DIVERS - Fan fiction
Raid sur Paris IV
Chapitre 1 : Nous sommes toujours en guerre
2349 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ Système Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, base d’entraînement n°27.
La nuit avait recouvert le camp. C’était une base parmi tant d’autres dispersées à la surface de Reach, avec ses nombreuses casernes et les bâtiments qui constituaient habituellement ce genre de camp. Il était principalement utilisé comme lieu d’entraînement pour les soldats nouvellement formés ou étant dans les premières parties de leur formation. Dirigée par le colonel Ferston, un homme méticuleux et soucieux du règlement, les résultats de ses recrues étaient nettement supérieur à la moyenne des autres terrains d’entraînement. Mais dans le fond, rien ne le différenciait véritablement d’une autre installation militaire. Elle possédait un imposant mur défensif blindé équipé de passerelles renforcées et de miradors avec tourelles automatiques et projecteurs, et parcouru en permanence par de nombreuses sentinelles. Il faudrait employer au moins un bataillon entier pour espérer prendre cette base.
Pourtant…
Le projecteur éclairant la partie Nord de la base se mit brusquement à faiblir, et grésilla énergiquement avant de s’éteindre complètement. Le première classe Wallace Jeys qui était en poste sur ce mirador se dépêcha d’inspecter le dispositif d’éclairage, mais celui-ci ne semblait pas vouloir se rallumer. Immédiatement, Wallace empoigna sa radio :
- Poste de Commandement ! Ici première classe Jeys. Mon projecteur s’est éteint.
- Bien compris, Wallace ! On t’envoie un technicien pour régler ça.
L’ingénieur ne fut pas long. Il y en avait toujours un réveillé dans la base, car l’expérience avait souvent montré que les problèmes techniques n’a aucun respect pour le sommeil des hommes. Après un court examen du projecteur, le spécialiste rendit son verdict :
- C’est juste l’ampoule qui a grillé, mon gars. N’importe quel matos finit par lâcher à un moment, de toute façon. Heureusement, j’en ai amené une de rechange.
Il ne fallut pas longtemps pour changer le système d’éclairage qui se remit aussitôt à éclairer la zone extérieure.
- C’est déjà la troisième ampoule de 55 que je change ce mois-ci, râla l’ingénieur. Faut croire qu’elles ont une espérance de vie bien déterminée. Il va peut-être falloir qu’on les change toutes pour éviter d’avoir à le faire en pleine nuit…
- En tout cas, merci d’être intervenu aussi vite.
- De toute façon, on ne risque pas d’être attaqués, ici.
Soudain, Jays aperçut une ombre s’approcher du technicien. Il ouvrit la bouche pour l’avertir, mais un puissant coup sur sa nuque le fit tomber dans l’inconscience. Une fraction de seconde plus tard, le corps de l’ingénieur le rejoignit sur le sol du mirador.
Assis confortablement derrière son bureau, le colonel Ferston examinait les rapports concernant les résultats d’entraînement de ce mois-ci. Ils étaient en baisse. Et ce n’était pas nouveau. Cela faisait déjà plusieurs mois que la qualité des troupes faiblissait progressivement. C’était comme s’ils n’avaient plus la même volonté, et qu’ils se contentaient d’effectuer leurs exercices sans essayer de donner leur maximum. Et le colonel ne savait pas quoi faire pour les motiver.
Le camp d’entraînement 27 était connu par la hiérarchie pour être le plus prestigieux de Reach, car les soldats qu’il formait s’étaient souvent distingués pour leur grande efficacité et leur volonté de fer. Ils avaient participé à l’assaut de nombreuses base rebelles aux alentour du système Eridani, et avaient déjà affronté les covenants plusieurs fois sur d’autres planètes. L’intervention du bataillon 27 sur un champ de bataille avait souvent apporté la victoire au CSNU, quel que soit l’ennemi, et le tableau de chasse de la section s’était enrichit au fil des campagne. Mais ça, c’était avant…
Aujourd’hui, les choses avaient bien changé. Depuis que les covenants étaient apparut et que les rebelles se tenaient tranquilles pour éviter d’attirer l’attention, la stratégie du CSNU était passé de l’offensive à la défensive, et les affrontements se faisaient rares. Si rares, en fait, que le bataillon 27 n’avait plus quitté Reach depuis plusieurs années. De ce fait, l’ardeur des hommes s’était lentement éteinte comme un feu qu’on n’alimentait plus, et la renommée du bataillon était devenu de l’histoire ancienne. Ils ne se soucient plus de la renommée de leur section, se dit le colonel. Mais je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Aujourd’hui, tout le monde essaye seulement de sauver ses fesses, et rester sur Reach est probablement la meilleure façon.
Soudain, une série d’explosion retentit à travers la base qui fut ébranlée dans tous les sens. S’était comme s’ils subissaient le bombardement d’une escadrille entière. Le colonel Ferston ne perdit pas un instant et se précipita vers le poste de commandement situé juste à côté de son bureau. Comme tous les centres de commandement de Reach, celui-ci était enfoui à une vingtaine de mètres dans le sol pour des situations comme celle-ci, et était relié au système de vidéo-surveillance de la base<pour évaluer la situation.
Mais lorsqu’il arriva au niveau des postes de surveillance, il s’aperçut qu’aucun moniteur n’affichait la moindre image. Des parasites avaient envahi les écrans, laissant le centre de commandement complètement aveugle. Ferston s’empara alors du téléphone de la ligne interne, mais il n’obtint aucune tonalité. Mais qu’est-ce qui se passe, bordel ?
Le seconde classe Edward Tuttle fut réveillé en sursaut par le bruit des explosions et les puissantes secousses qui en résultèrent. Sa première pensée fut que les covenants attaquaient, et il se tourna immédiatement vers son fusil qu’il avait posé de l’autre côté de sa cantine. Mais il n’eut pas le temps d’aller le chercher que le canon d’une arme se posa sur sa tempe.
- Désolé mon gars, fit une voix grave au-dessus de lui, mais t’es mort.
Edward ferma les yeux, attendant la mort inévitable. Mais plusieurs secondes s’écoulèrent, et rien n’arriva. Tremblant de peur, il rouvrit les yeux et se tourna vers l’origine de la voix. Sa stupeur fut immense lorsqu’il s’aperçut que celui qui le tenait en joue était en fait… un spartan.
- Règle n°427, récita le grand combattant en armure : Durant le repos du soldat, son arme de service ne doit pas se trouver hors de portée de son bras, afin qu’il puisse s’équiper en un instant en cas d’attaque surprise de l’ennemi.
Le spartan portait l’armure lourde qui caractérisait sa section, et la visière réfléchissante de son casque empêchait de voir son visage, lui donnant l’apparence d’un combattant cyborgue. Il y avait trois autres spartans dans cette caserne, qui tenaient en joue d’autres marines. Les soldats du CSNU savaient très bien de quoi étaient capables leurs attaquant inattendus, et la peur les avait complètement immobilisé. Mais dès que le regard d’Edward se posa sur sa visière, le super-soldat devant lui abaissa son arme, avant de s’adresser à l’ensemble des marines de la caserne :
- Rassemblez-vous tous au milieu de la base ! Immédiatement !
Les soldats de l’armée régulière ne prirent pas le temps d’enfiler leurs vêtements et sortirent dehors en caleçon. Heureusement, on était dans la période estivale de cette région de Reach, et la température était relativement fraîche. Les marines se postèrent en rang dans la cour en remarquant que, bizarrement, tous les bâtiments de la base étaient intacts. Aucune marque d’explosion n’était visible, pas même un impact de balle, contrairement à ce que l’apocalypse entendu à l’instant avait laissé supposer.
Il y avait là une quarantaine de spartans qui entouraient les soldats. Peu de personnes avait vu autant de ces super-combattant, et la vision d’une telle puissance d’action avait de quoi insuffler le plus grand courage à leurs alliés, et la plus terrible peur à leurs ennemis. Une fois que tout le monde fut rassemblé, à l’exception du personnel du poste de commandement qui s’était enfermé dans leur abris souterrain, l’un des spartans s’avança. D’une voix dénuée de toute expression, il annonça :
- Vous tous ! Vous avez fait preuve ce soir d’une pitoyable efficacité défensive ! En tant que soldats du CSNU et défenseurs de l’Humanité, vous devez rester constamment sur vos gardes. Si nous avions été des commandos élites infiltrés, vous seriez déjà morts. Cet exercice organisé par la section 3 avait pour but de vous rappeler votre devoir. Faites en sorte qu’on ne soit pas venus pour rien.
Là-dessus, quatre pélicans surgirent des nuages et atterrirent au milieu de la base. Lentement et sans plus faire attention aux marines, les spartan montèrent dans les appareils qui partirent aussitôt, toutes lumières éteintes. C’est à ce moment là que le personnel du poste de commandement, mené par le colonel lui-même, sortit des souterrains l’arme au poing et les sens en alerte. Mais leur élan de bravoure fut stoppé net par la vision des soldats qui se tenaient en rang dans le simple habit de leurs caleçons.
Ferston s’étonna de voir sa base encore debout. Le bruit et les secousses perçut il y avait à peine quelques minutes étaient donc fictifs. Il ne fallut pas longtemps à l’officier pour remarquer dans un coin de la coure un petit objet. Un simulateur d’explosion. Il émet le bruit tout en délivrant dans le sol une série de puissantes ondes physiques. On s’est donc joué de nous.
- Alors, fit le colonel à ses hommes désormais au garde-à-vous. Qui est derrière tout ça ?
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Chapitre 2 : Mobilisation d'urgence
0117 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ Système Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, centre de développement de la section spartans-II.
Le spartan John-117 retira délicatement son casque. C’était toujours un instant spécial lorsque le spartan enlevait son armure. Comme s’il se séparait d’une partie de lui-même. Cela faisait désormais vingt-trois ans qu’il combattait les covenant à travers cet équipement de haute technologie avec ses compagnons. Les armures MJORLNIR Mark V des spartans étaient témoins de leurs puissance, car ils étaient les seuls à pouvoir les porter. En effet, leurs armatures et articulations contrôlés par la pensée du porteur était d’une telle force qu’un corps normal serait broyé par l’effort. De nombreux testeurs du centre de Damascus y avait d’ailleurs laissé plusieurs de leurs membres.
