna ! annonça Rei alors qu'elle envoyait son genoux dans le ventre de son adversaire. L'ennemi semble brouiller nos communications !
- Alors c'est la merde !
Les spartans eurent soudain l'impression de participer à la bataille de Reach, lorsque leurs semblables avaient dû défendre les générateurs planétaires. Bien sûr, ces trois héros n'avaient pas eut l'occasion d'être à leurs côtés durant ce terrible affrontement qui avait ébranlé le CSNU, mais ils sentirent que cela devait ressembler un peu à ce qu'ils subissaient en cet instant.
C'est alors que Rei aperçut un nombre impressionnant de navettes Phantom surgire des nuages pour fondre vers leur position. Oh non... ils ont demandé des renforts ! On est foutus !
Mais lorsque les appareils approchèrent, leurs canons ne mitraillèrent pas les humains. A la place, ils lâchèrent une pluie de plasma sur les brutes en faisant débarquer des escouades de sangheilis qui se jetèrent à l'assaut.
CHAPITRE 4 : Compagnie de héros
Jack et Rei furent les premiers surpris par l'attaque des sangheilis contre les brutes. Au milieu de la mêlée, John concentrait toute son attention sur ses nombreux adversaires, cherchant à chaque seconde une nouvelle façon de les surprendre et garder l'avantage. James, lui, étant bien trop occupé à tirer dans la masse des ennemis en lâchant un torrent de jurons. De plus, le marine avait du mal à entendre quoi que ce soit à travers le vacarme de sa mitrailleuse lourde qui crachait des éclairs de plombs dans un énorme capharnaüm. Mais les deux spartans ne comprenaient pas quelle était la raison de cette division au sein de l'Alliance covenante, et pendant un moment, ils se surent pas s'ils devaient se réjouir ou s'en inquiéter. Pendant que les fils de sangheilios encerclaient formaient un cordon d'exécution autour de la bataille, les quatre humains continuèrent l'affrontement qui ne faiblissait pas d'un iota. Bien que la situation venait de tomber en leur défaveur, les jiralhanaes semblaient avoir la ferme intention de massacrer les Démons avant de tomber.
La mêlée était impressionnante et dépassait de loin ce que les spartans avaient eut l'habitude. Jack et Rei étaient obligés de combattre dos à dos pour éviter d'être submergés tandis que leur major traversait les rangs ennemis, totalement insaisissable et semant la plus grande panique. Sa technique de combat était clairement basée sur une improvisation quasi instinctive et stupéfiante : une fois la chambre de son fusil à pompe vide, il s'en servait comme d'une batte de base-ball le temps de trouver une autre arme intéressante sur l'une de ses victimes. Les ceintures de grenades que portaient certaines brutes constituaient pour lui un excellent amplificateur d'explosion qu'il envoyait au milieu de ses opposant après y avoir coller une grenade à plasma. Il réagissait à chaque situation avec une rapidité sur-humaine et savait parfaitement anticiper les mouvements des brutes, comme s'il les avait affronté depuis des années.
Mais il y avait aussi autre chose. Une chose sans laquelle les humains n'auraient pas survécu plus de quelques secondes au milieu de tout cela : chaque fois qu'une brute était sur le point de porter un coup imparable sur l'un d'eux, celle-ci était touchée par de mystérieux tirs mortels sous lesquels elle s'effondrait instantanément. Durant un instant, ils crurent que des renforts du CSNU étaient arrivés et qu'une équipe de snipers les couvraient depuis les collines, mais la vérité était tout autre.
Elda débarqua sur le sol de la planète avec la deuxième vague de Séraphines, à une centaine de mètre à peine de la portion d'autoroute où la bataille se déroulait, escortée par une douzaine de sangheile d'élite. Les sœurs de la première vague affrontaient les jiralhanaes avec une froide efficacité contrairement à leurs équivalents mâles dont la fureur de guerre avait tendance à les pousser à des actes souvent suicidaires. De plus, les fils de Sangheilios auraient probablement eut du mal à accepter l'ordre de couvrir les humains.
Les Séraphines étaient principalement équipées de carabines et de snipers afin d'engager l'ennemi à moyenne ou longue portée, car elles n'étaient pas assez fortes physiquement pour risquer un corps à corps avec les féroces jiralhanes. Elda préférait largement que ses troupes restent à distance, là où elles prenaient le moins de risque et seraient les plus efficaces.
- Commandante ! fit sa première lieutenante Garlia. Nos snipers s'occupent de protéger les humains le temps que l'ennemi soit anéanti. Tout se déroule selon votre plan jusque là.
- Parfait, répondit-elle. Assurez-vous de la survie des spartans en priorité. Je ne veux pas que l'état-major humain nous tienne grief pour avoir laissé un seul d'entre eux mourir.
- Ce sera fait, commandante.
Garlia retourna aussitôt en direction des troupes de la première vague, et Elda la suivit pour observer le combat de plus près. D'une simple pensée, elle actionna le zoom de son casque intégral et put voir clairement les trois spartans créer autant de dégâts aux jiralhanaes que la moitié de ses sangheilies. Ils étaient impressionnants. Leur force égalait à peine celle de leurs féroces adversaires, mais ils étaient tellement plus agiles, précis et expérimenté. L'un d'eux avait brisé la nuque d'une brute du tranchant de la main avant d'empoigner son cadavre pour l'utiliser comme bouclier contre une pluie de tirs, puis d'activer les grenades spike accrochées à sa ceinture et de le jeter sur ses opposants. Quatre énormes simiens furent criblés de piques l'instant suivant. Les deux autres spartans combattaient l'un à côté de l'autre, ne s'éloignant jamais de plus d'un mètre ou deux, comme s'ils étaient reliés par un cordon invisible.
La vision de ces deux humains perturba profondément Elda. La sangheile était impressionnée par la coordination quasi télépathique qui se manifestait dans chacun de leurs gestes, plusieurs de leurs attaques étant combinées afin de les rendre encore plus imparables : lorsque l'un d'eux brisait les jambes d'un ennemi sous ses bottes métalliques, c'était l'autre qui l'achevait en plantant un couteau de combat sur son crâne tandis que son partenaire le couvrait. Parfois, le premier immobilisait un ennemi des deux mains et laissait au second l'occasion de le mettre hors de combat ou suffisamment infirme pour ne plus représenter une menace. Cet accord parfait ressemblait au lien étrange que présentaient les couples de Lekgolos qui s'entraînaient ensemble depuis leur naissance, mais à un niveau cent fois plus élevé. Cela relevait de quelque chose de complètement étranger à un simple entraînement.
