DIVERS - Fan fiction
Et si les Covenants étaient arrivés plus tôt...
Et si les Covenants étaient arrivés plus tôt
Une bourrasque de vent fit tomber le journal que l’homme avait posé sur la table, le réveillant au passage. Il attrapa le chapeau qu’il avait posé sur son visage, le replaça sur le haut de son crâne, décroisa ses jambes de la table et se leva calmement.
- Alors, Suzanne, il vient ce café ? cria-t-il en direction de la porte. La douce voix de la femme lui indiqua qu’elle arrivait. Il plaça ses poings sur ses hanches et s’avança vers la rambarde de bois avant d’y poser les coudes. L’air chaud faisait voler ses cheveux et le sable fin du désert venait se loger dans sa courte barbe. Un petit rictus apparut dans le coin droit de sa bouche, au loin, le nuage de vapeur se déplaçant lentement indiquait que les mineurs n’allaient plus tarder. Regardant calmement le paysage qui se trouvait devant ses yeux, l’homme n’entendit pas arriver la femme derrière lui...
- Voici ce que vous m’aviez demandé Monsieur.
- Suzanne, combien de fois te l’ai-je dis ? Ne m’appelle pas Monsieur !
- Euh... Très bien John. Elle repartit alors de là où elle venait, laissant le grand personnage une fois de plus seul avec lui-même. Il attrapa le petit récipient de fer et prit son temps pour en vider le contenu. Toujours appuyé contre la rambarde, il regardait maintenant la façade de bois placée juste devant lui... «Il faudrait vraiment que je réparre cette foutue fenêtre» pensa-t-il tout haut. «On dirait que ce travail a été fait...» Un son strident le tira de sa rêverie, le train venait d’arriver en gare et le crissement des freins résonnait dans toute la plaine. Il sourit de nouveau et attendit quelques secondes avant de retourner s’assoir dans son fauteuil, prêt à recommencer sa sieste. Mais à peine avait-il placé ses jambes sur la table basse que le hennissement d’un cheval se faisait entendre à une quinzaine de mètres. Aussitôt, il se leva, replaça son couvre-chef et mit sa main droite à sa ceinture ; à l’affut, il regardait la bête et son cavalier. Ce dernier stoppa sa monture juste devant la petite terrasse, dévisagea l’homme au chapeau quelques instants avant de prendre un air hautain...
- Vous êtes immédiatement attendu au saloon, pressez-vous... Puis repartit d’où il venait. Pendant une dizaine de secondes, John resta pantois, n’arrivant pas à croire qu’on puisse lui parler sur ce ton, il se baissa ensuite, prit la petite étoile dorée sur la table basse, replaça son colt dans son holster et sauta par-dessus la frêle barrière de bois avant d’atterrir directement sur son mustang. Lui donnant un coup au milieu des côtes, il partit en direction de la petite ville, prêt à en découdre avec l’insolent qui l’avait dérangé au milieu de l’après-midi...
C’est furieux que le shérif poussa les deux portes coulissantes du saloon, qui vinrent s’écraser contre les parois du bâtiment, faisant également sauter un ressort. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que les lieux habituellement remplis du soir au matin étaient vides, mais surtout silencieux. Il n’y avait que cinq personnes présentent, quatre avec un grand blouson noir et de grands couvre-chefs de la même couleur ainsi que le marshal de la ville. L’homme se tenant encore dans l’encablure de la porte compris tout de suite de quoi il s’agissait quand il vit l’insigne sur le torse de l’un des personnages au chapeau...
- Le General Land Office, murmura-t-il dans sa barbe.
- Ainsi vous voici devant nous John Smith, annonça le jeune gaillard qu’il avait eu l’honneur de rencontrer quelques minutes plus tôt. Je vois que malgré tout, votre légende vous précède, et j’aurais été prêt à parier que vous seriez arrivé plus vite...
- Mais je vous en prie, sortons, nous verrons ensemble comment se porte ma légende...
- Suffit ! Rugit celui qui semblait être le plus vieux... Ses cheveux poivre et sel coiffés en queue de cheval arboraient la même couleur argentée que sa longue barbe taillée en pointe.
- Nous ne sommes pas venus ici pour ce genre de gaminerie, reprit-il, et maintenant que vous être présent, je vais pouvoir vous expliquer la raison de notre présence. Il semblerait, selon le Departement of treasury, que vos impôts ne soient pas à la hauteur de vos ressources minières...
- Je trouve que...
- Qu’il n’y a aucune raison de discuter, nous sommes donc du même avis. Messieurs, je vais vous laisser nous conduire à la mine de Las Mirandas.
- Mais il fait bien trop chaud, reprit le Marshall, qui venait juste de se faire couper la parole. Nous sommes en plein milieu de l’après-midi, c’est bien trop dangereux !
- Vous voulez sans doute dire que vous refusez d’obéir aux ordres d’un représentant de la loi ?
- Suivez-moi, conclut la Marshall en secouant la tête...
Cela faisait une bonne quinzaine de minutes que les six hommes marchaient au milieu du désert, les rafales de vent qui balayaient la plaine de temps à autre rafraichissaient les marcheurs, mais leur envoyaient également du sable dans les yeux et sur le visage, John avait chaud, il était dégoulinant et la poussière du désert recouvrait sa peau moite.
