Veuillez patientez...


DIVERS - Fan fiction

Résistance

Tandis que l'envahisseur Covenant prenait possession de la Nouvelle Mombasa, certains citoyens tentaient désespérément de lutter pour leur survie.
***

RÉSISTANCE


PROLOGUE.

La créature était immense ; surplombant de près d'un mètre celui qui serait sa future victime, il arborait une armure d'un bleu électrique sur laquelle se réfléchissait la lueur de son épée scintillante. Un halo d'énergie entourait la bête, la rendant encore plus terrifiante.
Le monstre jouait de son apparence repoussante, et laissait découvrir au pauvre homme qui se tenait devant lui ses quatre mandibules ornées d'une inquiétante dentition. 

A gauche, aucune issue. A droite, c'est à peu près la même chose ; en face, c'est la mort, pensait Cilian. En plus, je doute fort que la ferraille dans mes poches me soit d'une aide quelconque.

S'approchant d'un pas lent et assuré, on entendait son gant serrer fermement la poignée de ce qui ressemblait à une épée de lumière crépitant d'impatience de trancher quelque gorge. 
Comme si la situation n'était pas assez critique, l'Élite était accompagné par une bande de Grognards un peu en retrait. Loin d'être aussi charismatiques que le premier adversaire, cette meute de petites créatures n'en demeurait pas moins menaçante, une lueur rougeâtre et perçante se devinant dans leur regard sournois. 

Pourquoi n'ont-ils pas donné l'alerte plus tôt ? Pourquoi la ville semble si silencieuse alors que l'ennemi marche dans nos rues ? Où est l'armée, où sont mes sauveurs ? 

Le temps semblait jouer des tours à cet insignifiant employé de maintenance, en ralentissant considérablement de sorte à lui laisser observer chaque détail précédent sa mort. 
Il ne pouvait se résoudre à mourir de la sorte, et ne pouvait perdre rien de plus contraignant que la vie en tentant un acte désespéré.

Tandis que son bourreau arrivait finalement à quelques pas de lui, son regard fut irrémédiablement attiré par un détail : la lumière stroboscopique d'un lampadaire abimé. Situé juste au dessus du petit groupe de Grognards, l'ampoule capricieuse semblait appeler Cilian, lui murmurer la solution est là, regarde bien ! 
Regardant sous ce lampadaire, il constatait que les Grognards étaient parés d'une quantité déraisonnable de ces grenades bleutées qu'ils avaient utilisés pour faire sauter l'entrée d'un immeuble de la même rue. 
Et si ..?

Pas le temps de réfléchir ; tandis que l'Élite brandit son épée pour porter au jeune homme le coup fatal, celui-ci sortit de son immobilisme.
En un geste étonnamment vif, il enfonça sa main dans la poche gauche de son pantalon, la referma sur le contenu de celle-ci, puis jeta le tout vers son ennemi ; celui-ci se mit instinctivement en position de parer les projectiles, et, tandis qu'il s'apercevait du non-danger que représentaient ces quelques clous, il ne se détourna pas pour observer leur trajectoire finale : le lampadaire.
Pourtant, l'ampoule implosa sous l'effet des clous, envoyant une pluie d'étincelles sur les Grognards ; tous eurent le même réflexe de se protéger les yeux, mais un seul parmi eux contracta dans le mouvement sa main sur la poignée de son arme ; un petit projectile vert en échappa, et toucha un autre Grognard. Il le toucha plus précisément au niveau de la ceinture.

Soudain, un silence morbide s'installa pendant une fraction de seconde, comme si le monde s'était tu pour observer le désastre.
Malheureusement, ce silence fut interrompu par un petit *bip!* annonciateur de malheur.

L'explosion qui suivit inonda la pénombre du quartier entier, berçant Cilian dans une aura de lumière apaisante l'espace d'un instant. L'instant d'après, la déflagration le projeta contre un mur à quelques mètres de là, tandis que l'arme de celui qui aurait dû être son bourreau le rejoignit pour se planter à quelques centimètres de sa tête.

Une odeur pestilentielle de chair brûlée le contraignit à recouvrer ses esprits. Ouvrant péniblement les yeux, la première chose qui tomba sous son regard fut la carcasse décharnée du monstre qu'il avait vaincu. 
Puis la douleur l'envahit. Elle était insoutenable.
Les cris d'autres Covenants retentirent dans les rues de la ville.
Peut-être pas insoutenable au point de ne pouvoir fuir finalement.

Le survivant se redressa péniblement sur ses jambes endolories. Un peu plus loin dans le mur contre lequel il avait été plaqué, il vit une brèche qui s'était formée en raison de la forte détonation qu'il avait presque involontairement provoqué.
Il commença à se diriger vers celle-ci en boitant, puis marqua un temps d'arrêt. Il avait oublié son futur compagnon.
Refaisant quelques pas en arrière, il posa une main contre le mur, et serra l'autre sur la poignée de l'épée. Comme Arthur avait retiré l'épée de l'enclume, Cilian s'emparait de celle qu'il appellerait plus tard Excalibur.

La brèche qu'il franchit quelques secondes plus tard marquait pour lui le passage vers une nouvelle vie, sa vie de Résistant au cœur de la Nouvelle Mombasa assiégée.

***


Cilian courait dans les couloirs des bureaux désert du bâtiment. Les bruits spectraux des vaisseaux covenants frôlant la cime des immeubles se faisaient de plus en plus insistants, et de plus en plus proches. L'épée de l'élite battait sur sa cuisse, lui faisant prendre conscience de la vitesse de sa course. Il est incroyable ce que l'instinct de survie peut nous faire accomplir. 

Les néons grésillant des couloirs laissèrent bientôt place à la lumière chaude du soleil, filtrant à travers une gigantesque baie vitrée. Sur le sol devant Cilian, la logo de la société Traxus se reflétait à l'envers, rendant l'atmosphère de la pièce malsaine. Cilian risqua quelques pas qui résonnèrent dans le hall, pour se perdre dans le complexe entrelacement de couloirs du bâtiment. 

La porte de la verrière était bloquée. Cilian tenta de briser la vitre, malheureusement blindée. L'instinct de survie avait ses limites. Affolé, certain qu'il était bloqué dans un bâtiment que les aliens ne tarderaient pas à fouiller, Cilian laissa tomba ses bras le long de son corps, la fraîcheur du métal extraterrestre lui rappela qu'il avait une arme avec lui.

Cilian empoigna l'épée et la tendit devant lui. Il pressa le métal, et la lame de plasma aux reflet marbrés jaillit dans un bruit électrique. Cilian décrit quelques courbes dans l'air avec sa nouvelle armes. Vais-je savoir manier cet engin ?Enfin, qui ne tente rien n'a rien. Cilian planta l'épée dans le verre blindé, qui fondit instantanément sous la chaleur. 

Cilian découpa une ouverture assez grande pour qu'il puisse passer dans la paroi, puis extirpa l'épée du verre. Il resta ainsi, contemplatif, devant la beauté mortelle de la lame. Il déserra son étreinte, et l'épée se replia. Cilian Passa la tête dans l'ouverture. Personne, à part les vaisseaux qui traversaient le ciel en laissant derrière eux une trainée violacée. Cilian traversa la rue en courant et se plaqua contre le mur taggé. Il se retourna pour lire l'inscription. Remember Reach. 