Il fallut cinq bonnes minutes pour anéantir l'ensemble de l'armée jiralhanae et transformer cette portion d'autoroute en un vaste charnier puant le sang et le béton brûlé au plasma. Tandis que les séraphines achevaient méthodiquement les blessés ennemis, Elda et sa garde d'honneur allèrent à la rencontre des humains qui restaient sur leurs gardes. La commandante les salua de la main en annonçant :
- Je suis Elda Fulsamee, chef de cette section de combat, et envoyée du commandant suprême Irul Sulamee. Nous sommes venus vous porter assistance.
- Irul Sulamee ? s'écria Jack. C'est...
- C'est lui ? demanda Rei avec le même émoi.
John sentit immédiatement que ses deux coéquipiers devenaient subitement très instables : leurs mains commençaient à trembler tandis que leurs émotions commençaient à prendre le pas sur leurs décisions. Avant même qu'ils n'aient pu faire le moindre geste, John les empoigna chacun par une épaule et les plaqua tout deux au sol avec violence. Des humains normaux auraient eut la colonne vertébrale brisée et le crâne en miette, mais pas des spartans. Jack et Rei n'osèrent pas répondre au geste de leur major et restèrent immobiles jusqu'à ce que John explique d'un ton posé :
- Oui, il s'agit bien de l'élite que vous avez affronté sur Alkador. Mais avant de laisser vous laissez guidé par vos sentiments sachez ceci : j'ai rencontré Irul Sulamee il y a peu de temps et il m'a parlé de vous deux. Il m'a demandé de vous dire qu'il était désolé et qu'il vous pardonne. Maintenant essayez d'imaginer quel genre d'humilité et de contrôle de soit il lui a fallut pour me dire ceci, et vous trouverez peut-être le moyen de faire de même.
Sur ces mots, le major lâcha Jack et Rei pour les laisser réfléchir par eux-même, sans contrainte. Les deux spartans se relevèrent lentement comme s'ils devaient réapprendre à se tenir debout alors qu'ils reprenaient leurs esprits. Leurs mains se joignirent instinctivement afin qu'ils se rassurent par la présence de l'autre, cette présence qui faisait leurs vies et sans laquelle ils n'étaient rien. John n'avait jamais compris réellement la portée de leur union, cependant il les connaissait suffisamment pour savoir comment ils raisonnaient : pour eux, tous les alliés de l'univers ne valaient rien s'ils n'étaient pas ensembles. C'était un sentiment assez éloigné de la discipline habituelle des spartans, mais c'était également ce qui les rendaient si forts, et John respectait cela à sa manière en tant qu'officier.
- J'ai besoin de vous, leur dit-il. Et pour vous dire la vérité je ne suis pas aussi emballé que vous à l'idée de nous allier à ces types, mais sans eux nous n'auront jamais la puissance nécessaire pour protéger la Terre. Alors oublions un instant notre haine et tentons de travailler ensembles, d'accord ?
- Bien parlé, humain, répliqua Elda.
Alors qu'il se tournait vers la commandante, John s'aperçu qu'elle avait sa main posée sur la poignée de l'épée plasma accrochée à sa ceinture. Ses muscles étaient parfaitement détendus, témoignant d'un calme volontaire, et ses yeux avaient un éclat de sagesse toute récemment acquise.
- Sans votre intervention, expliqua-t-elle, j'aurais sans doute tué vos deux camarades. Mais ils ne sont pas les seuls à qui vous avez donné une leçon aujourd'hui. Je serai honorée de me battre à vos côtés, désormais, peu importe combien nous étions ennemis autrefois.
- Merci, commandante Fulsamee.
John tendit sa main à la sangheile, et celle-ci la serra délicatement pour montrer son profond respect envers le major. Autour d'eux, les séraphines observaient avec attention ce moment historique où une guerre de plusieurs décennies prenait fin de ce simple geste.
Soudain, une lumière aveuglante illumina le ciel l'espace d'un instant, et un vaisseau de l'Alliance surgit du sous-espace à quelques kilomètres à peine des héros. L'énorme vaisseau se déplaçait lentement, comme un animal blessé qui agonise, traçant derrière lui un long sillage de fumée noire et de débris de toute sorte. Il ne faisait aucun doute que ce bâtiment était gravement endommagé. Mais alors qu'il se rapprochait de la position tenue par les séraphines, John put reconnaître à la surface de sa coque externe les horribles bubons et tentacules si caractéristiques de cet ennemi qu'il croyait ne plus jamais avoir à affronter.
Le vaisseau survola la savane sur quelques kilomètres en perdant constamment de l'altitude, jusqu'à ce qu'il s'écrase dans un grand fracas qui secoua les plaines environnantes.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda James naïvement. D'autres brutes.
- Pire, répondit John.
CHAPITRE 5 : Pour nos alliés
0049 unités de temps du 2ème jour de l'Ere de la Révolte / vaisseau-amiral de la flotte sangheili Shadow of Intent. En orbite au-dessus de Halo 05.
Depuis le pont de commandement du Shadow of Intent qui commençait à pénétrer dans l'atmosphère de la Terre, Irul observait l'épave du croiseur qui venait de s'écraser au milieu de la savane. Toute tentative de communication avec son équipage n'avait abouti à rien, ce qui inquiétait grandement le commandant suprême. Tous les senseurs étaient dirigés vers ce qui ressemblait désormais plus à un amas de métal à moitié fondu, afin d'essayer de découvrir son identité et son affiliation, mais les dommages qu'il avait subi dépassaient l'entendement. Si violent qu'il avait pu être, le crash seul n'avait pas pu causer autant de dégâts, surtout à certaines structures internes du vaisseau. Cela prit plusieurs minutes pour l'identifier comme étant le War Lord, un croiseur appartenant à la flotte jiralhanae de Grande Bonté, réputé pour être l'un des plus rapide de sa catégorie.
L'analyse structurelle indiquait que sa coque portait les marques de plusieurs impacts de torpilles plasmatiques, probablement tirées par les vaisseaux sangheilis chargés de contenir le Parasite sur la cité sainte. Mais lorsque le Shadow of Intent finit de traverser la couche nuageuse et put utiliser les appareils d'observation longue distance, l'image qui en résultat pétrifia tous les sangheilis présents sur le pont de commandement. Irul lui-même ressenti une pointe d'effroi lui transpercer les poumons quand il vit les horribles tentacules organiques qui dépassaient des trous percés dans la coque. Ainsi, se dit-il, cette chose est parvenu à percer notre blocus avec ce vaisseau. Nous devons purger cette planète de sa présence au plus vite, où les conséquence seront catastrophiques...