- Comment peuvent-ils supporter une telle chaleur avec leur blouson de cuir ? se demanda-t-il à lui-même. Il était légèrement en retrait pas rapport aux autres, prenant un peu plus son temps pour les suivre. Cependant, après un instant de réflexion, quelque chose ne lui sembla pas normal, il s’arrêta donc, et fut frappé de stupeur quand il prit conscience de ce qu’il était en train de se passer. Tous les animaux des alentours poussaient leurs cris, le brouhaha ambiant était juste infernal et John s’insulta de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Il s’approcha de l’un des enclos de vaches et regarda quelques instants les bêtes qui hurlaient à la mort. «Mais qu’est-ce qu’il est en train de se passer ?», se demanda l'homme, qui ne savait comment réagir... En observant aux alentours, il vit également les chiens qui se débattaient, certains se mordaient les pattes, les autres tiraient sur leur corde au point de s’étrangler. Le shérif ne comprenait rien, il resta un petit moment à regarder ainsi toutes les bêtes, ne remarquant pas que ses compagnons ne l’avaient pas attendu. Et il s’empressa de les rejoindre dès qu’il s’en rendit compte. Cinq bonnes minutes de course lui furent nécessaires pour les rattraper. Et il arriva à l’entrée du tunnel alors qu’ils venait juste d’y pénétrer.
- Attendez, venez voir ça... leur cria-t-il dans un souffle.
Ne cachant pas leur mécontentement, les hommes au blouson s’approchèrent lentement, toujours sur leur garde. Dès qu’ils furent au même niveau que John, celui-ci les somas d’écouter, ce qu’ils firent sans la moindre hésitation. Et alors que l’homme de loi s’attendait à une réaction immédiate, il décida, devant leur air déconfit, de faire taire les petites voix dans sa tête et d’être plus attentif... Rien, il n’y avait plus un bruit qui montait de la plaine, de plus, celle-ci était maintenant étrangement silencieuse, seul le doux sifflement du vent se faisait entendre.
- Je vois que vous vous payez notre tête... lança le vieil homme à la queue-de-cheval.
- Mais je ne suis pourtant pas fou ! éclata John.
- Il semblerait pourtant que si, répondit l’homme en se retournant, emportant sa suite avec lui.
John était rouge de rage, et avait posé sa main sur son colt, il serrait les dents et contractait ses muscles... Alors qu’il s’apprêtait à provoquer un peu plus les intrus, une main se posa sur son épaule.
- Ne t’en fais pas, lui dit le Marshall, je les ai entendu moi aussi. Mais je ne saurais te dire ce qu’il se passe, je n’en ai pas la moindre idée...
- Merci, David. répondit l’autre en éloignant sa main de l’arme. Les deux hommes se ressemblaient, bien que leur différence d’âge soit plus que visible. Le Marshall repartit à la suite des quatre personnages, laissant son compagnon seul avec lui-même. «Mais qu’est ce qui ne va pas aujourd’hui ?», se demanda ce dernier. Les poings sur ses hanches, il regardait le vaste paysage de l’entrée de la mine. Sa vue se troubla soudainement, il avait l’impression de ne plus discerner les contours des nuages, tout devenait flou, les lignes se déformaient, se rassemblaient... Un point au milieu du ciel devint noir, et se mit à tourner, entrainant les formes des nuages avec lui. Le coeur de John se mit à battre plus rapidement, il fut pris de vertiges et se mit à trembler, une goutte de sueur perla alors sur son front... Ne comprenant pas ce qu’il était en train de se passer, ce dernier recula légèrement, ne sachant quoi faire, il resta immobile, en gardant sur son visage une expression tendue. Une grande chose violette, ronde en son centre, mais étirées sur ses extrémités, sortit alors du tourbillon, et s’arrêta presque instantanément au-dessus de la plaine. L’homme déglutit lentement, il ne bougeait plus et pouvait sentir les battements de son coeur jusque dans ses pieds. Une grande onde de choc arriva ensuite, elle le projeta au sol et fit trembler la terre, toute la plaine se réveilla et le bruit devint insupportable, une grande bouffée de poussière provint du fin fond de la mine et recouvrit John de sable blanc. Ne comprenant rien, il se releva rapidement pour retourner voir la scène. Son coeur sembla s’arrêter de battre quand il découvrit une immensité d’appareils volant dans le ciel, ils étaient tous plus ou moins loin mais leur vision donna des malaises au shérif.
- Qu’avez-vous fait, pauvre sot ! cria la voix d’un des hommes derrière lui, John se retourna juste à temps pour le voir sauter dans sa direction, il tendit le bras, l’attrapa à la gorge et le plaqua au sol.
- Je n’ai rien fait, pauvre fou ! répondit-il en serrant les dents. Il lâcha sa victime et se releva avant de se retourner... Cependant, il faillit tomber à la renverse en remarquant que, jusqu’à l’horizon, des colonnes de fumée s’élevaient vers le ciel. Le village, légèrement en contrebas était attaqué par les flammes, mais pas seulement, de nombreuses explosions de différentes couleurs parsemaient toute la plaine, il y avait également de petits traits de couleur qui fusaient de tous les côtés. L’homme au blouson s’était relevé et placé juste derrière le shérif, ils ne disaient plus rien, observant simplement le massacre en train de se produire dans la plaine. John n’en croyait pas ses yeux, qu’il frotta fortement, tout en essayant de se convaincre qu’il avait juste trop bu la veille...
Posté le : 24/11/2013
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