Sans s'attarder sur la signification de cette inscription, Cilian courut dans les rues dévastées. Les voitures étaient renversées, les lampadaires grésillaient, les rues étaient jonchées de détritus en tout genre, et, au loin, des cris se faisaient entendre. Cilian courut vers la source de ces bruits, mais tomba face à un mur. Ou plutôt face à une porte.

Et CENSURE ! Les portes de sécurité sont fermées. Cilian appuya sur les boutons du panneau de commande de la porte, dans l'espoir que celle-ci s'ouvre. Sans succès. Waïï ? Cilian se retourna, pour voir un grunt désarmé le regarder d'un air insistant. Cilian attrapa son épée et la dégaina. Le grunt, effrayé, courut et disparu dans une ruelle. 

Je tiens vraiment une bonne arme de dissuasion, là. Cilian était néanmoins inquiet, car les grunts étaient généralement accompagnés par des élites. Ses peurs furent confirmées quant un hurlement guttural retentit derrière lui. Un élite dégaina en le fixant de ses yeux malsains. Il s'apprêtait visiblement à charger, quant son regard se posa sur l'épée attachée à la ceinture de Cilian.

Sa rage parut doubler. Comment un simple et stupide humain peut-il être en possession d'une si noble arme ? Cilian ne crut pas utile de répondre et dégaina. Un duel ? Très bien, humain. Je vais te décoller la tête du buste. Nous combattrons sans plus d'arme que nos lames et nos poings, et sans plus d'armure que notre peau. L'élite entreprit d'enlever son armure, pièce par pièce, découvrant sa peau écailleuse et son visage reptilien. Il leva son épée, et Cilian se tint prêt. Il n'avait aucune chance, mais il fallait qu'il se batte. 

De toute façon, il n'avait pas le choix.

***
Voilà le deuxième alien qu’il rencontrait, et cette fois, celui ci n’avait pas d’armure, et il ne s’en trouvait que plus repoussant.
Cilian fit jouer le poids de la lame dans sa main, sentant le métal toujours froid malgré la pression qu’il lui imposait.
Il prit son souffle plusieurs fois et ferma les yeux essayant de se décontracter au maximum.
Malheureusement pour lui et sa concentration, les muscles impressionnants de la créature qui roulaient devant ses yeux, ne lui rappelaient que trop son rôle dans cette guerre !
Il était l’envahi, et pas le contraire !
Il n’était qu’un civil qui par une chance extraordinaire, s’était approprié une arme !
Devant lui, il y avait un colosse de 2m10, guerrier aguerri et sans pitié.
Il déglutit difficilement, évaluant ses chances de victoires.
Les immeubles et bâtiments avoisinants, jetaient sur la scène une ombre profonde.
Cilian ferma les yeux et les rouvrit, regardant d’un air déterminé son adversaire.
Il serra la lame de toute ses forces, ravala son orgueil et d’un bond rapide, il se projeta en arrière, hors de portée de l’élite qui écarquillait les yeux devant ce manque d’audace !
Cilian en profita et se mit à courir à perdre haleine, prenant détours après détours sans jamais se retourner.
Le sang battait fort à ses oreilles, son souffle était cours, mais il continuait à courir, courir, pour échapper à une mort inévitable.
Alors qu’il bifurquait pour la énième fois, ce qui devait arrivé, arriva.
La route était bouché par un camion couché sur le flanc, autre victime de la guerre.
Cilian s’arrêta, pantelant.
Il regarda derrière lui, personne, il sourit pour la première fois depuis que la ville avait été attaqué.
Il avait enfin semé son poursuivant.
Cilian entreprit donc l’escalade du camion, quand soudain, retentit derrière lui un son rauque et guttural qui lui glaça le sang.
-« Holà Humain ! Ton peuple n’a t’il donc aucune fierté ? Quelqu’un comme toi n’a pu entrer en la possession d’une telle arme que par la ruse ! »
Cilian s‘était figé dans son geste.
Sa délivrance n’avait été que courte durée, il avait été bête de se réjouir si tôt !
L’élité chargea, tout en puissance et en muscle, mais conservant une souplesse incroyable dans ses mouvement.
Sa course était rapide et mortelle, la vie de Cilian allait s’achever avec cette rapidité brutale qu’accordait la guerre.
Le jeune civil ferma les yeux, et le temps se figea.
Loin, très loin de là, il lui sembla entendre un bruit de détonation, Cilian grimaça e pensant à cette guerre qui continuait, sa mort ne changeant rien à l’affaire.
Il se revit enfant, alors qu’il parcourait ces mêmes rues aujourd’hui détruites.
Un flot d’image se bousculait dans sa tête, un flot qu’il ne pouvait endiguer.
Il se noyait dans ses souvenirs avec une mélancolie toute propre à la mort.
Il se sentait déjà dérivé, loin, très loin….
Tout à coup, quelque chose le troubla. Dans le monde de ses pensées, il entendait une voix.
Cilian tendit l’oreille, qui pouvait bien lui parler dans sa tête ?
La voix se fit plus forte et plus insistante, et Cilian sentit une forte poigne lui secouer l’épaule
-« Ho, tu m’entends ? Tu m’entends ? T’as frôlé la mort de peu, mais, faut se réveiller, ton petit ami bleue n’est pas venu tout seul dans cette ville ! Allez !»
Cilian ouvrit les yeux pour découvrir un soldat du corps des marines de l’UNSC, vêtu d’une armure noire et tenant ce qui semblait être un fusil de sniper.
Il ne savait pas quoi dire, l’air avait une senteur nouvelle, la fumée n’était plus si sombre et irritante, et la ville noyée dans l’ombre et le feu semblait pleine de vie et de couleurs : Il était vivant.

***


Incrédule, Cilian observait les nuages sanglants d'une aube qu'il avait pensé ne jamais revoir. 
Au dessus de sa tête, et tandis que la vie de la Nouvelle Mombasa semblait s'être arrêté, le soleil, rougissant d'un plaisir sadique face à un tel carnage, continuait sa route comme si de rien était.
Bercé cette lumière écarlate, le mystérieux soldat qui avait secouru le civil désespéré avançait d'un pas pressé mais non moins assuré dans les méandres de la ville. Il prenait soin de ne passer que par les plus petites ruelles et autres bâtiments les plus isolés.

"Dépêche-toi, s'exclamait-il de temps à autre envers Cilian, on a pas mal de route à faire."

Encore endolori par ses mésaventures, Cilian tentait de suivre le rythme effréné du soldat qui, malgré un équipement qui paraissait déraisonnablement lourd, avançait comme si tout ça n'eut pesé plus qu'une plume.
Après un moment d'hésitation, il osa demander :

"Où est-ce que tu nous emmènes ?"
Le soldat répondit d'un ton presque méprisant :
"Là où je pourrai te laisser en sécurité et continuer ma mission. On ne devrait plus être loin."

Bien que conscient du fait qu'il ralentissait probablement le militaire, Cilian se sentit dégradé d'être ouvertement considéré comme un boulet qu'on se traîne plus qu'un possible soutien.

Soudain, le militaire s'arrêta, et se colla contre un mur. Ils étaient arrivés au bout d'une ruelle qui donnait sur une grande place aérée. Complètement à découvert et occupée par l'ennemi. Complètement impossible à franchir sans risquer d'être vu, et massacré.