- Commandant suprême à tous les vaisseaux ! Enclenchez le protocole de purification au niveau de cette épave immédiatement ! Je veux deux bataillons de troupes d'assaut pour encercler la zone cible afin de s'assurer que le Parasite n'en sorte pas !
- Commandant ! annonça l'un des officiers sangheilis. Nous recevons un faible signal en provenance de la cible. Son encodage correspond à celui d'un Intelligence Artificielle humaine.
Immédiatement, le commandant Miranda Keyes et le sergent Johnson, qui étaient restés là à observer la situation, se précipitèrent vers la console que tenait le sangheili. D'un simple geste, Irul ordonna à ce dernier de laisser sa place aux humains. L'aisance avec laquelle ils manipulaient le matériel de l'Alliance était surprenant, et leur permis de décrypter le message du signal en quelques instants seulement. Aussitôt, leurs visages prirent une expression de surprise et d'enthousiasme :
- C'est le code d'identification de Cortana ! annonça Miranda. Elle est revenue !
- Je suis navré, fit Irul, mais nous ne pouvons pas risquer une expansion de l'infection simplement pour vous permettre de récupérer cette IA. La destruction de cette menace est prioritaire.
- Mais elle possède des informations cruciales qui peuvent nous aider ! insista Miranda.
- Cela m'importe peu ! La seule chose qui m'importe est que ce vaisseau doit être...
- Attendez ! intervint Orna Fulsamee en posant la main sur l'épaulière du commandant suprême.
Depuis sa première rencontre avec le Parasite, Irul avait craint de se retrouver dans une telle situation. Pour lui, il n'y avait rien de plus important que l'éradication de ce fléau qui avait vaincu les tout-puissants forerunners, mais malheureusement, d'autres pouvaient penser différemment. Lentement, il se tourna vers son mentor et attendit qu'il s'explique :
- Quelle genre d'information contient votre IA, demanda l'Arbiteur aux humains.
- Et bien, répondit Johnson, avant qu'on explose le premier anneau, Cortana a enregistré toutes les données informatiques forerunners de la salle de contrôle. Mais si ça vous intéresse pas...
- C'est elle ! s'écria soudain Guilty Spark en s'agitant dans les airs. C'est cette IA qui a volé l'index d'activation de mon installation ! Je dois à tout prix récupérer ces données !
Irul serra les dents un long moment. La situation vient soudain de prendre une nouvelle dimension. Il ne fait aucun doute que le prophète de la Vérité est sur le point d'activer l'Arche, du moins si la structure forerunner sur laquelle son vaisseau se trouve est effectivement l'Arche. Il a une avance sur nous, au niveau des informations et du positionnement de ses pions. Et si notre réaction doit être puissante et rapide, elle doit également être efficace. Avancer à l'aveuglette ne nous servirait à rien.
Je pense donc que nous n'avons pas le choix.
- Commandant suprême à tous les vaisseaux ! Annulez l'ordre précédent ! Que l'on prépare une force d'intervention rapide pour investir l'épave. Et que l'on prépare ma garde d'honneur.
- Si vous y allez, fit Orna, je vous accompagne.
- Moi aussi, ajouta Miranda.
- Moi aussi, fit Johnson. J'ai besoin de me dérouiller les articulations.
Irul sourit intérieurement en entendant ces mots. Il savait que le sergent avait déjà affronté le Parasite par le passé, deux fois, et qu'il y avait perdu de nombreux hommes. Peut-être que l'ironie contenue dans ses paroles lui servait à dissimuler sa peur, mais Irul reconnaissait en lui l'âme d'un vrai combattant, quelqu'un qui ne reculait devant aucun danger si grand soit-il. Il aurait fait un excellent meneur s'il avait été un sangheili. Mais ce qui est étrange, c'est que le commandant Keyes semble elle aussi posséder cette détermination combattive, alors qu'elle est un officier. Je pensais que tous les hauts gradés humains restaient constamment à l'arrière-garde ou dans un vaisseau en orbite loin des combats. J'espère juste que sa fougue ne la mettra pas en danger...
- Parfait, dit-il simplement. Alors allons-y.
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Le War Lord s'était écrasé en bordure d'une large ville nommée Voi, que les humains avaient été forcés d'abandonner aux jiralhanaes. Cette cité était alors devenu un avant-poste pour les troupes du prophète, mais il n'avait pas fallut longtemps au Parasite pour balayer leurs défenses, transformant leurs troupes en monstres de combat. A part en quelques endroits où les dernières poches de résistance étaient encerclées et massacrées, Voi était devenu le domaine du Parasite, un lieu de cauchemar sans nom et sans espoir. Le prophète de la Vérité n'avait fait envoyé aucun renfort, ni le moindre vaisseau pour vitrifier la zone, car le sort de cette planète lui était totalement indifférent.
Mais ce n'était pas le cas des humains et de leurs nouveaux alliés sangheilis : un cordon de sécurité constitué de deux mille guerriers parmi les meilleurs et épaulés par un grand nombre de véhicules lourds contenait l'infection à l'intérieur de la zone de quarantaine. Pendant ce temps, une demi-douzaine de navettes Phantom traversa la ville jusqu'au site du crash pour une toute autre mission.
Le croiseur avait d'abord percuté plusieurs bâtiments avant de finir sa course contre un entrepôt du secteur industriel, laissant dans son sillage une traînée de destruction. Les flammes avaient envahi plus de la moitié des structures à cause d'une réserve de carburant qui avait prit feu et d'un réacteur qui avait explosé, tandis que plusieurs substances dangereuses avaient réussi à quitter leurs caissons d'isolement dans la foulée. Cette zone était devenu un enfer. Mais c'était là que Irul et ses compagnons devaient mener leur premier combat sur cette planète.
Les artilleurs chargés de manipuler les tourelles des navettes prirent pour cible tout ce qui bougeait, brûlant les cadavres ambulants de jiralhanaes et d'humains qui rôdaient là. Puis les troupes d'assaut débarquèrent.
- Que les Phantoms restent en position ici ! ordonna Irul. Prenez une altitude de soutient lourd et éliminez tout intrus à portée !
- Bien compris, commandant ! Bonne chance dans votre mission !
Pénétrer à l'intérieur de l'épave ne fut pas difficile, considérant les nombreuses perforations dans sa coque. D'après les capteurs embarqués des armures sangheilis, la source du signal se trouvait au niveau de la baie d'embarquement bâbord, aussi les troupes d'Irul choisirent le point d'accès le plus proche de cette section. Cependant, leurs ennemis les attendaient patiemment à l'intérieur.