Chaque partie de l’armure de John avait son histoire propre, avec les instants où elles s’étaient distinguées. La plaque d’armure de son avant-bras gauche, par exemple, l’avait sauvé d’une chute dans un ravin en s’accrochant à la paroi et stoppant sa chute, le temps qu’il prenne prise sur la roche. C’était durant la campagne de Yalus III, il y a quatre ans. Toutes les autres pièce de son armures avaient des histoires semblables, lui ayant sauvé la vie une ou plusieurs fois tout au long de ses années de guerre.
L’arsenal privé des spartans était l’un des endroit les mieux protégé de la base. Seuls les membres de la section 3, ainsi que quelques-uns des plus hauts responsables de l’ONI, connaissaient l’emplacement de cette base entièrement souterraine. Enfouis à deux kilomètres sous terre, un double sas blindé permettait d’y accéder depuis la caserne des super-combattants. Eux seuls pouvaient ouvrire les portes d’un mètre d’épaisseur grâce à des tests génétiques instantanés, un examen de la rétine et un code à vingt chiffres. Toutes ces mesures de sécurités avaient été mis en place depuis le jour où des soldats non répertoriés avaient tenté de voler plusieurs armures. Même si le Dr Halsey était certaine que le colonel Ackerson était derrière cette opération, elle n’avait jamais put le prouver. Cependant, la meilleure protection pour ses armures était les spartans eux-mêmes.
Lorsque John eut finit de retirer son armure, il eut l’impression de se retrouver totalement nu, alors qu’il portait encore l’uniforme noir qui constituait la partie interne de l’armure. Il avait de plus en plus de mal à s’en séparer, car les spartans participaient à tous les affrontements possibles contre les covenants depuis le début de la guerre. Ils passaient souvent plusieurs mois sans pouvoir enlever leurs armures, risquant des assauts ennemis à chaque instant. Mais que ce soit durant ces longues campagnes ou l’instant d’une courte mission comme celle qu’ils venaient d’effectuer, dès l’instant où ils revêtaient leurs armures, les spartans ne faisaient plus qu’un avec elles.
Cependant, cela faisait trois mois que les covenants ne s’étaient pas montrés. Les spartans s’étaient donc contenté de s’entraîner et d’entraîner les marines de Reach en prévision d’un prochaine mission. Mais malgré leurs effort, une certaine lassitude s’était emparé d’eux, avant de se transformer en impatience terriblement dangereuse. Ils avaient été formés pour l’attaque, pas pour l’attente. Certains d’entre eux, dont John, pensaient même qu’ils étaient nés pour devenir des spartans, et pour vaincre les covenants.
Soudain, les hauts-parleurs de toute la base se mirent à transmettre la voix du Dr Halsey :
- A tous les spartans ! Rassemblement immédiat dans la salle de réunion tactique !
Il ne fallut que quelques instants pour que l’ensemble des spartans retrouve le Dr Halsey dans la salle de réunion. Elle était vêtu de sa blouse de scientifique, comme à son habitude, et avait attaché ses cheveux ce qui était le signe qu’elle était très sérieuse. Les spartans se mirent en rang avant de s’assoire dans les sièges, qui étaient renforcés spécialement pour résister aux poids de leurs armures dans l’éventualité où ils auraient à les porter ici. Sans les faire plus attendre, Halsey leur expliqua la situation :
- Spartans ! L’ONI vient de nous faire parvenir un message crypté de très haute importance. Je n’irai pas par quatre chemins : l’amiral Sir Terrence Hood, commandant suprême des forces du CSNU, a été capturé par les covenants.
Ce n’était pas dans la nature des spartans de laisser transparaître leurs émotions, mais la plupart d’entre eux eurent du mal à contenir leur stupeur. Déjà, le fait que ce soit l’ONI, l’Office of Naval Intelligence, qui leur transmette la situation, était un signe de grand danger. L’amiral Hood était le dirigeant du Conseil de Sécurité de la Terre, et était la personne la plus importante de la hiérarchie du CSNU. Il ne se déplaçait jamais sans une escorte conséquente, et sa protection était encore plus énorme lorsqu’il quittait la protection du bouclier de défense orbital de la Terre. S’il s’est fait capturé, cela signifie que les covenants avaient attaqué en force.
- Il était en mission top secrète sur Paris IV lorsque l’ennemi est apparut, continua le Dr Halsey. Ils ont attaqué avant que l’amiral puisse rejoindre sa flotte, et l’ont capturé au niveau du complexe minier qu’il inspectait avec plusieurs agents de l’ONI. Votre mission sera de le sauver.
John sentait que quelque chose sonnait faux dans ce briefing. Les covenants ne font jamais de prisonniers. Même s’ils connaissaient l’importance de l’amiral Hood, cela ne leur ressemblerait pas. Et de toute façon, qu’est-ce qui nous prouve qu’il est encore en vie ?
- M’dame ? demanda John. Comment pouvons-nous être sûrs que les covenants ne l’ont pas plutôt tué ?
- L’amiral porte en lui des implants neuraux comportant un émetteur longue portée. Ceux-ci fonctionnent grâce à son énergie cérébrale, ce qui veut dire qu’il doit être en vie pour fonctionner. Les satellites de surveillance continuent de percevoir le signal jusqu’à maintenant, soit plus de huit heures après l’attaque.
- Avons-nous des précisions sur le lieu de la capture ? fit Fred.
- Il s’agit d’une exploitation minière de titane utilisé pour fournir le blindage des plus gros appareils de la flotte. Paris IV possède de nombreux chantiers pour vaisseaux spatiaux, et il y a donc beaucoup de ce type d’exploitation à sa surface. L’ONI ne nous a cependant pas expliqué pourquoi l’amiral s’est rendu sur ce monde. Vous le découvrirait probablement là-bas.
Le Dr Halsey sorti soudain de sa blouse une petite télécommande et alluma le projeteur de la salle, qui afficha sur l’écran frontale la carte détaillée d’une région de Paris IV.
- La mine en question se situe au niveau d’une curiosité géologique de la région : une montagne de plus de trois kilomètre d’altitude, située seule au beau milieu d’une région de plaines relativement basse. C’était probablement pour cette raison qu’elle constituait le plus important gisement de titane de ce monde.
« Les covenants ont placé un destroyer en position géostationnaire au-dessus de cette montagne, et ont déployé une véritable armée tout autour. Presque toutes leurs troupes terrestres se trouvent là, entourant la montagne dans des positions fortifiée. Tous nos assauts ce sont soldés par des échecs, jusque là, et le Conseil de Sécurité pense que vous êtes le dernier espoir de l’amiral.
« Malheureusement, l’ONI nous informe que votre participation à ce sauvetage doit rester secret. A part les membres de la sections 3, ils seront les seuls à être au courrant de votre présence sur Paris IV. Vous ne recevrez donc aucune aide extérieure durant la mission.
- Mais alors, fit John, comment allons-nous nous rendre sur Paris IV sans nous montrer au reste des troupes du CSNU ? Il nous faudra bien embarquer sur un vaisseau, non ?
- J’ai déjà un homme qui saura garder le secret de votre présence sur son croiseur. Votre voyage ne sera pas un problème. Avez-vous un plan, adjudant ?
John examina la carte un long moment. Il était doué pour élaborer des stratégies en utilisant à la fois sa tactique et son instinct, ce qui constituait des plans redoutables et totalement imprévisibles. Tous les spartans savaient qu’ils cherchait la meilleure solution afin de remplir leur mission tout en préservant leurs vies. Car la seule chose qui importait le plus à John, à part la victoire, était la vie de ses camarades.
Soudain, l’adjudant leva des yeux remplis d’assurance.
- Oui. J’ai un plan. Et j’ai aussi une requête.
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Chapitre 3 : Objectif en Vue ! Largage !
0641 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.
Le capitaine Jacob Keyes observa la bataille spatiale qui durait désormais depuis plus de quatorze heures à travers la baie vitrée de son vaisseau. La flotte qui escortait l’amiral Hood était parmi les plus puissantes du CSNU, et comportait de nombreux destroyers et bâtiments lourds. Les covenants, quant à eux, avait déployé beaucoup plus de vaisseaux qu’à leur habitude : il y avait là une cinquantaine de croiseur et une douzaine de destroyers. Cela faisait à peu près un rapport de 4 vaisseaux humains pour chaque vaisseau covenant.
Le Midsummer Night avait été ajouté en dernière minute à la flotte de renfort envoyée depuis Reach, et le capitaine Keyes était le seul à savoir pourquoi. De toute façon, il n’y avait aucun besoin de mettre d’autres personnes dans la confidence, puisque les spartans étaient déjà prêts. L’ensemble du plan de bataille de la flotte avait été élaboré pour maximiser leurs espoirs de réussite, grâce à l’influence de l’ONI sur l’amirauté. En fait, la flotte de renfort avait été envoyée presque uniquement pour permettre aux spartans d’atteindre la surface de Paris IV.
- A quelle distance sommes-nous de notre point d’attaque ? demanda Keyes.
- Trois mille cinq cent vingt-huit kilomètres, répondit le lieutenant Harrel. Nous l’atteindrons dans approximativement trente-six minutes.
Bien sûr, si le Midsummer Night pouvait utiliser ses moteurs à pleine vitesse, ils pourraient s’y rendre en à peine neuf minutes. Mais ce n’était qu’une simple frégate, et elle ne pouvait pas quitter la protection du reste de la flotte, tout comme le reste des vaisseaux de sa catégorie. Ils devaient rester à la même vitesse que les plus gros bâtiments de guerres disponibles, c’est à dire les destroyers lourds, les portes-vaisseaux, et l’imposant vaisseau-amiral Lighting Sorrow, commandé par l’amiral Stanforth. Depuis que Lord Hood avait été capturé, c’était lui qui dirigeait les forces spatiales du CSNU.