"Bon, ça va devenir marrant à ce stade-là, murmura le soldat en se parlant davantage à lui-même qu'à Cilian. Tu vois en face ? C'est la Réserve de l'Élévateur. Les littoraux de la Réserve sont censés être le point d'extraction des survivants."
Censés ? Pourquoi Censés ? Se demanda aussitôt Cilian.
"Ils ont dû apprendre que c'était une position stratégique pour nous, d'où la présence des moches, continua le soldat. Je vais grimper par sur cet immeuble, et tenter une diversion. Pendant ce temps, tu vas longer la place par l'Est, te réfugier derrière la citerne éventrée là-bas, et attendre que les groupes de Grognards qui en sont proches se dirigent vers l'Ouest, où je vais faire diversion.
A partir de là, tu devrais pouvoir aller jusqu'au hall d'entrée de la Réserve. Il y a un faux plafond : essaie de t'y glisser, et attend mon arrivée. Si je tarde trop, débrouille-toi par toi-même pour aller plus loin dans le bâtiment. Si mes infos sont bonnes, il est toujours tenu par nos forces, qui subissent un siège de ce côté mais ont des renforts qui devraient arriver par la Réserve."

Mais c'est quoi ce plan à deux balles ?! Du muscle mais pas de cerveau ! Pensa aussitôt Cilian, dont les frémissements trahissaient sa certitude de l'échec.
Tandis que Cilian allait rétorquer, le soldat lâcha :
"Ah oui : prend ça, parce que ton joujou risque de ne pas t'être d'une grande utilité."

Le civil rattrapa au vol le pistolet que le soldat lui avait balancé sans prévenir. L'arme semblait dérisoire face à la foule de moches présents. 
A vue d'œil, il devait y avoir une bonne vingtaine de Grognards en petits groupes ; tous semblaient se chamailler entre eux, ce qui laissait un peu d'espoir.
Cependant, les trio de monstres massifs, à la stature plus proche de celle du gorille que les Élites élancés qu'il avait jusqu'alors affronté, aux armures impressionnantes et aux armes bardés de lames, détruisait ce même petit espoir qui avait jailli dans l'esprit fatigué de Cilian. 
Enfin, au milieu de toute cette troupaille, on distinguait deux Élites dans des véhicules antigravité de petite taille, qui accompagnaient une sorte de gros Tank semblable à un scarabée portant un canon démesuré sur son dos.

Lorsque le civil réussit à décrocher son regard de ce paysage désespérant, il entendit un petit sifflement. Levant la tête, il vit que le soldat était déjà arrivé en haut de l'immeuble et lui faisait signe d'avancer.

Comment a-t-il fait pour grimper aussi vite ?

Cilian ne réfléchit pas plus longtemps, comme poussé par une force invisible, une petite voix dans sa tête qui lui disait sans cesse "vas-y, vas-y, vas-y" , et se jeta dans la gueule du loup.
Il se glissa derrière une benne à ordure aussi vite que ses jambes le lui avaient permises. Jusque là, tout allait bien, si ce n'est son cœur qui s'emballait déjà. Il avait l'impression que des tambours tapaient dans ses oreilles, sur ses tempes, ce qui l'empêchait de réfléchir.
Qu'importe, il n'avait pas à réfléchir pour être réduit en cendre d'ici quelques secondes.

Une détonation résonna. Son sang s'était glacé. Il jeta un regard vers l'action, et vit l'ensemble des ennemis concentrés vers l'Ouest. Sans s'attarder, il longea le mur jusqu'au prochain couvert. 
Une seconde détonation, nettement différente, brisa ses tympans. Un coup de feu qui résonnait dans toute la place. Il courut encore et se jeta derrière une carcasse de voiture.
Il n'en revenait pas, il n'était plus qu'à quelques mètres de la citerne, et ça marchait !
Rampant sous la carcasse, il observa la situation. La foule d'ennemis étaient restée une fraction de seconde ahurie devant le corps d'une Brute qui tombait au sol, traversée de part en part d'une traînée blanche.
Puis tous levèrent les yeux au ciel. Pas tout  à fait au ciel, vers le toit d'un immeuble. un petit objet en tomba.

Troisième explosion. Celle-ci fut accompagnée d'une odeur forte de chair brûlée, que Cilian tenta de fuir en se rendant derrière la citerne.
Ça y est, de nombreux coups de feu sonnaient et résonnaient dans la place, accompagné de hurlements de Grognards et autres beuglements de Brutes.

Obsédé par l'action avoisinante, le fugitif ne réalisa que tardivement qu'un petit bourdonnement sifflait dans son oreille. Tétanisé, il s'aperçut qu'il ne s'agissait pas d'un bourdonnement, mais d'une sorte de souffle. Tournant les yeux sans bouger d'un centimètre, son regard fut très tôt arrêté par un visage hideux affublé d'un masque respiratoire. 
Adossé à la citerne, comme l'était Cilian, un Grognard s'était caché comme lui pour fuir le danger.

Sans perdre de temps, Cilian dégaina son pistolet pour le coller entre les deux yeux de son compagnon d'infortune.

"Tu tentes quoi que ce soit, t'es mort. Tu fais le moindre bruit, t'es mort. Tu bouges, t'es mort, chuchotta-t-il sur le ton le plus serein que sa voix tremblante pouvait provoquer.
Pas taper ! Pas taper !" Furent les seuls mots que Cilian put décerner parmi des grognements traduisant une peur au moins aussi grande que la sienne. 

Pressant toujours plus le front du Grognard avec le pistolet, l'humain récupéra le pistolet à plasma qui était resté accroché à la ceinture de son ennemi.
Il était plutôt mal en point. Il n'était pas expert en ces choses-là, et n'était pas forcément un meurtrier. La créature avait un côté pathétique qui le faisait hésiter. En même temps, c'était un envahisseur à l'air particulièrement fourbe et vicieux.
Tandis qu'il allait appuyer sur la détente, le petit monstre s'exclama :
"Ne me tue pas, et je te conduirai dans les endroits que l'Alliance ne maîtrise pas !"

Offre alléchante, mais comment pourrait-il faire confiance à une créature qui n'aurait jamais hésité à le tuer ?

Il lâcha légèrement la détente de son arme, et c'est seulement lorsqu'il vit une étincelle de rage dans les yeux du Grognard qu'il sut qu'il avait fait le mauvais choix.
La créature se jeta sur lui, le plaquant contre le sol en mettant tout son poids sur Cilian.

Sans prévenir, une vive lumière inonda la place toute entière. Cilian ne voyait plus rien quand un vacarme insoutenable retentit.
Une pluie de projectile tomba sur l'humain et son agresseur, qui sombrèrent bientôt dans l'inconscience.


L'humain fut réveillé par quelques baffes, et la première chose qu'il vit en ouvrant les yeux fut encore ce visage détestable. 
"Allez vilain petit humain, lève-toi.
Tu allais m'épargner, mon chef est mort, je te dois la vie."

Le Grognard soudainement prit d'un sentiment noble tendit sa patte rugueuse à Cilian, qui se releva péniblement pour observer l'étendue du désastre : en effet, en même temps que l'animosité du Grognard s'était effondrée tout une partie du mur d'enceinte de la Réserve juste au dessus de leurs têtes.