Ils n'eurent pas marché plus de dix mètres dans la première coursive qu'une horde de créatures hideuse surgit de nulle part et se jeta sur eux. En un éclair, Irul et sa garde d'honneur activèrent leurs épées à plasma et engagèrent un corps à corps furieux. Les lames de lumières traversaient la chair putréfiée comme un rien, mais les griffes démesurées des organismes combattants frappaient avec la force des Lekgolos, mettant à mal les boucliers des sangheilis. Irul se retrouva devant trois jiralhanaes possédés qui l'attaquèrent de concert. Il esquiva le premier coup, para le second avec sa lame qui découpa les griffes de son assaillant, mais le troisième parvint à le frapper sur son bras droit. Ignorant la douleur, il empoigna cet inconscient de sa main blessée et le tira vers lui avant de couper son corps en deux dans le sens de la hauteur. Tenant toujours une moitié de ce monstre par les tentacules, il l'utilisa comme un fléau géant pour frapper son dernier adversaire qui fut distrait suffisamment longtemps pour recevoir une lame de plasma au milieu du front.
Lorsque la créature s'effondra dans une répugnante flasque de liquides corporels et d'organes décomposées, le combat était terminé. Aucune perte n'était à signaler, mais Irul savait que ce n'était encore rien. Le Parasite cherche à nous tester, avant de nous annihiler d'une attaque massive et implacable. Ne perdons pas de temps.
L'équipe reprit sa route à travers les salles en ruines et les coursives endommagées, pataugeant dans des flaques de liquide de refroidissement s'écoulant des nombreuses rupture dans le système d'entretient du vaisseau. La marque du Parasite était partout, d'énormes masses corporels inqualifiables s'étalant sur les surfaces de métal comme les organe d'une entité gigantesque. Une entité qu'on ne pouvait pas blesser, et qu'on ne pouvait peut-être même pas vaincre.
Tout se passa relativement bien jusqu'à ce que le groupe atteigne la baie d'embarquement bâbord, qui était devenue une véritable déchetterie remplie de navettes détruites et de caissons renversés, leurs contenu éparpillés sur le sol. Une foret de câbles pendaient au plafond, s'agitant au rythme des décharges électriques qu'ils libéraient de temps à autre pour évacuer le surplus d'énergie des réacteurs. Alors que les sangheilis et les humains traversaient ces décombres, cherchant à localiser la source du signal, ils aperçurent des ombres rôder autour d'eux, observant leurs mouvements comme une meute de prédateurs à l'affût.
- Formation de combat, ordonna calmement Irul. Préparez-vous à défendre chèrement votre vie, mes frères.
Les guerriers de Sangheilos préparèrent aussitôt leurs armes, tendirent leurs muscles et affûtèrent leurs sens en attendant l'assaut. Celui-ci ne fut pas long à venir : de tous côtés, l'ennemi était innombrable. Irul avait peine à croire que le Parasite ait garder autant de corps ici et cependant conquérir la ville à l'extérieur. Mais le temps n'était pas à la réflexion. Les gardes d'honneur et les meilleurs combattants formèrent un cercle autour des autres soldats, afin de leur permettre d'utiliser leurs armes de tirs sans se soucier de leurs ennemis. Cependant, le Parasite était bien plus malin que cela : rapidement, plusieurs organismes bondirent dans les airs, s'élevant de plusieurs mètres avant de retomber au milieu des soldats de l'Alliance Nouvelle pour désorganiser leurs rangs. A partir de ce moment, le carnage empira.
Irul et Orna étaient probablement les deux seuls guerriers qui ne souffraient pas de la situation. Il n'y avait pas assez d'espace au milieu de tous ces débris pour voir venir l'ennemi. Les autres sangheilis étaient incapables de combattre de façon efficace, et même les gardes d'honneur se sentaient dépassés par cet ennemi féroce et omniprésent. Les deux humains, quant à eux, s'étaient retranchés dans l'épave d'une navette Phantom depuis l'intérieur de laquelle ils tiraient sur tout ennemi qui se montrait. Des frères commencèrent à mourir, devenant les prémices d'une prochaine menace encore plus dangereuse et sournoise.
Irul faisait de son mieux pour porter assistance à ses compagnons, parcourant la mêlée en abattant chaque ennemi qui osait porter la main sur eux. Ses coups devenaient de plus en plus rageurs au fur et à mesure que le combat avançait et que l'esprit de vengeance l'envahissait. A ses côtés, Orna frappait toujours avec la même vigueur, hurlant des cris de guerre afin de redonner espoir à ses guerriers, massacrant l'horreur du Parasite avec la volonté de faire disparaître à jamais ce fléau de la galaxie. Et lorsque enfin le combat s'arrêta, ce fut pour laisser place à un bien triste spectacle.
Le sol était jonché de cadavres, et bien que la plupart soient ceux des organismes parasites, beaucoup d'entre eux étaient également des sangheilis. Ce fut avec une peine doublée d'une rage démesurée que les survivants furent obligés de détruire les corps de leurs frères tombés. Pendant ce temps, Miranda et Johnson continuèrent de chercher leur IA. Ils revinrent quelques instants plus tard, avec un objet ovale qu'Irul identifia comme un système de stockage de données de l'Alliance. Ces appareils étaient utilisés pour transmettre d'énorme quantités d'informations sans passer par les réseaux de communication standard, lorsque ces derniers n'étaient pas capables d'envoyer une telle masse de données ou qu'on souhaitait garder ces données confidentielles. L'IA aurait-elle réussi à se télécharger dans cet appareil ?
- Vous l'avez trouvez ? dit-il en désignant l'objet.
- Oui et non, répondit Miranda.
- Bien. Alors je pense que nous n'avons plus rien à faire ici. Partons, et réduisons cet endroit en cendre.
CHAPITRE 6 : Le quatrième chevalier
Il n'avait fallu qu'une dizaine de minutes pour que la flotte séparatiste des sangheilis vitrifie plus de quarante kilomètres carrés de terrains autour du site de crash du War Lord. De cette manière, le risque d'une propagation du Parasite avait été réduit à néant, bien que les officiers humains n'aient gèrent apprécié cet acte à sa juste valeur.
Afin de faciliter la coordination de leurs forces et aussi pour protéger leurs personnes, les membres de l'amirauté du CSNU avaient été invités à prendre place dans la grande salle de réunion stratégique du Shadow of Intent. D'autant que la situation était extrêmement grave.