Au début, Keyes avait cru que l’amiral Stanforth ne souhaitait pas la réussite de cette mission de sauvetage, afin de prendre définitivement sa place. Mais ses soupçons s’étaient totalement dissipé lorsque l’amiral avait ordonné de sa propre initiative la mobilisation de dix croiseurs supplémentaires, et avait décider de diriger lui-même la mission. Mettre ainsi sa vie en jeu n’est jamais facile pour un commandant en chef. Les covenants ont capturé Lord Hood, et déjà le nouveau général est prêt à mourir pour le sauver. Le CSNU possède vraiment des généraux de valeur. Pas comme cette enflure d’Ackerson qui caresse l’amirauté dans le sens du poil pour qu’on donne des crédits à sa section…
La flotte d’escorte de l’amiral Hood combattait les covenant depuis déjà quatorze heures, mais l’ennemi semblait adopter une formation défensive plutôt que de chercher à anéantir la menace humaine. Leurs vaisseaux restaient en position géostationnaire au-dessus de la zone où était retenu Lord Hood, interdisait formellement le passage grâce à une disposition en larges cercles concentriques, leurs plus petits vaisseaux placés dans les cercles intérieurs. Ca va être coton de passer ça. Mais d’un autre côté, nous n’y sommes pas obligés.
- Capitaine ! annonça le lieutenant Harrel. Nous sommes à moins de dix minutes du point d’attaque.
- Parfait ! Que tous les pilotes se préparent à partir !
- A vos ordres !
Dans le hangars à navette de la frégate, tout comme sur les autres vaisseaux de la flotte de renfort, l’ensemble des navigateurs prirent place dans leurs appareils, qu’il s’agissent de simple chasseurs d’interception ou de lourds bombardiers. Mais par rapport à des escadrilles classiques, il n’y avait aucun appareil ne disposant pas de système permettant une entrée dans l’atmosphère. En effet, ces dispositifs coûtant relativement chers, ils étaient équipés sur seulement le quart des vaisseaux fabriqués. Le plan de l’amirauté nécessitait cependant que l’ensemble des appareils légers puissent attaquer autant dans l’espace qu’à la surface de la planète.
Lorsqu’ils furent suffisamment près de la planète, les vaisseaux de renfort lâchèrent une énorme vague de chasseurs et de bombardiers qui foncèrent immédiatement vers la surface. Les innombrables appareils transpercèrent l’atmosphère comme une pluie de flèches, contournant le blocus covenant de plusieurs centaines de kilomètres avant de se diriger vers la montagne où était retenu l’amiral Hood.
Les covenants avaient établi une puissante base fortifiée tout autour, avec assez de troupes pour prendre d’assaut un continent entier. Elles étaient truffées de tourelles de défenses dirigées par des grognards, d’un mur de défense haut de huit mètres, et d’énormes champs de mines avaient été placés à l’extérieur. Attaquer un tel endroit aurait été de la folie, mais le bombarder était tout autre chose.
Dés l’instant où les bombardiers furent détectés par les senseurs du destroyer covenant, celui-ci lâcha un nombre incroyable de chasseurs Séraphins qui partirent à leur rencontre. Une bataille aérienne d’une terrible ampleur s’engagea alors, les appareils du CSNU s’efforçant de sauvegarder les précieux bombardiers. Même si les chasseurs covenants avaient la puissance et la résistance pour eux, ils n’étaient pas aussi agiles que leurs homologues humains qui avaient appris à utiliser cet avantage. Le combat était à peu près équilibrer entre les deux forces.
Les bombardiers humains réussirent finalement à effectuer un passage au-dessus de la partie Sud de la base circulaire. En ouvrant leurs soutes, ils libérèrent plusieurs milliers de bombes de divers types. Il y avait là des bombes à fragmentation classiques, des lance-mines à reconnaissance intelligente, des bombes incendiaires ou à gaz, et des bombes marteau-piqueur pour détruire les abris souterrains. Et au milieu de ces innombrables objets explosifs, il y avait quarante spartans qui fonçaient en chute libre vers leur objectif.
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Chapite 4 : La Mort venue du ciel
0657 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.
John prit une forme aérodynamique afin d’avoir une meilleur pénétration dans l’air et pouvoir aller aussi vite que les bombes tout autour de lui, qui étaient bien plus lourdes. Il avait déjà effectué de nombreux sauts en haute altitude, mais cette fois-ci, c’était bien différent. L’objectif n’était pas d’atterrir à un endroit donné, mais d’y atterrir sans se faire détecter. La différence était énorme.
Le spartan essaya de ne pas penser à la puissance de destruction qui l’entourait. Un simple tir de plasma chanceux pouvait faire exploser une bombe peu protégée, et causer une réaction en chaîne qui le réduirait à l’état de poussière. Cette mission était d’une très haute importance, ce qui signifiait que le danger acceptable pour l’accomplir était d’autant plus grand. Et les spartans avaient appris à côtoyer le danger.
Le risque d’être pulvérisé durant le combat aérien alors qu’ils étaient dissimulés dans les soutes des bombardiers était minime, vu le nombre d’appareils de ce type envoyé sur la zone. Il fallait maintenant toucher le sol en vie. Tout autour de lui, les autres spartans se préparaient. Ils avaient été largués à un kilomètre à peine au-dessus de leur objectif, ce qui, d’après leurs poids, leur faisait une chute libre d’environ quarante secondes . Ils fallait qu’ils restent au milieu des bombes pendant encore un petit moment.
Tout au long de la chute, l’indicateur tête haute de l’adjudant lui transmettait la distance restant avant de toucher le sol. 800 mètres. Dire que je n’ai encore jamais effectué ce genre de saut. Personne ne l’a jamais fait, d’ailleurs. Mais le propre des spartans est de toujours essayer de se surpasser pour devenir plus forts.
600 mètres.
Une imposante bombe à fragmentation passa juste à côté de John et l’adjudant s’y agrippa fermement grâce aux accroches magnétiques équipés sur ses gants. Lentement, il se déplaça vers la partie arrière de l’engin et attendit le moment opportun.
400 mètres.
La bombe à fragmentation s’ouvrit à l’avant et libéra sa myriade de bombes mineures, ce qui eut pour effet d’alléger nettement l’objet qui n’était plus qu’une coquille vide. L’engin commença à ralentir, laissant les autres bombes dépasser l’adjudant. Parfait. Maintenant, il faut juste un bon timing…
300 mètres.
Je n’ai pas intérêt à me rater. Trop tard, et je serais prit dans l’apocalypse imminente en dessous. Trop tôt, et je me ferais repérer par les senseurs du vaisseau covenant. Je ne dois pas me laisser envahir par la peur. Je dois attendre.
200 mètres.
Encore un peu.. encore un peu…
100 mètres.
Maintenant ! se dit John en ouvrant son parachute. Sa chute fut considérablement freinée, mais sa vitesse était encore assez importante à cause du poids de son armure. Sous ses pieds, l’ensemble de l’arsenal des bombardiers avait atteint le sol, déchaînant l’enfer sur les positions covenantes. Il n’y avait pas un seul recoin que les flammes n’avait pas recouvert sur une zone de deux kilomètres carrés. C’était une incroyable puissance de destruction qui avait été larguée là, et la possibilité qu’il y ait des survivants pour apercevoir les parachutistes spartans était quasi inexistante. John regarda autour de lui et aperçut ses camarades qui se dissimulaient parmi les nombreuses coquilles vides des bombes à fragmentation.
Et soudain, ce fut comme si les flammes s’écartaient pour laisser atterrir les spartans. Ils touchèrent le sol avec violence mais encaissèrent le choc grâce à la résistance de leurs armures et de leurs ossature modifiée. Dès qu’il furent sur le terrain, ils se mirent à chercher le signe d’éventuels survivants covenants. Même si un épais brouillard de gaz mortels couvrait la zone, les grognards covenants portaient aussi des masques respiratoires en permanence comme les spartans. Mais aucun de ces petits êtres ne fut aperçut en vie. Parfait. Ca évitera de laisser des trace de fusillade. Même avec des silencieux sur nos canons, un seul impact de balle pourrait trahir notre présence. Les covenants ne vont pas tarder à se ramener ici en masse. Il faut bouger.
L’adjudant espéra que leur couverture n’allait pas trop tarder. En effet, la 52ème division de Paris IV se tenait prête à intervenir dès le bombardement effectué, afin de faire croire aux covenants qu’il s’agissait d’un assaut classique. Cela occupera l’ennemi et évitera qu’il ne cherche d'éventuels commandos humains infiltrés. Ils seront là à peu près au même moment que les covenants.
John leva les yeux vers le ciel, et s’aperçut que le destroyer covenant au-dessus de la montagne se déplaçait. Il se rapprochait de leur position. Il va faire débarquer des troupes par son ascenseur gravitationnel. D’après sa vitesse de déplacement, on a encore un peu moins de 180 secondes. Dépêchons-nous.
Sans dire un mot, les spartans se rassemblèrent, utilisant leurs détecteurs de mouvement et leurs émetteurs pour repérer leurs partenaires. John vérifia que personne ne manquait lorsqu’il s’aperçut que Brad s’était foulé la cheville lors de l’atterrissage, à cause d’une mauvaise réception. D’une série de signes de mains, il ordonna à Li de l’aider à marcher, puis donna le signal du départ. Les spartans se dirigèrent alors vers la montagne, sous le couvert de l’épaisse couche de gaz chimique.
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Chapitre 5 : Début des hostilités
0712 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
Gravissant peu à peu le mont sombre et rocheux, les spartans se préparaient mentalement à affronter l’ennemi. Dans ce genre de mission, il fallait s’attendre à tout afin de ne pas se faire surprendre, et aucune hypothèse ne devait être mise de côté. Les covenants pouvaient avoir posté différents types de gardes devant l’entrée de la mine. Cela pouvait aller de l’armée de grognards enragés à une compagnie entière d’élites en combinaisons furtive, en passant par un mélange hétérogène de toutes leurs races, avec comme noyau dur... une demi-douzaine de tank apparitions…
Alors qu’il continuait de faire l’inventaire des possibilités d’ennemis à rencontrer, l’adjudant se retourna un instant pour observer la bataille en contre-bas. La 52ème possédait de nombreux chars qui avaient été déployées pour servir de couvert aux soldats, engageant les covenants dans une sorte de guerre de tranchées interminable. Parfait. C’est vraiment la diversion idéale.