***


Cilian mis un certain temps à se remémorer les événements récents, le cerveau encore bourdonnant.
Il secoua la tête pour se remettre les idées claires et dévisagea la bestiole qui lui faisait face. Les petits yeux brillants derrière le masque du grognard n'inspirait aucune sympathie, mais Cilian n'arrivait pas à trouver d'autre moyen de sortir de ce chaos.
La place qu'il avait traversé quelques minutes plus tôt n'était plus qu'un champ de ruine, et l'odeur de chairs brulées, de gaz et de sang qui emplissait l'air n'était pas un présage très alléchant de ce que les décombres pouvaient cacher. Il leva les yeux par dessus le grognard pour observer le ciel à l'endroit où le mur d'enceinte lui paraissait un refuge si sûr.

"Bouge toi humain, nous mourir si nous pas réagir !"

La voix haut perchée de la créature sortit Cilian de ses observations.

Il s'ébroua et grogna : "Tu propose quoi ?"

"Bouge toi humain" se contenta de répéter le grunt, puis, sans rien ajouter, il commença à s'éloigner, en plein vers la zone dévastée de la réserve. A contre-coeur, et persuadé qu'il y avait beaucoup d'endroits moins dangereux, Cilian suivit la créature.
Les petites jambes de la créature lui permettait de tenir une allure plus importante que ce qu'aurait pu prévoir l'humain. Et les jambes fatiguées de Cilian, peu aidé par la confusion de ses idées avaient du mal à suivre la démarche gauche du grognard. au bout de quelques minutes, le grognard se retourna.

"plus vite, les Jiralhanae ne vont pas tarder !"

Sans prendre le temps de comprendre ce que pouvait bien être ces Jiralhanae, Cilian accéléra le pas motivé par la note de terreur qui pointait dans la voix du covenant. Ils ne mirent pas longtemps à atteindre le mur d'enceinte écroulé, et l'escalade des gravats ne fut pas un obstacle important.

L'exterieur lumineux de la ville, en opposition avec le brouillard stagnant des combats, força Cilian à cligner plusieurs fois des yeux. Le grognard se semblait pas sentir la différence de luminosité, et il se dirigea sans temps d'arrêt vers une colline proche.
Sans ralentir la marche, le sommet de la collin fut atteint en peu de temps. Le grognard ouvrant toujours la marche.
Cilian allait faire un remarque piquante qu'il préparait depuis quelques temps lorsque le petit soldat se jeta au sol en criant "par terre !". Sans prendre le temps de comprendre, Cilian était déjà au sol par mimétisme au mouvement du grunt.
Il rempa pour voir ce qui avait alerté son compagnon :
Un groupe de marines était en train de monter la garde autour d'une imposante jeep, ils ne semblaient pas prendre garde à ce qui les entouraient à les entendre parler sans retenue.

Du coin de l'oeil Cilian perçut un mouvement, il attrapa le bras de la créature avant qu'elle n'ai pu toucher son arme.

"On peut savoir ce que tu comptais faire ?"

"Défense" couina la créature, mi-apeurée mi-enervée.

"Il n'y a pas besoin de se défendre, je vais aller les rejoindre et te laisser partir."

Cilian entamait un mouvement pour se relever lorsqu'un sifflement emplit l'air. En bas, les marines étaient déjà l'arme à la main et prêt au combat. Un énorme projectile de plasma bleu s'écrasa sur le Warthog, propulsant tous les éléments alentour dans un bruit assourdissant.
Des véhicules violacés fonçait déjà vers les reste du groupe de marines, et une pluie de tirs, tant humains que convenant, rempli l'espace entre les assaillants et les combattants de l'UNSC.

Le grognard à coté de Cilian ne pu réprimer un gloussement, et s'éloigna du combat après avoir lancé un regard à l'humain.

"Hé, attends ! Tu ne va pas aller aider ceux qui sont en bas ?"
"Je compte pas mourir humain. Va te battre si toi vouloir. Mais ton arme..." la fin de la phrase de l'extra-terrestre se perdit dans un ricanement.

Cilian regarda le magnum qu'il tenait entre ses mains, et fut obligé d'admettre que son aide serait loin d'être efficace. Après un dernier regard vers la bataille, qui tournait à son grand plaisir à l'avantage des marines qui avaient reçu du soutient.

"Bon, on va mettre les choses au clair : J'm'apelle Cilian, et j'compte pas te suivre je n'sais où bêtement..."

Le grognard se retourna, surpris de la réaction de l'humain. "Je Liog. Les convenants suivent."

"Ouais, ben moi j'suis pas. Liog, je sais pas ce que tu veux faire, mais moi j'vais retrouver l'UNSC et rentrer boire un truc frais."

"Guerre, pas frais, fuire" Les paroles de Liog ne semblaient pas suivre le même rythme que ses pensées, et sa voix n'en devenait que plus grinçante.

"J'peux toujours te faire prisonnier et m'arrangeait pour que tu reste à l'abris en prison" Le comportement de la créature dépassait Cilian, et il comptait simplement revoir des têtes humaines.

"Je pourrais aussi humain. Suis moi je conduire nous à l'abris, loin brutes, loin humains, loin..."
Liog continua de marmonner des "loin guerre, ..." en s'éloignant. Cilian le suivit plus par réflexe que par envie, mais le son des combats incessant ne lui laissaient pas d'autres solutions.
Les deux silhouettes invisibles sur le haut de la colline s'éloignaient de la ville, sans qu'un but puisse être visible.

***


Cilian suivant toujours son ami impossible, se demandait si il devait le suivre et tomber chez les covenants ou le tuer et courir la ou il s'était enfuit lâchement auparavant. Puis au moment ou il toucha son épée, le grognard s'arrêta se retourna, Cilian était sur ces gardes et dit :
"Nous s'arrêter et manger "
Cilian répondit d'une voix assez ironique :
"Du béton? "
Puis il remarqua le grunt qui s'assit sur une carcasse de hog, qui avait dû se faire écraser par un chopper, sortir une pomme qu'il avait rammassé peu de temps avant.
Il demanda l'épée de Cilian :
"Humain passer épée des shangéllis" 
Cilian regarda la créature dans les yeux et lui demanda :
"Qu'est ce qui ne me dit pas que tu vas m'empaler comme un moustique?"
Le Grongnard rigola et dit :
"On pourra dire que c'est un pacte entre nous!" 
Bizzarement le grunt ne bougeait plus.
Puis Cilian regarda le grunt plus gentillement et remarqua qu'il pleurait:
"Pourquoi pleures-tu ?"
"Le dernier avec qui j'ai fait un pacte est mort sous mes yeux"
Cilian donna l'épée, s'assit et dégusta sa moitié de pomme.

***


Cilian, qui avait terminé son semblant de repas, se remit en route avec son compagnon de fortune.
"Avant que les Covenants nous attaquent, il y avait une vie normale..."
"Comment était humain vie?" s'interrogea Liog
"Je ne sais plus vraiment, avec cette guerre, c'est difficile de penser à une vraie vie" répondit brièvement Cilian
Il se dit alors qu'i était déjà chanceux d'être encore en vie, et que cela ne servait à rien de se lamenter sur son sort.
"Et toi, Liog, tu avais quel genre de vie avant?" demanda à son tour Cilian
"Moi vivait avec autres grognard, comme vous nous appelez, et après, méchants capturer nous et fait combattre nous, mais moi peur" répondit Liog, de sa voix étrange et tremblante.
"Vous êtes des esclaves?" s'étonna le jeune garçon
"Oui" lança alors le Grognard, tout en marchant.
Tandis qu'il prononcait ce mot, un missile vint s'exploser à quelques mètres d'eux.
Cilian et Liog, térrifiés, entendirent crier :
"UN SCARAB, COUREEZ!"
Un warthog de transport rempli de Marines et de ODST les frôla, paniqué, et on put entendre ces mots:
"Sergent Johnson, donnez l'odre de battre en retraite!"