Assis sur son siège de commandement, Irul cherchait à comprendre quel était le but des prophètes et comment ils comptaient l'atteindre. L'artéfact qu'ils avaient révélé sur cette planète était certes d'une taille gigantesque comparé aux oeuvres des humains ou de l'Alliance, mais ce n'était rien face aux mondes-anneaux des forerunners. Cela ne pouvait être l'Arche, cette pièce maîtresse qui contrôlerait les sept Halos de la galaxie. Il s'agissait sans doute d'autre chose. Peut-être une balise, un cartographe, une porte... tout était possible lorsqu'il était question des forerunners. Mais quelle que soit la nature de cette chose, le prophète de la Vérité en possédait la clé. Et cette clé, c'était son vaisseau.
Alors que le commandant suprême réfléchissait ainsi, les spartans regardaient pour la cinquième fois le message laissé par Cortana dans l'objet qu'avaient récupéré Miranda et Johnson. C'était la seule chose que l'IA humaine avait réussi à télécharger dans cette banque de donnée, et à en juger par ce qu'elle disait, la fin était proche pour chacun d'entre eux : apparemment, le Parasite avait réussi à prendre le contrôle d'assez de vaisseaux pour briser le blocus sangheili, et se dirigeait désormais vers la Terre avec cet armada corrompu. De plus, la cité sainte de Grande Bonté se trouvait à la tête de cette flotte. Il était clair que rien ne pouvait plus sauver ce monde, à moins qu'un miracle n'arrive, et très rapidement.
- Commandeur ! déclara l'amiral Hood. Mes troupes sont prêtes à lancer l'attaque dès que vous serez prêts.
- Vous êtes sûr de vouloir former le premier fer de lance ? demanda le jeune sangheili.
- Absolument ! Ceci est notre monde d'origine, le joyaux de notre civilisation, et nous le défendrons à n'importe quel prix !
Irul eut du mal à ne pas montrer son incertitude quand à la réussite de ce plan. Il savait combien la fierté et l'orgueil pouvaient conduire les officiers à mener des actions suicidaires sans même s'en rendre compte. Selon lui, la stratégie choisie pour attaquer le prophète était bonne, mais aurait de plus fortes chances de réussite si elle était menée par les forces sangheilis au lieu des humains. Ces soldats étaient peut-être bien déterminés et parfois surprenants, mais ils étaient faibles, mal équipés. Ils ne feraient pas le poids face aux troupes d'élite jiralhanaes auxquelles ils devraient faire face.
A vrai dire, les seuls humains capables de se mesurer au prophète se comptaient sur les doigts d'une seule main de sangheili. Leur participation dans ce conflit était d'une importance capitale. Aussi Irul demanda au commandant humain :
- Et qu'en pensent les spartans ?
Lord Hood se tourna vers les trois guerriers géants. Ils préparaient leurs équipements tout en discutant sur les fréquences codées de leurs armures sans qu'on puisse les entendre. Ont aurait put croire qu'ils communiquaient par télépathie. Jamais Irul n'avait connu d'êtres qu'ils pourrait considérer comme l'égal des sangheilis, et il n'aurait jamais cru non plus qu'il aurait à les envoyer à la mort...
- Je pense qu'ils sont prêts à aller aussi loin qu'il le faudra pour sauver l'Humanité, répondit l'amiral. Ils savent parfaitement ce que l'on attend d'eux.
Comme s'ils savaient que l'on parlait d'eux, les spartans tournèrent leurs regards vers les deux généraux et s'approchèrent à pas lourds. Leur marche silencieuse était d'autant plus impressionnante qu'elle créait une vague de vibrations aussi fortes qu'un bouclier de Lekgolo qui dévalerait un escalier. Lorsqu'ils arrivèrent devant Irul, ils s'immobilisèrent en croisant les bras, comme pour montrer qu'ils attendaient leurs ordres.
- Spartans ! déclara Lord Hood. Nous agirons suivant le plan que nous avons établi. Est-ce que vous êtes prêts ?
- Monsieur, oui monsieur !
Seul John avait répondu à la demande de l'amiral, tout comme il fut le seul des trois à se mettre au garde-à-vous. Cela ne manqua pas de provoquer une certaine indignation parmi le corps des officiers humains présents. Plusieurs d'entre eux se levèrent de leurs sièges anti-gravitiques mais aucun n'osa prononcer le moindre mot, de peur de voir ces spartans se retourner contre eux. Après tout, Jack et Rei s'étaient fait une sacrée réputation au sein de la chaîne de commandement du CSNU depuis leur indépendance en 2543, où ils étaient devenus des soldats autonomes ne recevant d'ordres de personnes. A cause de l'aura de légende qui entourait ces guerriers et des terribles dégâts qu'ils causaient chez l'ennemi, cette soit-disante désertion avait été tolérée par l'amirauté. Mais aujourd'hui, cela pouvait devenir un problème. Ces deux-là avaient toujours été des soldats à problèmes...
- Qu'une chose soit bien claire, déclara Jack en s'efforçant d'employer un ton diplomate. Nous ne recevons d'ordres de personne, pas même de John. Lorsque le moment sera venu, nous déciderons du rôle que nous jouerons dans cette bataille, et nous le remplirons quel qu'il soit.
L'amiral Hood était sur le point de s'emporter, mais quelque chose retint les mots dans sa bouche. Peut-être était-ce sa peur de subir la colère des spartans, peut-être son impression que ses paroles n'auraient absolument aucun effet, ou peut-être le geste presque imperceptible que John esquissa pour lui faire signe de garder son calme. En tout cas, le Lord se rassit durement sur son siège sans quitter des yeux les deux insubordonnés. Immédiatement, ces spartans devinrent assez sympathiques aux yeux d'Irul et d'Elda, qui comprenaient parfaitement de tels sentiments. Mais ils étaient probablement les seuls à partager cette impression...
Afin d'éviter de faire encore monter la tension, Jack et Rei quittèrent la salle de réunion stratégique, non sans saluer leur major John d'un simple hochement de tête. Lorsque la porte se referma derrière eux, plusieurs soupirs de soulagement furent relâchés, tandis qu'Irul exprima ce que l'on pourrait considérer comme l'équivalent sangheili d'un sourire.