Soudain, une pierre percuta le casque de John. Celui-ci leva les yeux pour voir Kelly, qu’il avait envoyé en éclaireur. Elle se tenait à cinq cent mètres en amont et faisait sautiller une autre pierre dans sa main. Elle a réussit à me toucher à cette distance ? Bravo. Ca rappelle de vieux souvenirs…
John demanda par signes interposés ce que voulait Kelly. Elle lui répondit que l’entrée de la mine était en vue. Un grand bâtiment avec une plate-forme à navette se trouvait à côté. Le nombre et le type d’ennemi était inconnu. Sans plus attendre d’autres explications, John ordonna silencieusement aux autres spartans d’accélérer le mouvement.
Il ne leur fallut que quelques minutes pour atteindre le plateau où se trouvait l’entrée ainsi que les bâtiments en question. Il n’y avait apparemment aucune présence ennemi aux alentours de l’entrée, mais les lumières bleutées qui s’échappait des fenêtres du bâtiment, il devait y avoir de nombreuses troupes à l’intérieur.
C’était une sorte de structure administrative, s’étendant sur une centaine de mètres et haut de quatre étages, dont les murs de bétons étaient classique des édifices construits après la première rencontre avec les covenants. En effet, depuis le début de la guerre, on ne prenait plus la peine de soigner le travail d’architecture, une structure un peu mieux bâti n’étant pas mieux protégé des bombes à plasma covenantes. Et merde ! Si ça se trouve, ils ont un poste de communication installé sur le toit. Et si on fait sauter le bâtiment, tous les covenants en contre-bas verront l’explosion. On a pas le choix : il va falloir nettoyer la zone à l’ancienne. Mais avant, mieux vaut vérifier quelque chose…
John activa la vision thermique de sa visière, et balaya la zone du regard. Par chance, il n’y avait aucune unités camouflée. L’ennemi devait être trop certain de sa défense en contre-bas et de sa couverture aérienne. D’une série de gestes, l’adjudant expliqua son plan et partit en tête vers le bâtiment. Sous le couvert des ombres, il encerclèrent l’édifice, usant de leurs armes à silencieux pour éliminer les deux seuls grognards postés devant la porte d’entrée. Tan posa contre le bâtiment le brouilleur radio qu’il portait en permanence, puis John donna le signal de l’attaque.
Chaque fenêtre et chaque porte du rez-de-chaussée fut enfoncée par un ou plusieurs spartan selon la menace qu’ils avaient repéré grâce à leurs fibres optiques. Les nombreux covenants à l’intérieur furent totalement pris à dépourvu, la plupart n’ayant pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait qu’il étaient déjà étendus à terre, une balle dans le crâne. John mena la charge depuis la porte principale, qui menait au hall d’entrée où se trouvaient plusieurs élites et de nombreux grognards. Les spartans ignorèrent totalement les petits êtres paniqués et concentrèrent leurs tirs sur les chefs extraterrestres. La moitié d’entre eux mourut avant de pouvoir se mettre à couvert, les autres s’abritant derrière les bureaux de la réception. Mais une série de grenades eurent rapidement raison d’eux.
D’autres explosifs furent lancés depuis l’extérieur à travers les fenêtres des étages supérieurs, répandant la panique parmi le reste des troupes ennemies. Le massacre fut énorme. John était toujours en première ligne, nettoyant les couloirs et les bureaux avec une efficacité terrifiante, accompagné de ses meilleurs spartans. Fred et Kelly apportaient un puissant tir de couverture tandis que Linda restait en arrière pour éliminer les covenants les plus dangereux avec son puissant fusil sniper. John broya lui-même le crâne de plusieurs extraterrestres de ses seuls mains, jetant leurs cadavres sur les morts en sursis, ce qui avait pour effet de démultiplier la peur de ces derniers.
Les spartans avaient appris à attaquer le moral des ennemis aussi efficacement que leurs corps, principalement contre les grognards qui pouvait rapidement fuir sans le soutient de leurs chefs. Nombre d’entre eux furent abattu par les quelques élites restant pour les forcer à retourner au combat, mais cela ne changea rien au résultat de la bataille. Lorsque le dernier covenant tomba à terre au milieu des cadavres de ses semblables, aucun spartan n’avait la moindre blessure.
- Beau boulot les gars, fit John en relevant sa visière pour parler. On va pouvoir entrer dans la mine.
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Chapitre 6 : Exploration
0725 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
Pour une simple mine, le CSNU semblait avoir déployé d’importants moyens : les galeries étaient trois fois plus renforcées que pour un tunnel normal, et un imposant système d’éclairage avait été installé. Sans doute en prévision de la visite de l’amiral, ce qui voulait dire que c’était prévu de longue date. Il y aussi les cadavres de nombreux troupes de choc et de plusieurs MP faisant parti de la garde personnelle de Lord Hood. Bizarrement, il y avait peu d’impacts de balles, et presque aucune trace de tirs plasmatique. Les corps des humains semblaient avoir été lacérés. Sûrement l’œuvre de commandos élites. Ils les ont découpé à l’épée plasma sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit. Pas de chance…
John ordonna à deux spartans de rester en mode de vision thermique pour détecter d’éventuels ennemis camouflés, puis ils continuèrent d’avancer. Le signal de l’amiral Hood était désormais visible sur leurs radars, leur donnant le cap à suivre dans les mines dont ils avaient obtenu les plans de la part de l’ONI. L’organisation des galeries n’était en rien différente de celle d’une autre exploitation minière, ce qui ne justifiait pas vraiment la présence du général en chef du CSNU.
John superposa les données de la carte géologique avec la position relative du signal des implants neuraux de l’amiral par rapport à la celle de son équipe. Il en obtint une estimation de la galerie dans laquelle il était retenu. C’était un tunnel d’extraction en forme de spirale qui avait été abandonné car il ne fournissait plus assez de titane par rapport au reste de la mine, et il se trouvait à peine à cinq cent mètres des spartans. L’adjudant transmit ces données à ses camarades via leur réseau crypté.
La galerie abandonnée n’était plus équipée de système d’éclairage depuis longtemps. Pourtant les covenants avaient pris la peine d’y poser de nombreuses petites lampes à fluorescence qui illuminaient le tunnel d’une douce lumière bleutée. Les combattants spartans s’y engouffrèrent tels des ombres, utilisant les irrégularités des parois pour se cacher d’éventuels regards ennemis. Ils progressèrent ainsi sur plusieurs centaines de mètres avant d’entendre quelque chose provenant du fond de la galerie. On dirait… des voix.
John ordonna à ses camarades de rester en arrière et avança prudemment vers les tréfonds de cette partie de la mine. Alors qu’il descendait de plus en plus, les voix se précisaient. Elles étaient rauques, graves et arrogantes, et l’adjudant reconnut aussitôt le ton des élites covenants. Deux élites. Mais il sont peut-être plus…
- Les troupes de défense de la zone Sud continuent de demander des renforts. Ces humains semblent déterminés à se mettre sur notre chemin.
- La flotte en orbite rencontre également de grandes difficultés. Se pourrait-il qu’ils soient au courrant ?
- C’est bien possible.
John utilisa sa fibre optique pour espionner l’ennemi. Ils étaient regroupés au niveau de la fin de la galerie. Le spartan compta en tout dix grognards et cinq élites qui entouraient l’amiral Hood. Il était toujours en vie, assis sur le sol, les mains et les pieds liés par ce qui semblait être des menottes magnétiques. Ce genre de gardiens n’auraient pas fait hésiter John s'ils avaient été des élites normaux. C’est la première fois que je vois ce genre de soldat.
Ils avaient tous leurs armures de couleur rouge, comme les lieutenants élites, mais possédaient en plus sur leurs armures des sortes d’armatures dorées. Cela ressemblait plus à des ornements qu’à des renforcements d’armures destinés à mieux les protéger. Ce sont sans doute des insignes servant à les différencier des lieutenants habituels. Cela veut donc dire qu’il occupe une toute autre fonction dans l’armée covenante. Une fonction bien plus importante. Mieux vaut prendre nos précautions face à ces types. D’autant que s’ils se sentent menacés, ils pourraient utiliser l’amiral comme bouclier. Restons prudents…
John fit signe à ses coéquipiers de le rejoindre. Par une série de geste, il leur résuma la situation et expliqua son plan. Les casque de ses compagnons s’inclinèrent en signe d’approbation. Sans hésiter, Fred saisit deux grenades étourdissantes et balança la première en contrebas, puis attendit encore trois secondes avant d’envoyer la seconde. Un violent flash illumina la galerie l’espace d’un instant, et les cris de nombreux grognards parvint aux oreilles des humains. Aussitôt, Linda s’avança et épaula son fusil pour abattre les élites, tandis que John, Fred et Kelly s’occupaient des grognards.
Normalement, un fusil de sniper S2AM ne peut contenir que quatre balles de 14,5 mm dans son chargeur, afin de conserver l’équilibre de l’arme lors du tir. Ces munitions étaient en effet très lourdes. Mais Linda s’était fabriqué un fusil spécialement pour elle, dont les chargeurs étaient en fait l’association de deux chargeurs réglementaires. Le surpoids à l’arrière de l’arme était compensé par l’ajout d’un silencieux et d’un viseur infrarouge, tous deux faits de titane. Un marine normal ne pourrait pas porter une telle charge, mais Linda n’avait pas ce genre de problème. Elle s’était fabriqué ce fusil à cause de sa terrible précision qui l’amenait souvent à vider son chargeur en à peine deux secondes, et donc à passer plus de temps à recharger qu’à tirer. Même si elle était certaine de tuer à chaque balle, quatre munitions étaient totalement insuffisantes pour la fonction qu’elle occupait, et qui était de donner la mort à des escouades entière sans qu’elle aient le temps de voir d’où vienne l’attaque.
C’est ainsi que les gardiens de l’amiral furent éliminés en moins de cinq secondes. Leur sang éclaboussa le commandant du CSNU, qui tirait désormais un regard impressionné. Il avait entendu de nombreuses rumeurs sur les spartans et avait lu de nombreux rapport à leur sujet. Il s’était même entretenu plusieurs fois avec la directrice de la section 3, le Dr Halsey, mais c’était la première fois qu’il voyait ces fantastiques soldats. Et pour une première rencontre, c’était plutôt explosif.