***


En l'espace d'un instant, l'air s'était chargé d'une moiteur écrasante. La fumée opaque qui jaillissaient de décombres méconnaissables rendait le moindre déplacement aussi hasardeux que périlleux. 
La silhouette de cette machine infernale aux proportions titanesques se rapprochait dangereusement du civil et du déserteur, et c'est sans y prêter attention que Cilian empoigna la main rugueuse de son ami d'infortune qui hurlait de terreur d'un cri perçant, pour le traîner hors d'ici.

Le vacarme rythmait la course aveugle des deux êtres, mais finit par résonner aux oreilles de Cilian comme une mélodie baroque narrant l'épopée de héros. Cette pensée lui permit de recouvrir un peu de sa lucidité, suffisamment pour voir deux petites lueurs bleuâtres surgir de la fumée. Ces deux yeux démoniaques semblaient le fixer, puis se rapprocher dangereusement de lui et son compagnon.

C'est plus par instinct que par un raisonnement quelconque qu'il attrapa vigoureusement celle qui lui avait déjà sauvé la vie une fois, cette arme que la désuétude ne rendait pas moins noble : son épée.
Les yeux continuaient de s'approcher à grande vitesse. Sans plus attendre, il poussa Liog derrière lui, et lui cria d'un ton étonnamment serein : "Accroupis-toi, et aie confiance en moi."
Il posa lui-même un genou à terre et, penché en avant, activa la lame. Le crépitement de la lame et sa lumière surréalistes fendirent l'air. Le temps ralentit pour laisser apprécier à l'humain le spectacle qu'il affrontait : Les yeux féroces semblaient être en réalité un petit véhicule Covenant violet. Le poing crispé sur la garde, Cilian ne put se résoudre à fermer les yeux lorsque l'engin vint percuter la pointe de la lame.

Des étincelles d'un blanc pur emplirent soudain l'air, donnant un aspect féérique à la scène improbable. L'engin se fracassaient sur la lame dans un déluge de lumière, la lame crépitait en fendant le véhicule en deux, et le surréalisme de la scène atteint son paroxysme tandis que le pauvre civil contemplait chaque partie de l'engin le frôler le visage, puis les épaules, avant de terminer leurs courses quelques mètres derrière. Il n'avait rien, son ami non plus. Ils avaient survécu à ces quelques secondes de chaos, et continuaient de prier pour que celles qui allaient suivre soient au moins aussi clémentes.

***


La plaie béante ouverte dans le véhicule finissait de luire d'une lueur bleutée quand Cilian repris conscience de sa situation. Il était dans une véritable extase, une incroyable chaleur envahissait chacun de ses muscles, il sentait invincible lorsque l'épée était serrée fermement dans sa main. Mais les sanglots terrifiés de son camarade par la force des choses qu'il entendait par-dessus son épaule le ramenèrent à des pensées plus raisonnables : il n'était encore qu'un simple humain, et quelle que soit l'arme qu'il tenait en main, il était fait de chair et de sang.

Désorienté par ce brusque changement d'esprit, il tendit la main à son ami. Le grunt se cachait les yeux avec ses gros bras calleux, Cilian l'interpella. Il leva un regard plaintif vers l'humain qui lui tendait la main, s'essuya les yeux, et prit la main qui l'aida à se relever. 

L'expérience que venait de vivre Cilian était marquante et paradoxale : il était fort, mais fragile.

***


Soudain, Liog bondit en poussant un cri suraigu.
Avant que Cilian ait pu comprendre ce qu'il se passait, encore perdu dans ses pensées, le convenant avait détalé dans un trou encore fumant.

Un rugissement rauque permit à l'humain de réévaluer la situation : Il était seul, avec pour seule aide un extra-terrestre irritant, tandis qu'un groupe de 4 créatures gigantesque, poilues et doté d'équipement ressemblant vaguement à des plaques de métal se dirigeait vers le ghost éventré.

"Des brutes ! Avec tout ce boucan, je les ai attiré comme des mouches.." Les pensées de Cilian se percutaient dans sa tête fatiguée, il fallait agir vite.

Après un regard rapide sur la lame de l'épée, il l'éteint et s'éloigna de la carcasse, courbé en deux, en croisant les doigts pour que la fumée ait masqué sa présence. Il n'arrivait pas à voir le grunt, mais refusait d'aller se terrer dans le même trou que la créature, l'odeur âpre émanant du trou aidant.
Toujours courbé, tentant au mieux de se cacher parmi les quelques herbes sauvages éparses, il se dirigea vers un amas de cailloux. Le cliquetis des armes accrochées à sa ceinture, le bruit de ses pas, sa respiration, tout lui semblait faire bien trop de bruit. Il se glissa derrière les rochers et observa le groupe de Brutes approchant du véhicule détruit.

Une fois arrivées devant la carcasse ouverte ; leur chef, enfin celui qui sembla être le meneur à Cilian, donna quelques instructions et inspecta les restes. Deux brutes firent un tour rapide de la zone proche, tandis que le troisième semblait monter la garde.
Le leader échangea un grognement rapide avec la vigie, et rappela les deux autres. Il était très agité en montrant les dégâts sur le véhicule, et les grognements montèrent en force.
Cilian ne put entendre qu'un "Sangheilis !?".

Un souffle de vent vint lui caresser le dos et il frissonna, il était fourbu.

***


Le vent dispersa la fumée présente.

Le chef brute vit une proéminence quelque peu véreuse dans un cratère charbonneux.
S’en approcha et happa ce petit être.

Mince ! Liog ! Dans quoi tu t’es fourré ! S’écria mentalement Cilian.

Tenu par la peau du cou, Liog se débattait, pour cause, malgré l’incompréhension du dialecte Brute, Cilian n’eut peu de mal à comprendre l’intérêt de celui-ci pour son compagnon d’infortune, c’est cuit à point qu’il comptait s’en occuper.

Cilian fut partagé entre faire quelque chose pour aider son nouvel ami aussi imprévisible et éphémère soit-il, ou jouir de cette circonstance pour prendre la poudre d’escampette.
Ce choix, il n’eut pas le faire, ce petit Grognard pas si couard qu’il en avait l’air, ne voulait pas en finir ainsi et assena un coup de griffe à son assaillant et le blessa vivement.

Les Brutes, déconcertés par la situation, en laissèrent s’échapper Liog.
Celui-ci rejoignit Cilian qui eut l’idée de se servir de son revolver pour tirer dans ce qui restait du moteur expirant du Ghost.
L’explosion était-elle, qui leur fut permit de fuir furtivement de ces bêtes sanguinaires.

Après une longue escapade, nos deux compères n’eurent guère un minimum de temps de répit, qu’ils tombèrent sur ce qu’ils pensaient être une présence dans les ruines d’une construction.
Celle-ci les faisaient douter quand à la dangerosité qu’elle pouvait arborer tant elle était imperceptible.
La nuit s’abattait et ses ruines offraient une tangible sécurité.