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Le soleil était en train de disparaître à l'horizon lorsque l'ordre d'attaque fut donné. Tous les vaisseaux disponibles de l'alliance humano-sangheili constituèrent un unique groupe d'assaut qui fila à tout allure vers les forces du prophète. Les élégants croiseurs extraterrestres formaient une sorte de bouclier protecteur autour des robustes bâtiments de guerres des humains. Ces derniers traversèrent le mur de défense de la flotte jiralhanae en dérivant toute leur puissance vers leurs moteurs, tandis que leurs alliés couvraient leur avance en concentrant l'attention ennemie sur eux. Des centaines de chasseurs et de bombardiers légers quittèrent leurs rampes de lancement pour apporter une véritable tempête de chaos et de destruction. Des escadrilles de Longsword traquaient les chasseurs banshees pour permettre à des groupes de Séraphins sangheilis de lâcher leurs chargements de bombes à plasma sur les points névralgiques des croiseurs jiralhanaes. Des salves de torpilles plasmatiques traçaient une toile de traits de fumée dans l'atmosphère avant de percuter les boucliers de protection des vaisseau ou d'aller se perdre à l'horizon. Quelques instants plus tard, plusieurs explosions retentirent contre les coques des bâtiments en les secouant violemment. Le carnage prenait rapidement une ampleur titanesque.
Mais Irul ne cherchait pas ce genre de victoire. Tout ceci n'avait pour but que de permettre aux appareils humains d'atteindre le vaisseau forerunner de Vérité pour larguer une nuée d'appareils Pélicans. Les premières navettes étaient lancées en pilotages automatiques suivant des trajectoires pré-calculées et avaient à leur bords suffisamment d'explosifs pour pulvériser la moitié d'une lune. Ils s'écrasèrent sur la coque hyper-dense presque simultanément, et alors que le soleil de la Terre lançait ses derniers rayons, un nouveau apparu l'espace de quelques secondes. Lorsque la lumière disparut, un trou de sept mètres de diamètre était creusé dans le vaisseau forerunner.
Les autres transporteurs de troupes humains s'engouffrèrent aussitôt par cette ouverture qui débouchait sur une immense salle presque totalement dénudée aux murs parcourus d'énormes conduits. C'est là qu'ils firent débarquer leur cargaison vivante, le groupe d'assaut le plus important de l'histoire de l'humanité, nom de code Groupe de Chasse. Il était constitué des meilleurs soldats du CSNU disponibles pour cette opération : plus de deux cent TCAO et une centaine de marines des troupes spéciales, avec à leur tête trois combattants spartans.
- Que les Pélicans retournent à leurs vaisseaux d'attache immédiatement ! ordonna John. A toutes les troupes, ce n'est pas le moment de traîner ! Nous allons progresser le plus vite possible jusqu'au centre de commandement du vaisseau ! Escouades Alpha-1 à Beta-5, vous venez en tête avec moi ! Et je veux toutes les escouades Gamma et Epsilon pour couvrir nos arrières pendant notre avance ! Les autres, placez-vous en soutient selon les positions ennemies !
Alors que les soldats s'organisaient selon ses ordres, John se tourna vers ses deux compagnons pour leur demander :
- Et vous ? Qu'est-ce que vous comptez faire ?
- On va te suivre, répondit Rei. Si on avance tous les trois en pointe, le groupe avancera suffisamment vite pour empêcher l'ennemi de nous enliser. De plus, je pense que notre IA te sera aussi très utile. Tu peux compter sur nous.
Mais soudain, quelque chose secoua le vaisseau forerunner. Quelque chose d'énorme.
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Depuis le pont de commandement du Shadow of Intent, les généraux humains et sangheilis virent parfaitement le colossal artéfact forerunner revenir à la vie, déployant sur ses extrémités d'immenses plaques métalliques comme autant de pétales gris sombre. Des rayons de lumière blanche parcoururent la surface du dispositif en convergeant vers le centre, où était posé le vaisseau du prophète. Puis, ce dernier projeta un rayon aveuglant vers le ciel, et une formidable onde de choc balaya tout ce qui se trouvait dans les environs.
La bataille s'arrêta instantanément. De nombreux vaisseaux furent projetés contre les falaises entourant l'artéfacts, leur coque percutant la pierre avec violence mais sans grands dommages. D'autres, comme le Shadow of Intent, furent seulement propulsés dans les airs en dérivant légèrement sous l'impulsion. Les vaisseaux jiralhanaes s'étaient apparemment préparé à cet évènement, car leurs équipages furent capables de reprendre rapidement le contrôle pour revenir vers l'artéfact, au-dessus duquel était apparu une étrange et gigantesque sphère d'un noir inquiétant.
Sans hésiter, le vaisseau du prophète plongea au sein de cette sphère de ténèbres comme si elle était faite d'eau, suivit de toute la flotte jiralhanae pour disparaître... quelque part.
- Par les forerunners, lâcha Irul en voyant cela. Que s'est-t-il passé ?
- On dirait que Vérité vient d'ouvrir une sorte de portail, fit Miranda Keyes. Il conduit sans doute à l'Arche.
- Alors nous devons le suivre et porter le combat de l'autre côté.
- Attendez ! s'écria Lord Hood. Nous ne pouvons pas abandonner la Terre ! Le Parasite est sur le point de nous attaquer !
- Que préférez-vous sacrifier, amiral ? Votre planète ou votre peuple ? Si Vérité parvient à activer les anneaux, nous seront tous anéantis. De plus, si seulement le quart de ce qu'a dit votre IA est vrai, votre monde est déjà condamné. Personne n'est jamais parvenu à vaincre le Parasite, pas même les forerunners, et vous pensez avoir la moindre chance de lui résister ?
- Je ne laisserai pas la Terre devenir un champ de ruine !
- Quelle que soit votre décision, j'emporte tous mes vaisseaux avec moi. Je ne sacrifierai pas un seul sangheili pour une cause perdue.
Soudain, la détermination de Lord Hood disparut. Les combats avaient grandement affaibli les forces du CSNU, n'épargnant qu'une poignée de vaisseau sur la vaste flotte qui défendait autrefois la Terre. Il ne faisait aucun doute que lorsque le Parasite arriverait, ils se feraient tous mettre en pièce en un rien de temps.
C'est alors qu'un bruit strident se fit entendre dans les haut-parleurs. L'instant suivant, un officier sangheili vint à Irul pour lui annoncer :
- Commandant suprême ! Une flotte humaine de trente-neuf vaisseaux vient de surgire du sous-espace à trois milliers de kilomètre d'ici. Ils se dirigent vers nous en ce moment.
- Etablissez-moi une liaison avec leur vaisseau-amiral !
Sur l'écran principal, l'image d'un d'un officier humain assit dans un siège de commandement apparut. Il était vêtu de l'uniforme standard des officiers de la Navy et avait le visage extrêmement froid, sa dureté étant encore renforcé par la longue cicatrice qui traversait sa joue gauche.