- Content de vous voir, fit Hood. L’ONI ne pouvait pas m’envoyer meilleurs sauveurs.
Mais John ne comptait pas se laisser distraire par les compliments du commandant :
- Les remerciements viendront plus tard, amiral. Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. D’autant que la situation semble plus sérieuse qu’elle n’y parait.
- De quoi parlez-vous, mon garçon ?
- Je crois que vous le savez très bien.
Les autres spartans eurent un bref sursaut d’étonnement.
- John ! s’exclama Kelly. Ce n’est pas comme ça qu’on s’adresse à un amiral !
- Ne lui en voulez pas, ma chère, s’excusa Hood. Il a raison de s’y prendre ainsi.
L’amiral avait un air un peu désolé, comme s’il sentait qu’il avait trahit les spartans quelque part.
- A ce que je vois, l’ONI ne vous a pas expliqué pourquoi je suis ici ?
- Nos seuls informations était votre localisation, expliqua John. Nous ignorons tout le reste.
- Alors je vais devoir vous délivrer des renseignements top secrets.
L’Office of Navy Information était connue pour conserver les renseignements les plus explosifs sans aucun risque de fuite, et cela même pendant des années entières. Ils étaient en parti responsables du voile de mystère qui enveloppait les spartans, et ceux-ci avaient de nombreuses fois reçut leurs missions des mains d’agents de l’ONI. Cependant, cette fois-ci, c’est quelque chose de gros. Très Gros.
- Il y a huit jours, l’ONI a reçut un rapport de cette mine faisant état d’une découverte de grande importance, qui nécessitait l’envoie de spécialistes sur place. Même si, ces dernières années, nous avons reçut de nombreux rapports de ce type, celui-ci n’était pas du tout anodin, et j’ai immédiatement décidé de venir en personne superviser l’examen de cette découverte. Car ce que les mineurs ont déterré ici semble être… une structure extraterrestre, et qui n’a rien à voir avec les covenants.
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Chapitre 7 : Bouleversante découverte
1631 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
Cela faisait quatre heures que les ingénieurs travaillaient à dégager l’objet inconnu sous le regard attentif de Lord Terrence Hood. Au début, on aurait put croire qu’il ne s’agissait que d’une plaque de métal, mais l’emploi intensif de charges explosives n’avait toujours pas réussi à établir les limites de la découverte. Les spécialistes de l’ONI commençaient à croire qu’ils n’en verrait jamais le bout, et que la montagne s’effondrerait sur eux avant. De plus, pensa l’amiral, nous n’avons même pas réussit à l’érafler. C’est un métal qui ne correspond à rien de connu dont la résistance est supérieure à l’adamantium le plus pur. Et pourtant une civilisation a réussi à modeler ce matériaux…
De nombreux symboles étranges étaient gravés à la surface de l’objet. Malgré le fait que l’équipe de spécialistes dépêchés par l’ONI comporte plusieurs linguistes et archéologues, leur description était encore impossible. Ces écrits ne ressemblaient en rien à la calligraphie covenante qui avait déjà été intensément étudiée. Mais même si on ne pouvait pas les comprendre, ces symboles prouvait que ce qui était enterré ici était quelque chose d’important.
Jusque là, les ouvriers avaient mis à nu une sorte de gigantesque mur sur deux cent mètres de long et six mètres de haut, sans pour autant en atteindre les limites. Une immense cavité avait ainsi été creusé dans cette partie inférieure de la montagne. L’énorme densité de la roche soutenait d’elle-même le poids au-dessus d’eux, mais les ingénieurs savaient qu’ils ne pourraient pas étendre infiniment cette exploitation sous peine de faire s’écrouler les milliers de tonnes de roches qui les surplombaient. Il faudra peut-être abattre toute la montagne pour déterrer cet objet…
Une autre explosion fut déclenchée. Cette fois-ci, les ingénieurs voulaient essayer de creuser plus en profondeur au lieu de dégager sur les côtés de l’objet. Un lourd nuage de poussière s’éleva dans l’immense grotte. Lorsqu’il s’effaça progressivement, les humains purent voir une large fente délimitant un rectangle partiel de trois mètres sur un mètre cinquante. Une porte ! Enfin quelque chose !
Immédiatement, Lord Hood et les membres de l’ONI s’approchèrent de cette nouvelle découverte. Une sorte de panneau d’ouverture était incrusté au milieu de la porte, et l’amiral ordonna aux ouvriers de l’ouvrir. A l’intérieur se trouvait un bouton pressoir qu’un ingénieur actionna. Et dans un bruit sourd, l’énorme porte s’ouvrit vers l’intérieur de l’objet, et pour la première fois depuis certainement très longtemps, quelqu’un pénétra dans ce lieu mystérieux.
L’entrée donnait sur une salle totalement démesurée s’étendant sur plusieurs dizaines de mètres dans toutes les directions, et dont les murs étaient tous faits du même métal inconnu. Mais elle ne contenait absolument rien. Ceux qui ont bâtit cet endroit auraient donc tout emporté avec eux en partant d’ici ?
Bizarrement, la structure possédait un système d’éclairage doux qui fonctionnait encore malgré le temps qui avait dû s’écouler. C’est alors que Terrence remarqua une autre porte du même gabarit que la première dans le fond de la salle. L’équipe avança avec précaution, craignant des pièges ou des systèmes de sécurités encore fonctionnels, pour finalement examiner l’accès.
- Et si c’était sensé déboucher sur l’extérieur ? demanda un archéologue.
- Je doute qu’il n’y ait que cette seule pièce, fit Hood. Elle n’est pas assez grande par rapport à ce que nous avons déblayé dehors. Il doit y avoir autre chose. Technicien ! Ouvrez-moi ça !
Il y avait le même panneau d’ouverture que sur l’autre porte, et elle fut tout aussi coopérative que sa consœur. Elle s’ouvrit sur une pièce dépassant de loin la taille de la première, ornée de deux rangées d’énormes piliers aux nombreuses décorations. Ils menaient vers une sorte d’autel constitué d’une plate-forme volant à un mètre au-dessus du sol, et au milieu de laquelle quelque chose brillait d’une intense lumière blanche.
Les humains s’avancèrent, attirés par la lumière comme des papillons curieux, jusqu’à atteindre l’autel. L’objet en question était un cristal de la taille d’un pouce, aux innombrables facettes si petites qu’on aurait put croire sa surface totalement ronde. Il flottait au-dessus de la plate-forme et semblait se maintenir dans les airs par sa seule lumière éblouissante. Comment une chose aussi minuscule peut-elle émettre une telle puissance ? Cela doit faire plusieurs millénaires que ce cristal est ici…
- A votre avis, demanda l’amiral sans détourner son regard de l’objet, qu’est-ce que c’est ?
- Aucune idée, répondit le géologue. En tout cas, ce n’est pas la nature qui a créé ce cristal, ni même la matière qui le constitue.
- Je ne pense pas que nos seuls yeux soient des instruments suffisants pour évaluer cette chose.
L’archéologue avait vu juste : ici, dans ce lieu si étrange et incompréhensible, sans appareils de mesures évolués, ils ne pourraient jamais savoir à quoi ils avaient affaire vraiment. De plus, l’environnement surréaliste influençait grandement leurs pensées et troublait leurs esprits, les empêchant de raisonner clairement. Lord Hood prit alors sa radio pour ordonner l’apport du matériel nécessaire… lorsqu’une escouade de soldats surgit en courrant dans la salle. Leurs pas précipités résonnèrent au milieu des énormes piliers tandis que les cliquetis de leurs armes qu’ils serraient fermement ne laissaient rien présager de bon.
- Monsieur ! Les covenants sont là !
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Chapitre 8 : Changement de mission
0737 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
- Après ça, expliqua Lord Hood aux spartans, nous avons subit un assaut d’une puissance colossale. Nos troupes ont été balayées en un instant par une horde d’élites covenants en camouflage optique.
- Et pourquoi vous ont-ils capturé ? demanda John. Normalement, les covenants ne font pas de prisonniers.
- En effet. Seulement je possède quelque chose qu’ils veulent.
L’amiral Hood déboutonna alors le haut de son uniforme et mit sa poitrine à nue. De nombreuses cicatrices parcouraient son corps déjà bien usé par l’âge. La plus grande partait de la base du cou tout le long de la cage thoracique, traversait presque la totalité de son tronc. C’est vrai. Il a été longtemps un soldat exemplaire dans ses jeunes années. Les huiles du CSNU le respectent principalement pour cela car contrairement à lui, ils n’ont pas vraiment connu le feu de l’action. De ce fait, l’amiral était le membre du conseil de sécurité qui se souciait le plus des vies des soldats impliqués dans les conflits, et qui était ainsi le plus charismatique.
Sauf que cette cicatrice n’en était pas une. Terrence Hood saisit l’extrémité de la trace, et l’ouvrit délicatement en ouvrant par les côtés. Un container en plastique renforcé était relié à la plaie, formant une sorte de réservoir caché entre les organes corporelles. A l’intérieur se trouvait un cristal de la taille d’une grenade, qui brillait d’un mystérieux éclat blanchâtre.
- C’est un emplacement utilisé pour transporter les documents secrets sous forme de micro-disques, expliqua le vieil homme. J’ai réussit à y cacher le cristal avant que les covenants ne nous capturent. « Lorsqu’ils sont arrivés dans le temple, ils se sont immédiatement aperçut que nous l’avions prit, et m’ont emmené comme prisonnier. Ensuite, ils m’ont interrogé pendant des heures jusqu’à ce que vous arriviez.
- Je pense que le mieux serait que vous nous remettiez ce cristal, fit John en tendant la main ouverte vers l’amiral.
Le vieil homme hésita un instant, fixant des yeux la visière de l’adjudant pour tenter d’y percevoir son regard. Mais tout ce qu’il put voir fut son propre reflet. Il est méfiant, et c’est normal. Il a risqué sa vie pour cette chose. Mais quelle qu’elle soit, Nous devons la mettre en sécurité pour éviter que les covenants ne mettent la main dessus.