Mais alors, aussi stoïque qu'il pouvait être et l’entraide prospérant qui le liait à Liog, suffiraient à prendre ce nouveau péril ? Se questionna Cilian.

Il repensait, sondant ce qu’il avait pu voir, la silhouette lui faisait penser à ce qui pourrait être, un enfant.
La nuit ne s’arrêtait pas pour lui, il devait agir, aller à sa rencontre et prier pour que son souvenir soit juste.

Il communiqua à Liog le chemin qu’il devait prendre afin de contourner la voie d’aplomb que lui prendrait.
Une main sur son revolver et l’autre sur l’épée, il avança droit vers l’inattendu avec comme image, cet enfant, dans le moyen discret d’enfouir l’appréhension.

Mais plus il approchait, plus celle-ci s’accroissait.
Était-ce un enfant, ou un bien plus grand mal qui sut le duper de sa sincère importance.
Cela, il le sut promptement, à peine avait-il posé le pied à l'entrée des ruines, qu’il tomba sur son hantise.

***


Un cadavre, tenu debout par un assemble douteux de morceaux de métal. Le piège etait rudimentaire, mais efficace quoi qu'en put dire Cilian. Il n'eu pas le temps de aire volte-face q'un gresillement devenu presque famillier se fit entendre. 

Deux elites j'usque la camouflée apparurent. "Zut, grillé" murmura Cilian. Les elites avancaient vers lui et l'un d'eux lanca "Misérable morceau de viande, comment a tu pu te procurer cette arme ?"

Le second rencherit :"Et ou est ton pitoyable compagnon ? Nous savons qu'il est en vie."

Cilian repassa en vue ses options : Fuir ? Aucune chance, ils etaient deux et avait mis le piege en place. Combattre ? La bonne blague, autant se mettre en calecon et attendre les bras croisés le résultat sera le mème. Bluffer ? En voila une idée, au pire il gagnera du temps et permettra a Liog de fuir. Cette pensée le surprit, elle etait venue d'elle mème, sacrifier sa vie pour permettre a un Grognard rencontré un heure plus tot de sauver la sienne. Il fut ramené bien vite a la réalité par la voix d'u des Elites : "Alors vas-tu parler de ton plein gré ou préfère tu qu'on te torture pour la forme ?" 

Cilian n'eu pas le temps de répondre que la verrière qui composait le toit se rompit faisant tomber le cadavre d'un hog sur les elites. Cilian remercia sa bonne étoile et leva les yeux, il vit l'ombre d'un Grognard qui se penchait du haut du toit. 

"Liog ? C'est toi ?" Il prenait conscience de l'inutilité totale de sa question quand on lui repondit : "Ouf moi pas raté mon coup".

***


Cilian venait encore une fois d’échapper au drame. En réfléchissant à la situation, il trouva ironique que ce soit l'ennemi qui lui est autant de fois sauvé la vie aujourd'hui. Le petit Liog montrait un réel esprit coopératif pour aider celui qu'il était censé tuer, difficile de se dire que quelques heures plus tôt, ce même petit grognard tirait sur des humains. L'incertitude prenait de plus en plus d'importance dans l'esprit confus du jeune homme, après tout que l'on soit écailleux ou non, la guerre ne nous rend pas différent et elle ne change pas : il y aura toujours des victimes, des gens n'ayant rien demandé mais qui se retrouve au coeur du conflit.

"Toi penser plus tard, continuer et vite !" s'alarma Liog comme pour tirer Cilian de ses songes.

"J'arrive" lâcha simplement l'humain.

Il rejoint après quelques secondes son ami sur le toit du bâtiment. Cette position en hauteur leur offrait la possibilité d'analyser le terrain en contrebas mais le résultat était désolant. Où que l'on portait le regard, les horreurs de la guerre jonchaient les rues : cadavres, tâches de sang de couleurs variées, murs noircis par les explosions, débris fumants, nombreux incendies, ...
A peine Cilian et Liog eurent un moment de sécurité que l'environnement leur rappelait où ils se trouvaient : dans une boucherie, laissant s'envoler tout sentiment d'espoir.
Le survivant leva les yeux pour fuir ce spectacle macabre et il les posa sur un bâtiment particulier orné d'une étoile blanche sur fond bleu. Un poste de police, pensa intérieurement Cilian. Il y aurait surement des munitions, de l'équipement. Tout ce qui pouvait prolonger leur survie serait le bienvenue. L'humain intima d'un signe de la main à son compagnon extraterrestre de le suivre, ce dernier acquiesça avec un simple hochement de tête.

"On va peut être trouver quelque chose d'utile là dedans !" lança Cilian pour rassurer son compagnon.

Par chance les débris des immeubles tombés en contrebas offraient des ponts de fortunes pour relier les bâtiments, les deux compères se servirent de cet avantage pour rallier le poste de police en sécurité tout en étant hors d'atteinte d'éventuelles paires d'yeux, aliens ou non.
Ils entrèrent par les débris d'une ancienne fenêtre en verre et furent enfin soulagés de constater que pour une fois, la chance leur souriait. Ils se trouvaient dans une salle où étaient stockés de nombreux objets de premiers soins. Cilian attrapa un sac à dos qu'il trouva dans un recoin de la pièce et fourra tout objet ayant un temps soit peu d'utilité pour la suite. Ceci fait il invita Liog à le suivre de nouveau en quête d'une possible armurerie.

Alors qu'ils traversaient les salles avec milles précautions, le petit grognard s'alarma devant des écrans vidéos.

"Regarde, combats de ce matin !"

Cilian se retourna devant les enregistrements de surveillance du quartier. Une dizaine d'écrans retransmettaient en boucle le massacre d'humains. Des innocents assassinés dans la rue sans moyens de se défendre, sans échappatoire, choqués d'être confrontés pour la première fois d'aussi près à la guerre et à ces monstres sortant tout droit d'un film de SF. 
L'humain assistait en boucle au massacre de ses semblables, incapable de pouvoir changer cela, obligé de revivre un par un le spectacle de chaque écrans. La colère, la rage envahirent Cilian, à tel point que son visage se déforma ce qui fit peur au petit grognard qui recula et trébucha sur une chaise renversée.

Cilian se retourna suite au bruit de son compagnon s’effondrant au sol mais la colère était encore en lui et elle déformait sa vision. Ce n'était plus Liog, le grognard lui ayant sauvé la vie que l'humain voyait mais le visage de l'ennemi, celui d'un bourreau exécutant sans scrupules des innocents, le visage qui mettait en péril la survie de l'humanité. 

La vue de Cilian vira au rouge, plus rien n'avait de sens, il voulait hurler sa rage mais il était incapable de se contrôler. Il sentit sa main agripper un objet métallique et froid à sa hanche. Inconscient de ce qu'il était en train de faire, le garçon laissa la fureur sortir par le bout du canon de son arme. Il pressa la détente sans s’arrêter un seul instant, il déversa toute sa haine, toute sa peur qui venaient de façonner sa journée, de changer sa vie, de balafrer à jamais son âme.
Mais il fut ramener à la réalité par le clic caractéristique d'une arme au chargeur vide. Alors que sa vue s'éclaircissait, il remarqua le cadavre du petit Liog allongé sur le sol dans une marre de sang bleuté. 