- Ici le vice-amiral Daric Halgar, commandant de la flotte de réserve des chantiers navals de Medusa V. Au nom des forces du CSNU, je vous ordonne de quitter cette planète immédiatement ou nous devrons vous détruire jusqu'au dernier.
- Vice-amiral Halgar ! fit Lord Hood. Nous sommes heureux que vous soyez arrivé jusqu'à nous. Cependant, notre situation a changé : nous sommes désormais alliés à la race des sangheilis. Inutile de vous montrez agressifs, il n'y a aucun ennemi ici.
- Quoi ?! fit une voix railleuse de l'autre côté de la liaison. On ne combat plus ces faces-de-poulpe, désormais ?
Soudain, l'image d'un spartan apparut sur l'écran principal. Son ancienne armure Mark-V était extrêmement endommagée, mais fit quand même sérieusement grincer le siège de l'officier lorsqu'il s'appuya dessus pour se placer dans le champs de la caméra. Bien que son casque soit cabossé et sa visière quelque peu fissurée, il restait aussi impressionnant que tout autre spartan. Son attitude était cependant bien moins protocolaire que les autres super-soldats du CSNU, même par rapport à Jack et Rei qui n'appartenaient officieusement plus à l'armée, lui donnant l'allure d'un gamin sur-excité en armure. Lord Hood fut le premier à en être indigné :
- Qu'est-ce que c'est que ce comportement, soldat ? Identifiez-vous immédiatement !
- Spartan Sam-034, monsieur ! De nouveau en service et prêt à botter quelques culs !
(note de l'auteur : Pour les connaisseurs comme pour les néophytes, il est absolument nécessaire d'avoir lu la fanstorie Le Premier Démon pour comprendre l'arrivée du spartan Sam-034 et de la flotte de Medusa-V)
CHAPITRE 7 : L'ultime œuvre des dieux
0348 unités de temps du 6 novembre 2552 (calendrier militaire) / vaisseau forerunner inconnu, Afrique du Sud, planète Terre.
Le groupe d'assaut du CSNU venait à peine de se mettre en route à l'intérieur du vaisseau forerunner lorsque l'immense artéfact sur lequel il était posé s'activa avec une violence telle qu'on aurait cru que la terre s'était ouverte en deux. Quelques instants plus tard, une faible secousse se fit ressentir et les soldats comprirent que le vaisseau avait décollé. Aussitôt, John activa sa radio et chercha à contacter ses supérieurs :
- FLEETCOM ! Ici Sierra 117 ! Que se passe-t-il ?
- Major ! fit une voix à moitié couverte par les parasites. Vérité vient d'activer une sorte de portail et se dirige droit dessus ! J'ai bien peur que les communications avec votre équipe deviennent impossibles d'un moment à ...
Et effectivement, la liaison COM fut brusquement coupée. A présent, ils étaient réellement seuls, sans aucun soutient pour les aider, mais de toute façon aucun plan de renfort n'avait été prévu depuis le départ.
- Qu'est-ce qu'on fait, alors ? demanda Jack en se tournant vers le Major.
- On continue comme prévu : notre objectif principal est de capturer le prophète de la Vérité et l'utiliser comme otage pour obliger la flotte ennemie à se rendre. Prendre le contrôle de ce vaisseau est notre objectif secondaire si l'objectif principal est impossible ou ne permet pas d'arrêter la bataille. C'est bien clair ?
- Cinq sur cinq.
Sur ce, le groupe d'assaut se remit en route.
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Poussée par l'envie de contempler ce qui était probablement la plus grande création des forerunners, toute la flotte jiralhanae avait suivit le vaisseau de Vérité à travers le portail. Cela avait toutefois constitué une erreur stratégique immense, car au lieu de retenir l'armada sangheili sur Terre, cette décision permit aux fils de Sangheilos de les poursuivre jusqu'à l'Arche. Et même s'il possédait nettement moins de vaisseau que ses ennemis, Irul avait bien l'intention de stopper le prophète quel qu'en soit le prix.
C'est pourquoi il s'élança avec sa flotte à travers le portail, avec comme seule aide humaine la frégate Forward Unto Dawn, sous les ordres du commandant Miranda Keyes. A son bord se trouvait également le sergent Avery Johnson et le spartan Sam-034 dont l'armure avait put être changée, tous prêts à se battre pour le salut de la galaxie. Toutes les autres forces humaines étaient restées sur Terre afin de défendre leur planète natale contre le Parasite. Une tentative désespérée et suicidaire, mais que Irul comprenait malgré tout : si Sangheilos elle-même était menacée, tous les frères guerriers sans exceptions se rassembleraient pour la protéger, même contre une armada de parasites.
Lorsque le Shadow of Intent passa de l'autre côté du portail, se fut pour se trouver en orbite au-dessus de quelque chose de gigantesque, au-delà de toute imagination. Cette chose avait la forme d'une fleure à sept pétales et à la forme presque aplatie, dont les bordures étaient faites du métal hyper-dense caractéristique des créations forerunners. L'intérieur de sa surface, cependant, était identique à celle des anneaux-mondes : la reproduction parfaite de ce que pourrait être le monde idéal. Ca et là, on pouvait apercevoir les plus grosses structures artificielles, dont certaines étaient agglomérées en vastes villes.
Et en orbite au-dessus de cette merveille se trouvait l'armada jiralhanaes englobant le précieux vaisseau forerunner de Vérité.
- Quelle est la situation ? demanda Irul à l'un de ses lieutenants-opérateurs.
- Le vaisseau du prophète se dirige vers la surface de l'Arche pour s'y poser, et les jiralhanaes positionnent leurs vaisseaux pour nous empêcher de le suivre. Ils sont trois fois plus nombreux que nous.
- Alors préparez les troupes pour un débarquement massif au sol. Je veux que toutes les navettes capables de voler soient chargées de nos guerriers et contournent le blocus ennemi pour établir une tête de pont sur l'Arche.
- Bien, commandeur.
- Je vais me rendre sur le front personnellement. Vous êtes désormais en charge de notre flotte. Faites en sorte de garder occupés les vaisseaux jiralhanaes le plus longtemps possible.
- Je m'acquitterai de cette tâche avec honneur, frère commandeur. Apportez à nos ennemis la juste fureur des guerriers de Sangheilos !
Irul quitta alors son siège de commandement et se dirigea vers la sortie, suivi par Elda qui comptait bien se rendre sur le front avec lui.