- Amiral, insista-t-il. Je comprend votre méfiance, mais il est clair que les covenants sont venu pour ce cristal. Il sera plus en sécurité à l’intérieur de mon armure. Faites-nous confiance.
Confiance. C’était le mot que Terrence avait besoin d’entendre. Car lorsqu’on est général en chef du CSNU, on a beau être tout puissant, rien ne remplace la confiance qu’on peut avoir en ses hommes. Et les spartans était les soldats les plus courageux comme les plus volontaire de toute l’humanité. En fait, ils étaient tout simplement les meilleurs. Ne pas faire confiance en ces hommes et ses femmes, qui consacraient non pas leur vies mais leur existence toute entière, aurait été pure bêtise.
Lord Hood confia donc le cristal à John, qui le rangea dans un compartiment de son armure. Immédiatement, l’adjudant distribua les ordres :
- Tout le monde ! Escortez l’amiral au dehors et attendez de nouvelles instructions dans le bâtiment à l’extérieur. Fred, Kelly et Linda, vous venez avec moi. On va aller explorer cette structure extraterrestre. Si jamais on rencontrait un accro, qu’une équipe de dix se prépare à intervenir en urgence.
- Bien compris ! Répondirent les spartans.
La quasi totalité des combattants d’élite repartirent vers la sortie de la mine, protégeant le précieux gradé de la Navy, tandis que John et ses trois plus fidèles compagnons se dirigèrent vers la zone où avait été faite la découverte. L’adjudant aurait préféré garder toute son équipe avec lui pour cette opération, mais il avait ses raisons pour ne pas le faire. Notre mission est de sauver l’amiral, pas de faire de la recherche archéologique. Mais si les covenants sont venu précisément pour ce cristal, nous devons récolter plus d’informations sur cet endroit. Car si l’ennemi vitrifie cette planète, nous n’auront peut-être pas assez de données pour analyser en profondeur le rôle de ce cristal.
Emmener avec moi toute l’équipe signifiait emmener également l’amiral, ce qui l’aurait mit en péril et compromis la mission. Il nous faut le protéger dans un lieu sûr avec le maximum d’entre nous. Fred, Kelly et Linda sont les meilleurs d’entre eux. Ils sont même bien meilleurs que moi dans leurs domaines respectifs. Je sais que je peux compter sur eux.
Bizarrement, la petite équipe ne rencontra aucun ennemi dans les galeries. Ce fut seulement lorsqu’il arrivèrent devant la gigantesque structure extraterrestre que les choses sérieuses se présentèrent : les covenants avaient continué les travaux d’excavation entreprit par l’ONI, et avec des moyens beaucoup plus évolué. D’énormes machines montées sur aéroglisseurs découpaient la roche au laser comme s’il s’agissait de terre meuble, tandis que d’autres faisaient s’évaporer les débris au plasma pour éviter l’encombrement du chantier. Une cheminé d’aération avait été creusés jusqu’à la surface depuis le plafond de la grotte, et on y pouvait voir la lumière du jour illuminer l’édifice. La cavité avait désormais la taille suffisante pour accueillir une petite ville, mais son espace était déjà grandement occupé par la découverte mystérieuses, dont les dimensions dépassaient tout ce que Lord Hood avait put imaginer.
L’objet avait une forme composite : sa base était un rectangle de deux kilomètres carrés, qui avait au-dessus de lui et en son centre une pyramide à base carré d’environ huit cent mètres de côté. De petites irrégularité artistiques étaient visibles ça et là, parfois des demi-arches pointant vers l’extérieur, parfois des fentes aux contours étranges faisant le tour de la structure. Le tout ressemblait à un temple ou un bâtiment historique d’importance. Est-ce parce que les covenants connaissent l’origine de cet édifice qu’ils ont mit tant de précautions pour qu’on ne s’en approche pas ? Quel lien y a-t-il entre les covenants et tout ceci ? Et pourquoi sont-ils venus seulement maintenant ? Il y a bien trop de coïncidences pour qu’on ignore cela. Nous devons en savoir plus.
Mais la structure était bien gardée : des milliers de grognards aux armures noires comme le jais étaient dispersés tout autour de la zone. Les plus vifs patrouillaient par groupes de dix en formation serrée avec des instruments de détection avancée, tandis que les autres, c’est à dire la grande majorité des petits êtres, s’adonnaient à leur activité préférée : la sieste. A cause de la poussière nocive dégagée par l’évaporation des roches extraites, il n’y avait pas de rapaces ou de chasseurs dans les parages, ces races-là étant incapables de porter des masques respiratoires. Par contre, on pouvait voir autour de la porte d’entrée du complexe, une imposante garde d’élite aux armures identiques à ceux qui gardaient l’amiral Hood il y a encore quelques minutes. Mais qui sont ces gars-là ? Ca fait des années qu’on se bat contre les covenants et jamais nous n’avons rencontré ce type d’élites. Est-ce une nouvelle caste qui vient tout juste d’être formée, où ne participe-t-elle jamais aux batailles ?
Inquiet de la tournure que prenait les choses, John réfléchit à un moyen d’entrée dans la place.
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Chapitre 9 : La caste dirigeante
0748 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
Un bruit de cailloux dévalant une pente attira l’attention d’une patrouille de grognards. Les extraterrestres chétifs s’approchèrent de la source du bruit, motivés non pas par leur curiosité naturelle mais plutôt par la peur d’être accusés de mauvaise garde par les élites. Ils s’éloignèrent donc de leurs camarades endormis, se dirigeant vers la périphérie de la grotte. Il y avait de nombreux reliefs dans cette zone là, l’excavation totale n’ayant pas été nécessaire. De ce fait, le terrain était accidenté et il ne fut pas difficile pour les spartan d’éliminer la petite patrouille hors de vue du reste des gardes, usant de leurs silencieux pour tirer sans retenu.
Il fallut répéter l’opération plusieurs fois pour éliminer toute les patrouilles de ce côté de la structure, mais le résultat était là. Maintenant, il ne reste plus qu’à éviter de réveiller les feignants… et à éliminer discrètement les élites.
Pour cette partie du plan, il décida d’utiliser leur avantage du tir à longue portée. Par signes interposés, il ordonna à Linda de se charger des élites. Ils étaient au nombre de huit, ce qui signifiait que la spartan ne devait pas rater un seul tir. Mais John savait très bien qu’il était impossible qu’elle manque la moindre cible. Huit tirs aux bruits étouffés furent lâchés en l’espace de quatre secondes, et tous les élites s’effondrèrent sur le sol devant l’entrée de l’étrange structure.
Les spartans entreprirent alors d’avancer jusqu’à la porte en faisant le moins de bruit possible. Ils étaient entraînés pour évoluer dans l’ombre avec discrétion, et ce genre d’opération était courrant pour eux. De plus, les grognards avaient une mauvaise prédisposition à la surdité lorsqu’ils dormaient, ce qui facilita la chose. Une fois arrivé devant la porte maintenue fermée, John examina l’ouvrage afin d’y trouver un espace pour passer sa sonde optique. Il réussit à la glisser sous l’énorme bloc de ce métal inconnu, et observa l’intérieur.
La salle était exactement comme l’avait décrit Lord Hood : immensément grande et totalement vide. Elle était également vide de toute présence, comme si ce vide était une caractéristique de sa conception. C’est bizarre. Pourquoi les covenants n’ont-ils pas poster des gardes à l’intérieur ? Il n’y a même pas de système de vidéo-surveillance…
John ouvrit la porte et son groupe pénétra dans l’édifice extraterrestre. Le sol métallique avait une forte capacité de résonance sonore, et ils firent bien attention de marcher en silence jusqu’à la porte menant au temple. L’adjudant utilisa de nouveau sa sonde optique par le dessous de l’accès mais ne détecta toujours aucune présence ennemi. Avec nervosité, ils entrèrent dans la mystérieuse salle, dont Lord Hood n’avait presque rien oublié dans sa description, et avancèrent vers l’autel. C’est sans doute là que nous pourrons recueillir le plus de renseignement concernant ce cristal.
Mais à sa grande stupéfaction, la plate-forme était dénuée de toute inscription. Il n’y avait absolument aucun symbole aux alentour du réceptacle du cristal. Dans le doute, John ordonna à ses compagnons de photographier les inscriptions sur les piliers de la salle grâce aux caméras de leurs armures. Ca pourrait intéresser les huiles du SRN.
C’est alors que John remarqua une porte dans le mur derrière l’autel. Il ne l’avait pas remarqué à cause de la taille de celle-ci : elle faisait cinq mètres de haut et dix mètres de larges. Ces dimensions relevaient plus d’une porte de hangar à navettes plutôt qu’à un simple accès, ce qui avait laisser penser John qu’il s’agissait d’une décoration. Mais en s’approchant un peu plus, il découvrit un panneau d’ouverture semblable à ceux des autres portes. Par contre, il n’y avait aucun espace pour faire passer une sonde optique. Merde ! Une porte hermétique. Qu’est-ce qu’on fait ? Si jamais il y a des covenants de l’autre côté et qu’on se fait repérer, on aura sur le dos non seulement les ennemis à l’intérieur, mais aussi les milliers de grognards à l’extérieur…
John savait que ce n’était pas une décision à prendre à la légère car il jouait sa vie ainsi que celle de ses meilleurs amis. Mais vu que les deux pièces précédentes étaient inoccupées, peut-être pourrait-il pousser la chance un peu plus loin. La chance était sa spécialité. De toute façon, les statistiques et moi, ça a toujours fait deux…
L’adjudant prit une profonde respiration, puis ouvrit la porte qui coulissa sur le côté dans un léger bruit de frottement métallique. Le cœur de John faillit s’arrêter de battre lorsque l’énorme plaque métallique révéla un groupe de quatre élites juste devant eux. Poussé par l’instinct et le devoir, les quatre spartans se ruèrent sur eux lorsqu’ils se rendirent compte que les covenants étaient agenouillés face à eux, la tête inclinée vers le sol et les yeux fermés. Ils ne bronchèrent même pas lorsque les humains leur tranchèrent la gorge avec la rapidité de l’éclair. Pourquoi étaient-ils ainsi prosternés ? Ils portent tous ces mêmes armures rouges aux ornements étranges.