Cilian regarda le magnum déchargé dans sa main tout en réalisant ce qu'il venait de faire. Il se mit à trembler, une larme perla sur sa joue, ruisselant parmi, la sueur, le sang et la crasse de son visage. Elle avait un goût acre et au même moment ou il l'avala, il s'effondra au sol marmonnant des "désolé" entrecoupés par de nombreux sanglots alors que ses yeux se refermèrent ...

***


Tout n'était que ténèbres et noirceur dans le complexe désaffecté. Cilian somnolait, ses paupières devenues lourdes de fatigue. Il allait sombrer dans le sommeil lorsqu'il entendit une pierre tomber et rebondir sur le sol, brisant le silence oppressant. L'écho ne mourut qu'au bout de longues et trainantes secondes, faisant monter un brusque sentiment d'angoisse chez l’homme. Qui ou qu'est ce qui avait fait tomber la pierre ? Il attendit, aux aguets, les yeux écarquillés dans le noir, la respiration lente et douloureuse. Rien. Cilian se détendit puis se retourna afin de chercher une position confortable. C'est alors qu'il les vit. Deux  abjects yeux rouges le fixant dans la nuit, emplis de malice et de cruauté. Tétanisé, l’humain fixa ces lueurs sanguines hypnotiques. Puis un éclat déchira l'obscurité dans un chuintement caractéristique, celui que Cilian connaissait maintenant bien. Il hurla de terreur lorsque la lame énergétique s'enfonça dans son abdomen, lui déchirant les muscles, lui tranchant le cœur, lui arrachant sa vie.

Il se réveilla en poussant un cri rauque et bref, le rythme cardiaque anormalement rapide. Un trait de lumière vertical pénétrait dans les ruines et la poussière, signalant un soleil levé depuis longtemps. Un cauchemar, un simple cauchemar. Cilian inspira un grand coup et se calma. Il jeta un coup d'œil aux alentours et constata que rien n’avait changé depuis la veille. Son magnum au sol. Les écrans diffusant le massacre. Les rares lumières fonctionnant encore et leur grésillement d’agonie. Et... le cadavre d'un ami.
La gorge nouée, Cilian ramassa son arme vide, l’épée toujours accrochée à sa ceinture, et s’approcha du petit grognard. Il lui retira son masque et lui ferma les paupières, alors qu’une larme brulante creusait un sillion sur sa joue recouverte de cendres et de poussière. 

« Pardonne moi Liog. Pardonne mon crime. Et… merci. J’ai compris une chose très importante grâce à toi. Il faut résister à cette ignominie qu’est la guerre. Il ne me reste alors qu’à accomplir une seule chose, stopper ce conflit, l’étrangler avant qu’il ne devienne trop meurtrier. Pas pour les humains, pas pour les aliens, pour toi. Je te le jure Liog !»

Cilian fit alors face à la porte tordue à quelques mètres de lui. Une porte sur laquelle était écrit en toutes lettres « ARSENAL ». Il n’avait jamais utilisé d’arme, à part pour assassiner un être cher. Il ne voulait pas tuer. Il ne voulait plus tuer. Mais il savait que son serment ne pouvait pas se réaliser sans faire couler le sang, qu’importe sa couleur. Il fit un pas vers la porte…

***


Tandis qu’il posait une main contre le battant de la porte, Cilian entendit un grésillement soudain de l’autre côté. D’abord empli de désespoir tant il lui semblait que plus jamais il ne trouverait un peu de répit, il recouvra ses esprits puis, un peu calmé, plaqua son oreille contre la porte.
« Ici l'officier N'Donko, est-ce que quelqu'un me reçoit ? Je répète : on assiste à un genre de mutinerie, ou de rébellion chez l'ennemi ici, place Tayari. Est-ce que c’est comme ça partout ?
Je comprends pas trop ce qui se passe, mais en gros, les poilus sont en train de foutre une branlée aux sales gueules à mandibules, et les p’tits moches courent dans tous les sens ; on dirait que c’est la panique générale dans leurs rangs. Est-ce que vous observez ça ailleurs ? Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que quelqu’un me reçoit ? »
Il devait s’agir d’une radio branchée sur la fréquence de la police. Était-elle restée branchée, ou y avait-il un individu dans la pièce ? Était-ce un piège ? La paranoïa s’emparait du pauvre survivant, mais qui se rassura à l’idée qu’il n’était pas le seul à avoir pu échapper aux affres de ce massacre en règle, et il sentit une chaleur au creux de son ventre. Cette sensation, qu’il ne pensait plus jamais ressentir, était provoquée par l’espoir de pouvoir rejoindre d’autres survivants, et enfin pouvoir fuir de cet enfer.
Cilian fit un pas en arrière, décidé à ouvrir cette porte, décidé à prendre contact avec l’officier N’Donko, décidé à s’armer jusqu’aux dents, et décidé à ne pas mourir. Il s’avança, bras en avant, prêt à pousser cette fichue porte qu’il regardait fixement depuis un moment déjà, mais une fois de plus, le Destin, moqueur et mesquin, voyait les choses différemment.
La porte s’ouvrit juste avant que Cilian ne la pousse. L’homme perdit l’équilibre, et s’effondra violemment contre l'Élite qui venait d’ouvrir. Oups. Encore un rebondissement.
« Mais quand est-ce que ça va s’arrêter ?! » Fut la toute première pensée de Cilian.

***

« Encore un humain ?! Ils sont pires que les rats ! » Pensa Voro' Tuyokai, surpris de se retrouver nez à nez avec ce petit être frêle alors qu’il ouvrait la porte. 
D’un geste ample du bras gauche, il projeta la créature contre le mur voisin, tandis que de sa main droite il empoignait la garde de son épée contre sa hanche. Toutefois, il ne put s’empêcher de marquer un temps d’arrêt lorsqu’il s’aperçut que la vermine faisait de même, et activait même sa propre épée à énergie en se relevant.
« Comment oses-tu, vermine ? Tu n’es pas digne de cette arme, et ta mort n’en sera que plus douloureuse ! »
Incrédule, Cilian observait les nuages sanglants d'une aube qu'il avait pensé ne jamais revoir. 
Au dessus de sa tête, et tandis que la vie de la Nouvelle Mombasa semblait s'être arrêté, le soleil, rougissant d'un plaisir sadique face à un tel carnage, continuait sa route comme si de rien était.
Bercé cette lumière écarlate, le mystérieux soldat qui avait secouru le civil désespéré avançait d'un pas pressé mais non moins assuré dans les méandres de la ville. Il prenait soin de ne passer que par les plus petites ruelles et autres bâtiments les plus isolés.

"Dépêche-toi, s'exclamait-il de temps à autre envers Cilian, on a pas mal de route à faire."

Encore endolori par ses mésaventures, Cilian tentait de suivre le rythme effréné du soldat qui, malgré un équipement qui paraissait déraisonnablement lourd, avançait comme si tout ça n'eut pesé plus qu'une plume.
Après un moment d'hésitation, il osa demander :

"Où est-ce que tu nous emmènes ?"
Le soldat répondit d'un ton presque méprisant :
"Là où je pourrai te laisser en sécurité et continuer ma mission. On ne devrait plus être loin."

Bien que conscient du fait qu'il ralentissait probablement le militaire, Cilian se sentit dégradé d'être ouvertement considéré comme un boulet qu'on se traîne plus qu'un possible soutien.

Soudain, le militaire s'arrêta, et se colla contre un mur. Ils étaient arrivés au bout d'une ruelle qui donnait sur une grande place aérée. Complètement à découvert et occupée par l'ennemi. Complètement impossible à franchir sans risquer d'être vu, et massacré.