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A l'intérieur du vaisseau forerunner, les brutes chargées de défendre leur prophète avaient vite fait de repérer les humains et d'organiser une solide défense. Ils avaient emmené avec eux des légions entières de grognards, de rapaces et de drones. Les trois spartans avaient même fait la rencontre de trois couples de chasseurs tous particulièrement gênants qui demandèrent une grande puissance de feu pour être neutralisés. Ce déploiement de force n'avait pas suffit à éliminer le groupe d'assaut ni à diminuer suffisamment ses effectifs, mais avait par contre réussit à le stopper dans son avancé au niveau d'une vaste salle très haut de plafond et remplie par des rangées de larges colonnes très espacées dans lesquelles circulait un étrange liquide d'un bleu fluo.
L'ennemi était partout et ne lésinait pas sur les moyens pour tenter d'écraser les intrus qui menaçaient le prophète et le Grand Voyage. Heureusement, l'endroit était beaucoup trop exigu pour y faire manœuvrer des véhicules. Même John n'imaginait pas l'enfer que cela aurait été si les brutes avaient réussi à amener ne serait-ce qu'un seul char Apparition. La situation était déjà suffisamment compliquée comme ça. Il fallait pourtant qu'ils se sortent de là et continuent leur progression, sans quoi tout ceci n'aurait servi à rien.
C'est alors que la radio de John se mit à gresiller.
- ... under Dawn à groupe d'assaut ! ...pondez, groupe d'ass... Est-ce que vous ...cevez !
- Ici Sierra 117 ! fit John. Je vous reçoit difficilement, Dawn ! Il semble y avoir des interférences.
- Quelle ...otre situation, Sierra 117 ?
- Nous avons été coincés par l'ennemi. Notre progression est stoppée pour le moment.
- Ecout... ... ituation... ... combat en orb... ... ...bjectif...
- Répétez, Dawn ! Je perds votre signal !
Mais personne ne répondit. Il y avait beaucoup trop d'interférences dans la zone, et le signal n'était plus assez fort pour atteindre la frégate du CSNU qui pouvait bien se trouver à des milliers de kilomètres, à présent. Encore une fois, John et ses troupes se retrouvaient tous seuls. La seule chose qui avait changée était qu'il savait désormais qu'il restait encore au moins un vaisseau du CSNU dans le secteur, mais cela ne leur était d'aucune utilité pour le moment. John se tourna alors vers ses deux coéquipiers spartans et lança :
- Jack ! Rei ! Amenez-vous un peu ici !
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai besoin que vous utilisiez votre IA pour trouver un moyen de nous tirer de ce guêpier.
- Compris, répondit Rei.
La spartan ouvrit la liaison interne de son armure sur la fréquence SquadCom afin que ses deux partenaires entendent sa discussion avec Athéna, l'Intelligence Artificielle que Jack et elle avaient reçu de la part du Dr Halsey lorsqu'ils avaient quitté le CSNU.
- Est-ce que tu as une solution à notre problème, Athéna ?
- D'après les données topographique que j'ai put établir à partir des senseurs de vos armures, le sol situé à trente-cinq mètres vingt-neuf à quatorze heure du spartan 114 est fait en verre. En dessous se trouve une autre salle haute de seulement trois mètres. Si vous arrivez à faire exploser la vitre au sol, vous pourrez sans difficulté sauter à l'étage inférieur et quitter cette zone.
- Merci, Athéna. On s'en charge.
Jack s'était déjà tourner vers les plus proches marines et troupes de chocs afin de rassembler suffisamment d'explosifs pour ouvrir leur sortie. Le sol vitré n'était pas très loin, géographiquement parlant, mais avec toutes les troupes ennemies présentes dans la zone, chaque mètre pouvait aussi bien être un kilomètre. Il allait leur falloir une couverture d'enfer pour atteindre le point d'évacuation.
- J'ai besoin d'une équipe de sniper ici ! beugla Jack dans la radio. Couvrez-moi du mieux possible pendant que je me rapproche de cette zone ! Rei, tu te charge de les commander et tu me préviens des éventuels mouvements ennemis.
- Pas de problème. Je vais t'ouvrir un chemin, mais tâche de ne pas trébucher en route, d'accord ?
Jack ne répondit rien car ce n'était pas nécessaire. Mais au moment où il allait s'avancer, John le saisit par le bras et lui dit :
- Tu comptes quand même pas y aller seul ?
- Si tu tiens tant que ça à venir, te gênes pas, ça me déviera quelques tirs.
Ils s'élancèrent alors tous deux vers leur objectifs tandis que derrière eux, Rei et cinq autres soldats équipés de fusils de précision abattait toute cible qui se présentait à eux ou que se trouvait sur le passage des spartans. Progressant à pas rapides entre les colonnes, ils se retrouvèrent vite sous le feu de nombreux ennemis. Les brutes semblaient avoir compris ce qu'ils comptaient faire, et commençaient à rassembler leurs troupes vers cette zone. John saisit alors une grenade fumigène qui pendait à sa ceinture et la dégoupilla avant de la faire rouler devant lui. L'écran de fumée recouvrait un très large angle de tir, mais pas encore suffisant pour leur éviter d'être pris pour cibles. Heureusement, leurs compagnons tinrent les brutes occupées le temps qu'ils se rapprochent du sol vitré.
Celui-ci était situé au centre de cette immense salle et faisait environ cinquante mètres carrés. Il était impossible de ne pas le remarquer, ni de le manquer lorsque Jack y jeta une sacoche remplie de charges explosives C-9. Quelques instants plus tard, un soleil miniature apparut au milieu des colonnes dans un grand fracas de verre brisé et une ouverture béante apparut.
- Tout le monde ! fit John. Regroupez-vous sur ma position !
Immédiatement, les membres du groupe d'assaut quittèrent leurs positions pour se diriger vers la sortie improvisée. Appuyés par une vingtaine de troupes de chocs, les trois spartans couvrirent la retraite des autres soldats qui s'accrochèrent au bord du trou ainsi créé avant de se laisser tomber en contrebas. Certains d'entre eux plantèrent des cordes à grappins magnétiques afin de descendre en rappel, et d'autres les suivirent ensuite. Il ne fallut en tout qu'une trentaine de secondes pour faire évacuer l'ensemble du groupe. Les spartans furent les derniers à descendre, sautant simplement depuis le rebord pour atterrir trois mètres plus bas comme si de rien n'était.
Seulement, il ne fallait pas se leurrer : les brutes n'allaient pas tarder à les suivre par le même chemin. C'est pourquoi John ordonna à ses hommes d'installer toutes les mines antipersonnelle ANTLION dont ils disposaient afin de ralentir l'ennemi.
Alors qu'ils reprenaient leur route à travers le vaisseau forerunner, ils entendirent une série d'explosions retentir derrière eux...
Posté le : 25/12/2008
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