Ils doivent certainement faire parti d’une caste ayant un rôle uniquement défensif. Des gardes d’honneur, en quelque sorte. Ils devaient attendre quelqu’un d’important ici, et ce n’est pas nous. On ferait mieux de se débarrasser des cadavre avant que celui qu’ils attendaient n’arrive.
- John ! fit soudain Kelly. Je crois que tu devrais regarder devant toi.
L’adjudant oublia un instant les corps des élites et releva son regard… pour se retrouver complètement estomaqué.
Les spartans se trouvaient dans un espace clos s’étendant sur un peu plus d’un kilomètre carré. Le plafond les surplombait à trois cent mètres au-dessus de leurs têtes, et un gouffre sans fond se trouvait sous la plate-forme qui les soutenait. Mais les dimensions de cet endroit n’était pas ce qui impressionnait les spartans : au milieu se trouvait un objet immense à la forme étrange.
La base de son design était l’armature d’une pyramide : quatre pieds inclinés partants vers les quatre coins d’un carré imaginaire, et une pointes s’élevant à la verticale, le tout se réunissant en un point central. Les cinq longues extrémités étaient assez épaisses et leurs contours irréguliers semblaient plus avoir un but décoratif qu’autre chose. Nom de Dieu ! Mais qu’est-ce que c’est ? Une arme ? Un temple ?Quelle race pourrait avoir construit une chose pareille ?
C’est alors que John entendit une voix extrêmement grave derrière lui :
- Plus un geste, humains !
Merde ! J’étais tellement impressionné que je n’ai pas fait attention à mon détecteur de mouvement ! A moins que ce soit des élites furtifs… ou qui se seraient lentement glissé derrière nous. Dans tous les cas, nous sommes cuits.
- Retournez-vous lentement, ordonna l’ennemi.
Les quatre spartans obtempérèrent pour s’apercevoir qu’une horde de commandos élites se trouvaient derrière eux. Ils avaient désactivé leur système de camouflage et pointaient leurs armes vers les humains sans pourtant être prêts à tirer. Ils ne semblent pas avoir l’intention de nous tuer. Pourquoi ?
Lentement, les spartans posèrent leurs armes à terre et les éloignèrent du pied. Soudain, les commandos extraterrestres s’écartèrent pour laisser passer d’autres élites, aux armures rouges avec ces étranges ornements, qui escortaient une créatures que John n’avait encore jamais vu.
Ses mains possédaient un pouce et deux autres doigts deux fois plus longs aux ongles courts. Sa peau nue était d’un brun clair tendant légèrement vers le rose pâle des peaux humaines, mais la majorité de son corps était recouvert d’une toge rouge vives avec des symboles dorés et des bords violets. Sa tête, montée sur un long cou courbé vers le haut, avait quelques ressemblances avec celle d’un humain, mais son encéphale s’étendait vers l’arrière en une forme ovale. Elle ne possédait pas de cheveux ni aucun poil, et sa fine bouche était dénuée de lèvres. D’énormes sourcilles surplombaient deux yeux globuleux au regard vif et intéressé par la vue des spartans.
Le reste de son corps était recouvert d’une toge rouge vive avec des ornements dorés et des bordures violettes, et la créature portait sur sa tête une couronne étrange et d’énormes ornements constitués de deux plaques symétriques dorées aux formes artistiques à la base de son cou. La créature flottait à un mètre au-dessus du sol grâce à un large siège rond aux accoudoirs comportant de nombreuses touches et boutons de contrôle. A côté de ce covenant inconnu se dressait un élite nettement plus grand que la plupart de ses congénère, et portant une armure dorée couverte de symboles argentés et de peintures de guerre rouge sang. La seule arme qu’il portait était une épée plasma accrochée à sa ceinture, et son imposante musculature laissait imaginer sa puissance au corps à corps.
- Ainsi, fit la créature sur le siège antigrav, voici ces humains si spéciaux dont on parle tant ?
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Chapitre 10 : Pris au piège
0802 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
- Ce sont eux, grand prophète, fit l’élite à côté de la créature. J’ai eut moi-même le privilège d’en voir un de mes propres yeux.
- Ils ne sont pas si impressionnants que ça, finalement. Ce ne sont que de grands humains en armures.
Les nombreux élites encerclant le groupe rirent soudain de leurs voix rauques devant la vision de ces ennemis moins dangereux qu’on le disait. Les spartans ne répondirent pas à la moquerie, sachant que s’était destiné à les provoquer. Tant qu’ils nous pensent aussi faibles que cela, nous avons toujours la possibilité de les surprendre. Mais je doute qu’ils nous laisse une opportunité de nous échapper comme ça…
- Que faites-vous ici, humains ? demanda le prophète.
- On est juste venu foutre le bordel, mon gars.
Le ton employé par John semblait ne pas plaire aux élites, qui grognaient en serrant les dents. Le grand guerrier aux peintures de guerre porta la main à son épée mais le prophète lui fit signe de cesser. Ce nouveau covenant semble être très important à leurs yeux. Le simple fait de lui manquer de politesse leur donne envie de nous exécuter. De plus, ce titre de « grand prophète » doit avoir une raison, et je n’ai pas vraiment envie de la connaître maintenant.
- Ces êtres sont comme leurs congénères, fit calmement le prophète. Ils ne connaissent pas la noblesse des mots.
- Mais ils ne doivent pas être sous-estimés, votre honneur. De plus, beaucoup de nos rapports font état d’un nombre bien plus important de ces combattants spéciaux. Nous devrions faire quadriller la zone sans tarder.
- Ce ne sera pas nécessaire, commandant. Ce sont les quatre seuls représentants de leur ignoble caste, et nous les tenons. Inutile de nous détourner de notre sainte mission. Ordonnez plutôt aux ingénieurs Huragok de commencer l’examen de l’artéfact.
- Bien compris, votre sainteté.
- Et reprenez la Clé Lumineuse à cet humain, fit le prophète en montrant John du doigt.
La « clé lumineuse» ? Ce cristal serait donc une clé ? Pour quoi ? Et d’ailleurs, comment sait-il que je l’ai sur moi ? Cette créature étrange aurait donc vraiment des dons ?
Le commandant élite s’approcha alors de John et le défia des yeux. Malgré la visière réfléchissante de son casque qui lui conférait un semblant de protection contre le regard du covenant, le spartan se sentait totalement insignifiant. Tout en lui respire la puissance et l’intelligence guerrière. C’est sûrement l’un des plus grands commandants covenants. Je ne fais clairement pas le poids face à lui.
- Humain, fit le commandant d’un ton extrêmement calme en tendant une main ouverte vers John. Je ne te le demanderai qu’une fois : donnes-moi la Clé.
L’adjudant n’avait aucune échappatoire. Des dizaines de possibilités d’actions traversèrent son esprit, mais toutes finissaient par la vision tragique de sa mort et de celles de ses compagnons. La situation était loin d’être à leur avantage, et la seule chose qu’il pouvait faire était d’obtempérer. D’un geste lent afin de ne pas brusquer les nombreux élites autour de lui, il prit le cristal et le donna au commandant covenant qui lui dit alors :
- Sage décision. Tu viens de gagner une mort rapide pour tes amis et toi.
- Et vous un nouveau titre, commandant Fulsamee, fit le prophète. Désormais, vous êtes le Gardien de la Clé Lumineuse.
- Je saurai être digne de cet honneur, saint prophète de la Vérité.
D’une simple pensée, John accéda à la base de donnée de l’ordinateur de son armure. Il y nota les noms des deux covenants, ainsi que leurs grades et leurs titres, illustré chacun d’une image issue des enregistrements de sa caméra intégrée. Cela pourrait nous être utile plus tard… si on arrive à survivre.
- Nous allons donc pouvoir activer l’artéfact, fit Vérité. Sangheilis ! Qu’un groupe de combat exécute ces pitoyables humains à l’extérieur du sanctuaire. Je ne veux pas souiller ce lieu saint de leur sang impure.
Le prophète passa alors à côté des spartans pour se diriger vers l’énorme objet inconnu, accompagné par les élites en armure rouge ainsi que par le comandant. Mais après avoir survolé quelques mètres sur son siège flottant, il s’arrêta. Puis, sans se retourner, il s’adressa à l’ensemble des élites :
- Une dernière chose : une fois que ces aberrations de la nature auront quitté ce monde, que leurs corps soient détruits ainsi que leurs armures, et que personne ne parle plus jamais d’eux. Leur existence passée doit tomber dans l’oubli pour le bien du Grand Voyage. Maintenant allons-y, escortes !
Donc ces élites étranges font partie d’une caste de garde rapprochée. Apparemment, ils ne protègent que ces « prophètes ». C’est pour cela qu’on ne les avait jamais rencontré auparavant…
Mais il restait quand même dix commandos élites pour conduire les spartans au dehors. L’un d’eux poussa John du canon de son fusil plasma et ordonna :
- Avance, humain ! Et sois heureux d’avoir reçut la clémence de l’Alliance.
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Chapitre 11 : Dans les derniers moments...
0811 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
Jamais John ne s’était senti aussi impuissant. Même si les trois plus puissants spartans étaient avec lui, leurs gardiens étaient plus de deux fois leur nombre et bien armés. La seule bonne nouvelle était qu’il s’agissait de commandos, dont les armures ne disposaient pas de boucliers énergétiques à cause du dispositif de camouflage, ce qui les rendaient aussi vulnérables que les spartans. Il nous faut une diversion. Si on arrive à attirer leur attention ailleurs, nous pourrions les prendre par surprise au corps à corps où nous aurions nos chances. Et tout particulièrement grâce à Kelly…
Mais aucune opportunité ne se présenta jusqu’à ce que les humains et leur escorte n’arrivent à l’extérieur du complexe extraterrestre. Et à partir de là, la situation était encore pire : des renforts avaient été acheminés jusqu’ici, plusieurs centaines de combattants élites et rapaces s’étant ajouté aux milliers de grognards entourant la structure. Des tourelles avaient été déployées et des tranchées creusées dans le sol, comme si les covenants comptant s’installer là. Si on avait la moindre chance avant, maintenant c’est fichu.