"Bon, ça va devenir marrant à ce stade-là, murmura le soldat en se parlant davantage à lui-même qu'à Cilian. Tu vois en face ? C'est la Réserve de l'Élévateur. Les littoraux de la Réserve sont censés être le point d'extraction des survivants."
Censés ? Pourquoi Censés ? Se demanda aussitôt Cilian.
"Ils ont dû apprendre que c'était une position stratégique pour nous, d'où la présence des moches, continua le soldat. Je vais grimper par sur cet immeuble, et tenter une diversion. Pendant ce temps, tu vas longer la place par l'Est, te réfugier derrière la citerne éventrée là-bas, et attendre que les groupes de Grognards qui en sont proches se dirigent vers l'Ouest, où je vais faire diversion.
A partir de là, tu devrais pouvoir aller jusqu'au hall d'entrée de la Réserve. Il y a un faux plafond : essaie de t'y glisser, et attend mon arrivée. Si je tarde trop, débrouille-toi par toi-même pour aller plus loin dans le bâtiment. Si mes infos sont bonnes, il est toujours tenu par nos forces, qui subissent un siège de ce côté mais ont des renforts qui devraient arriver par la Réserve."

Mais c'est quoi ce plan à deux balles ?! Du muscle mais pas de cerveau ! Pensa aussitôt Cilian, dont les frémissements trahissaient sa certitude de l'échec.
Tandis que Cilian allait rétorquer, le soldat lâcha :
"Ah oui : prend ça, parce que ton joujou risque de ne pas t'être d'une grande utilité."

Le civil rattrapa au vol le pistolet que le soldat lui avait balancé sans prévenir. L'arme semblait dérisoire face à la foule de moches présents. 
A vue d'œil, il devait y avoir une bonne vingtaine de Grognards en petits groupes ; tous semblaient se chamailler entre eux, ce qui laissait un peu d'espoir.
Cependant, les trio de monstres massifs, à la stature plus proche de celle du gorille que les Élites élancés qu'il avait jusqu'alors affronté, aux armures impressionnantes et aux armes bardés de lames, détruisait ce même petit espoir qui avait jailli dans l'esprit fatigué de Cilian. 
Enfin, au milieu de toute cette troupaille, on distinguait deux Élites dans des véhicules antigravité de petite taille, qui accompagnaient une sorte de gros Tank semblable à un scarabée portant un canon démesuré sur son dos.

Lorsque le civil réussit à décrocher son regard de ce paysage désespérant, il entendit un petit sifflement. Levant la tête, il vit que le soldat était déjà arrivé en haut de l'immeuble et lui faisait signe d'avancer.

Comment a-t-il fait pour grimper aussi vite ?

Cilian ne réfléchit pas plus longtemps, comme poussé par une force invisible, une petite voix dans sa tête qui lui disait sans cesse "vas-y, vas-y, vas-y" , et se jeta dans la gueule du loup.
Il se glissa derrière une benne à ordure aussi vite que ses jambes le lui avaient permises. Jusque là, tout allait bien, si ce n'est son cœur qui s'emballait déjà. Il avait l'impression que des tambours tapaient dans ses oreilles, sur ses tempes, ce qui l'empêchait de réfléchir.
Qu'importe, il n'avait pas à réfléchir pour être réduit en cendre d'ici quelques secondes.

Une détonation résonna. Son sang s'était glacé. Il jeta un regard vers l'action, et vit l'ensemble des ennemis concentrés vers l'Ouest. Sans s'attarder, il longea le mur jusqu'au prochain couvert. 
Une seconde détonation, nettement différente, brisa ses tympans. Un coup de feu qui résonnait dans toute la place. Il courut encore et se jeta derrière une carcasse de voiture.
Il n'en revenait pas, il n'était plus qu'à quelques mètres de la citerne, et ça marchait !
Rampant sous la carcasse, il observa la situation. La foule d'ennemis étaient restée une fraction de seconde ahurie devant le corps d'une Brute qui tombait au sol, traversée de part en part d'une traînée blanche.
Puis tous levèrent les yeux au ciel. Pas tout à fait au ciel, vers le toit d'un immeuble. un petit objet en tomba.

Troisième explosion. Celle-ci fut accompagnée d'une odeur forte de chair brûlée, que Cilian tenta de fuir en se rendant derrière la citerne.
Ça y est, de nombreux coups de feu sonnaient et résonnaient dans la place, accompagné de hurlements de Grognards et autres beuglements de Brutes.

Obsédé par l'action avoisinante, le fugitif ne réalisa que tardivement qu'un petit bourdonnement sifflait dans son oreille. Tétanisé, il s'aperçut qu'il ne s'agissait pas d'un bourdonnement, mais d'une sorte de souffle. Tournant les yeux sans bouger d'un centimètre, son regard fut très tôt arrêté par un visage hideux affublé d'un masque respiratoire. 
Adossé à la citerne, comme l'était Cilian, un Grognard s'était caché comme lui pour fuir le danger.

Sans perdre de temps, Cilian dégaina son pistolet pour le coller entre les deux yeux de son compagnon d'infortune.

"Tu tentes quoi que ce soit, t'es mort. Tu fais le moindre bruit, t'es mort. Tu bouges, t'es mort, chuchotta-t-il sur le ton le plus serein que sa voix tremblante pouvait provoquer.
Pas taper ! Pas taper !" Furent les seuls mots que Cilian put décerner parmi des grognements traduisant une peur au moins aussi grande que la sienne. 

Pressant toujours plus le front du Grognard avec le pistolet, l'humain récupéra le pistolet à plasma qui était resté accroché à la ceinture de son ennemi.
Il était plutôt mal en point. Il n'était pas expert en ces choses-là, et n'était pas forcément un meurtrier. La créature avait un côté pathétique qui le faisait hésiter. En même temps, c'était un envahisseur à l'air particulièrement fourbe et vicieux.
Tandis qu'il allait appuyer sur la détente, le petit monstre s'exclama :
"Ne me tue pas, et je te conduirai dans les endroits que l'Alliance ne maîtrise pas !"

Offre alléchante, mais comment pourrait-il faire confiance à une créature qui n'aurait jamais hésité à le tuer ?

Il lâcha légèrement la détente de son arme, et c'est seulement lorsqu'il vit une étincelle de rage dans les yeux du Grognard qu'il sut qu'il avait fait le mauvais choix.
La créature se jeta sur lui, le plaquant contre le sol en mettant tout son poids sur Cilian.

Sans prévenir, une vive lumière inonda la place toute entière. Cilian ne voyait plus rien quand un vacarme insoutenable retentit.
Une pluie de projectile tomba sur l'humain et son agresseur, qui sombrèrent bientôt dans l'inconscience.


L'humain fut réveillé par quelques baffes, et la première chose qu'il vit en ouvrant les yeux fut encore ce visage détestable. 
"Allez vilain petit humain, lève-toi.
Tu allais m'épargner, mon chef est mort, je te dois la vie."

Le Grognard soudainement prit d'un sentiment noble tendit sa patte rugueuse à Cilian, qui se releva péniblement pour observer l'étendue du désastre : en effet, en même temps que l'animosité du Grognard s'était effondrée tout une partie du mur d'enceinte de la Réserve juste au dessus de leurs têtes.

Posté le : 18/02/2010


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