Lorsque les innombrables soldats extraterrestres les aperçurent, ils se rapprochèrent des spartans, anticipant le spectacle de leur mort. Les grognards étaient surexcités tandis que les rapaces bavaient en imaginant le goût que pouvait avoir ces être étranges en armure. La plupart des covenants postés sur les positions défensives voulurent participer à l’évènement, mais plusieurs élites réussir à les maintenir en place, quitte à étrangler quelques grognards pour cela.
John sentait la Mort s’approcher de lui alors que les commandos élites l’obligeait à s’agenouiller, ainsi que ses amis. Il se tourna vers Linda qui se trouvait à sa droite, et releva sa visière. La spartan fit de même, et l’adjudant put apercevoir une larme couler sur la joue de la jeune femme. Linda pleure ? Elle qui, de tous les spartans, affichait le moins d’émotion ?
Lentement, la main de Linda se rapprocha de celle de John, et celui-ci la prit délicatement. Effectuer un tel geste avec autant de légèreté était une chose extrêmement difficile pour un spartan, à cause de leur force surhumaine qu’ils avaient souvent du mal à maîtriser. Et il y avait tant de douceur dans la main de Linda. Jamais je ne l’aurais cru capable de ressentir des sentiments aussi étranges. Est-ce que ce serait…
- John, fit Linda si bas que seul l’adjudant put l’entendre. Je… je veux que tu saches que…
Soudain, une série d’explosion retentit et un énorme nuage de poussière s’éleva le long des lignes de défense covenantes. Les corps de dizaines d’extraterrestres furent projetés dans les airs, certains en plusieurs morceaux plus ou moins identifiables, semant la panique parmi les survivants. Et lorsque les débris finirent de tomber, ce fut pour laisser passer un bataillon de marines menés par les autres spartans. L’amiral Hood dirigeait lui-même l’assaut au milieu des soldats d’élites du CSNU, un fusil mitrailleur à la main. John reconnu immédiatement le bataillon auquel appartenaient les marines. C’est le 27ème de Reach ! La section 3 a donc accepté ma requête, et les a dépêché sur la planète pour l’assaut.
Les attaquants percèrent les défenses affaiblies des covenants, se rapprochant à toute vitesse de l’artéfact extraterrestre. La foule qui s’était rapprochée pour profiter de l’exécution publique furent pris de panique. Les élites et rapaces, ainsi que les grognards les plus courageux, allèrent à la rencontre des humains sans pourtant faire preuve d’organisation ou de stratégie. Rapidement, il ne resta plus que les dix commandos élites autour de John et de ses trois coéquipiers. Profitant de la stupéfaction causée par l’assaut, les spartans se jetèrent sur leurs gardiens.
Kelly fut la plus rapide et saisit une nuque ennemie dans chaque main et les brisa en un instant. Fred, quant à lui, assomma l’élite le plus proche avant de projeter son corps sur un autre. John effectua une attaque circulaire avec sa jambe gauche, ce qui mis à terre deux adversaires dont il écrasa les crânes de ses poings dans un cri de rage. Enfin, Linda décrocha la mâchoire de l’élite qui s’apprêtait à la tuer, tout en s’emparant de son fusil plasma pour délivrer une rafale extrêmement précise, dont chaque tir transperça le cou d’un ennemi. En seulement quelques instants, les dix commandos élites avaient été éliminés.
Une fois libres, les quatre spartans s’emparèrent des armes ennemies pour rejoindre leurs camarades par la force. Ils avaient l’avantage d’attaquer l’ennemi par derrière, et de nombreux covenants moururent sous leurs tirs sans pouvoir se protéger. Même avec une arme à forte cadence comme un fusil plasmatique, Linda conservait une précision mortelle qui faisait presque autant de morts que le reste de l’équipe. Il ne fallut pas longtemps pour que le petit groupe se trouve suffisamment proche des premiers covenants pour que Kelly et Fred fassent preuve de leurs talents de duellistes. Les premiers coups de crosse furent pour les élites qui s’étaient postés en retrait, afin d’empêcher les grognards de fuir.
Malgré la résistance naturelle des grand extraterrestre, ils n’avaient pas les réflexes suffisants pour éviter les attaques de Kelly. La spartan se déplaçait avec la vitesse de l’éclair, la rendant aussi insaisissable que le vent, tuant ses ennemis rien qu’avec ses mains et ses pieds, trouvant leurs points faibles en un instant. Et du côté de Fred, même s’il était loin de posséder la force phénoménale de Sam, il possédait d’énormes talents de combat lui donnant l’avantage. Pendant ce temps, John et Linda couvraient leurs coéquipiers avec une grande efficacité, fauchant les dizaines de grognards et de rapaces qui affluaient vers le corps à corps.
Le nombre d’ennemi diminuait rapidement du fait de la double attaque de l’armée humaine et des quatre légendes du CSNU. Les cadavres recouvrirent peu à peu le champ de bataille souterrain, et les armes se turent progressivement. Il n’y eut plus que quelques fuyards à éliminer au moyens de larges battues. Les spartans purent enfin se réunir.
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Chapitre 12 : Le départ de la Clé
0834 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, système Gamma Taurus.
- Avant toute chose, fit John a ses spartans, qui a organisé cette attaque ?
- C’est moi.
L’amiral Hood s’avança vers John et lui mit une main sur l’épaule.
- On dirait que nous sommes arrivés à temps, fiston. Ca m’aurait vraiment fait mal de perdre de tels héros sans rien faire. Les défenses covenantes autour de la montagne ont fini par cédé, alors je me suis dit qu’un petit coup de main vous serait utile.
- Merci, amiral. Mais vous feriez bien d’ordonner au bataillon 27 d’investir le bâtiment. Il y a là-dedans de nombreux covenants, et même si nous n’avons pas encore compris leur objectif, nous devons impérativement les arrêter.
Mais avant que l’officier puisse prendre en compte la requête de John, un bruit assourdissant se fit entendre. Tous les regards convergèrent vers l’énorme structure inconnue dont la pyramide qui constituait le sommet commençait à s’ouvrir lentement. Une fois ses faces entièrement dépliés, l’étrange structure que John et ses amis avaient aperçu s’éleva dans les airs. Qu’est-ce que c’est ? Un vaisseaux ? Pourquoi est-ce qu’on entreposerait un vaisseaux d’une telle taille dans un endroit pareil ? Il est à plusieurs kilomètres de roches entre lui et la surface. Il ne peut pas nous échapper.
Soudain, un rayon bleu aveuglant surgit de l’extrémité supérieure de l’étrange vaisseau, et vaporisa tout se qui se trouvait au-dessus de lui. La roche fut sublimée instantanément par le trait qui perça un trou circulaire de plusieurs centaines de mètres de diamètres, et l’énorme appareil extraterrestre quitta la caverne par cette sortie inattendue. Oh non ! Ils vont nous échapper !
- A tous les vaisseaux du CSNU ! fit l’amiral Hood dans sa radio. Un appareil de type inconnu quitte la surface depuis notre position. Interceptez-le à tout prix !
John avait du mal à l’accepter, mais c’était sans doute à activer ce vaisseau que servait le cristal que les covenants appelaient la « Clé Lumineuse ». Et il nous l’on prise aussi facilement… c’est de ma faute.
- Amiral… c’est à cause de moi si les covenants ont mis la main sur ce vaisseau. Ils ont récupéré le cristal, qui servait apparemment à utiliser l’appareil.
- Ne vous excusez pas, mon garçon. De toute façon, je doute que nous ayons trouvé par nous-même le rôle de ce cristal, et c’est peut-être mieux de le découvrir par les covenants. Et puis, je doute qu’ils arrivent à passer le blocus spatial.
A ce stade là, les soldats ne pouvaient plus rien faire qu’attendre le résultat du combat spatial. Depuis le temps que les hostilités sont engagées, je pense que la flotte du CSNU a dût considérablement réduire les forces covenantes. Cet étrange vaisseau ne disposera donc pas de beaucoup d’aide pour échapper à nos croiseurs. L’issue est certaine, désormais.
- Amiral ! fit un opérateur de FLEETCOM dans la radio. Nous avons le vaisseau inconnu en vue. Il vient tout juste de quitter la stratosphère. Engageons les hostilités.
- Essayez de le neutraliser sans le détruire, afin que nous puissions tenter un abordage. Mais faites attention.
- Bien comprit command… quoi ? … mais qu’est-ce que …
Le ton de l’opérateur était devenu totalement affolé, comme si un ennemi avait brusquement surgit dans son dos.
- Monsieur ! Le vaisseau… a effectué un saut. Il nous a échappé.
Impossible ! Normalement, l’attraction gravitationnelle d’une planète empêche toute entrée dans le sous-espace, sa pesanteur déformant le schéma des filaments quantiques dans lesquels ils fallait effectuer les calculs de trajectoire. Si un vaisseau sautait dans le sous-espace dans de telles conditions, il y avait de très fortes chances que ses calculs soient erronés, et autant de chance d’être déstructuré lors de son saut. S’il avait la chance de survivre à la manœuvre, son point de sorti pouvait être déplacé de plusieurs parsecs, laissant ainsi l’appareil complètement perdu sans point de repère. Effectuer un saut dans le sous-espace aussi prés d’une planète équivalait à un suicide.
Il n’y avait plus rien à faire. Sans dire un mot, John se dirigea vers la sortie de la grotte, aussitôt imité par ses camarades, alors que le 27ème bataillon de Reach inspectait la structure.
- Adjudant ! l’arrêta Hood. Que faites-vous ?
- Notre mission était de vous récupérer, amiral. Cela a été fait. Maintenant que plus rien ne nous retient ici, nous allons partir.
Les yeux du Lord étincelèrent, et un léger sourire illumina son visage.
- A votre guise, spartan. De toute façon, je pense que votre présence n’est plus nécessaire.
- Nous nous reverrons au débriefings sur Reach, je suppose ?
- Bien entendu.
C'est ainsi que les spartans quittèrent Paris IV.
Posté le : 11/12/2008
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